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TRUCHEUR, Claude (1771-1847)
État civil
NOM : TRUCHEUR     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : TRUCHÈRES
TRICHEUR
Date(s) : 1771-2-11   / 1847-12-20 
Notes biographiques

Après dix ans de formation musicale comme enfant de chœur de la collégiale de Beaune, et quelques études au collège, c'est à l'armée que Claude TRUCHEUR valorisera ses acquis musicaux, avant de revenir dans sa ville natale et de renouer avec la musique d'Église en jouant du serpent dans la ci-devant collégiale.

• 11 février 1771, Beaune : Fils de Jean-Baptiste Trucheur, maitre vitrier à Beaune, et de Marguerite Voisin, Claude TRUCHEUR naît sur la paroisse Saint-Pierre. Il est baptisé le lendemain, ayant pour parrain un marchand et pour marraine la femme d'un maitre charpentier. Tous sont alphabétisés ou, du moins, savent signer leur nom.

• 1er septembre 1779, Beaune : Après une audition durant laquelle les chanoines ont écouté "des enfants au nombre de 9" qui "ont chanté et ont été éprouvés", le jeune TRUCHEUR, qui a 8 ans et demi, est reçu enfant de chœur du chapitre de la collégiale Notre-Dame de Beaune. Il occupe la place laissée vacante par la sortie de Louis MATROT. Le maître de musique est alors Lazare GOOSSENS, mais c'est un prêtre, Pierre FAVIER, qui gère la maîtrise et enseigne la grammaire aux enfants. Le nouvel arrivant fait connaissance avec ses condisciples présents au même moment : François RICHET (jusqu'en août 1780), Antoine HUGUET (jusqu'en août 1782), les deux frères Joseph et Denis REMONDET (respectivement jusqu'en août 1781 et décembre 1782), et Jacques-François CHAMPEAUX (jusqu'en novembre 1786).

• 14 octobre 1782, Beaune : Pierre FAVIER "qui occupe depuis quelques années la maîtrise et est chargé du soin et de l’instruction des enfants de chœur vient d’être nommé à la cure de Nuits". Pour le remplacer, le chapitre fait appel à Jacques DROUHIN.
D'autres changements se produisent dans l'environnement du jeune TRUCHEUR. Des enfants présents à son arrivée, il ne reste plus avant lui à la fin de l'année 1782 que CHAMPEAUX. À partir de l'automne 1786, le maître de musique, attaqué d’une fièvre quarte, doit être temporairement remplacé par GAUTHEY auprès des enfants de chœur. C'est ensuite ÉVRARD, haute contre, qui est chargé d'enseigner la musique à la maîtrise.

• Novembre 1786 : La sortie de maîtrise de Jacques-François CHAMPEAUX fait de Claude TRUCHEUR l'aîné des enfants de chœur. Le chapitre sélectionne le petit Louis CUINIER pour remplir la place vacante. Il deviendra plus tard le beau-frère de TRUCHEUR.

• 20 juin 1788 : Observant que "TRUCHEUR grand enfant de chœur montrant des dispositions pour la basse", le chapitre débloque 18 livres pour lui payer trois mois de leçons. Une semaine plus tard, un vieux chanoine honoraire fait présent d'une basse au chapitre et celui-ci ordonne "que la dite basse sera remise à Mr l’abbé DROUHIN pour l’usage des enfants, avec recommandation de la fermer dès qu’ils s’en seront servi". Ce don a probablement été suscité par la décision capitulaire relative à Trucheur, voire directement suggéré par une démarche de l'un des maîtres. Le 29 août 1788, on dépense 18 livres pour "changer la touche de la basse qui est à l’usage de la maîtrise".
• 16 juillet 1788 : ÉVRARD est officiellement reçu Maitre de Musique de la collégiale à la place de GOOSSENS. C'est avec lui que va se clore la formation musicale initiale de Claude TRUCHEUR.

• 22 avril 1789, Beaune : Le chapitre de la collégiale organise la sortie de maîtrise de Claude TRUCHEUR "grand enfant de chœur de cette église" et fait faire le compte de ce qu’il a gagné pour les fondations.
• 30 mai 1789 : Le chapitre adjuge la pension Pomier (allocation d'étude de 40 livres destinée à un enfant d’aube qui se dispose à embrasser l’état ecclésiastique) au sieur TRUCHEUR "faisant actuellement ses études au collège". Le jeune homme a donc enchaîné sans rupture le collège sur ses années de maîtrise.
• 14 septembre 1789 : En compagnie de Jean Dussord marguillier de la collégiale Notre-Dame, Claude TRUCHEUR "musicien en la dite église" est témoin à l'inhumation d'une enfant de quinze mois, fille d'un compagnon cloutier de la paroisse. On est là durant la période des vacances du collège. Le jeune homme, qui a 17 ans, est sollicité en cas de besoin pour prêter main forte au personnel de la collégiale.

• 18 mai 1790, Beaune : La même formule ("faisant actuellement ses études au collège") est à nouveau appliquée au sieur TRUCHEUR qui bénéficie à nouveau des 40 livres de la "pension Pommier".
• 25 mai 1790 : En compagnie du marchand fripier – et sans doute chantre de la paroisse Saint-Pierre – Jean Sézuard, Claude TRUCHEUR, "étudiant au collège", est témoin à l'inhumation de sa sœur Marguerite, 17 ans, morte le jour même. Il signe "trucheur", très sobrement sans paraphe ni majuscule.
• Jusqu'au 31 décembre 1790Claude TRUCHEUR est toujours rattaché à l'église collégiale Notre-Dame, avec un statut ambigü de "chorial". À ce titre, il participe au chant d'Église et le renforce, lorsque ses études au collège lui en laissent la liberté.
Sous la direction du maître de musique ÉVRARD, on trouve alors au chœur de Notre-Dame de Beaune les chantres et musiciens Léonard BALONCHARD, Jean-Baptiste FOURCHOTTE, Philibert JOROTJean-Louis LEVÊQUE, MÉRANDON et Gaspard SAUSSET, l'ancien maître Lazare GOOSSENS, ainsi que l'organiste Jean-Nicolas MORISSET. À cet effectif s'ajoutent un certain nombre d'habitués comme Pierre DESFORGES, Jacques DROUHIN et François DURAND, et d'anciens enfants de chœur ayant le statut de "chorial" et mobilisés les dimanches et fêtes comme lui-même ou son ancien condisciple Jacques-François CHAMPEAUX.

• 10 vendémiaire an VII (1er octobre 1798), Briançon : Le citoyen Claude TRUCHEUR, "âgé de 27 ans, fils de Jean-Baptiste Trucheur et de Marguerite Voisin, natif de Beaune", est devenu musicien à la 50ème demi brigade d'infanterie de bataille. Ce jour-là, à Briançon où son régiment caserne, il épouse la citoyenne Marie-Adélaïde Le Roy, native de Paris. Tous deux sont dits "domiciliés en cette commune", on peut penser qu'ils menaient déjà vie commune avant leur mariage. Ils sont accompagnés de trois musiciens du même régiment, Mathieu DUCAN 28 ans, Nicolas DUSSIEUX 27 ans et André GRAFF 22 ans, ainsi que du "chef de la ditte musique", plus âgé que ses hommes, Antoine COLARD, 46 ans. Curieusement, le jeune marié signé "tricheur Musicien", déformant légèrement son patronyme.

• Vers 1800-1802, Beaune : "À la réouverture de l'église", selon Ch. Bigarne, tandis que FAVIER et BINGER chantent, TRUCHEUR joue du serpent au chœur. Est-ce lui ? Ils sont tous placés sous la direction de Pierre DESFORGES. L'instruction musicale des enfants de chœur est confiée à Pierre FAVIER et Philibert JOROT. La structure musicale de l'église Notre-Dame devenue paroissiale repose donc essentiellement sur d'anciens enfants de chœur de la ci-devant collégiale.

• "Dans les premières années de l’Empire", Beaune : Selon Ch. Aubertin (Quelques renseignements sur la musique & les musiciens à Beaune, 1891), Émiland MOUGIN, dijonnais, et Louis CUINIER font partie des musiciens actifs à Beaune. Ils sont tous deux les beaux-frères (et non les gendres, comme l'écrit Ch. Aubertin) de Claude TRUCHEUR. De ce dernier, Aubertin dit qu'il était "ex-musicien militaire, serpent à Notre-Dame et basson dans les orchestres civils", ce qui correspond parfaitement à son profil. Sont également cités par Aubertin comme musiciens dans ces mêmes années à Beaune, Philibert JOROT et son fils Émiland, l'ancien organiste alsacien Jacques BRICKERPierre DESFORGES devenu maître de chapelle à Notre-Dame, ainsi que trois violonistes,  "Denis" CHAUVENET, Nicolas DAUNAS et le jeune Sébastien DIOT.

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• 20 décembre 1847, Dijon : À 8 heures du matin, Claude TRUCHEUR, âgé de 76 ans, ancien musicien à la 50ème demi brigade d'infanterie de bataille, s'éteint en son domicile situé rue Porte d'Ouche n°78. Il était aussi "pensionné" et toujours marié à Marie-Adélaïde Le Roy.

Mise à jour : 17 mars 2018

Sources
Ad21/ G 2554/2 ; Ch. Aubertin, Quelques renseignements sur la musique à Beaune..., 1891 ; Ch. Bigarne, La Musique à Notre-Dame de Beaune..., 1878 ; F-Ad05/ NMD Briançon ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Beaune en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Pierre de Beaune en ligne ; F-Ad21/ G 2553 ; F-Ad21/ G 2554 ; F-Ad21/ L 1381 ; F-Ad21/ NMD Dijon en ligne

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