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DOCHE, Joseph Denis (1766-1825)
État civil
NOM : DOCHE     Prénom(s) : Joseph Denis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : D'OCHE
Date(s) : 1766-5-2  / 1825-7-19
Notes biographiques

  Joseph-Denis DOCHE fait partie de ces musiciens d'Ancien Régime, formés dans la tradition maîtrisienne, auxquels la période révolutionnaire a permis de s'engager dans une nouvelle carrière musicale et de la mener brillamment. Enfant de chœur à la maîtrise de Meaux, puis maître de celle de Coutances, DOCHE quitte la Normandie en 1794 pour gagner Paris et devenir l'un des instrumentistes puis le directeur du Théâtre du Vaudeville, créé en 1792. Devenant le grand maître des airs connus et des répertoires les plus populaires, ce jeune musicien s'est construit ainsi une notoriété qu'il n'aurait sans doute pas connu s'il était resté musicien d'église.  

• 2 mai 1766, Paris : Joseph Denis DOCHE naît paroisse Saint-Merry "du légitime mariage d'Elie Doche, tailleur d'habits et de Marie-Madelaine Varangot".

• 1774, Meaux [Seine-et-Marne] : "À l'âge de huit ans" il est reçu enfant de chœur de la cathédrale Saint-Étienne. Charles HÉRISSÉ, compositeur apprécié et renommé, est alors le maître de musique. BIBAULT, l'organiste est un élève de Louis-Claude DAQUIN. Le jeune DOCHE a sans doute côtoyé, au tout début de sa scolarité, André-Louis-Casimir SINET "au service de la psalette" de Meaux de 1766 à 1776. Il n'a en revanche pas pu connaître François COUET, enfant de chœur à Meaux d'environ 1758 à environ 1770.

 • 1785, Coutances  [Manche] : "À l'âge de dix-neuf ans", J-D DOCHE est engagé comme maître de musique de la cathédrale. L'audition de l'une de ses messes a semble-t-il séduit et convaincu l'évêque de Coutances, Mgr de Talaru de Chalmazel qui est à l'origine de sa nomination. DOCHE ne succède pas directement à Marie-Louis Urbain CORDONNIER qui avait quitté son poste de maître en 1781.

 • [20] mai 1790Coutances : DOCHE, maître de musique de la cathédrale, et ses collègues musiciens adressent une pétition au Comité ecclésiastique, se considérant, par la suppression des Chapitres, "comme des enfants qui vont se trouver sans père". Les co-signataires de cette pétition sont CLÉMENT, GACHET, BISSON, LECHEVALIER ET VASSE. En accompagnement de cette requête DOCHE et GACHET"habitué musicien", rappellent "qu'il existait dans la ci-devant cathédrale de Coutances, un bas-chœur composé d'un Maître de musique et de quatorze habitués". Ils pensent que "la justice ne permettra pas que ceux d'entre ces sujets qui sont jugés nécessaires pour la majesté du culte  et qui d'ailleurs par zèle pour la nouvelle constitution ont continué l'exercice de leurs fonctions gratuitement jusqu'à ce jour, soient plus longtemps à attendre l'espérance du sort qui leur est promis, ou comme bénéficiers à titre, ou comme officiers tenant et exerçant par fondation immémoriale un office quelconque dans le choeur de l'église principale du département de la Manche."

• De janvier 1792 à juin 1793, DOCHE est rémunéré comme maître de musique de la cathédrale constitutionnelle de Coutances. Son traitement annuel est de 1200 livres.

• 3 mai 1792, Coutances : En tant que "maître de musique et instituteur des enfants de chœur de l'église cathédrale de cette ville", DOCHE "prête le serment prescrit pour les fonctionnaires publics".
• 8 mai 1792, Coutances : Après publication d'un seul ban, Joseph Denis DOCHE, "maître de musique de la cathédrale de Coutances", épouse Victoire-Ursule Regnault, fille du président du département de la Manche. Parmi les signataires de l'acte figurent GACHET et RABEC, musiciens de la cathédrale.

• 8 juillet 1793, à Coutances : Répondant aux questions de Costin, commissaire aux monuments, DOCHE déclare avoir partagé les meubles et effets de la maîtrise "entre le maître et les six enfants". Il ajoute ne conserver chez lui "en garde" qu'une basse "qui sert aux fêtes décadaires" mais "n'a aucune musique". Dans ce courrier, il mentionne également LECHEVALIER et CORDIER (CORTHIER) comme "étant ci-devant serpents à la cathédrale".

• 26 mars 1794 : Après avoir demandé et obtenu du Conseil général de la commune de Coutances, le 23 janvier 1794, un certificat de civisme et de bonnes mœurs, DOCHE déclare, le 26 mars de la même année, son intention d’ouvrir une école dont il propose un règlement dans lequel les élèves auront notamment comme obligation de participer aux fêtes décadaires. Comme le révélera l’incident survenu avec un parent d’élève le 10 septembre 1794, cette école est bien ouverte et CORTHIER est l’adjoint de DOCHE.

• 4 juillet 1794, Coutances : Le citoyen DOCHE est chargé de diriger les musiciens qui mettront en œuvre les pièces jouées dans le théâtre décadaire, installé dans le temple à l'Être suprême.

• À la fin de l'année 1794, Joseph-Denis DOCHE s'installe à Paris où, selon Fétis, "il entre à l'orchestre du Théâtre du Vaudeville. pour y jouer de l'alto, du violoncelle et enfin de la contrebasse.

• 1804, Paris : Une messe composée par Joseph DOCHE est donnée à Notre-Dame pour la fête de l'Ascension.

• 1810,  Paris : C'est au cours de cette année que, selon P-J Fétis et Ch. Gabet, DOCHE devient chef d'orchestre du Théâtre du Vaudeville.

• 1824, Paris : Au cours de l'année, DOCHE quitte son poste Théâtre du Vaudeville et c'est son fils, Alexandre-Pierre-Joseph DOCHE (né à Paris en 1799) qui lui succède.

• 13 juillet 1825, à Soissons : DOCHE père se remarie à Marie-Catherine-Josèphe Guillemont, "propriétaire". DOCHE étant malade, la cérémonie a lieu au domicile de la mariée, 9 rue de Guise. Il meurt quelques jours plus tard, le 19 juillet.

• • • Œuvres de Joseph Denis DOCHE

Compositeur prolixe, Joseph-Denis DOCHE, malgré la qualité de sa formation initiale, ne s'est guère illustré dans le domaine de la musique d'église. Devenu dès 1800 l'un des chefs d'orchestre et arrangeur en vogue sur la scène des théâtres parisiens, il est resté célèbre pour son habileté mélodique plus que pour la créativité de son langage musical.   

 Le catalogue de ses œuvres reste à établir. Il s'agit d'airs (plusieurs centaines), publiés dès 1811 dans La clef du caveau et regroupés tardivement dans la Musette du Vaudeville (Paris, 1822, chez l'auteur, 2 rue de Valois) et d'opéras-comiques (plusieurs dizaines) dont le plus célèbre est sans doute Fanchon la vielleuse (1802). Les compositions de DOCHE ont souvent été rééditées au cours du XIXe siècle et figurent dans de très nombreuses anthologies. Ses mélodies ont même parfois servis de timbre à des chansons patriotiques ou à des cantiques. Il faut signaler l'existence d'une messe à quatre voix avec accompagnement d'orchestre, restée manuscrite (Paris, BnF, département de la musique) et de chants maçonniques. 

Mise à jour : 19 septembre 2019

Sources
C. Grand, Catalogue des fonds musicaux anciens conservés en Poitou-Charente, 1999. ; E. G. J. Gregoir, Souvenirs artistiques..., t. 3, 1889 ; F-Ad02/ 5MI 0912 ; F-Ad50/ 2 J 628 ; F-Ad50/ 5Mi 1551 ; F-Am Coutances / Etat civil an 2 ; F-AmCoutances/ 1 D 20 ; F-AmCoutances/ 1 D 21 ; F-AmCoutances/ 1D21 ; F-An/ DXIX/056/196/03 ; F-An/ DXIX/091/767/01-02 ; F-An/ F19/1128 ; F-BuPoitiers/ D. 1059 ; F/Am Coutances 1 D 22 ; F/Am Coutances 1D21 ; F/Am Coutances 1D22 ; Fétis Joseph, "Biographie universelle des musiciens", Bruxelles 1837, vol.3, p. 319 ; J. Mongrédien, La musique en France..., 1986. ; L. Quenault, Quelques documents nouveaux sur la cathédrale..., 1877 ; Mémoires de la Société académique du Cotentin, 1877 ; forum 3193, M. Heintzen, 2011

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