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ROSÉ, Guillaume François (1744-1815)
État civil
NOM : ROSÉ     Prénom(s) : Guillaume François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ROZÉ
ROSÉE
ROSE
ROZE
ROSET
Date(s) : 1744-11-6   / 1815-11-20 
Notes biographiques

Guillaume François ROSÉ est issu d'une famille de musiciens. Il est natif de Paris, exerce comme basse-taille à Harelbeke, Nevers, Soissons, Angers où il se fixe définitivement à partir de décembre 1768. Il a deux frères musiciens. L'un, l'aîné, Pierre Michel a une carrière itinérante qui le conduit notamment à Beauvais et Montpellier ; le second, Pierre Nicolas, s'installe dans le Nivernais où il exerce comme musicien. À partir de 1768, à 24 ans, Guillaume François est reçu musicien basse-taille puis chantre à la cathédrale Saint-Maurice d'Angers. Il s'établit définitivement en Anjou, participe aux instances administratives révolutionnaires, avant d'occuper à nouveau un poste de psalteur après le Concordat. Les deux filles ROSÉ, religieuses à l'abbaye royale de Fontevraud [M&L], se réfugient chez lui à la fermeture de l'abbaye, puis créent une école où la musique est enseignée à Angers avant d'initier la renaissance de l'ordre de Fontevraud à Chemillé [M&L] en 1803. Les talents du basse-taille de ROSÉ sont à rapprocher de ceux de la haute-contre BARDOU.

• 6 novembre 1744, Paris :  Guillaume ROSÉ est baptisé, église paroissiale Saint-Leu et Saint-Gilles où son père exerce comme basse-contre selon l'acte de décès du 28 août 1781. Fils de Pierre ROSÉ et Madeleine Pelletier Guillaume François a deux frères musiciens, Pierre Nicolas et Pierre Michel.

• Les lieux et périodes de formation du jeune Guillaume François restent à préciser. Son frère aîné Pierre Michel ROSÉ étant chantre à Paris entre 1753 et 1757 et son père exerçant à Saint-Nicolas du Louvre il a selon toute vraisemblance appartenu à une maîtrise parisienne.

• [1759-1761], Nevers [Nièvre] : Guillemus Roset [Guillaume ROSET] est nommé chantre à 17 ans de la cathédrale Saint-Cyr lors du chapitre général. Son frère Nicolas Pierre ROSÉ y est déjà musicien.

• [1765], Soissons [Aisne] : L'acte de décès de Guillaume François ROSÉ précise qu'il a épousé Marguerite Gobelet ou Goblet à Soissons, une étape vers les régions du Nord. Les archives ayant été détruites en 1814 les actes ont disparu. Seuls quelques uns ont été reconstitués en 1815 sans que ROSÉ et sa famille y apparaissent. De cette union trois enfants sont connus. Les lieux de naissance jalonnent l'itinérance du père. Les enfants seront donc mentionnés au rythme des déplacements.
• 11 avril 1766, Soissons [Aisne] : L'aînée des enfants est baptisée à Soissons. Il s'agit de Rose Louise, future moniale de l'Ordre de Fontevraud [M&L]. Elle sera à l'initiative de la renaissance dudit ordre à Chemillé [M&L] après le Concordat.
• 9 avril 1767, Harelbeke [Flandres Belgique] : Marie Joséphine vient au monde à Harelbeke. Elle sera également fontevriste  au prieuré de la Regrippière près de Nantes [Loire Atlantique] avant de rejoindre sa sœur en Anjou en 1792.
En se fixant à la Collégiale Saint-Sauveur, ROSÉ rejoint le creuset de la musique franco-flamande, celle des Dufaye, Ockeghem, Josquin ou tout du moins une longue tradition musicale. Harelbeke n'est qu'à une dizaine de lieues au Nord de Lille.

• 1768, Lille : Le passage de Guillaume ROSÉ à Lille est implicite tout comme la cathédrale Saint-Louis. Il fait référence à un courrier du chapitre Saint-Maurice daté du 25 novembre à un musicien de "Lille en Flandre", dont le nom n'est pas donné, pour lui proposer la place de basse-taille vacante à la cathédrale aux conditions qui seront accordées un mois plus tard à ROSÉ.

• Le 28 décembre 1768, Angers : ROSÉ est reçu musicien basse-taille aux gages de 55 livres par mois "à compter du 24 de ce mois". Guillaume ROSÉ a donc commencé son service pour la veillée de Noël. Il va "chanter le plain chant et la musique à tous les offices" de la cathédrale Saint-Maurice .
• 11 février 1771, Angers : Le chapitre de la cathédrale Saint-Maurice reçoit Guillaume ROSÉ à vie comme basse-taille.

•16 mai 1773, Angers : Un garçon, Philippe François Alexandre, est porté sur les fonts baptismaux de l'église Saint-Pierre. Il a pour parrain Philippe Alexandre VAN ARCHEN, musicien de la cathédrale. Il décède 8 jours après à Savennières [M&L]. Les parents étant absents le lecteur comprend qu'il a vraisemblablement été confié à une nourrice.

• 1773 et 7 février 1775, Angers : Guillaume ROSÉ est réprimandé par le chapitre de la cathédrale pour sa trop grande précipitation à quitter l'église après l'office. Il n'est pas le seul. En effet, les psalteurs se sont fait remarquer par leur tenue désinvolte : ils ont bavardé, ri et sont "entrés au chœur en portant chapeau". Sont ainsi convoqués devant le chapitre pour remontrance avec ROSÉ les sieurs BARDOU, LEBLANC et VANHARKEN. En 1775, il signe un premier bail concernant la location d'une partie de la psallette pour une période de 9 ans qui sera renouvelé en 1783.
• 25 juillet 1783, Angers : ROSÉ renouvelle son bail "pour un logement dans une partie de la psallette" et "disponible à partir de la Saint Jean-Baptiste 1785". Il conservera le logement jusqu'à l'achat de sa maison de la Pie qui parle, ex-bien du clergé.

• En 1790 : Le sieur Guillaume François ROSÉ est toujours musicien basse-taille ou basse-contre au service de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers. Son traitement se monte à 900 livres annuelles.
Outre l'organiste Pierre Joseph COLETTE, le corps de musique de Saint-Maurice dirigé par VOILLEMONT comporte alors trois joueurs de serpent ou de basson, François Joseph BÉRARD, Gabriel POCHARD et Louis LEBLANC, et les chanteurs et psalteurs Étienne BARDOU, Louis François GUILLET, Armand-Fidèle LEGAY, Pierre Frédéric PAIMPARÉAntoine PARMENTIER, Pierre-Antoine POIDEVIN, Guillaume François ROZÉ, Jean François SOUPLY, Jean-René POHU, ainsi que l'épistolier Louis Pierre Loir MONGAZON aîné, et le joueur de basse Charles PELLETIER.
• 22 mai 1790, Angers : Les musiciens de la cathédrale d'Angers ont envoyé au Comité ecclésiastique une pétition collective par l'intermédiaire de Monsieur de L'Épeaux, rédigée par l'un d'eux (probablement BARDOU) et signée par une dizaine. Mais dès le 26 ils se rétractent dans un courrier rédigé par Louis LE BLANC et signé par quatre d'entre eux. Les tensions existent bien dans le groupe malgré les apparences ainsi qu'une personnalité dominante celle du sieur BARDOU haute-contre. 
 Après 1790 : ROSÉ continue d'exercer la fonction de 1er chantre dans la même église devenue cathédrale constitutionnelle.

• 5 février 1791, Angers : Le directoire du département adresse le tableau des traitements des officiers des chapitres d'Angers au Comité ecclésiastique. Le district et le département proposent d'accorder à ROSÉ un traitement de 900 lt sous réserve qu'il continuera d'assister aux cérémonies religieuses. Il est âgé de 46 ans et est dit "gouteux". Cette année là ROSÉ accueille chez lui le sieur VINCHON, musicien de La Rochelle.

• 1792, Angers : Les deux filles de Guillaume ROSÉ, Rose Louise et Marie Joséphine ROSÉ, moniales, se réfugient chez leur père avec leur consœur Lhomme à la fermeture de l'abbaye et des prieurés de l'ordre de Fontevraud.
 • 3 mars 1792, AngersLE GAYS, DAUVESSE et ROSÉ psalteurs, entourent leur ami René POISSON, ex chantre de la collégiale Saint-Pierre, ainsi que son unique fille de 7 ans lors de l'inhumation de leur épouse et mère. L'acte de décès transcrit une émotion habituellement absente de ces actes conventionnels.

• 15 mai 1793-30 mars 1795, Angers : Guillaume François ROSÉ est nommé membre du Comité de surveillance révolutionnaire et participe à sa clôture le 30 mars 1795. À lire le mémoire à charge du chanoine Rondeau, il s'agit d'une période où ROSÉ semble saisir des opportunités "sans scrupules". Outre sa participation au Comité révolutionnaire, il acquiert aux enchères une maison "La pie qui parle" ou rachète les collections d'un chanoine mort de mauvais traitements au séminaire.
• An III [1794-1795], Angers : La pension de Guillaume ROSÉ, basse-contre, est fixée à 800 livres annuellement, payable en quatre fois.

• 9 Germinal An III [29 mars 1795]-16 Pluviôse An VI (6 février1798), Angers : Rose Louise et Marie Joséphine ouvrent une école chez leur père rue du Vollier où sont enseignées : musique, arithmétique et lecture. L'école sera fermée pour cause d'instruction anti-républicaine par un arrêté municipal. Leur père participe-t-il à l'enseignement ?

• 1803, Angers : Guillaume François ROSÉ est réembauché par la Fabrique comme psalteur de la Cathédrale concordataire.
• 11 janvier 1803 : 48 livres sont attribuées à ROSÉ pour son trousseau de musicien.
• 20 août 1803 : Il reçoit 48 livres pour son assiduité, et 24 pour avoir composé une pièce lors d'un solennité.

• 1804-1814, Angers : ROSÉ exerce comme basse-taille. Son salaire est de 200 livres annuelles jusqu'en 1810. Une augmentation porte ses gages à 300 livres et ce jusqu'en 1814.

• Décembre 1814, Angers : ROSÉ, 70 ans, quitte le service de l'Église. Il continue à percevoir sa pension de 300 livres.

• 20 novembre 1815, Angers : Guillaume François ROZÉ décède en son domicile, montée Saint Maurice, c'est-à-dire à proximité immédiate de la cathédrale. L'acte de décès, établi le lendemain, le dit époux de demoiselle Marguerite Gobelet, et précise qu'ils s'étaient mariés ville de Soissons département de l'Aisne, environ 50 ans plus tôt, soit vers 1765. Sa veuve rejoint ses filles à Chemillé [M&L] où elles ont refondé une école, puis les bases d'un nouveau Fontevraud. La maison est revendue à une voisine.

Le parcours de Guillaume François ROSÉ reste à compléter, notamment en ce qui concerne sa formation ainsi que les années précédant le Concordat. Après une période itinérante il se fixe à Angers où il fait carrière. Il s'accommodera de la période révolutionnaire comme bon nombre. Il est possible que l'influence de BARDOUL ou du maître de musique VOILLEMONT ait compté dans ses décisions car l'homme à lire son détracteur le chanoine Rouleau ne semblait pas violent ou passionné. Il est avant tout musicien. ROSÉ fait preuve de bienveillance en accueillant un musicien démuni, ses filles religieuses quasi militantes. Son retour à la cathédrale comme basse-contre au Concordat confirmerait une belle voix. La cathédrale d'Angers s'est attachée à recruter des chantres et musiciens talentueux.

Mise à jour :7 février 2019

Sources
Blordier Langlois, Angers et le département de Maine-et-Loire, 1787-1830 ; F-AE Belgique/ état-civil Harelbeke ; F-Ad49 / G 271 ; F-Ad49 / G 272 ; F-Ad49 / G271 ; F-Ad49 / État civil en ligne ; F-Ad49/ 1 L 986 ; F-Ad49/ BMS Angers, St-Maurice ; F-Ad49/ BMS Saint-Maurice ; F-Ad49/ BMS St Pierre ; F-Ad49/ BMS St Pierre d'Angers en ligne ; F-Ad49/ G 270 ; F-Ad49/ G 271 ; F-Ad49/ G 271  ; F-Ad49/ G271 ; F-Ad49/ État civil en ligne ; F-Ad58/ 2 G 241 ; F-Adio.Angers/ non coté ; F-AdioAngers/ dossier comptes de la cathédrale 1802-1819 ; F-An/ DXIX/056/201/17 ; F-An/ DXIX/080/612/33-34 ; F-An/ DXIX/083/661/27 ; F-An/ DXIX/091/765/01-02 ; J. Poirier, La Maîtrise de la cathédrale d'Angers..., 1983 ; Mémoires de la Société d'agriculture d'Angers, 1919 ; Société des Lettres Sciences et Arts du Saumurois, 1966

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