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CANNEAUX, Pierre Étienne (1749 av.-1782)

CANNEAUX, Pierre Étienne (1749 av.-1782)

État civil
NOM : CANNEAUX     Prénom(s) : Pierre Étienne     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CANEAU
CONNEAUX
CANNOT
CANOT
Étienne
Date(s) : 1749-6 av.  / 1782-7-29
Notes biographiques

Dernier maître de musique de la Sainte-Chapelle de Bourges, Pierre-Étienne CANNEAUX intègre la cathédrale Saint-Étienne à la fermeture du chapitre palatin, en 1757. Tout le début de son existence reste à éclairer.

• [Date ?], Paris : Pierre-Étienne CANNEAUX est vraisemblablement né à Paris, ou dans le diocèse de Paris, puisqu'il est dit ensuite "clerc tonsuré du diocèse de Paris". On peut supposer qu'il a été formé à la musique dans une maîtrise parisienne.

• Clerc tonsuré du diocèse de Paris, Pierre-Étienne CANNEAUX a commencé à remplir les fonctions de maître de musique à la Sainte-Chapelle de Bourges le 27 septembre 1749. Le même jour, il est reçu vicaire au lieu et place de Jean JOHANNEAU. Il loge paroisse Saint-Jean-le-Vieil et s'absente souvent pour se préparer à la prêtrise entre 1750 et 1753. Il est ordonné prêtre vers décembre 1753.
Il prend régulièrement des congés, notamment en août 1756.
• 1757, Bourges : Au moment de la fermeture de la Sainte-Chapelle, on a d'abord pensé que les maîtres de musique de chaque chapitre pourraient exercer leurs fonctions "alternativement et par semaine, celuy de la Sainte-Chapelle se placera du côté droit au chœur". En fait, après de longues délibérations, le cardinal de La Rochefoucault en avise autrement, "attendu que les deux maitrises de musique doivent être réduites en une maitrise et que par conséquent il falloit faire le choix de l'un des deux maitres, ils avoient conclu unanimement qu'il falloit au préalable en ecrire a Monsieur le Cardinal ce qui a été fait que depuis Son Eminence a fait réponce et a marque qu'il était d'advis que l'on choisit le Sieur CANOT ci-devant Me de musique de la Sainte-Chapelle pour remplir la place et qu'il auroit soin dud. Sr TISSIER", qui remplissait les fonctions de maître de musique intérimaire.
"Me Pierre Étienne CANNEAUX, prestre du diocèse de Paris, cy-devant chapelain de la Sainte-Chapelle du Palais royal de cette ville [de Bourges] et maistre des enfants de choeur dudit demeurant en cette ville de Bourges, paroisse Saint-Jean le Vieil, lequel volontairement s'est obligé envers Messieurs les vénérables doyen chanoines et chapitre de l'église de Bourges". Son nouveau bail débute le 1er mai 1757, pour une durée de neuf ans :

  • Il aura la charge de 12 enfants de chœur auxquels il devra apprendre à la musique, le chant et la composition mais également veiller sur leurs mœurs et les élever dans la piété.
  • Ses revenus sont pour une partie en argent, pour l'autre partie en nature.
  • Il est chargé de l'ensemble du mobilier de la maîtrise qui devra faire l'objet d'un inventaire, et être rendu en état lorsque le sieur Canneaux quittera la maîtrise.
  • Il sera tenu de composer et de laisser au chapitre ses compositions.

• CANNEAUX prend possession de sa semi-prébende le 18 juillet 1757 et reçoit à cet effet 75 livres.

• 6 juin 1758, Bourges : Étienne CANNEAUX, "prêtre semy prébendé et maître de musique de la cathédrale" assiste au mariage de l'organiste Pierre Denis VAUCORET, célébré à Saint-Ursin par Joseph Pierre TISSIER. C'est lui qui porte la procuration établie par la mère de l'époux, époux dont il est par ailleurs dit "amy".

• [Avant 1765], Bourges : c'est probablement lui qui prend sous son aile le jeune organiste Louis JANNOT, de Vatan, l'héberge et lui apporte sans doute un complément de formation, notamment sur le clavecin. "A Monsieur Jannot de présent chez Canneaux maître de musique de la cathédrale à Bourges" est-il écrit sur son manuscrit de clavecin d'après les Principes de DANDRIEU (non daté).

Ce musicien a une faible santé qui l'oblige à demander souvent des congés. Dès le 25 septembre 1761, il prend une série de jours de repos. Il est en congé à partir du 13 août 1766 pour deux mois "pour aller vendre quelques affaires de famille [...] pour la mort de sa mère". C'est TISSIER qui à chaque fois s'occupe des enfants. Cette situation se reproduit souvent : le 30 juin 1766, TISSIER fait encore l'intérim. CANNEAUX n'est vraiment pas en bonne santé. Le 6 février 1767, "il représente à la compagnie que depuis quelques tems il a un commencement d'inserenité qui lui fait craindre que le chant ne l'augmente surtout se tenant debout, comme il faut se tenir à l'aigle, que lorsqu'il n'aura plus lieu de craindre, que le chant et la situation ne préjudicent à sa santé, il ne fera aucune difficulté de descendre à l'aigle pour y chanter comme ses confrères ainsi qu'il y est obligé laquelle excuse la compagnie a admise espérant que l'incommodité alléguée par ledit Sr CANNEAUX n'aura pas de suite et qu'il sera bientôt en état de remplir ses devoirs et a led. Sr CANNEAUX déclaré ne vouloir signer de ce enquis".

• 25 septembre 1767, Bourges : CANNEAUX est encore en congé pour cinq semaines. Durant la décennie 1760, il est difficile de percevoir s'il exerce toujours les fonctions de maître de musique de manière effective. Il semble être essentiellement chanoine semi-prébendé, laissant TISSIER conduire la musique.

• Août 1769 : TISSIER supplée régulièrement à ses absences, jusqu'à l'arrivée d'Étienne Michel DELAPLACE, qui est nommé maître de musique de la cathédrale le 1er septembre 1769, sur recommandation de François GIROUST.

• Dimanche de l'octave de la Fête-Dieu de 1770, Bourges : Le chanoine MALYVERT dans son journal reproche  à CANNEAUX de s'être moqué de lui (en latin) en plein chœur.

• 19 novembre 1771, Bourges : Pierre-Étienne CANNEAUX, "chanoine semi-prébendé" de la cathédrale, signe comme témoin dans un acte de mariage, paroisse Saint-Pierre le Puellier.

• 8 janvier 1772, Bourges : Pierre-Étienne CANNEAUX est inscrit dans la liste des semi-prébendés de la cathédrale.

• 29 juillet 1782, Bourges : Dans son journal, le chanoine MALYVERT relate : "Du 29e juillet 1782, M. CANNEAUX est décédé à quatre heures et demie du matin, et fut enterré le lendemain, après matines. M. Berthier a officié. MM. des Beaupleins et de Saint-Maur ont fait diacre et sous-diacre ; les chapiers MM. SOUMARD et NEUVILLE, MM. TISSIER, NEUVILLE major, CHANFRAUD et DEMAHY ont porté le coin du drap ; il a été chanté la messe de Gilles".
Son acte de sépulture officiel est resté jusqu'alors introuvable.

Mise à jour : 4 mars 2024

Sources
M.-R. Renon, La Maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne…, 1982 ; Catalogue De Baecque, 15 avril 2021 ; F-Ad18/ 8 G 143 ; F-Ad18/ 8 G 207 ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Ursin ; F. Lesure, Dictionnaire musical... 1999 ; Journal des chanoines Malyvert et Bengy, 1941 ; M.-R. Renon, Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry, 2007 ; M.-R. Renon, La musique à la Sainte-Chapelle de Bourges [...], sd.

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