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BOURDAIS, François Jean (1745-1804)
État civil
NOM : BOURDAIS     Prénom(s) : François Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LEBOURDAIS
LE BOURDAIS
Date(s) : 1745-9-13  / 1804-9-7 
Notes biographiques

François BOURDAIS est l'un des personnages clés de la musique d'Église lavalloise lorsque débute la Révolution. Fils d'un modeste artisan du textile, il a franchi les étapes classiques du cursus de musicien d'Église : enfant de chœur, puis musicien gagiste, puis maitre de musique et de la psallette, le tout au sein d'un seul et même établissement, le chapitre de la collégiale Saint-Tugal.
Après une reconversion au service de l'éphémère cathédrale constitutionnelle, il est maintenu dans une partie de ses fonctions : le Directoire local le nomme "instituteur de la psallette".

• 13 septembre 1745, Laval [Mayenne] : François-Jean BOURDAIS naît et est baptisé le même jour paroisse de la Trinité. Il est fils d'un "peigneur et cardeur de laine", Jean Bourdais, et de son épouse Marie Moulard. Aucun des présents au baptême ne sait signer.

• Juin 1754, Laval : François BOURDAIS devient enfant de chœur de la collégiale Saint-Tugal. En 1790, le chapitre déclare qu'il est à son service  depuis juin 1754 et qu'il est "cy devant enfant de chœur".

• [vers 1761], Laval : François BOURDAIS entre au service de la collégiale Saint-Tugal "en qualité de musicien gagiste".

• 31 octobre 1780, Laval : François BOURDAIS représente Jean Barthélémy VOGL, musicien de la chambre de son altesse sérénissime le prince de La Tour et Taxis, et son épouse Catherine Consulari, les parents de Jean Georges VOGL, maître de musique, qui se marie dans l'église de la Trinité. Le consentement des parents de l’époux a été donné à Ratisbonne le 23 février 1778. Sont également témoins l'organiste Pierre RIBALLIER et Joseph Roullin (qui reste à identifier). C'est un intéressant indice des liens que les musiciens d'église entretiennent avec la musique profane, voire mondaine.

• 1er mai 1783, Laval : François BOURDAIS est nommé "Maitre de Psalette au Cidevant chapitre St Tugal par acte capitulaire". Il était alors chargé de s'occuper de "l'Entretien de quatre petits enfans" pour 2 000 livres par an payées par quartier. En même temps que lui arrive à la psallette un nouvel enfant de chœur : François FREULON.

• Chaque année en mai ou juin, un BOURDAIS dont le prénom n'est pas indiqué reçoit une petite somme (6 livres le 14 juin 1789) de la fabrique de Saint-Vénérand "pour avoir assisté à la procession du dimanche de la Fête-Dieu".

• 1790, Laval : François BOURDAIS est maître de la psallette de la collégiale Saint-Tugal. Il reçoit 2 000 livres par an "à la charge de fournir aux 4 enfans viande, sel, blanchi/ et lumière", ce qui fait que le chapitre évalue ses gages personnels à 830 livres. Les quatre enfants alors éduqués à Saint-Tugal sont André MORTON, l'aîné, François FREULON, Louis Lubin FOUQUET et Jean COUSIN.
      Sous sa conduite chantent au chœur Mathurin LEPRÊTRE, François CLÉMENT, Julien-Grégoire TURMEAU et Mathurin GRIVEAU, ainsi que de loin en loin "l'ancien" Jean-Baptiste JOSSET, lorsque son état le lui permet.
Le chapitre confirme qu'il y a 36 ans que François BOURDAIS est à son service et estime qu'"il mérite une pension ou une bonne récompense".

• 1791, Laval : À la fermeture de la collégiale de Saint-Tugal, François BOURDAIS est engagé pour exercer à la Cathédrale de la Trinité, avec les mêmes fonctions et le même salaire. En effet "Lobjet parut si interressan à l’ancienne administration quelle lattacha à la Cidevant Cathédrale avec des fonds suffisants pour frayer aux depenses de cet utile Etablissement"...

• Entre 1792 et l'an VI [1798], François BOURDAIS prête plusieurs serments successifs : Liberté et d'égalité [25 sept. 1792], Haine à la Royauté [15 juillet 1798] et déclaration de non rétractation [5 juillet 1798]. À ces occasions, il est encore souvent désigné comme maître de psallette, ou parfois maître de musique.

• 1er juillet 1793, Laval : Malgré la fermeture de la Cathédrale de la Trinité, il continue de prendre en charge les quatre enfants de chœur.

• 21 février 1794 (3 ventôse an II), le "républicain LE BOURDAIS, nommé par la municipalité de cette commune maître de l’absallette [sic] de la ci-devant cathédrale" expose qu’il n’a pas été payé depuis le 1er juillet [1793] de ses appointements fixés à 2 000 livres par an et demande à être remboursé des frais qu’il a fait pour la nourriture et l’entretien des enfants. Un certificat non signé est joint à cette requête, qui précise que la somme de 2 000 livres est affectée "pour nourriture entretien, éducation des 4 enfants et les gages de l’instituteur".
• 4 mars 1794, Laval : La Municipalité relaie une demande pour que son cas soit examiné par le Directoire Départemental de la Mayenne, notamment concernant le fait qu'il ait conservé la charge des quatre enfants et qu'il n'ait pas été payé sur la période allant du 1er juillet 1793 à janvier 1794. Il obtient gain de cause, un salaire équivalent à ce qu'il touchait précédemment lui est versé, il est alors qualifié "d'instituteur de la Psalette".
• Le 12 mars 1794, François Bourdais envoie une réclamation parce qu'il n'a pas reçu la totalité de ses indemnités, et il demande à ce que la période du 21 décembre 1793 au 10 mars 1794 lui soit payée (444 livres, 8 sols et 10 deniers, pour 2 mois et 20 jours). Il obtient une fois de plus gain de cause, le 13 mars.
• Selon l'abbé Angot (Dictionnaire…) : BOURDAIS (sans prénom) “musicien, juge au tribunal du district de Laval, fut nommé le 25 brumaire an III [15 novembre 1794] par Boursault, premier membre du nouveau comité de surveillance", ce qui confirme l'engagement politique du "républicain LE BOURDAIS".

• Le 9 juillet 1798, il obtient une pension de 200 francs par an et son inscription sur "l'état des pensionnaires dits ecclesiastiques" en tant qu'ancien Maître de Psallette.

• 1803-1804, Laval : Un BOURDAIS dont le prénom n'est jamais précisé apparaît dans les comptes de la fabrique de la Trinité au lendemain du Concordat, avec le titre de "serpent de la Trinité". Il reçoit un traitement de 70 livres et un casuel de 114 livres.
• 6 septembre 1804, Laval : À neuf heures du soir, François BOURDAIS meurt à l'hospice civil de Laval. Son acte de décès dressé le lendemain le dit "âgé de 59 ans, natif de Laval, y domicilié, fils de Jean Bourdais et de Marie Moulard", mais ne dit rien de son métier.

Mise à jour : 19 janvier 2016

Sources
F-Ad53/ 229 J 4  ; F-Ad53/ 270 J 25  ; F-Ad53/ 352 G 11  ; F-Ad53/ BMS La Trinité ; F-Ad53/ BMS St-Tugal ; F-Ad53/ BMS divers  ; F-Ad53/ L 926  ; F-Ad53/ L 928  ; F-Ad53/ M Laval an II  ; F-Ad53/ état civil en ligne ; F-BM Laval/ ms 347

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