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PINEAU, Fiacre (1744-1814)
État civil
NOM : PINEAU     Prénom(s) : Fiacre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : PINNEAU
Date(s) : 1744-7-18   / 1814-1-15 
Notes biographiques

Dans la petite ville de La Ferté-Bernard, située à l'est du Haut Maine et qui regarde vers le Perche, le Dunois, voire le pays chartrain, Fiacre PINEAU a effectué une longue double carrière, étant en parallèle cordonnier et chantre dans la belle église Notre-Dame des Marais. Les sources révolutionnaires attestent qu'il a chanté jusqu'à la fin de l'année 1793, tout en étant devenu officier municipal. 

• 18 juillet 1744, La Ferté-Bernard [Sarthe] : Fils de Louis Pineau et de Marguerite Godet, Fiacre PINEAU est présenté sur les fonts baptismaux par un parrain aubergiste (hôte) qui ne sait pas signer. Son père est alors dit serger, il sera plus tard qualifié de tireur d’étain, artisan travaillant à la fabrication de l'étamine (étoffe de laine fine). Son jeune frère Jean naît quatre ans plus tard à Bonnétable, petite ville située à vingt km plus à l'ouest.

• 1755 à 1759, La Ferté-Bernard : Fiacre PINEAU est souvent signataire des actes de sépulture (par ex. les 16, 18 et 21 août 1759 et nombreuses dates proches). Le célébrant se dit "assisté des soussignés" sans plus de détail. Fiacre, qui a alors 11 à 15 ans, est enfant de chœur ou clerc de paroisse. Il semble avoir succédé à Louis RIGAULT qui est attesté dans cette fonction au moins jusqu'à la mi-janvier 1755. On ne peut parler à leur sujet d'une véritable formation maîtrisienne, qui serait similaire à celle dispensée dans les maîtrises collégiales. Toutefois, dans les années qui précèdent immédiatement la Révolution, un maître de chant des enfants de chœur est attesté à Notre-Dame de La Ferté-Bernard.
• 31 janvier 1760, La Ferté-Bernard : Fiacre Pineau, "garçon cordonnier", est parrain de Marie Françoise Chevallier, fille d'un marchand.
• 12 février 1760, La Ferté-Bernard : Fiacre PINEAU assiste et signe au mariage de Louis RIGAULT avec Marie Rayé. Le marié est dit cordonnier, fils de cordonnier, et son beau-père est aussi cordonnier. Fiacre est-il là en tant qu'enfant de chœur ou en tant qu'apprenti cordonnier ? Comme il n’est pas cité parmi les parents et amis présents, on peut penser qu’il est là pour assister le vicaire qui officie, comme il le fait encore à la même période pour les sépultures.

• 2 mars 1767, La Ferté-Bernard : Fiacre PINEAU se marie avec Anne Marguerite Rigault, fille de défunt Jacques Rigault, maître cordonnier, et de Marguerite Rottier, et donc sœur de Louis RIGAULT.
Le jeune marié est dit "garçon cordonnier". Il  n'a donc pas adopté le métier de son père et a quitté le textile pour le cuir. Il épouse la fille d'un maître du métier dans lequel il fait son entrée... Feu son beau-père aurait-il été son maître d'apprentissage ? Les deux sacristains et un vicaire sont présents et signent, en plus du célébrant. Cette forte présence des cadres paroissiaux pourrait constituer un indice (ténu) de l'implication chantante, dès lors, de Fiacre Pineau dans la vie de la paroisse.

• du 22 mars 1768 au 7 décembre 1784, La Ferté-Bernard : Le couple Fiacre Pineau / A.M. Rigault donne le jour à 10 enfants. Lors de ces dix baptêmes, l'identité professionnelle de Fiacre Pineau ne souffre aucune exception : aux yeux de son curé, il est cordonnier ou maître cordonnier. S'il chante au lutrin les dimanches et fêtes, cela n'a pas à être indiqué dans le registre paroissial. Seules les sources de la période révolutionnaire le révéleront... Ces dix baptêmes montrent aussi des liens étroits avec son frère Jean, et avec la famille de sa femme, dont l'un des frères, Louis RIGAULT, se révélera également chantre.

1790, La Ferté-Bernard : Louis RIGAULTJean PINEAU et Fiacre PINEAU sont chantres de l'église paroissiale Notre-Dame des Marais. Ils y côtoient CHORIN le vicaire maître de chant, ainsi que l'organiste Jacques GRESCIER.

• 8 novembre 1792, La Ferté-Bernard : Un acte de naissance est dressé par "Fiacre PINEAU, officier municipal faisant pour l'absence de l'officier public"... Il signe "pineau" avec un paraphe bouclé : c'est bien la main du cordonnier-chantre. De l'implication au service de la paroisse a donc découlé l'implication au service de la commune....

• 17 janvier 1793, La Ferté-Bernard : La Ville verse 150 livres aux citoyens PINEAU jeune, PINEAU aîné et RIGAUT, chantres, « pour gages de l’année dernière ». On doit comprendre qu'ils ont touché chacun 50 livres pour l'année 1792.

• 16 janvier 1794, La Ferté-Bernard : le même paiement est effectué pour l'année 1793 "aux citoyens Louis RIGAULT, Jean PINEAU et Fiacre PINEAU, tous trois chantres, auxquels il est accordé à chacun 50#". Le citoyen Fiacre PINEAU touche 30# de plus "comme maître de chant pour les enfants de cœur". Il a donc remplacé CHORIN dans cette fonction.

• 1802, La Ferté-Bernard : Fiacre PINEAU revient-il au lutrin après le Concordat ? On peut penser que c'est lui le premier chantre évoqué dans la délibération du conseil de fabrique cherchant à pourvoir au remplacement de Louis Rigault décédé "il y a peu de jours" le 19 mars 1806 : si on ne lui trouve pas un remplaçant solide, "le premier chantre serait obligé de faire seul le service, ce qu’il serait dans l’impossibilité de faire"...

• 15 janvier 1814, La Ferté-Bernard : Est enregistré le décès de Fiacre PINEAU, ancien cordonnier, veuf de Anne Michelle [en fait : Marguerite] Rigault, âgé de 69 ans.

Mise à jour : 16 décembre 2016

Sources
F-Ad72/ 86 AC CC 38 ; F-Ad72/ G 1241 ; F-Ad72/ état civil en ligne

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