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MARLÉ, Jacques (ca 1743-1817)
État civil
NOM : MARLÉ     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MARLET
Date(s) : 1743 ca  / 1817-5-21
Notes biographiques

Beaucoup de pièces du puzzle de l'existence de Jacques MARLÉ / MARLET manquent encore, et en particulier tout ce qui concerne sa jeunesse. Cependant, on connaît le lieu de sa naissance, Paris, et on peut raisonnablement penser que c'est lui l'organiste du même nom (mais dont le prénom n'est pas donné) qui exerce durant quatre ans et demi à l'abbaye de Vauluisant, dans le diocèse de Sens. Une certitude : en 1790, il est en poste depuis le début de l'année précédente à l'église Saint-Salomon de Pithiviers, en Gâtinais. 

• Selon les indications livrées par son acte de décès, Jacques MARLÉ est né vers 1743-1744 à Paris, paroisse Saint-Hippolyte, faubourg Saint Marceau. Selon les indications données à son mariage (fichier Andriveau), il est fils de Jean-Baptiste Marlé et de Françoise-Élisabeth Machy.

• 19 mai 1761, Vauluisant [Yonne] : Le sieur MARLÉ (sans prénom indiqué, s'agit-il bien de Jacques ?) devient organiste de l'abbaye cistercienne de Vauluisant (diocèse de Sens). Comme son prédécesseur, LE ROUX, il reçoit des gages de 100 livres / an. On lui paye aussi 6 livres "pour son voyage" et il touche ensuite régulièrement des remboursements de ports de lettres, sans explication particulière. S'il s'agit de Jacques, il aurait 18 ans environ lors de son engagement, ce qui correspond bien au type de poste représenté par l'abbaye de Vauluisant : un poste modeste, discret, adapté à un débutant pas encore très aguerri. Parmi les nombreux organistes que l'on voit défiler à Vauluisant, beaucoup ont ici obtenu leur premier poste, n'y restent que peu d'années et partent rapidement poursuivre leur carrière ailleurs.

• En mai 1762 MARLÉ fait un voyage de Vauluisant à Sens, et cinq repas lui sont remboursés par l'abbaye.
En juillet 1762 l’abbaye paye "deux bourriques [pour] M. Marlet et sa femme" : il est donc marié et est sans doute allé chercher sa femme [peut-être à Sens] pour qu’elle vienne vivre avec lui près de l’abbaye. Cette indication surprend car Jacques MARLÉ n'a alors pas encore vingt ans. Il se serait donc marié beaucoup plus jeune que l'usage habituel du temps. À moins, bien sûr, que le MARLÉ de Vauluisant ne soit pas Jacques.

• 3 novembre 1765, Vauluisant : MARLÉ reçoit 23 livres 12 sols pour "parfait paiement" et quitte l'abbaye. Après son départ, l’abbaye reste sans organiste pendant tout l’hiver 1765-1766, puis  un certain Laurent PETER / PETRE natif d’Alsace, est "loué" [sic] le 26 avril 1766 "en qualité de garçon d’hoste et organiste pour 75 livres".

On perd de vue le sieur MARLÉ durant plusieurs années. Quel(s) poste(s) occupe-t-il alors ? Peut-être s'est-il installé à Paris  ?

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• 22 septembre 1778, Paris : Dans l'église Saint-Eustache se marient Jacques MARLÉ, fils de Jean-Baptiste Marlé et de Françoise-Élisabeth Machy, et Marie-Catherine-Denise Delagarde, fille de Pierre Delagarde et d’Antoinette Lecomte. Ce mariage n'étant actuellement connu que par le fichier Andriveau, les détails complémentaires manquent. Peut-être la découverte d'un contrat de mariage éclairerait-elle la situation.
• 5 novembre 1778, Paris : Les Affiches de Paris annoncent la mise en vente d'un "grand clavecin de Ruckers, à grand ravalement". L'adresse indiquée est "Chez M.Marlé, Organiste, cul-de-sac des 4 Vents, à l'hôtel de Brest, au 3e".

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• 16 octobre 1788, Pithiviers : Jean-Louis GONNIN, organiste de l'église paroissiale Saint-Salomon, décède, sans doute assez brutalement, à l'âge de 36 ans.
• 15 novembre 1788, Pithiviers : Le facteur d'orgues Jean-Baptiste ISNARD achève la pose des tuyaux de montre des deux tourelles du nouvel orgue de 16 pieds que le curé Regnard et la fabrique lui ont commandé, à partir du 8 pieds antérieurement existant (déjà construit par ISNARD, inauguré en juillet 1784).

• 1er janvier 1789, Pithiviers : Jacques MARLÉ, "organiste sortant de Paris", commence à toucher l'orgue de Saint-Salomon.
• 18 février 1789 : Il est reçu officiellement comme organiste par le curé et les marguilliers de la paroisse. Sa charge de travail est précisément définie par un texte en cinq points, contracté devant notaire. Le curé Regnard ne veut sans doute pas reproduire les erreurs faites lors de la réception de l'organiste précédent, GONNIN, où les arrangements purement verbaux ont débouché sur des années de tensions et de pression psychologique. MARLÉ recevra 600 livres par an, en quartiers de 150 livres, mais devra payer lui-même le souffleur (12 livres) et ne pourra prétendre à aucune aide pour son logement. Il signe "jacques Marlé".
• 3 août 1789, Pithiviers : Le nouvel orgue de 16 pieds, construit par Jean-Baptiste ISNARD "à la maîtresse porte de l’église", est terminé et reçu. Le récit du curé Regnard à propos de la réception ne mentionne ni organistes ni experts présents, contrairement à ce qui avait été fait pour la réception du 8 pieds en 1784, où Nicolas CARRÉ et Charles HÉRISSÉ étaient venus d'Orléans. Dans l'un de ses textes, Regnard estime que l’addition de tous les frais accessoires "réunie à tout ce qui concerne les tribunes et l’orgue font un total de plus de 50 000 livres". Parmi ces frais, il n'omet pas de mentionner "1 500 livres pour la nourriture de trois forts mangeurs et buveurs pendant dix neuf mois, et le pain à 32 sols".
Henri Perchellet (Journal d'un bourgeois de Pithiviers pendant la Révolution française, 1933) affirme que l'organiste Jacques MARLÉ est pied-bot et que sa femme Marie-Catherine Denise Delagarde, également musicienne (née vers 1748), donne des leçons de chant. La source première de ces informations n'a pas été retrouvée.

1790, Pithiviers : Jacques MARLÉ est toujours l'organiste de la paroisse Saint-Salomon, aux conditions fixées en février 1789. Le curé de la paroisse est toujours François Regnard.

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• 4 janvier 1793, Paris : Une carte de sûreté est délivrée à Jacques MARLÉ, organiste, 51 ans, domicilié 28, rue Phélippeaux (section des Gravilliers, 24e compagnie), anciennement au « Petit Viré ». Il est dit né à Paris, et il signe.
Il semble cependant repartir rapidement à Pithiviers.
• Juillet 1793, Pithiviers : Jacques MARLÉ adhère à la Société populaire.
• 1793-1794 : Jacques MARLÉ est commis au District de Pithiviers, et sa femme est institutrice.

• 5 nivôse an XI (26 décembre 1802), Pithiviers : Le contrat de Jacques Marlet à l’orgue de Pithiviers est renouvelé.

• 21 mai 1817, Pithiviers : Jacques "Marlet" [MARLÉ] meurt chez lui à l’âge de 74 ans. Son acte de décès indique qu’il est organiste de la paroisse, qu’il demeure rue de l’église et qu’il est originaire de la paroisse Saint-Hippolyte, faubourg Saint-Marceau à Paris.
Sa veuve, Marie-Catherine-Denise Delagarde, meurt le 5 janvier 1818 à l'hospice de Pithiviers à l’âge de 71 ans. Née à Claye (Seine-et-Marne) le 16 mars 1747, elle était fille de Pierre Delagarde et Marie-Antoinette Lecomte.

Mise à jour : 3 août 2019

Sources
Almanach musical, 1783 ; Annonces, affiches et avis divers, 1778 ; F-Ad45/ 3E 17163 bis ; F-Ad45/ NMD Pithiviers ; F-Ad89/ H 700 ; F-An/ F7/4795 ; Filaé/Fonds Andriveau ; www.orgues-pithiviers.fr/ [...]

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