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CAUSSÉ, Pierre Jacques (1765-1826)
État civil
NOM : CAUSSÉ     Prénom(s) : Pierre Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CAUSSE
Date(s) : 1765-7-26   / 1826-9-30 
Notes biographiques

Issu d'un milieu musical, Pierre Jacques CAUSSÉ a commencé, très jeune, une carrière d'organiste que la Révolution n'a que momentanément interrompue. Ayant obtenu vers 1781 (à 16 ans) le poste d'organiste de la cathédrale de Saint-Pons-de-Thomières, après des passages à Albi et Montpellier, il occupa plus tard, de 1804 à son décès en 1826, le poste d'organiste de la cathédrale de Toulouse, ville dans laquelle il jouissait aussi d'une belle réputation comme professeur de piano et compositeur.

• 26 juillet 1765, Saint-Pons-de-Thomières [Hérault] : Pierre Jacques CAUSSÉ naît et est baptisé à Saint-Pons. Son père, Jean Jacques CAUSSÉ, y est depuis un an maître de musique du chapitre cathédral. Il est arrivé à Saint-Pons vers 1757 en provenance d'Albi. Sa mère, Marie-Jeanne Cathala, est fille de Pierre CATHALA, un des musiciens prébendés laïcs du chapitre. Le jeune garçon a peut-être fait ses gammes sur le tout nouvel orgue de la cathédrale, terminé par les facteurs d'orgue Jean-Baptiste MICOT, père et fils, en 1772, lorsqu'il avait huit ans.

• 1771-1783, Saint-Pons : Ses parents donnent naissance à sa sœur Marie Élisabeth (28 mars 1771) et à trois frères, qui deviendront tous les trois musiciens : Jean Louis CAUSSÉ (11 août 1774), qui se fera un nom comme compositeur et professeur de piano à Paris ; Honoré François CAUSSÉ (17 mars 1777), qui aurait commencé à donner des leçons de piano et composition à huit ans, et Charles Amarand CAUSSÉ (6 décembre 1783). Ce dernier reprendra l’orgue de Saint-Pons (puis celui de Toulouse) à la suite de son frère aîné et parrain Pierre-Jacques CAUSSÉ après les périodes troublées, auxquelles Charles Amarand participa, dans l’armée de Napoléon, en tant que brigadier trompette du 25e Régiment des chasseurs à cheval.

• [Vers 1775], Albi, Paris ? : D'après un compte rendu tardif de ses publications pour le piano-forte, paru dans le Journal de Toulouse le 23 juillet 1814, Pierre Jacques CAUSSÉ se serait produit à Albi à l'âge de dix ans, où il aurait fait exécuter des morceaux de sa composition. Il se serait rendu ensuite à Paris pour se perfectionner "sous les plus grands maîtres de la capitale". Ce séjour à Paris, cependant, n'est pas daté et aurait pu tout aussi bien avoir lieu après la fermeture du chapitre de Saint-Pons fin 1790.

• [Vers 1780]-[vers fin 1781], Montpellier : Très jeune (il a environ 16 ans), Pierre Jacques CAUSSÉ est reçu organiste du chapitre cathédral Saint-Pierre de Montpellier avec un traitement de 600 livres annuelles, place qu'il occupe pendant vingt mois, sans que l'on sache les dates précises

• [Vers fin 1781]-Septembre 1786, Saint-Pons : Pierre Jacques CAUSSÉ est organiste du chapitre cathédral de Saint-Pons pendant cinq ans avec le même traitement qu'il avait à Montpellier, soit 600 livres.

• 2 septembre 1786 : Son père, Jean Jacques CAUSSÉ, décède à Saint-Pons.
• Septembre 1786, Saint-Pons : Pierre Jacques CAUSSÉ prend la succession de son père à la maîtrise cumulant dès lors les deux places d'organiste et de maître de musique. Suivant le bail passé devant maître Alauze, notaire (Pons ALAUZE ou son père), en septembre 1786 pour neuf années, Pierre Jacques CAUSSÉ devait nourrir quatre enfants de chœur et leur apprendre la musique contre un traitement de 1 500 livres annuelles, 12 setiers de froment et 12 setiers de seigle (évalués à 324 livres).

• 1790 : Pierre Jacques CAUSSÉ est maître de musique et organiste du chapitre cathédral de Saint-Pons et sert en cette qualité depuis quatre ans.

• [1790-1791] : Avant même la dissolution du chapitre, Pierre Jacques CAUSSÉ signe une supplique collective des musiciens du chapitre cathédral de Saint-Pons au Comité ecclésiastique. Il fait également une demande individuelle de pension au même Comité ecclésiastique dans laquelle il signale que son bail avec le chapitre est en vigueur pendant encore cinq ans. Par conséquent, il demande un traitement ou pension relative, soit au bail, soit à ses autres qualités. Il est âgé d'environ 26 ans et il a sa mère, sa sœur et un frère en bas âge à charge. 
• [1791] : Un avis du district de Saint-Pons propose de lui accorder une pension de 400 livres en attendant qu'il ait trouvé une autre place. Le directoire du département de l'Hérault porte cette pension à 600 livres annuelles.

• [entre 1791 et 1796], Pierre Jacques CAUSSÉ quitte Saint-Pons pour Toulouse.

• 1796, Toulouse : Un recensement toulousain précise que Jacques CAUSSÉ, musicien, est domicilié au n° 867 rue Montoulieu.

• 14 vendémiaire an VI [5 octobre 1797], Toulouse : Pierre Jacques CAUSSÉ, "artiste musicien", habitant le quartier de la cathédrale, épouse Marie Rose Imbert (27 ans), fille de l'homme de lois toulousain Jean-Baptiste Imbert. Le facteur d'orgues Grégoire RABINY représente la mère du musicien, absente.
Pierre Jacques CAUSSÉ et Rose Imbert auront au moins quatre enfants : Jeanne Marie Fany (née le 5 juillet 1798), Louise Victoire Honorine (21 août 1800), Marie Antoinette Pamella (1er octobre 1802) et François Catherine Marie Achille (16 février 1807).

• Fin janvier 1798, Toulouse : CAUSSÉ est nommé associé résident du nouveau Lycée de Toulouse pour la classe des arts. Sa musique figure par la suite dans les programmes des séances publiques de l'institution et reçoit des éloges dans la presse toulousaine. Le 30 germinal an VIII (20 avril 1800) sont jouées une ariette de Laurette et Bléval et une sonate pour piano avec accompagnement de flûte, cor et basson d'un "très bel effet". En 1802, une fois le Lycée devenu Athénée, il demande à passer dans la classe des associés correspondants, alors que sa musique continue d'y être jouée. Une de ses sonates est exécutée au piano, lors de la séance publique du 30 thermidor an X (18 août 1802), par Gracieuse BANSE, une petite fille de neuf ans et demi.

• 1802 et 1803, Toulouse : Deux noëls à grand chœur de Jacques CAUSSÉ sont exécutés dans la cathédrale Saint-Étienne.

• 14 janvier 1804 : Jacques CAUSSÉ fait publier par l'éditeur parisien Viguerie sa Sonate pour le fortepiano avec accompagnement de violon, violoncelle et deux cors op. 3, dédiée à la très jeune Gracieuse BANSE. Le 14 janvier 1804 un critique de la Correspondance des professeurs et amateurs de musique reconnaît de la facilité à ses chants mais aussi quelques maladresses dans les accompagnements.

• Avant février 1804, Toulouse : Jacques CAUSSÉ remplace Jean ESCOUBÉ à l'orgue de la cathédrale Saint-Étienne. Il reste organiste de Saint-Étienne jusqu'à son décès.

• 25 septembre 1806, Toulouse : Le Journal de la Haute-Garonne annonce la publication d'une grande sonate pour le forte-piano, avec accompagnement de flûte, basson, basse et deux cors obligés dédiée à l'impératrice Joséphine, par CAUSSÉ, organiste de la cathédrale de Toulouse et professeur de musique. On signale que que "les artistes de Paris qui ont eu connoissance de cette production l'ont jugée d'un effet énergique, et parfaitement dialoguée". Il pourrait s'agir de la sonate avec un effectif presque identique publiée à Paris par P. Petit, avec le numéro d'op. 5, dont la Bibliothèque nationale de France conserve un exemplaire. Par la suite, CAUSSÉ publie surtout des pièces pour le piano dans le "genre agréable" destinées à l'enseignement, qu'il vend chez lui, rue Croix-Baragnon, puis (1813) rue Ninau, maison Marconier, et qu'il annonce dans le Journal de la Haute-Garonne: un "premier pot-pouri" (29 octobre 1807), trois pièces sous le titre de Walse, gavotte & polonaise (17 août 1809), La Récréation agréable pour piano avec accompagnement de violon, dédiée à son élève Adèle CARLES (25 novembre 1813), une Ouverture pour le piano-forte, avec accompagnement de violon et de basse et un Pot-pourri pour le piano-forte, sur des airs de Grétry, d’Alayrac, et autres compositeurs dédié à Mlle. Eugénie D'HAUTPOUL, une autre de ses élèves (23 juillet 1814). Pierre Jacques CAUSSÉ est devenu à ce moment-là un compositeur et professeur de piano réputé à Toulouse, où il compte beaucoup d'élèves, surtout des jeunes filles des milieux aisés de la ville.

• 11 décembre 1806, Toulouse : Lors du Te Deum pour le premier anniversaire de la bataille d'Austerlitz, CAUSSÉ joue, aux orgues de la cathédrale Saint-Étienne, un "morceau d'inspiration dans le genre d'une bataille" dans lequel "il imita avec le plus heureux succès la musique militaire".

• 12 février 1807, Toulouse : Une messe en musique de CAUSSÉ, professeur de piano, instrument qu'il enseigne chez lui, rue Croix-Baragnon, est donnée dans l'église de Notre-Dame du Taur. Le Crucifixus est particulièrement apprécié du public. Le chroniqueur du Journal de la Haute-Garonne juge qu'il est "impossible de rendre avec plus de vérité, de force et d'harmonie imitative ces paroles qui expriment tant de choses et rappellent tant de douleurs".

• 1er septembre 1807, Toulouse : CAUSSÉ est nommé par le préfet du département à la commission qui doit examiner les aspirants des deux sexes aux pensions gratuites du Conservatoire impérial de musique. Il est l'un des quatre musiciens professionnels de la commission, avec Jean Bertrand DESPOUY, Auguste DUC et Mlle LAGARRIGUE. La commission est complétée par quatre amateurs, le chevalier de CHALVET-GAUJOUSE, M. MEYRAN, Mme. LEGER et Mme. TAJAN.

• 17 novembre 1811, Toulouse : Le Journal de la Haute-Garonne annonce que CAUSSÉ vient de composer une ouverture pour piano avec accompagnement de violon et basse (peut-être la même qu'il publiera en juillet 1814) et qu'il ambitionne une place d'associé correspondant de l'Institut de France pour la classe des beaux-arts.

• 1817, Toulouse : Il est le professeur de Jean-Baptiste LABAT. Il lui enseigne pendant quatre ans le piano, l’orgue et l’harmonie.

• 14 février 1826, Toulouse : Une des élèves de M. CAUSSÉ, Mme. de Révial, née BANSE, "qui s'est perfectionnée à Paris", offre dans le Journal de Toulouse des "leçons de piano, musique vocale et de goût". Il s'agit probablement de Gracieuse BANSE, qui en 1802, encore enfant, jouait sa musique à l'Athénée de Toulouse et à qui CAUSSÉ avait dédié sa Sonate op. 3 en 1804.

• 30 septembre 1826, Saint-Amans-Valtoret [Tarn] : Pierre Jacques CAUSSÉ décède dans ce petit village très proche de Saint-Pons-de-Thomières, chez Honoré Cathala, frère du grand-père maternel de CAUSSÉ, Pierre CATHALA, ancien musicien de la cathédrale de Saint-Pons. CAUSSÉ gardait donc des liens avec la ville où il avait exercé avant la Révolution.

• 6 octobre 1826, Toulouse : Le Journal de Toulouse se fait écho de la disparition de Pierre Jacques CAUSSÉ. "M. Causse, célèbre organiste compositeur, professeur distingué de piano, que les amateurs s’empressaient d’aller entendre à la cathédrale, vient de mourir". À la demande de sa veuve, c'est le frère de Pierre Jacques, Charles Amarand CAUSSÉ, qui lui succédera aux claviers de l'orgue de la cathédrale.

Mise à jour : 16 juillet 2018
(Cette notice a bénéficié des recherches de Benoît Michel et de Françoise Talvard, ainsi que des précieuses informations transmises par Mme Nicole Gros, que nous remercions très chaleureusement.)

Sources
A. Choron et F. Fayolle, Dictionnaire historique des musiciens ; AM Toulouse / État civil en ligne ; B. Michel, Le noël à grand chœur…, 2012 ; Correspondance des professeurs et amateurs de musique (14 janvier 1804) ; Courriel N. Gros, 4 janvier 2018 ; Desazars de Montgailhard, "Histoire de l'Académie des Sciences [III]", Mémoires de l'Académie [...] de Toulouse (1908) ; Desazars de Montgailhard, "Histoire de l'Académie des Sciences [II]", Mémoires de l'Académie [...] de Toulouse (1907) ; F-Ad31/ 1 NUM AC 3501 ; F-Ad34 / État civil en ligne ; F-Ad81/ NMD St-Amans-Valtoret ; F-An/ DXIX/055/174/14 ; F-An/ DXIX/088/702/22-27 ; F.-J. Fétis, Biographie universelle des musiciens ; Généanet ; J. Barada, "Toulouse et la vie toulousaine de 1786 à 1822 d'après des correspondances contemporaines" ; Journal de Toulouse, 23 juillet 1814 ; Journal de Toulouse, 4 Floréal an VIII (24 avril 1800) ; Journal de la Haute-Garonne ; Journal de la Haute-Garonne, 10 septembre 1807 ; Journal de la Haute-Garonne, politique, commercial et petites affiches ; Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute-Garonne ; http://www.orgue-saint-pons.org/

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