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DAUPRAT, Louis François (1781-1868)
État civil
NOM : DAUPRAT     Prénom(s) : Louis François     Sexe : M
Date(s) : 1781-5-24  / 1868-7-16
Notes biographiques

Louis François DAUPRAT entame sa formation musicale à la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1793 et l'achève au Conservatoire de 1796 à 1801. Après un court passage dans l'armée, il obtient un emploi de répétiteur au Conservatoire et se lance dans une longue carrière sur la scène qu'il débute au Théâtre Montansier et achève trente ans plus tard à l'Opéra de Paris, après avoir exercé ses talents au Grand-Théâtre de Bordeaux. Il renoue avec la musique d'Église à la Chapelle impériale en 1811 et plus tard sert Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe en tant que corniste de la Chapelle royale. Mais c'est surtout comme pédagogue qu'il se bâtit une réputation : de 1816 à 1842, il enseigne le cor au Conservatoire et publie en 1824 une méthode de cor qui fera longtemps référence. Il meurt à la fin du Second Empire à un âge avancé.

• 24 mai 1781, Paris : Louis François DAUPRAT est le fils de Charles Benoît Dauprat et d’Adrienne Frazé. Il déclare être né "dans la classe ouvrière".

• Avril 1793-23 novembre 1793, Paris : Louis François DAUPRAT est enfant de chœur de la cathédrale Notre-Dame dans le cadre de l'Église constitutionnelle. Selon ses propres dires, il possédait "une fort jolie voix blanche". 
C'est à Notre-Dame que lui vient "le goût, ou plutôt la fureur du cor [...] à l'occasion d'un Te Deum ou messe en musique". 43 ans plus tard, il garde un souvenir précis de la scène : "Mon petit tabouret se trouvait placé en face du pavillon d'un cor, et le son de cet instrument me ravit tellement que je ne songeais à autre chose, et qu'ayant attrapé une embouchure de serpent, je l'avais arrangé sur un cornet de gros papier et, gonflant les joues, je soufflais du matin au soir comme l’ange du jugement dernier, croyant faire merveille". Il quitte la maîtrise à la fermeture de la cathédrale, avec 25 livres de gratification.

• 24 octobre 1796, Paris : "Sorti de là [la maîtrise de Notre-Dame], écrit-il en 1836, on formait l’Institut National de Musique [...] ; on m'y fit inscrire et je fus placé sous la direction de M. Kenn, professeur de cor, membre de l'Académie de musique, et l'un des meilleurs cor basse de cette époque". 
• 1797-1798, Paris : Pour l'an VI, Louis François DAUPRAT est inscrit dans les deux classes de piano hommes d'André Mozin et de cor de Kenn.
• [vers avril 1797], Paris : Le directeur Sarrette l'envoie avec d'autres élèves former le corps de musique de l'École de Mars, à la plaine des Sablons. Il indique dans sa lettre de 1836 à Fétis que "plus tard" il fit partie de la musique "du Camp de 20 000 hommes formé au Trou d’Enfer près Marly".
• 24 octobre 1797, Paris : Il remporte le premier prix du Conservatoire pour le cor. Il reçoit "un Cor en tous les tons" (La Décade philosophique, 1797). Il joue en cette occasion une symphonie concertante pour flûte, cor et basson de Catel, en compagnie de Moudrux à la flûte et de DOSSION au basson.
• 1798-1801, Paris : Il est inscrit en l’an 7 [1798-1799] à la classe d’harmonie hommes de Catel pour les années VII, VIII et IX.
• 1er pluviôse an VIII (21 janvier 1800) : Il s'engage comme musicien dans le premier régiment de grenadiers à pied de la Garde des consuls, compagnie du petit état-major, "pour éviter les effets de la conscription", écrira-t-il en 1836. À presque 19 ans, il a les cheveux et les sourcils châtains, le front "ordinaire" tout comme le nez, les yeux gris-bruns, la bouche petite, le menton à fossette, le visage plein et mesure 1,678 mètre. Il participe à ce titre à la campagne d'Italie
• 14 juillet 1800, Paris : Il fait sa rentrée au Conservatoire. 

• [vers 1801], Paris : Il trouve un engagement au Théâtre Montansier. 

• 10 avril 1801, Paris : Le "F. Dauprat, du Conservatoire, élève du F. Kenn, artiste du théâtre des Arts", exécute un concerto de cor lors d'un concert organisé par le Grand Orient de France pour célébrer la paix de Lunéville. Il a donc été initié assez jeune à la franc-maçonnerie.

• 1802-1804, Paris : Louis François DAUPRAT est répétiteur au Conservatoire, d'abord d’une classe de solfège-hommes du 25 octobre 1802 au 27 novembre 1802 puis du 3 décembre 1802 au 8 janvier 1803, ensuite de la classe d’harmonie de Berton du 2 décembre 1803 au 19 mars 1804. Parallèlement, il suit les cours de composition de Gossec, sans grand profit de son propre aveu.

• 1806-1808, Bordeaux : Il est musicien (probablement corniste) au Grand-Théâtre.

• 1808-1812, Paris : Comme corniste, DAUPRAT participe à plusieurs cérémonies en actions de grâces à la cathédrale Notre-Dame, touchant chaque fois la somme de 18 francs : les 4 (anniversaire du sacre de Napoléon) et 25 décembre 1808 (victoires Espinosa, Burgos, Tudela, Somo-Sierra et prise de Madrid), 28 mai (prise de Vienne), 23 juillet (victoires d'Enzersdorf et de Wagram) et 15 août 1809 (saint Napoléon), 1er décembre 1811 (anniversaires du sacre de Napoléon et de la bataille d'Austerlitz), 15 août (saint Napoléon) et 4 octobre 1812 (victoire de la Moskowa). 

• 1808-[vers 1830], Paris : À la demande de Rey, chef d'orchestre à l'Opéra, Louis François DAUPRAT succède à son ancien professeur Kenn dans l'une des places de corniste à "l'Académie impériale de Musique". En 1836, il écrit : "J'ai fait 23 ans de service dans ce théâtre, que je n’ai quitté que lorsque Véron [Louis Véron, directeur de 1830 à 1835] est venu faire des propositions que je ne pouvais accepter et la retraite de F. Duvernoy. J'avais été désigné pour jouer les solos". 

• 1811, Paris : DAUPRAT est nommé honoraire de la musique de l'Empereur suivant ses propres dires. La même année, il reprend des études de composition auprès d'Antonin Reicha, professeur au Conservatoire. "J'ai travaillé pendant trois années avec lui, et j'ai pu dire alors que je savais quelque chose", avoue-t-il en 1836.

• 1er avril 1816, Paris : DAUPRAT est nommé professeur de cor au Conservatoire. Il exerce pendant environ deux ans comme adjoint d'Heinrich Domnich.

• 7 mai 1817, Paris : Il est engagé comme corniste à la Chapelle royale, avec 1 500 francs de gages annuels.

• 29 septembre 1818, Paris : Il se marie en l'église Saint-Roch avec Flore Armand; il demeure alors au 25 rue Traversière.

• 1818-1842, Paris : Il est professeur de cor titulaire au Conservatoire. En matière de pédagogie, il modernise l'enseignement du cor en établissant une distinction claire entre cor alto et cor basse et en réintroduisant la mélodie ("J'y ai répandu autant de mélodie que cela m'a été possible, me souvenant de ce précepte de Fénelon, Heureux ceux que l’on amuse en les instruisant").

• 1824, Paris : Il publie une Méthode pour cor alto et cor basse.

• 1825-1829, Paris : DAUPRAT est toujours corniste à la Chapelle du roi. Il réside au n° 49, rue Richelieu en 1825, au n° 20, rue Sainte-Anne en 1829.

• 1833, Paris : Ferdinando PAËR, maître de chapelle de Louis-Philippe, fait nommer DAUPRAT à la Musique du roi.

• 1838-1840, Paris : Au Conservatoire, il fait partie du comité d'enseignement chargé des examens et concours.

• 15 novembre 1842, Paris : Louis François DAUPRAT, professeur au Conservatoire, prend sa retraite.

• 3 septembre 1852, Paris : Par décret de la préfecture de la Seine, DAUPRAT (Louis-François), ancien professeur au Conservatoire de musique, demeurant à Paris, obtient l'autorisation de résider temporairement en Turquie et en Égypte.

• 1857, Paris : Il fait paraître Le professeur de musique, ou l'enseignement de cet art mis à la portée de chacun au moyen d'un instrument à sons fixes et du métronome de Maelzel.

• 16 juillet 1868, Paris : Louis François DAUPRAT, ancien professeur du Conservatoire de musique, âgé de 87 ans, meurt en sa demeure rue du Four Saint-Germain (sixième arrondissement), n° 36, à l'âge de 87 ans. Il était veuf de Flore Armand. Le décès est déclaré le lendemain par deux employés.

Mise à jour : 1er avril 2016

Sources
F-An/ F19/1259/1 ; Annuaire dramatique, 1806 ; E. G. J. Gregoir, Souvenirs artistiques..., t. 3, 1889 ; F-Ad75/ V4E 740 ; F-An/ F19 7048 ; F-An/ F19 7049 ; F-An/ O/3/290 ; F-Pan/ F19 7049 ; F-Pan/ F19/7049 ; F-SHD/ GR 20 YC 5 ; Fétis, Correspondance ; Indicateur de la Cour de France ; La Décade philosophique ; La Grandville, Le Conservatoire de musique de Paris (1795-1815) : Dictionnaire biographique des élèves et aspirants ; Lassabathie, Histoire du Conservatoire impérial de Musique ; Le Constitutionnel, 18 mars 1819 ; Miroir de la vérité, dédié à tous les maçons ; Recueil des actes administratifs de la préfecture du Département de la Seine ; Site Filae.com

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