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JOSSIER, Pierre Rodolphe, le fils (1766-1832)

JOSSIER, Pierre Rodolphe, le fils (1766-1832)

État civil
NOM : JOSSIER     Prénom(s) : Pierre Rodolphe     Sexe : M
Complément de nom : le fils
Date(s) : 1766-11-23   / 1832-5-31 
Notes biographiques

Fils d'un organiste aveugle, Pierre-Rodolphe JOSSIER devient à son tour organiste dans la ville de Montargis, en Gâtinais, où il est né. C'est là qu'il exerce en 1790, à l'église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine. Pendant la période de suspension du culte, il est de ceux qui ont fait une tentative pour vivre de leur art à Paris. Puis il revient au pays natal – à une date qui reste à préciser, entre l'été 1798 et l'automne 1799 – et y exerce comme maître ou professeur de musique jusqu'à son décès, en 1832. Il semble avoir retrouvé sa tribune puisqu'il est dit "organiste" en 1822.

• 23 novembre 1766, Montargis : Né le jour même, Pierre-Rodolphe JOSSIER, fils de Pierre JOSSIER, organiste, et d'Anne Barbier, est baptisé en l'église Sainte-Marie-Madeleine. Ses parents s'étaient mariés le 13 janvier de la même année 1766 à l'église des Quinze-Vingts, à Paris : son père est en effet "atteint de cécité", aveugle ou a minima mal-voyant.

• Probablement Pierre-Rodolphe JOSSIER a-t-il été formé à la musique et à l'orgue par son père. Il n'est pas impossible qu'il ait été enfant de chœur à l'église Sainte-Madeleine, dont le premier chantre assure les fonctions de maître des enfants de chœur et leur enseigne le plain-chant, mais la documentation manque sur ce point.

• 4 juin 1784, Montargis : Le conseil de la fabrique de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine accorde à Pierre-Rodolphe JOSSIER la survivance de la place d'organiste de la paroisse actuellement détenue par son père Pierre JOSSIER, qui est sans doute malade. Le jeune homme n'a pas encore 18 ans.
• 19 juillet 1784 : Avec ses deux jeunes frères, Charles-Joseph et Antoine, Pierre-Rodolphe assiste à l'inhumation de leur père décédé la veille, à l'âge de 67 ans.
• 25 juillet 1784 : Après le décès de son père, Pierre-Rodolphe JOSSIER, fils aîné de Pierre Jossier, est reçu comme organiste de la paroisse Sainte-Madeleine. Ses appointements sont les mêmes que ceux que touchait son père, soit 430 livres par an.

• 27 avril 1786, Montargis : En l'église Sainte-Marie-Madeleine, avec dispense de deux bans, Pierre-Rodolphe JOSSIER, "organiste", épouse Anne Jobert, fille mineure d'un apothicaire défunt. Le jeune marié n'a pas encore vingt ans. La jeune mariée est enceinte de plus de quatre mois déjà...
• 11 septembre 1786 : Un petit Pierre-Rodolphe, né le même jour, est baptisé. Le jeune père, qui est dit "organiste de cette paroisse", signe fièrement "Jossier père". Le parrain choisi est un cousin de la mère, Jean-Pierre Jobert, qui est notaire ; la marraine est la grand-mère paternelle, Anne Barbier veuve Jossier, "qui a déclaré ne sçavoir signer".

• De 1787 à 1792 se succèdent quatre autres naissances : Léonard baptisé le 31 août 1787, Anne-Louise le 13 octobre 1788, Jean-Pierre le 2 septembre 1790 et Rodolphe Pierre le 27 octobre 1792. On a peu de détails sur les parrains et marraines choisis (métiers non indiqués). Le père, en revanche, est systématiquement qualifié d'organiste ou "organiste de cette paroisse". Il est présent et signe à chaque cérémonie de baptême.

1790, Montargis : Pierre-Rodolphe JOSSIER est toujours en poste comme organiste de l'église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine. Il y côtoie un second chantre âgé, GRAVIER, et un premier chantre qui est en même temps maître des enfants de chœur, Claude-François PIFFAULT. La fabrique rémunère aussi un suisse, Étienne Bourgeois, un sonneur et d'autres employés comme Guillaume Billiard, dit Saint-Louis, très présent dans le registre paroissial sans que l'on puisse discerner son rôle exact (il est qualifié de "réveilleur" dans les comptes), un "chasse-chiens", une blanchisseuse...
• 12 juillet 1790 : L'organiste est sollicité (par le curé ?) pour servir de parrain à un enfant né de père et mère inconnus, présenté par la veuve Durant, sage-femme, et auquel on attribue les prénom et nom de Firmin Dubois.

• 11 mars 1791, Montargis : JOSSIER s’associe à Jacques Poupart, cuisinier, et à Antoine DALMONT, maître de danse, pour exploiter une salle de danse appelée le Cirque Français dans la ci-devant Grande Boucherie de Montargis, rue du Loing.
• 18 juin 1791 : Son fils aîné, prénommé comme lui Pierre-Rodolphe, meurt à l'âge de 4 ans et 9 mois. L'acte de décès le qualifie toujours d'"organiste".
• 1er juillet 1791 : Le second fils, Léonard, meurt à son tour, à 3 ans et 10 mois. La concomitance de ces deux décès laisse imaginer une épidémie.

• 8 janvier 1794, Montargis : Pierre-Rodolphe JOSSIER revend cette salle du Cirque Français à deux "musiciens", Jacques SAILLANT et Louis FORTIN. Il s'apprête à partir pour Paris, où il est attesté à partir de fin avril.
• 31 mai 1794, Paris : Une carte de sûreté est délivrée à JOSSIER Pierre, 27 ans, organiste, demeurant au n°197 "Grande Rue du Faubourg", à Paris depuis un mois, né à Montargis (Loiret).

• 3 vendémiaire an IV (25 septembre 1795), Melleroy [Loiret] : Sa mère, Anne Barbier, s'éteint au "lieu de la Chapopinière" (aujourd'hui la Chaponnière), sans doute une sorte d'hospice installé dans un petit château du XVIIe siècle, où elle résidait "depuis environ un mois", dans la commune de Melleroy, à 22 km au sud-est de Montargis.
• 30 octobre 1795, Paris : Les recherches de Frédéric Pige ont montré que Pierre-Rodolphe JOSSIER exerce alors les fonctions de professeur de musique à Paris.

• 5 fructidor an V (22 août 1797), Montargis : Sans doute revient-il de temps à autre visiter sa famille restée à Montargis, puisque ce jour-là son épouse accouche à huit heures, dans son domicile, d'une petite Françoise. La citoyenne Madeleine Soutirat, veuve Mousselard (ou Mourelard, selon sa signature), 42 ans, qui accomplit les formalités de déclaration, précise que le père de l'enfant, Pierre-Rodolphe JOSSIER, est "absent de cette commune".

• 16 messidor an VI (6 juillet 1798), Montargis : Pierre-Rodolphe JOSSIER est toujours à Paris. Lorsque son fils Pierre-Rodolphe (né le 27 octobre 1792) meurt à l'âge de 5 ans et 8 mois, c'est "au domicile de sa mère, section de la fédération", indication précieuse, qui confirme que la famille n'a pas suivi le musicien à Paris où il tente de gagner sa vie.

•  22 floréal an VIII (12 mai 1800), Montargis : Pierre-Rodolphe JOSSIER, "musicien", est dit "domicilié de cette commune, quartier de la Fédération" et est présent en personne pour déclarer la naissance de leur septième enfant, Mélanie.

• À partir de là et jusqu'en 1807, les déclarations de naissances recommencent à se succéder : Madeleine le 3 floréal an IX (23 avril 1801), Louis-Antoine le 16 pluviôse an X (5 février 1802), qui meurt à 21 mois le 12 brumaire an XII (4 novembre 1803), puis Anne Rose le 21 prairial an XIII (10 juin 1805) et enfin Célestine le 10 juin 1807. Pierre-Rodolphe JOSSIER et toujours dit musicien, professeur ou maître de musique. Les témoins qui l'escortent à la maison commune sont perruquier, maître de pension, tailleur d'habits, limonadier, étudiant en droit…

• 6 décembre 1810, Montargis : Pierre-Rodolphe JOSSIER, maître de musique, et Anne Jobert sont tous deux présents aux noces de leur fils Jean-Pierre, perruquier, avec la fille d'un "manœuvre" qui se révèle dans d'autres actes être vigneron.
Durant les années qui suivent, toujours dit maître ou professeur de musique, Pierre-Rodolphe JOSSIER accompagne ce fils dans diverses déclarations de naissances ou de décès de ses enfants (dont une petite-fille prénommée Cécile…).

• 15 septembre 1822, Montargis : Lorsqu'il vient à la mairie, accompagné de son voisin le menuisier Jean Hureau, pour déclarer le décès de son épouse, survenu la veille au soir, Pierre-Rodolphe JOSSIER se dit – ou est dit – organiste. Qualité qui suggère qu'il aurait retrouvé sa tribune après la reprise du culte ou après le Concordat...

• 7 décembre 1831, Montargis : À cinq heures du soir se déroule à la mairie le mariage du sieur Adolphe Cholet et de dlle Anne-Rose Jossier, cette dernière accompagnée de son père, sieur Pierre-Rodolphe JOSSIER, professeur de musique, ainsi que d'un maître tailleur d’habits et d'un "homme de lettres", ses amis. Le marié, qui réside au lieu du Buisson, quartier de St-Firmin, commune d’Amilly – à moins de 5 km du centre de Montargis –, est dit "cultivateur", mais sa signature révèle qu'il ne s'agit pas d'un humble paysan courbé sur la glèbe…
Jusqu'à la fin de l'année 1831, au moins, donc, Pierre-Rodolphe JOSSIER réside à Montargis et y est identifié comme professeur de musique. Touche-t-il encore l'orgue ? Les archives de fabrique – si elles sont conservées – permettraient peut-être de répondre à cette question.

• 31 mai 1832, Amilly [Loiret] : Moins de six mois après le mariage de sa fille, Pierre-Rodolphe JOSSIER, âgé de 66 ans, professeur de musique, veuf de Anne Jobert, meurt chez elle, à dix heures du matin. Son gendre déclare le décès quelques heures plus tard.

Mise à jour : 11 janvier 2019

Sources
F-Ad45/ 130 J 4bis ; F-Ad45/ BMS Montargis ; F-Ad45/ NMD Amilly ; F-Ad45/ NMD Montargis ; Fr. Pige, "Eléments pour une histoire des musiciens d'Eglise à Montargis…", 2009 ; [F-An/ F7/4804]

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