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DELAURIÈRE, François (1756-1794)
État civil
NOM : DELAURIÈRE     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LORIÈRE
LAURIER
LORIER
DELAURIER
DELORIÈRE
DESLAURIÈRE
DESLAURIERS
Date(s) : 1756-10-19   / 1794-8-9 
Notes biographiques

Originaire de Poitiers, où il a reçu sa formation musicale initiale en tant qu'enfant de chœur de la collégiale Saint-Hilaire, François DELAURIÈRE joue du serpent et du basson d'abord à Bourges avant de s'installer à Dijon où il décède précocement, dès 1794.

• 19 octobre 1756, Poitiers : François DELAURIÈRE est un enfant posthume, né "de défunt sieur Louis Deloriere, huissier, et de Marie Beaumont". Il est baptisé le lendemain dans l'église paroissiale Saint-Michel : son parrain est un soldat du Régiment de la Tour du Pin qui pas plus que la marraine, ne sait signer son nom. La jeune mère semble assez isolée. Le nouveau-né est le jeune frère de Pierre-Louis DELAURIÈRE, alors âgé de 4 ans et 9 mois.

• [1766] : Dans son dossier de 1790-1791, François DELAURIÈRE indique avoir été "au service des autels dans diverses églises pendant 24 ans", ce qui donne l'année 1766 comme date de début de carrière. Il pourrait éventuellement avoir été alors reçu enfant de chœur dans une autre église de Poitiers. Mais il s'agit peut-être aussi tout simplement d'une approximation légèrement amplifiée de la réalité.

• [Mi-1768], Poitiers : François DELAURIÈRE est reçu enfant de chœur à la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand, où son grand frère, Pierre-Louis, avait été admis dix ans plus tôt. Le maître de musique est alors Thomas-Claude BERTON. C'est lui qui assure la formation du jeune garçon durant tout son séjour à la psallette, si ce n'est qu'il a probablement pris des leçons complémentaires de serpent et de basson avec un autre maître.

• 13 mai 1775, Poitiers : Sortant de la psallette, François DELAURIÈRE obtient du chapitre un certificat élogieux attestant qu'il y est resté "en qualité d’enfant de chœur pendant l’espace de sept années, qu’il y a étudié avec fruit". Il reçoit 100 livres pour ses sept ans de service. Trois jours plus tard, le chapitre recrute le jeune Julien GUÉRIN, de la paroisse de Saint-Porchaire, pour remplir la place vacante.
• 22 mai 1775, Bourges : Le sieur François DELAURIÈRE, du diocèse de Poitiers, est reçu comme serpent et basson à la cathédrale Saint-Étienne de Bourges, aux gages de 9 livres par semaine [soit 468 livres/an]. Il reçoit également 24 livres pour son voyage. Le 31 juillet 1775, il figure dans la liste des "vicaires accordati" dressée lors du chapitre général. Il en est de même en 1776, 1777 et jusqu'au chapitre du 31 juillet 1778.

• 8 mai 1776, Bourges : Jeanne Maillet, âgée de 26 ans, demeurant depuis quatre ans à Bourges, déclare qu'elle est enceinte d'environ quatre mois, des œuvres du sieur DESLAURIÈRES, musicien de la cathédrale, et pensionnaire comme elle chez le sieur TISSIER, maître de musique, chez qui elle est demeurée environ cinq mois.

• Le 6 novembre 1778, François DELAURIÈRE est remplacé à Bourges par le Suisse Louis MACKER, reçu serpent.

• [À une date qui reste à préciser, située entre août 1778 et août 1780], François DELAURIÈRE arrive à Dijon où il a obtenu un poste.

• 25 août 1780, Poitiers : Pierre Clément, curateur de François DELAURIÈRE, fait établir une procuration devant maître Callier et son confrère, notaires à Poitiers, pour autoriser son pupille, "musicien à la cathédrale de Dijon demeurant en la ditte ville", à se marier à Dijon avec la demoiselle Cotheret.
• 10 septembre 1780, Dijon : Le "sieur François DELAURIER musicien a la cathédrale de cette ville, mineur, fils de deffunts Louis Delauriere, huissier collecteur des tailles de la ville  de Poitiers et de demoiselle Marie Beaumont" et la "demoiselle Barbe Cotheret, mineure fille de Monsieur Thibault Cotheret, conseiller procureur au grenier à sel de cette ville et de dame Jeanne Jacquette de Monsaulnin" font établir leur contrat de mariage "en la maison dudit sieur Cotheret". Le futur apporte pour tous biens la somme de 2 000 livres "provenant de ses gains et épargnes". Les parents de la future promettent la somme de 4 500 livres, versée sous forme d'une rente de 200 livres par an. Ils donnent aussi "sa chambre garnie, son troussel et deux couverts d'argent" estimés à 2 000 livres. Soit un apport total de 6 500 livres : le déséquilibre est flagrant. Ne seront mis en communauté que 400 livres de part et d'autre.
Lors du contrat, le marié est dit clairement "musicien à la cathédrale de cette ville".
• 19 septembre 1780, Dijon : Le mariage de "François DELAURIÈRE, musicien de la Ste Chapelle sur cette paroisse" et de Barbe Cotheret est célébré en l'église paroissiale Saint-Michel.
Le jeune homme a-t-il changé de poste dans l'intervalle de neuf jours entre le contrat et la célébration ou bien s'agit-il d'une erreur du notaire ou du curé ? Il faut noter que le jour du contrat il était accompagné par "Monsieur Antoine MIGNOT Prêtre sous chantre de la Cathédralle de cette ville aussi amy"...

• 1er octobre 1781 et 28 février 1783, Dijon : Lors des baptêmes de ses deux filles, paroisse Saint-Michel, François DELAURIÈRE est dit musicien à la Sainte-Chapelle.

• 20 août 1785, Dijon : Depuis le décès en janvier 1783 de Jean CERÈS qui avait longtemps assumé ce rôle, c'est François DELAURIÈRE qui coordonne les musiciens nécessaires à la distribution des prix du Collège des Godrans. Le 20 août 1785 il reçoit 200 livres, "prix convenu pour la Musique qu’il a bien voulu procurer au Collège" et Bailly le principal précise qu'on a ajouté cette année-là la somme de 32 livres "afin d’avoir une meilleure musique". Le musicien signe le reçu "pour aquy Delaurière".

• 1786, Dijon : Les rôles fiscaux attestent que la famille Delaurière demeure alors rue Vannerie. Comme la plupart des musiciens des églises dijonnais, DELAURIÈRE est exempté de taille. Dans la même rue habite un autre musicien, le sieur PASQUIER, taillé, lui, à une livre.

1790 : François DELAURIÈRE est joueur d'instruments à la Sainte-Chapelle et chargé de donner des leçons d'instruments aux enfants de chœur. En 1790, ses revenus sont de 750 livres.
Sous la direction de COLIN, les musiciens de la Sainte-Chapelle sont alors Antoine BERTHOT, Nicolas BORNE, André CAILLOT, François DELAURIÈRE, Jean FAIVRE, Pierre-Alexandre FEUVRIER, Pierre JARLOT, Jean-Baptiste MILLOT, François PARISOT, ainsi que l'organiste Pierre-Philibert LAUSSEROIS. On trouve aussi mention de SIRJEAN et de REGNAUD... sur lesquels on est moins bien renseignés. Quatre chapelains étoffent le chant, MICHELIN, Pierre BOUCHÉ, Pierre-François GIGAUD et le "sous-chantre" LEBRUN. Longtemps musicien en titre à la Sainte-Chapelle, Jacques PAILLOT semble en 1790 n'y intervenir que ponctuellement en renfort, de même que le violoniste François BARY.

• 10 janvier 1791, Dijon : Avec Antoine BERTHOT, Nicolas BORNE, Jean FAIVREPierre JARLOT, Jean-Baptiste MILLOT, tous eux aussi anciens musiciens de la Sainte-Chapelle, avec également le sous-chantre LEBRUN, François DELAURIÈRE entre au service de la cathédrale constitutionnelle. Le chœur est placé sous la direction de François COUET, précédemment maître de la cathédrale.
• 1791 : François DELAURIÈRE fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Il est âgé de 35 ans et père de famille. Le district de Dijon propose de lui accorder une pension de 600 livres.
• 8 mai 1791 : Le plan de réorganisation de sa musique présenté par Volfius, Évêque de la Côte-d'Or, sans aucun doute inspiré par François COUET, prévoit quatre basse contre, deux venant de la ci-devant Sainte-Chapelle (BERTHOT et FAIVRE), deux étant déjà précédemment à la cathédrale (BRICARD et VERPAULT), une basse taille, BORGET, de la cathédrale, une taille, JARLOT, de la Sainte-Chapelle,  et bien entendu la haute contre de la Sainte-Chapelle, Nicolas BORNE. À ces voix s’ajoutent trois instrumentistes, DELAURIÈRE et MILLOT de la Ste-Chapelle et le violoncelliste MICHAUD, sans oublier bien sûr l’organiste de la cathédrale, François LECLERC.

• Mars-avril 1792 : Messieurs Nicolas BORNE, Jean FAIVRE, François DELAURIÈRE et Jean-Baptiste MILLOT, "musiciens en la ci-devant Ste-Chapelle de Dijon" déposent une requête faisant observer "qu'indépendemment du salaire de leur service en la cathédrale pendant 1791, ils ont droit a la gratiffication comme employés de la Ste Chapelle". Pour ces quatre hommes, il s'agit de faire reconnaître qu'ils doivent toucher la fraction de la pension à laquelle ils ont droit en tant qu'ex musiciens de la Sainte-Chapelle qui dépasse le traitement qu'ils touchent en tant que musiciens de l'actuelle cathédrale.

• 1794, Dijon : En compagnie de nombreux autres ci-devant musiciens d'Église tels BORNE, FREYHAMER, LEFRANC, MILLOT ou SAGOT, le citoyen DELAURIÈRE est engagé comme instituteur de musique à l'Institut de Musique nouvellement créé par la Municipalité. Il est chargé d'y enseigner violon, basson, serpent.

• 22 thermidor an II (9 août 1794), Dijon : François DELAURIÈRE, musicien, devenu professeur de l'Institut de Musique, s'éteint "sur les minuit" au domicile de la veuve Baillot, rue du Griffon (section du Centre), dans une chambre au premier. Il était âgé de 38 ans. L'un des deux témoins de l'acte de décès est Pierre Baillot, lui aussi professeur au collège de la commune. L'autre est un marchand fripier. Il semble que François DELAURIÈRE soit allé mourir chez son collègue et non pas chez lui.

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• Le 1er août 1802, Dijon : Lorsque sa fille Claire-Anne-Marie épouse Nicolas Lazare PETOT, musicien à Dijon, fils de Lazare PETOT musicien à Saulieu, Barbe Cotheret, sa veuve, est alors domiciliée à Paris et a envoyé son consentement par écrit.

Mise à jour : 9 juin 2018

Sources
F-Ad18/ 8 G 207 ; F-Ad18/ BMS Bourges, Notre-Dame de Montermoyen ; F-Ad21/ 4E 2/1368 ; F-Ad21/ BMS St-Michel ; F-Ad21/ D 27 ; F-Ad21/ G 2066 ; F-Ad21/ L 1797 ; F-Ad21/ L 39 ; F-Ad21/ NMD Dijon 1810 ; F-Ad21/ NMD Dijon an II ; F-Ad21/ NMD Dijon an X ; F-Ad86 / G568 ; F-Ad86/ BMS St-Michel ; F-Ad86/ G568 ; F-Am Dijon/ 2 R1/1 ; F-AmDijon/ 2 R1/1 ; F-An/ DXIX/093/820-2/14,15,17,18 ; F-An/ DXIX/093/820-2/50 ; J.-E. Doussot, Musique et Société à Dijon..., 1999 ; Marcel R., L'abandon et la charité en Berry [...], p.73

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