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UTINET, Antoine, dit d'HARCOURT (1765-1818)

UTINET, Antoine, dit d'HARCOURT (1765-1818)

État civil
NOM : UTINET     Prénom(s) : Antoine     Sexe : M
Complément de nom : dit d'HARCOURT
Autre(s) forme(s) du nom : HUTINET
LUTINET
HARCOURT
DARCOURT
Date(s) : 1765-11-20   / 1818-5-30 
Notes biographiques

Ce musicien dont le patronyme est alternativement écrit UTINET ou HUTINET (ou autres variantes…) a pu être suivi assez régulièrement depuis ses débuts comme enfant de chœur à la cathédrale de Dijon jusqu'au commencement de la Révolution... On le retrouve ensuite "artiste" ou "musicien", appartenant semble-t-il au monde des ambulants et portant "d'HARCOURT" comme surnom ou nom de scène.

• 20 novembre 1765, Auxonne [Côte-d'Or] : Antoine UTINET naît et est baptisé le même jour dans cette petite ville située à environ 32 km au sud-est de Dijon par l'itinéraire pédestre le plus direct. Il est fils de Claude Utinet, cordonnier (et bottier, voir ci-après au 30 mai 1818), et de Jeanne Roÿer. Son parrain est pâtissier, sa marraine sait signer, de même que son père.

• [1773], Dijon : Le jeune UTINET figure au dernier rang de la liste des enfants de chœur de la cathédrale Saint-Étienne, ce qui signifie qu'il est le dernier reçu (ce qui est cohérent avec son âge). Il a probablement remplacé l'aîné, Georges LINTENER ou LINTENIER, sorti le 10 janvier. Les autres enfants sont dans l'ordre d'ancienneté : MATHÉE, BIDEAU, BRAILLARD, DESVIGNES.
Le maître de musique est alors, depuis juillet 1772, François COUET.

• 8 avril 1776, Dijon : Le cordonnier présente au receveur du chapitre un mémoire de souliers fournis aux enfants de chœur de St-Étienne. Ils sont donnés dans l'ordre suivant, qui semble toujours leur ordre d'ancienneté et reste très semblable à ce qu'il était trois ans plus tôt, nonobstant les différences de graphie des noms propres, et la présence de GAGNEROT, oublié dans le relevé précédent : Matey, Bidaut, Gagnerot, Bralliar, Devigne et Utinet [Hutinet / Lutinet]. Le maître de musique est alors Jean-Baptiste CÉZARD, depuis le tout début de l'année 1776. Un nouvel enfant de chœur est reçu le 6 octobre : LEFRANC.

• Printemps 1779 : Un troisième maître de musique intervient dans la formation du jeune UTINET et de ses camarades, Jean-François LESUEUR.

• Mai 1782 : La maîtrise dijonnaise perd Jean-François LESUEUR, parti pour Le Mans.
• 17 mai 1782, Dijon : Le chapitre de Saint-Étienne décide de faire donner des leçons de violon à UTINET, 1er enfant de chœur.
• 18 juin 1782 : COUET, "maître de musique" atteste avoir reçu 9 livres "pour un mois de Lecons de violon données à Utinet Enfant de Chœur de la Cathédrale". À cette date, François COUET n'est pas encore redevenu maître de musique de la cathédrale, poste qui est alors vacant, et convoité par divers candidats. La même somme est payée à Couet pour la même cause un mois plus tard, le 29 juillet, et encore une fois le 9 octobre 1782 "pour un 3ème mois de leçons de violon à Utinet".
Depuis le 30 août, François COUET est redevenu le maître de musique de Saint-Étienne.

• [1783], Dijon : UTINET sort de la maîtrise après dix ans passés en son sein sous l'autorité de trois maîtres différents, intérims non comptés. A-t-il été aussitôt admis comme musicien au chœur ? Les documents manquent pour l'affirmer.

1790, Dijon : UTINET, dont le prénom n'est pas donné dans les différents documents disponibles, chante la basse-contre à la cathédrale de Dijon. Sous la conduite du maître de musique François COUET, on entend au chœur de Saint-Étienne quatre basse-contre (André BAILLY, Jean-Baptiste BRICARD, Henri VERPAULT et, donc, UTINET), une basse-taille (Joseph BORGET), une haute-taille (Sébastien MALLOGÉ), une haute-contre (MANDRAY) deux serpents (Jacques LEFRANC et Claude MAGNY), un basson (Louis-François SAGOT), un joueur de basse ou de violoncelle (Nicolas-Joseph ARNAULD) et bien sûr l'organiste, François LECLERC.

• 19 janvier 1791, Besançon [Doubs] : Le sieur Antoine UTINET, musicien, est parrain de Marie-Antoinette-Éloïse, fille illégitime de Marguerite Toiton, originaire de Clerval-sur-le-Doubs, présentée par la sage-femme jurée sur les fonts de Saint-Paul-Saint-Donat. Il signe "utinet". Est-ce le même homme qu'à Dijon ? Un peu plus de 80 km séparent les deux villes, par l'itinéraire pédestre le plus court, soit environ 17 heures de marche. Il est possible que le musicien ait voulu tenter sa chance dans une autre ville. Mais il peut aussi s'agir d'un autre individu... ou d'un frère ?
• 8 mai 1791, Dijon : Est-ce parce qu'il est parti à Besançon ? UTINET n'a pas l'honneur d'être choisi dans le plan de réorganisation de sa musique présenté par Volfius, Évêque de la Côte-d'Or, sans aucun doute inspiré par François COUET. Ce plan prévoit quatre basse contre, deux venant de la ci-devant Sainte-Chapelle (BERTHOT et FAIVRE), deux étant déjà précédemment à la cathédrale (BRICARD et VERPAULT), une basse taille, BORGET, de la cathédrale, une taille, JARLOT, de la Sainte-Chapelle, et la haute contre de la Sainte-Chapelle, Nicolas BORNE. À ces voix s’ajoutent trois instrumentistes, DELAURIÈRE et MILLOT de la Sainte-Chapelle et le violoncelliste MICHAUD, sans oublier bien sûr l’organiste de la cathédrale, François LECLERC.

• 1792, Dijon : Néanmoins, le nom d'un UTINET figure dans l'état de paiement des frais de culte de la cathédrale constitutionnelle pour le dernier trimestre 1792, en compagnie de SAGOT, BRICARD, ARNAULT et MANDRAY, qui sont clairement musiciens, ainsi que François Chevalier et Fiatte ou Fyate, qui sont tous deux massiers, et "Gaspard" (Gaspard Zeer, dit Fribourg, le suisse)... Il serait donc revenu de Besançon.

• [Avant août 1801], lieu ? : Antoine UTINET et Anne Billon se marient. Elle est fille de Bonnaventure Billon, "artiste", et probablement artiste elle aussi.

• 11 fructidor an IX (29 août 1801), Marseille : Deux "artistes", Bonnaventure BILLON, le grand-père du nouveau-né, et Jean-François VIDAL, déclarent la naissance du petit Bonnaventure né deux jours plus tôt, fils d'Antoine UTINET, "artiste actuellement absent, demeurant rue Léonidan, Isle 92, maison 10, section 6, et d'Anne Billon, mariés".

• 31 décembre 1812, Mont-de-Marsan (Landes) : Le chirurgien qui a procédé à l'accouchement, un "préposé au transport" et un "ingénieur" déclarent la naissance d'Anne-Adelle, "née le 30 courant", fille d'Antoine UTINET, et d'Anne Billon. L'acte ne livre aucun autre détail, et notamment pas le métier du père.
Il est probable qu'entre l'enfant né à Marseille et cette fille née à Mont-de-Marsan, d'autres enfants Utinet / Billon ont vu le jour. Les retrouver permettrait de reconstituer une partie de l'itinéraire suivi par le couple, qui appartient manifestement au monde des artistes itinérants.

• 5 mai 1816, Dijon : Souffrant de paralysie, Antoine UTINET entre à l'hôpital de sa ville natale.

• 30 mai 1818, Dijon :  L'économe et le sous-économe de l'hôpital général de Dijon déclarent le décès "par suite de paralysie", le matin même, "trois heures du matin à la salle des hommes", d'Antoine UTINET D'HARCOURT, "âgé d'environ 52 ans, artiste, maitre de musique, natif d'Auxonne, Côte-d'Or, et demeurant à Dijon, fils de feu Claude Utinet, cordonnier et bottier, en cette ville, et de feue Jeanne Royer son épouse". Ils le disent aussi "veuf d'Anne Billon", ce qui se révèle inexact. On remarque le surnom "d'Harcourt" qui apparaît ici : probablement un nom de scène ?

• 5 décembre 1824, Lyon : Deux employés "à l'hôpital des malades de cette ville" déclarent le décès, la veille d'Anne-Marie Billon, âgée de 50 ans, native de Lyon, où elle demeurait rue de l'arbre sec, n°32. Ils la disent "épouse d'Antoine EUTHIME DARCOURT, musicien". Malgré la déformation de UTINET en EUTHIME, il ne peut s'agir que de la veuve de l'ancien enfant de chœur...

Mise à jour : 28 septembre 2021

Sources
F-Ad13/ NMD Marseille ; F-Ad21/ BMS Auxonne ; F-Ad21/ G 724 et 725 ; F-Ad21/ G 726 ; F-Ad21/ G 727 ; F-Ad21/ G 728 ; F-Ad21/ G 730 ; F-Ad21/ L 1522 ; F-Ad21/ L 1798 ; F-Ad21/ NMD Dijon ; F-Ad40 NMD Mont-de-Marsan ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, St-Paul-St-Donat ; F-Am Lyon/ NMD Lyon

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