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DREUILH, Jean-Jacques (1773-1858)
État civil
NOM : DREUILH     Prénom(s) : Jean-Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DREUILH
DREUILLE
Date(s) : 1773-7-26  / 1858-11-22
Notes biographiques

Jean-Jacques DREUILH faisait déjà l'objet dans le premier tome des Suppléments de Fétis d'un long article que l'enquête MUSEFREM est venue en grande partie confirmer, sans toutefois réussir à lever certaines zones d'ombre quant à sa vie et son itinéraire professionnel. La carrière de ce musicien, qui est encore très jeune en 1790, a également été étudiée par Monique Margottin-Maclou. La lecture de son ouvrage Jean-Jacques Dreuilh, 1773-1858 : un artiste musicien et compositeur oublié : son itinéraire de Bordeaux à Niort, en passant par Paris, Lyon, Marseille et Montpellier, s'impose pour continuer à enrichir la présente notice.

• 26 juillet 1773, Bordeaux : Jean-Jacques DREUILH naît du mariage de Jean Dreuilh aubergiste avec Jeanne Argouet. Ses parents habitent dans la paroisse Saint-Christoly. Il est baptisé le jour-même. Son père, son parrain et sa marraine ne savent signer.

• [1781], Bordeaux : Il entre comme enfant de choeur à la cathédrale Saint-André et fréquente la psallette dirigée par Barthélémy GIRAUD. Il étudie également le contrepoint et la fugue avec l'organiste de la collégiale Saint-Seurin, Franz BECK.

• 11 juin 1789, Bordeaux : Un concert vocal et instrumental est donné dans la salle du Musée. Le programme annonce que ce concert se clôt par l'interprétation d'une partie du Stabat de Franz BECK dont les récits sont chantés par Mlle Clairville, Jean DONAT, et le jeune DREUIL. Il s'agit sans doute du musicien de cette notice.
• 30 juin 1789, Bordeaux : Le receveur de la collégiale Saint-Seurin enregistre dans ses comptes une dépense de 87 livres et 10 sols pour le service de 7 mois de deux musiciens externes, présentés comme seconds joueurs de basse et qui s'appellent ROBERT et DREUIL. Là encore, ce dernier est sans doute Jean-Jacques DREUILH.

1790, Bordeaux : Jean-Jacques DREUILH est musicien à la cathédrale Saint-André. Un relevé des pointes du mois de novembre indique qu'il doit recevoir la somme de 41 livres et 5 deniers ce mois-là, dont 6 livres pour sa fonction de sous-maître. La biographie que lui consacre Fétis évoque qu'il serait plutôt maître de chapelle et qu'il aurait fait exécuter la même année un Te Deum à l'occasion de la Fête de la Fédération.

• [1790 -1791], Bordeaux : Les musiciens de la cathédrale Saint-André adressent à l'Assemblée Nationale une supplique collective. Cette pétition est signée par Joseph COSSE "maître de musique" ainsi qu'Antoine BOURRILLON, François DANCOSE, Jean DUBAUX, François DUMOULY, Jean HURTEAU, Pierre JIGOUIC, Jean NOËLLEDominique MARTINOU et Jean-Jacques DREUILH.
• 19 juin 1791, Bordeaux : Jean-Jacques DREUILH reçoit ses gages pour les mois de janvier à mai à raison de 500 livres par an. Il apparaît désormais dans les comptes du bas-choeur avec Joseph COSSE comme l'un des deux maîtres de musique rémunérés par la fabrique de la cathédrale.

• 13 mai 1792, Bordeaux : Il devient le parrain d'un fils de Joseph COSSE.

• Vers 1793, Bordeaux : Toujours d'après Fétis, il est mobilisé sur le front.
• 4 nivôse an II, Bordeaux : Jean-Jacques DREUILH figure avec Jean DUBAUX et Antoine BARDIÉ sur la liste des artistes du Théâtre de la Montagne qui sont arrêtés suite à des représentations de plusieurs comédies jugées indécentes, notamment celle de La tentation de Saint-Antoine.  Ils sont toutefois acquittés et libérés le 17 nivôse.

• Vers 1794, Bordeaux : Jean-Jacques Jacques DREUILH devient chef d'orchestre au Grand-Théâtre. Cette information de Fétis n'a pu être vérifiée.

• 5 prairial an V, Bordeaux : Il participe avec Joseph COSSE au programme d'inauguration du Lycée.

• 8 pluviôse an VI, Bordeaux : La présence de Jean-Jacques DREUILH comme maître de musique est attestée dans un état de la troupe du Théâtre de l’Émulation.

• Vers 1800, Paris : On le retrouve ensuite à la capitale où il se lie d'amitié avec Étienne Nicolas MÉHUL et exerce pendant quelques temps comme chef d'orchestre au Théâtre de la Cité.

• 5 novembre 1802, Paris : Il donne à La Gaîté un petit opéra-comique en un acte intitulé le Point d'honneur.

• Vers 1804, Marseille : Jean-Jacques DREUILH devient chef d'orchestre au Grand Théâtre et fait notamment jouer Valaski et Ophélie ou le Passage de l'Hermitage, opéra-comique en trois actes

• 18 septembre 1806, Lyon : Jean-Jacques DREUILH, "artiste musicien", épouse la fille d'un garde magasin d'artillerie, Henriette Catherine Anselme [Antelme], originaire de Bourg-les-Valence. Il habite au n°28 de la place des cordeliers.

• 18 mai 1807, Lyon : Il devient père d'un enfant. Il occupe alors le n°18 de la rue de la vieille monnaie.

• 1808, Lyon : Jean-Jacques DREUILH exerce au Grand Théâtre comme chef d'orchestre. Il figure également au tableau de la loge maçonnique Saint-Napoléon de la Bonne Amitié, au grade d'Apprenti. L'année précédente il a composé pour cette loge une cantate, La paix à Tilsitt et le 21 août il fait exécuter un Hymne pour la fête de l'Ordre et celle de Saint-Napoléon réunies.

• 1812, Lyon : Il est l'auteur de la musique d'un opéra-vaudeville en trois actes, intitulé Les femmes infidèles ou L'anneau de la reine Berthe, qu'il compose avec Jean-Antoine Marie MONPERLIER.

• Les années qui suivent ne permettent pas de retracer précisément son parcours. Il retourne en effet à Paris où il espère briguer un emploi de compositeur à l'opéra. Ses espoirs sont cependant rapidement déçus malgré son talent et les protections dont il bénéficie. Il se résout alors à écrire la musique de plusieurs drames et pantomimes destinés aux théâtres des boulevards. On retrouve ainsi dans son répertoire des œuvres secondaires comme Ima ou les Deux Mondes, Kallick Fergus la Nouvelle Jeanne d'Arc, Sophie et Linska, Rachel ou la Belle Juive, Claire et Lovelace ou le Séducteur. Fétis avance que Jean-Jacques DREUILH aurait refusé le poste prestigieux de chef d'orchestre du théâtre impérial de Saint-Pétersbourg et que voyant ses ambitions parisiennes découragées, il décide de retourner en province, où il reprend ses fonctions de chef d'orchestre dans quelques autres grandes villes (parmi lesquelles sans doute Montpellier) avant de s'installer définitivement à Niort en 1824.

• 24 avril 1824, Niort : Il fait paraître une annonce dans l'hebdomadaire du département des Deux-Sèvres. "M. DREUILH, "ex chef d’orchestre des grands théâtres de Lyon, Marseille, Montpellier &c compositeur dramatique, élève des célèbres Beck et Méhul, prévient Messieurs et Dames amateurs, que renonçant désormais à la carrière théâtrale, il vient se fixer à Niort, pour y enseigner la musique vocale, donner des leçons de goût du chant, tant français qu’italien, et de violon. Il accompagne les personnes qui touchent du piano, &c. Il se propose aussi d’enseigner l’harmonie et la composition dans toutes ses parties". Il habite à cette époque dans la rue de l'Arsenal.

• 1841 - 1844, Niort : Jean-Jacques DREUILH devient grand-père à trois reprises et assiste son fils au moment de déclarer chaque naissance. Il travaille désormais comme professeur de musique. C'est également le métier de son fils en 1844 qui était auparavant employé des eaux et forêts. 

• 2 avril 1852, Niort : Son épouse décède à son domicile rue des douves. 

• 22 novembre 1858, Niort : Jean-Jacques DREUILH "professeur de musique" s'éteint à son tour à l'âge de 85 ans.

Dernière mise à jour : 22 août 2016

Sources
A. Vivie, Les théâtres de Bordeaux pendant la Terreur..., 1868 ; Céleste Raymond, Les sociétés musicales pendant la Révolution 1792-1800  ; F-Ad33/ 1 Q 1277 ; F-Ad33/ 1 Q 1394 ; F-Ad33/ G 1519 ; F-Ad33/ G 3300 ; F-Ad79/ 8 PER 1541 ; F-Ad79/ NMD Niort ; F-Am Bordeaux/ BMS St André ; F-Am Bordeaux/ BMS St-André ; F-Am Bordeaux/ R 12 ; F-Am Bordeaux/ R 9 ; F-Am Lyon/ NMD Mairie unique ; F-AmLyon/ NMD 1807 ; F-An/ DXIX/091/777/01 ; Fétis, Biographie universelle des musiciens..., 1880 ; J.-P. Bouyer, Musée virtuel de la musique maçonnique. ; La grande encyclopédie... ; Le musée de Bordeaux et la musique ; M. Tourneux, Bibliographie de l'histoire de Paris..., 1890.

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