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VAUCORET, Pierre Denis (ca 1722-1790)
État civil
NOM : VAUCORET     Prénom(s) : Pierre Denis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : VOCORET
VAUCOURET
VANCORET
VAULCORET
Date(s) : 1722 ca  / 1790-4-9 
Notes biographiques

Les débuts de la carrière de Pierre (ou Pierre-Denis) VAUCORET restent obscurs. Originaire de Paris, il a été organiste dans différentes villes de province, tout en prenant en charge l'éducation musicale des enfants à plusieurs occasions. Son premier poste connu est la cathédrale de Sarlat en 1754, puis Bourges une première fois,  Moulins en 1769 et Besançon de 1771 à 1778. Il revient alors à Bourges où il s'établit plus durablement et où il meurt le 9 avril 1790.

• [Vers 1722 ou 1725], Paris : Pierre Denis VAUCORET est le fils de Guillaume Vaucoret (mort avant 1758, année du mariage de son fils, à l'occasion duquel il est qualifié de "bourgeois"), et d'Anne Cloteriau/Clotriau, qui en 1758 demeure paroisse Saint-Paul à Paris. D'après son acte de décès, il serait né vers 1722. Selon l'âge indiqué lors de son premier engagement à Bourges, il pourrait être plus jeune de trois ans.

• [1729-1739 environ] : A-t-il reçu sa formation musicale à Paris ? Il se dira plus tard "élève des plus célèbres Auteurs de Paris" (voir ci-après au 1er mai 1772).

• [1740-1754] : Quels furent ses premiers postes ?

• 5 novembre 1754, Sarlat [Dordogne] : Pierre VAUCORET, "organiste originaire de Paris", signe un bail pour la maîtrise de la cathédrale de Sarlat, d'une durée de dix mois, courant jusqu'au 18 août 1755. Le contrat précise qu'il exercera aussi les fonctions de maître de musique, chargé de "s'occuper des enfants, soit les loger, vêtir et soigner, leur apprendre la musique, le chant et jouer d'un instrument, veiller qu'ils restent au pensionnat, empêcher l'entrée d'étrangers dans le pensionnat". Son engagement stipule qu'il devra "toucher l'orgue tous les jours indiqués par les ordres donnés par Monseigneur l'évêque et messieurs les syndics". Il touchera un salaire en nature (froment, seigle et vin) de la part de l'évêque (estimation 150 livres) et du chapitre (estimation 227 livres) et en argent : 78 livres par l'évêque à Noël et 76 livres et 5 sous par le chapitre à, la Saint-Jean-Baptiste (le 24 juin). Ce bail a-t-il été prolongé ?

• Où est-il entre août 1755 et début 1758 ?

• 28 février 1758, Bourges : Le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne engage Pierre VAUCORET, âgé de 33 ans et originaire de Saint-Paul de Paris, comme organiste. Selon Marie-Reine Renon, il remplace Jean-Baptiste PIÉCOUR qui avait lui-même brièvement remplacé Joachim DEDOUÉ, mort au début de septembre 1756. On peut penser que François BALAND a pu être intéressé par ce poste.
• 6 juin 1758, Bourges : "Pierre Denys VAUCORET, organiste de la cathédrale de Bourges" épouse Marie Pontesières / Pontizieres, fille mineure de Michel Pontizieres, "bourgeois", et de Marie Rivière son épouse, de la paroisse d'Authon, dans le diocèse de Saintes [aujourd'hui Authon-Ébéon, en Charente-Maritime].

  • Le 17 mars 1758, les parents de la mariée ont établi devant Roquet, notaire royal à St-Jean-d'Angély, une procuration au nom de Marie Rivière, veuve du sieur Joachim DEDOUÉ ancien organiste de la cathédrale de Bourges, qui est la tante maternelle de la mariée (et homonyme de sa mère…). Les parents lui ont en quelque sorte délégué leur autorité parentale puisque cette procuration autorise la jeune fille à se marier "avec telle personne qui conviendra".
  • L'époux, orphelin de père, a été autorisé par sa mère à "épouser la dite dlle Pontizière" devant un notaire parisien, le 11 avril 1758. Le porteur de cette procuration n'est autre que Maître Étienne CANNEAUX "prêtre semy prebendé et maître de musique de la cathédralle", qui est par ailleurs dit "amy" du marié.
  • Quelques jours avant la célébration des noces, un contrat de mariage a été passé chez le notaire Dumont "le jeunne", à Bourges, qui atteste avoir conservé les procurations et les avoir annexées à la minute du contrat passé chez lui.

Le mariage est célébré à Saint-Ursin par TISSIER, "chanoine semi-prébendé de l'église cathédralle comis par le sieur curé de cette église", en présence du maître de musique Étienne CANNEAUX et d'Estienne BONNEAU, vicaire de la cathédrale.

• 1761-1764, Bourges : Plusieurs enfants naissent au cours des années suivantes, paroisse Saint-Pierre-le-Puellier de Bourges, Marie Cécile (baptisée le 24 août 1761) dont la marraine est sa grand-tante maternelle, la veuve de Joachim DEDOUÉ ; François (baptisé le 3 juillet 1763) ; Jeanne (baptisée le 26 novembre 1764)...

• [Années 1760], Bourges : Pierre VAUCORET se fait remarquer par des absences répétées. Marie-Reine Renon écrit que l'organiste "est souvent 'multé'", – c'est-à-dire que le chapitre opère des retenues sur ses gages pour le punir de ses absences – "au point que le chapitre se trouva dans l'obligation de lui envoyer l'huissier"
Le conflit débouche sur le départ de Pierre VAUCORET. Il est remplacé à Saint-Étienne de Bourges par l'organiste Antoine FABRE le 21 juin 1769.

• 16 avril 1769, Moulins [Allier] : Un certain VAUCORET est recruté par le Concert "pour toucher le clavecin, ou jouer du violon si nécessaire". Est-ce lui ? Alors qu'il reçoit 250 livres le 26 décembre 1770, pour avoir joué du clavecin au Concert, le registre contient la mention complémentaire "d’ailleurs cet instrument paroit presque inutil".

• 20 novembre 1771, Besançon [Doubs] : Un organiste de Moulins nommé VAUCORET (lu VANCORET par Jacques Gardien, L'Orgue et les organistes en Bourgogne et en Franche-Comté au XVIIIe siècle, 1943) devient l'organiste de la cathédrale Saint-Jean. Le chapitre juge qu'il "paraît habile". Il succède à Nicolas DESPREZ qui avait lui-même succédé à Jean-François TAPRAY parti pour Paris. Il sera chargé d'enseigner l'orgue à l'aîné des enfants de chœur, François-Joseph BOURGEOIS. Quelque temps plus tard, le chapitre le prie de faire un livre de chants nouveaux à l’usage de l’organiste.

• 1er mai 1772, Besançon : VAUCORET fait insérer une assez longue annonce dans Les Affiches de la Franche-Comté. On remarque que le premier qualificatif, ou la première qualité qu'il s'attribue, c'est "Parisien". Vient ensuite "ancien Organiste de Roi" puis seulement sa situation présente qui est "Organiste de la Métropole de Besançon". Son annonce ayant comme premier objet de trouver des élèves à qui enseigner "à toucher le clavessin, forté piano, violon, violoncelle, pardessus de viole ou quinton & autres instrumens dans les principes les plus nouveaux & les plus intelligibles, ainsi que la musique vocale", il signale deux autres caractéristiques : il est "Musicien-Compositeur en tout genre" et "élève des plus célèbres Auteurs de Paris".
La seconde partie de son annonce la réparation et le commerce de "toutes sortes d’instrumens", au premier chef orgues et clavecins. Il ne craint pas d'annoncer se rendre "volontiers dans les villes voisines". On se demande ce que les chanoines de Besançon auront pensé de cette proposition...

• 22 avril 1774, Besançon : VAUCORET, "organiste de l’église métropolitaine de Besançon", cherche à vendre "une orgue de chambre, qui peut aussi servir pour une petite église". La description de cette orgue évoque celle déjà publiée quatre ans plus tôt, en avril 1770; ("six jeux, & il y a une place préparée pour y en ajouter un septième, si on le désire. La même personne peut toucher & souffler à la fois") par l’Abbé Blanchard. Ce dernier avait-il vendu l'instrument à Vaucoret après son arrivée à Besançon ?

• 2 mars 1778, Bourges : Les chanoines de la cathédrale ont "prié Mr le Doyen de faire réponse au Sr VOCORET, organiste, et de luy offrir 120 lt pour les frais de son voyage". VAUCORET a donc pris contact en amont avec le chapitre pour lui offrir à nouveau ses services.
• 22 avril 1778, Besançon : Le chapitre de la cathédrale Saint-Jean le renvoie officiellement, car il a quitté son poste sans permission. C'est l'organiste Jean-Baptiste JECKER qui lui succède après son départ de Besançon.
• 27 avril 1778, Bourges : Le secrétaire capitulaire enregistre que le chapitre cathédral a décidé de verser "1 240 lt au Sr VOCORET organiste, tant pour son voyage que pour faire venir ses meubles en cette ville". C'est une somme importante (le trajet Besançon / Bourges représente environ 300 km par l'itinéraire pédestre le plus direct, via Dijon, Saulieu, Corbigny).
Le secrétaire prend copie dans son registre du traité passé avec l'organiste au 15 mai [traité rédigé à la première personne] : Pierre VOCORET est engagé pour neuf ans, à compter du 1er avril 1778. Il devra toucher l’orgue "tous les jours de dimanche, veille de festes et autres jours ordinaires et extraordinaires auxquels il est d’usage de toucher". Il devra aussi instruire un des enfants de chœur "en luy donnant ses leçons à la maîtrise et non ailleurs trois fois la semaine, sans qu’il me soit loisible de le faire venir chez moy sous quelque prétexte que ce soit". Il devra enfin "entretenir et accorder les jeux d’anches". Pour ces diverses tâches, il lui est promis 600 livres de gages et 200 de gratification "qui n’aura pas lieu dans le cas où je négligerois les obligations susdites, surtout les instructions dudit enfant de chœur".

• 6 décembre 1782, Bourges : "Payé 100 lt au Sr VAUCORET organiste de notre église [cathédrale], gratification pour cette fois seulement &c. et 200 lt pour raccommoder le petit orgue de la maîtrise".

• 11 novembre 1785, Bourges : Un baptême est célébré à Saint-Ursin, en présence de "Pierre VAUCORET, organiste de l'église de Bourges". Il signe "pierre vaucoret".

• Début 1790, Bourges : Pierre VAUCORET est toujours organiste de la cathédrale Saint-Étienne. Il y côtoie le maître de musique, Louis GUILLAUME, et les nombreux musiciens appelés "chanoines ou vicaires de résidence" ainsi que quatre semi-prébendés.
• 10 avril 1790 : Décédé la veille, "Pierre VAUGORET, organiste de l'église de Bourges, époux de Marie Pontauzier", est inhumé paroisse Saint-Jean-le-Vieil, en présence de JOUHANNET et GALLIEN, habitués de la paroisse. Il était âgé de 68 ans environ.
• Le 7 juin 1790, un certificat établi par les chanoines de la cathédrale reconnaît "les services rendus à notre église par feu le Sr VAUCORET notre organiste pendant l’espace de vingt ans et nous accordons à sa veuve une pension viagère de 200 lt payable de quartier en quartier et par avance, et dont le 1er paiment se fera le 1er juillet prochain". Cette somme doit être prélevée sur les 800 livres qui seront payées au nouvel organiste titulaire, qui se révèle être Jean-Baptiste BALAND, précédemment à la collégiale Saint-Ursin.
• 7 décembre 1790, Bourges : Le chapitre cathédral déclare l'état de ses dépenses depuis le 1er janvier 1790. On y relève que les Srs VAUCORET et BALAND ont reçu 500 livres à eux deux, en qualité d'organistes gagistes. On apprend que M. VAUCORET, organiste de l'église cathédrale, occupait une maison sise rue St-Louis, paroisse Saint-Jean-le-Vieil, moyennant 100 livres par an, suivant un bail du 3 octobre 1786.

• 28 mars 1791 : Le directoire du Cher confirme la pension de 200 livres à la veuve, à compter du 1er juillet 1790, conformément à l'acte capitulaire du 7 juin 1790. Cette pension doit être déduite du traitement accordé à BALAND, l'organiste recruté pour succéder à VAUCORET. Mais J.-B. Balland n'étant entré officiellement au service de la cathédrale constitutionnelle qu'à compter du 11 juin 1791, la veuve Vaucoret réclame le versement de la pension due entre le 1er juillet 1790 et le 11 juin 1791. Le directoire estime qu'on doit lui accorder 190 livres.

Mise à jour : 21 décembre 2021

Sources
M.-R. Renon, "Promenade liturgique", Cahiers d'Artes, 2007 ; M.-R. Renon, La Maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne…, 1982 ; Affiches et Annonces de la Franche Comté  ; B. Podevin, "Musiciens à la cathédrale de Sarlat [...], 2014 ; F-Ad18/ 1 L 632 ; F-Ad18/ 8 G 207 ; F-Ad18/ 8 G 208 ; F-Ad18/ 8 G 403 ; F-Ad18/ BMS Bourges, Saint-Jean des Champs ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Jean-le-Vieil ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Pierre-le-Puellier ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Ursin ; F-Ad18/ GG 95 ; F-Ad18/ Q 281 ; F-Ad24/ 3 E 15627 ; F-Ad25/ G227 ; F-Am Moulins/ n°400 ; J.-Y. Ribault et D. Kern, Le grand orgue de la cathédrale St-Étienne de Bourges…, 1989 ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943  ; M.-R. Renon, "Promenade liturgique", Cahiers d'Artes, 2007 ; M.-R. Renon, La musique à la Sainte-Chapelle de Bourges [...], sd.

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