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METIER, Pierre François (1729-1794)
État civil
NOM : METIER     Prénom(s) : Pierre François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : METTIER
Date(s) : 1729-5-14  / 1794-11-20
Notes biographiques

Du service de la paroisse à celui de la municipalité nouvelle... Tel est l'itinéraire que l'on peut reconstituer pour Pierre-François MÉTIER, dans le village de Villemoutiers, près de Montargis. Au moment de son premier mariage, il est "recteur des petites écoles, chantre et sonneur de cette paroisse". Au moment de son décès, il est "membre du Conseil de la Municipalité" et "secrétaire greffier officier public".

• 14 mai 1729, Villemoutiers : Pierre-François MÉTIER naît dans cette paroisse, située à quinze km à l'ouest de Montargis, dans le diocèse de Sens. Il est fils de François MÉTIER et de Marie Paysan / Paysant, dont l'acte de baptême ne dit rien. Parrain et marraine savent signer. Un quart de siècle plus tard, lors du mariage de Pierre-François, on apprendra que son père était de son vivant "chantre et sonneur" de la paroisse de Villemoutiers. Sa mère semble être la sage-femme du village (par exemple le 12 mai 1757, c'est elle qui procède à l'ondoiement d'un nouveau né en danger de mort). Elle ne sait pas signer.

• 30 octobre 1755, Villemoutiers : Pierre-François MÉTIER est présent – et seul signataire en dehors du clergé – à l'inhumation de son père, mort la veille à l'âge de 58 ans. La cérémonie a été faite par le curé de Cépoy – paroisse située à 17 km de là, sur les bords du Loing –, mais c'est bien le curé de Villemoutiers, Girouard, qui rédige l'acte. Il n'indique pas les fonctions remplies par le défunt, non plus que celles de son fils.

• 22 juin 1756, Villemoutiers : Le curé Girouard célèbre un mariage endogamique s'il en est. "Maître" (le mot est écrit en toutes lettres) Pierre-François MÉTIER épouse Élisabeth-Bernard Bassin. Or le jeune homme est "recteur des petites écoles, chantre et sonneur de cette paroisse". Le curé rappelle que feu son père était "chantre et sonneur", et que le père de la mariée, lui aussi défunt, était en son vivant "recteur des petites écoles, chantre et sonneur de cette paroisse", triple poste dans lequel son futur gendre lui a donc succédé.

• 10 octobre 1757 : Un fils, Pierre, est baptisé à Villemoutiers. Le père de l'enfant est "maître Pierre François MÉTIER, recteur des petites écoles".
 • Décembre 1757 : Le curé Girouard note dans le registre paroissial que "Aujourd'huy a été riannée [?] la terre pour la vigne du jardin qui a été plantée le 9 Xbre [1757] par François Bite mon domestique, Pierre François MÉTIER sonneur et François Ansiau de Ladon qui m'a vendu deux milliers de cholures pour 11#". Dans l'acte immédiatement suivant, à l'occasion d'une sépulture, Pierre-François MÉTIER est dit "recteur des petites écoles de cette paroisse". S'il est noté comme sonneur lorsqu'il aide le curé à sa vigne, c'est que cela s'apparente aux tâches dont le sonneur de la paroisse est chargé depuis une décision de la fabrique en 1711.

• 12 novembre 1758 : Le curé Girouard porte en terre le corps d'Élisabeth-Bernard Bassin, "morte d'hier, âgée d'environ vingt ans, en présence de Pierre François MÉTIER son époux". Aucune autre naissance ne semble être intervenue entre temps : la jeune femme peut-elle être victime de suites lointaines de ses couches survenues treize mois plus tôt ? Ou faut-il supposer une tout autre cause (accident, maladie) ? L'investissement du maître d'école au service de la paroisse se ralentit, semble-t-il : sa signature disparaît complètement du registre paroissial durant quelques mois.

• 1er juillet 1760, Villemoutiers : Le curé Girouard bénit le deuxième mariage de son chantre. Maître Pierre-François MÉTIER, "recteur des petites écoles de cette paroisse", épouse Marie-Anne Brucy, fille d'un laboureur (décédé) du village. Les signataires ne sont que trois : le marié, son ami Michel-François Rigaud et le curé.

• 8 avril 1761, 17 août 1762, 15 mars 1764 : Trois enfants nés de cette union ont été relevés, François, Étienne (qui meurt deux jours après) et Jacques. Entre temps le curé Girouard est mort en avril 1762 et a été remplacé par un nouveau desservant, Huguens. Cela a-t-il entraîné de réels bouleversements au sein de l'encadrement paroissial ou bien est-on seulement face à des habitudes différentes dans la perception sociale ? Pierre-François MÉTIER qui était dit "recteur des petites écoles et sonneur de cette paroisse" lors de la première naissance n'est plus ensuite qualifié que de "sonneur" et même de "manœuvre" lors du baptême de 1764.

• 17 juin 1771 : Veuf de Marie-Anne Brucy, Pierre-François MÉTIER, "manœuvre et sonneur de cette paroisse", se marie pour la troisième fois. Il épouse Catherine Pericouche, elle aussi veuve, "en dernières noces d'Alexandre Villette, vivant laboureur". Le frère du marié, Jean, et son cousin, François, sont présents. Le premier ne sait pas signer.

• 6 février 1781, Auvilliers-en-Gâtinais : Dans ce village situé à 7 km au sud-ouest de Villemoutiers, Pierre-François MÉTIER, "sonneur et buraliste de la paroisse de Villemoutiers", assiste au mariage de son fils aîné, Pierre, issu de son premier mariage. Celui-ci, dont le métier n'est pas ici indiqué, habite alors à Pannes, un autre village situé à environ 10 km à l'est de Villemoutiers. Il épouse une jeune fille d'Auvilliers, Anne-Geneviève Gallien. Que signifie au juste cette fonction de "buraliste" qui est ici attribuée au chantre-sonneur ? De quel type de "bureau" s'agit-il (de tabac ? des aides ?…)

1790 : Pierre-François MÉTIER est toujours activement au service de la paroisse, puisqu'il signe à de nombreux actes de sépulture. S'il n'est peut-être plus chargé des petites écoles et tient un "bureau", il est en revanche vraisemblablement toujours chantre et sonneur. Mais les rédacteurs ne le précisent plus depuis longtemps...

• 5 mai 1792 : Pierre-François MÉTIER a la douleur de perdre son fils aîné, Pierre, âgé de 34 ans 7 mois, époux d'Anne-Geneviève Gallien et secrétaire de la Municipalité. Il est mort "d'une maladie pestilentielle" et il faut l'enterrer le jour même "sur l'avis du maître chirurgien de Ladon". Sont également présents Jacques et Sébastien Métier, frères du défunt, le maire de la commune Pierre-François Rigault, Jacques Prochasson, officier municipal, et le cousin François Métier, devenu procureur de la commune.
La même maladie pestilentielle fait plusieurs autres victimes dans les semaines qui suivent, essentiellement des jeunes gens. Pierre-François MÉTIER poursuit son travail au service de la paroisse et est systématiquement présent à toutes les sépultures, et ce jusqu'à la fin du registre 1792. Le 23 mai 1792, comme par inadvertance, il est à nouveau dit "sonneur de cette paroisse".

• 1er frimaire an III (21 novembre 1794), Villemoutiers : Le maire du village Pierre-François Rigault "fils", dresse l'acte de décès de Pierre-François MÉTIER, "membre du Conseil de la Municipalité, élu secrétaire greffier officier public le 22 ventôse dernier [12 mars 1794], âgé de 67 ans". Celui-ci est décédé la veille à quatre heures du matin "au domicille de la maison commune dudit Villemoutiers", formulation qui laisse penser que le défunt occupait un logement (de fonction ?) au sein du bâtiment de la municipalité, qui est peut-être aussi celui de l'école. Le premier déclarant est François Métier, "agent national en cette commune", 61 ans, vraisemblablement le cousin du défunt qu'on a aperçu antérieurement lui aussi au service de la paroisse.

Mise à jour : 7 juillet 2019

Sources
F-Ad45/ BMS Auvilliers-en-Gâtinais ; F-Ad45/ BMS Villemoutiers ; F-Ad45/ NMD Villemoutiers

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