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LABOUREY, Jacquette (1762-1847)
État civil
NOM : LABOUREY     Prénom(s) : Jacquette     Sexe : F
Autre(s) forme(s) du nom : LABOREY
LABOURET
LABORET
LABORÉ
LABOURÉ
Date(s) : 1762-3-10  / 1847-1-19
Notes biographiques

Fille de l'un des fabricants d'instruments en vue de la ville de Dijon, Jacquette LABOUREY devient musicienne. Comme elle est restée célibataire, c'est donc avec la musique qu'elle a gagné sa vie, ce qu'attestent divers documents qui la disent de loin en loin "maîtresse de musique", "institutrice de musique" à l'Institut de Musique, où elle donne des leçons de clavecin, puis à son décès – à un âge respectable – "ancienne maîtresse de piano". Comme son père entretenait plusieurs des orgues de Dijon, comme il fréquentait l'organiste Joseph PARIN, il n'est pas impossible que Jacquette LABOUREY ait aussi été organiste, mais cela reste – à notre connaissance – à démontrer.

• 10 mars 1762, Dijon : Sur la paroisse Notre-Dame, naît et est baptisée le même jour la première fille du sieur Jean-Baptiste LABOUREY, "maitre tondeur en cette ville", et de Dlle Françoise Pelteret (ou Pelletret, Peltret…), qui s'étaient mariés onze mois plus tôt à Grancey-le-Château, bourg situé à 45 km au nord de Dijon. L'enfant reçoit son prénom de sa grand-mère paternelle, Jacquette Drouard, femme du sieur Claude-François Labourey – qui est lui aussi maître tondeur en drap. Quant à son parrain, c'est son aïeul maternel, marchand drapier à Grancey.

Jacquette grandit dans un milieu de l'artisanat et du commerce urbain relativement aisé, où l'on sait signer son nom, mais où les  naissances se succèdent d'abord à un rythme élevé (six autres enfants en sept ans de 1763 à 1770). Avant le milieu des années 1760, son père abandonne l'activité textile pour se concentrer sur le commerce. Il est régulièrement dit "marchand en cette ville", sans que l'on puisse savoir la nature de son commerce. Probablement s'occupe-t-il déjà de lutherie, avec une intensité difficile à mesurer.

• 26 mars 1774 : La fillette a douze ans lorsque sa mère, Françoise Pelteret, décède, à l'âge de trente ans seulement, paroisse Notre-Dame.

• 22 mars 1775, Dijon : En l'église Saint-Philibert est célébré le second mariage  de son père. Jean-Baptiste LABOUREY "marchand en cette ville", demeurant toujours paroisse Notre-Dame, épouse Dlle Marie Renaudot, qui vit, elle, sur la paroisse Saint-Philibert. Parmi les onze signataires de l'acte de mariage, on remarque "Parin organiste". Jacquette a treize ans. Prend-elle des leçons avec l'organiste de Saint-Jean ?

• 2 juillet 1776 : Grâce aux Affiches de Dijon on sait que son père, Jean-Baptiste LABOUREY, "Marchand & Luthier" est installé rue St-Martin, "près les Halles", soit au cœur de la ville active, et qu'il "exécute toutes sortes d’instruments de musique, & particulièrement tous ceux à cordes. Il fait également des Forte-piano organisés & autres ; des Harpes qui ne le cèdent en rien à celles de Paris…". Jacquette a quatorze ans.

• 11 juillet 1777 : Jaquette, qui a alors quinze ans et demi, est choisi par son père et sa belle-mère pour être la marraine de "sa sœur de père", Jacquette-Marie – future musicienne elle aussi –, baptisée paroisse Notre-Dame par le vicaire RIAMBOURG. Elle signe "jaquette labourey". Le parrain est François Thibaut, fils de feu sieur Pierre Thibaut, marchand.

• 1794, Dijon : En compagnie de nombreux ci-devant musiciens d'Église tels BORNE, DELAURIÈRE, FREYHAMER, LEFRANC, MILLOT ou SAGOT, la citoyenne "LABOREY" est engagée comme institutrice de musique à l'Institut de musique nouvellement créé par la Municipalité. Comme les organistes Pierre LAUSSEROIS et Joseph PARIN, comme l'ex-serpent Jacques LEFRANC, et comme une autre femme nommée Bernarde BOILLOT, elle est chargée d'y enseigner le clavecin. Une hypothèse surgit évidemment : et si avant la Révolution, ces deux maîtresses de clavecin avaient été organistes de l'une des tribunes dijonnaises ? Cela est avéré pour Bernarde BOILLOT, organiste de la paroisse Saint-Pierre à partir de juillet 1790 (décès de Jean-Joseph VIENNE). Cela reste à démontrer pour Jacquette LABOUREY...

• 3 pluviôse an III (22 janvier 1795), Dijon : Sa demi-sœur Jacquette-Marie, qui n'a encore que 17 ans et demi, se marie avec Michel CÔTE, facteur d'instruments de 19 ans et demi arrivé de Dôle trois ans auparavant. Il demeure "chez le citoyen LABOUREY, rue des Crais", où il était venu faire son apprentissage.
• 25 fructidor an III (11 septembre 1795) : Leur père Jean-Baptiste LABOUREY, facteur d’instruments, âgé de 58 ans, meurt à dix heures du matin en son domicile de la rue des Crais. Jacquette a 33 ans.

• 2 pluviôse an VII (10 février 1799) : La naissance de Charles, troisième enfant de sa demi-sœur Jacquette-Marie et de Michel CÔTE, est déclarée à la mairie de Dijon par Charles Perrenet négociant – un ami de la famille, c'est déjà lui qui avait déclaré le décès du père en 1795 – et par Jacquette LABOUREY, "maitresse de musique". Elle signe "j labourey", d'une écriture penchée vers la droite, avec un "y" final allongé.

• 28 avril 1807, Dijon : Son beau-frère, Michel CÔTE, se charge de déclarer le décès de leur belle-mère, Marie Renaudot, 67 ans, "veuve de Jean-Baptiste LABOUREY, luthier au dit Dijon", survenu la veille à son domicile.

• 20 janvier 1818, Dijon : Sa demi-sœur et filleule, Jacquette-Marie, épouse du luthier Michel CÔTE, meurt à l'âge de 40 ans.

Dans ces divers actes, Jacquette LABOUREY reste invisible à nos yeux. On peut penser que durant toutes ces années, elle a continué à gagner sa vie en enseignant la musique, et plus spécifiquement le forte piano puis le piano...

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• 19 janvier 1847, Dijon : À 11 heures du soir, s'éteint Jacquette LABOUREY, "ancienne maîtresse de piano, célibataire, demeurant à Dijon rue d'Assas n°6". Son décès est déclaré le lendemain par un voisin menuisier et par le greffier de la justice de paix du canton nord. Elle allait avoir bientôt 85 ans (deux mois plus tard).

Mise à jour : 12 août 2018

Sources
F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Dijon en ligne ; F-Ad21/ NMD Dijon en ligne

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