ORMANCEY, Jeanne (1692-1751)

Jeanne ORMANCEY offre un nouvel exemple de femme indépendante, restée célibataire et durablement organiste de l'une des paroisses de Dijon. Vivait-elle uniquement grâce à l'orgue ? On peut en douter au vu de la modicité des appointements qu'elle recevait. Peut-être exerçait-elle en parallèle une autre activité, par exemple liée à un petit commerce. Les sources manquent actuellement pour être plus précis à son sujet.

•  4 novembre 1692, Dijon : Fille d'Antoine Ormancey et de Guillemette Fichet, Jeanne ORMANCEY est baptisée le jour de sa naissance, paroisse St-Michel. Elle reçoit pour parrain un marchand tapissier à Dijon et pour marraine une "fille majeure". Tout le monde sait signer avec aisance, son père, "huissier à la table de marbre", produisant une jolie ruche en losange.
Sa sœur Claudine vient au monde deux ans plus tard, le 3 février 1695.

• [1714], Dijon : Selon les comptes de la fabrique et du mépart de la paroisse Saint-Philibert, Jeanne ORMANCEY commence à toucher l'orgue de Saint-Philibert, pour des appointements de 50 livres par an. Elle a environ 22 ans. Un musicien du même nom est attesté un peu plus tard – à partir de 1743 – dans les pièces comptables de la cathédrale de Dijon : un frère ?

• 7 février 1730, Dijon : Sa sœur Claudine se marie avec Jean Bizouard, fils d'un boulanger. Les deux familles résident paroisse Notre-Dame, où est célébré le mariage. Cet acte indique que le père de la mariée, feu Antoine Ormancey, était marguillier et qu'un autre Antoine Ormancey, vraisemblablement un frère, est lui aussi à son tour "marguillier de cette paroisse". La mère de la mariée, Guillemette Fichet (son patronyme est ici féminisé en "Fichette") est présente. Jeanne n’est ni citée, ni signataire (une seule signature Ormancey figure en bas de l'acte, en plus de celle de la mariée, celle du [frère ?] marguillier).

• 21 mars 1751, Dijon : Décédée la veille, Jeanne ORMANCEY est inhumée dans l'église Saint-Philibert, en présence de "messieurs les prêtres" et de son beau-frère Jean Bizouard. Le célébrant indique qu'elle était "fille majeure" et "âgée de 60 ans" – il a arrondi son âge, comme c'est souvent le cas : elle a en réalité 58 ans et quatre mois.
Les recherches de P.-M. Guéritey ont montré que sa sœur Claudine lui succède alors pour quelques mois à l'orgue de Saint-Philibert, avant que la fabrique ne recrute François BERTHELEY.

Mise à jour : 6 juillet 2018