ORMANCEY, Claudine (1695-1751 ap.)

Jusqu'alors, Claude, ou Claudine, ORMANCEY n'est entrée dans l'histoire des organistes dijonnaises que pour avoir tenu l'orgue de la paroisse Saint-Philibert de Dijon pendant quelques mois, en 1751, entre le décès de sa sœur Jeanne qui en avait été longuement titulaire et le recrutement de leur successeur. Toutefois on peut supposer que si elle a pris le relais de sa sœur c'est qu'elle en avait la compétence et que donc, peut-être, elle l'avait déjà secondée à l'occasion auparavant. Voire... qu'elle avait tenu un autre orgue dont nous ignorons encore tout ?

• 3 février 1695, Dijon : Née et baptisée le même jour paroisse Saint-Michel, Claude [sic] ORMANCEY est fille d'Antoine Ormancey, "huissier à la table de marbre", et de Guillemette Fichet, et donc sœur de Jeanne, qui est née deux ans et trois mois auparavant. Leurs parents s'étaient mariés à Dijon, paroisse St-Michel, le 3 août 1688. Son parrain est garçon épicier  et sa marraine "femme de Mr Dambrun, huissier au Thrésor". Tous les présents, dont son père, signent l'acte.

• [1714], Dijon : Selon les comptes de la fabrique et du mépart de la paroisse Saint-Philibert, sa sœur Jeanne ORMANCEY commence à toucher l'orgue de Saint-Philibert.

• 7 février 1730, Dijon : Claudine ORMANCEY se marie avec Jean Bizouard, fils d'un boulanger. Les deux familles résident paroisse Notre-Dame, où est célébré le mariage. Le père de la mariée, feu Antoine Ormancey, était marguillier et un autre Antoine Ormancey, vraisemblablement un frère, est à son tour lui aussi "marguillier de cette paroisse". La mère de la mariée, Guillemette Fichet (son patronyme est ici féminisé en "Fichette") est également présente.

• Le nouveau couple s'installe d'abord paroisse Saint-Nicolas. Dès le 9 février 1731 naît leur premier enfant, présenté sur les fonts baptismaux de Saint-Nicolas par son grand-père paternel, maitre boulanger, et sa grand-mère maternelle, qui signe "veuve ormancey".
• Quatre autres baptêmes, rapprochés, suivent, toujours paroisse Saint-Nicolas.

• Entre fin 1737 et tout début 1740, la famille a déménagé de la paroisse Saint-Nicolas vers la paroisse Notre-Dame, où trois autres enfants Bizouard/ Ormancey sont baptisés les 17 février 1740, 23 mars 1741 et 11 janvier 1743. Dans l'une comme dans l'autre des paroisses, le milieu que l'on aperçoit à travers les actes de baptême est essentiellement celui des boulangers. Une seule exception mérite d'être mentionnée : le parrain de 1741 est fils de Jean Lemercier, marguillier de Notre-Dame.

• Un musicien du même nom est attesté à partir de 1743 dans les pièces comptables de la cathédrale de Dijon : un frère ?

• 21 mars 1751, Dijon : Décédée la veille, sa sœur Jeanne est inhumée dans l'église de Saint-Philibert, en présence de "messieurs les prêtres". Claudine n'est ni mentionnée ni signataire, mais son mari, Jean Bizouard, signe l'acte de sépulture.
Les recherches de P.-M. Guéritey ont montré que Claudine ORMANCEY succède à sa sœur pour quelques mois à l'orgue de Saint-Philibert, avant que la fabrique ne recrute François BERTHELEY.

Toute lacunaire qu'elle soit, cette notice souhaite contribuer modestement à pallier l'invisibilité féminine dans l'historiographie des orgues et des organistes. Des recherches complémentaires permettront peut-être d'éclairer la trop discrète figure de Claudine ORMANCEY.

Mise à jour : 22 décembre 2018