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MARTINEAU, [René] Jacques (1770-1850)
État civil
NOM : MARTINEAU     Prénom(s) : [René] Jacques     Sexe : M
Date(s) : 1770-4-28  / 1850-12-2
Notes biographiques

Jean et Jacques MARTINEAU, fils du bedeau de la collégiale Saint-Martin d'Angers sont enfants de chœur au service du chapitre. Leur exemple témoigne de l'évolution de l'organisation du chapitre à la fin de l'Ancien Régime. En effet ces messieurs ont renoncé depuis 1769 à entretenir une psallette. Les priorités de recrutement portent bien entendu sur la "voix" des enfants, puis sur la cooptation ainsi que le révèlent les comptes de bourse. Sont ainsi reçus successivement les fils de l'organiste ou les neveux de psalteurs. Chaque partie semble y trouver son intérêt, ces messieurs étant assurés de l'assiduité des uns et des autres tandis que les familles ont là une manne supplémentaire non négligeable compte tenu de leurs charges et de la modicité des gages.

• 29 avril 1770, Cholet [M&L] : René Jacques, dit Jacques, baptisé en l'église paroissiale Notre-Dame de Cholet est l'aîné. Son père, Jacques Martineau, alors cabaretier a épousé Renée Bauduceau/Beaudusseau. Parrain et marraine signent l'acte.

Le Sieur Martineau semble avoir une nombreuse famille. Il place deux fils comme enfants de chœur auprès du chapitre, ce qui est pratique courante chez ces Messieurs. Tel a aussi été le cas pour les enfants de l'organiste Nicolas BAUDOUIN ou LEFORT neveu du psalteur Jean BOUSSION, voire GRISON Fils d'Étienne GRISON dont le prénom n'est jamais indiqué.

Concernant la famille Martineau, les comptes de Bourse ne spécifiant pas les prénoms, les périodes d'activité ont été déterminées par rapports à la cohérence des âges et appointements.

• 28 mai 1780, Angers : Jacques MARTINEAU est reçu enfant de chœur au chapitre de la collégiale royale Saint-Martin d'Angers. La rétribution de 100 lt accordée inclut "de quoi payer audit enfant de chœur un maître de chant jusqu’à ce qu’il sache parfaitement chanter". Il semble donc que Jacques dispose d'une belle voix mais manque de technique vocale malgré ses 10 ans. Les 100 lt accordées par le chapitre correspondent aux gages alloués à un grand enfant de chœur, ce qui n'est pas le cas à ce moment. Le recrutement de Jacques fait appel au principe de cooptation pratiqué au bas-chœur.

• 1780-1787, Angers : La rétribution de Jacques MARTINEAU reste sur la base de 100 lt par an. Les comptes de bourse ne distingueront les enfants qu'à partir de 1787 dernière année de présence de Jacques. Selon Jacques Maillard le 7 juillet 1785 le chapitre décide que Jacques "apprendra le métier de vannier pour lequel il incline". Le père Martineau recevra donc 100 lt par an pendant les deux années d'apprentissage. Pendant cette période Jacques MARTINEAU a vraisemblablement côtoyé les enfants de l'organiste Nicolas BAUDOUIN, à savoir Henri, Charles, ou Frédéric et René FETU reçus en octobre 1780.

Une étude de Jacques Maillard, historien de l'Anjou, met l'accent entre autres sur la fonction des grands enfants de chœur de Saint-Martin. Elle peut se résumer ainsi. Initialement le sacriste avait la responsabilité, comme collégiale Saint-Pierre, de deux enfants de chœur recrutés entre 6 et 9 ans et ce jusqu’à une douzaine d’années. En mars 1769, le chapitre acte de la suppression de ces deux enfants qu’il est dans l’incapacité d’éduquer. L’organisation est modifiée au profit de deux grands enfants de chœur, déjà formés qui perçoivent 100 lt/an. En contrepartie ils assistent à tous les offices, et tous les jours après les complies « il est d’usage que les deux enfants de chœur chantent seuls les lita nies de la Très Sainte Vierge » devant un des autels de l’église. Le matin, après Laudes, ils chantent l’Ave Mariaau bas de l’église. Ils participent aux fêtes, processions ainsi qu’à celle du Saint-Sacrement dite « Grand Sacre » procession générale aussi fastueuse que célèbre à Angers. À leur sortie du chapitre le chapitre prend en charge leur apprentissage. Deux petits enfants de chœur servent également. Les registres capitulaires précisent les modalités de leur fonction "pour assister seulement à la grande messe et aux vêpres des dimanches et matines, grandes messes, secondes vêpres et saluts,aux fêtes solennelles et à 5 chapes pour quoi leur ont accordé pour toutes rétributions chaque année la somme de 12 lt/an payables par tierce".

• 29 mars 1790, Angers : Renée Baudusseau décède laissant ses enfants orphelins, puis Jacques Martineau père , 50 ans, portier du département se remarie le 19 mars 1792 à Saint-Maurice avec une jeune femme de 27 ans. L'union sera de courte durée puisqu'il s'éteint le 5 avril 1795. Aucun de ses enfants n'est présent aux cérémonies.

• En 1790, René Jacques MARTINEAU,  a quitté la collégiale Saint-Martin. Est-il vannier dès sa sortie ?

• 10 Frimaire An VIII [1er décembre 1799], Auxerre [Yonne] : Il faut attendre 1799 pour débusquer Jacques MARTINEAU à Auxerre [Yonne] lors de son premier mariage avec Reine Brochard, aide à gages chez une veuve. Reine est originaire de Villargoix [Côte d'Or] De l'union naît une fille au moins, Jeanne Pierrette Reine Martineau, le 12 octobre 1800 [20 Vendémiaire An IX] à Meudon [Hauts-de-Seine]. La famille semble s'installer dans l'itinérance.

• 18 octobre 1817, Angers : Reine Brochard meurt à Angers où la famille est revenue. MARTINEAU est toujours vannier et le restera jusqu'à la fin de sa vie.

• 9 novembre 1826, Angers : René Jacques MARTINEAU, veuf, 56 ans, épouse Marie Aillery, 47 ans, cuisinière, originaire de Maumousseau [Loire-Atlantique].

• 2 décembre 1850, Angers : René Jacques MARTINEAU, vannier, 80 ans, décède en son domicile place du Pélican.

Mise à jour : 14 mars 2019

Sources
F-Ad49/ BMS Cholet ; F-Ad49/ G 1013 ; F-Ad49/ NMD Angers ; F-Ad89/ NMD Auxerre ; F-Ad92/ NMD Meudon

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