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MICHEL, Pierre (1720-1814)
État civil
NOM : MICHEL     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Date(s) : 1720-12-14  / 1814-2-13
Notes biographiques

Pierre MICHEL est répertorié à plusieurs reprises comme "prêtre de chœur" de Saint-Étienne-de-Montluc, où il demeure de sa naissance à sa mort. À bien y regarder, cette apparente fonction est ambigüe puisqu'il signe chronologiquement comme vicaire, puis comme prêtre : hiérarchiquement un prêtre de chœur est promu vicaire mais non l'inverse. Deux éléments peuvent néanmoins contribuer à la confusion : MICHEL est bénéficier et il s'occupe de l'instruction des enfants pour le compte de l'abbaye de Buzay, deux des attributs du prêtre de chœur. Cet exemple illustre la complexité du statut.

• 14 décembre 1720, Saint-Étienne-de-Montluc [Loire-Atlantique]  : Pierre, fils de François Michel et de Françoise Lefeuvre est baptisé le jour de sa naissance. Que ce soit père, parrain ou marraine, personne n'est apte à signer le registre.

• 1745-1776, Saint-Étienne-de-Montluc : Pierre MICHEL signe les registres alternativement comme "prêtre-vicaire" ou "vicaire" alors que la Revue de Bretagne le dit "prêtre de chœur" à partir de 1755. Il se peut qu'il y ait confusion avec ses fonctions d'enseignement pour le compte de l'abbaye de Buzay.

• 8 mai 1759, Saint-Étienne-de-Montluc : Pierre MICHEL perd sa mère âgée de 69 ans qui est qualifiée "d'hf vivante épouse de hh François Michel". Le recteur de l'église Saint-Étienne préside la cérémonie à laquelle Pierre MICHEL ne semble pas avoir assisté. Le recteur est seul à signer.

• 18 avril 1761, Saint-Étienne-de-Montluc : François Michel est inhumé à son tour à 78 ans, "muni des sacrements de l'église". Son fils aîné François assiste à la cérémonie sans signer.

• 1777-1788, Saint-Étienne-de-Montluc : Les signatures d'acte par MICHEL se font rares et accompagnées de la mention "prêtre". Faut-il en déduire que sa mission d'enseignement l'éloigne des activités paroissiales et qu'il est "prêtre de chœur" ? Les éléments concrets faisant défaut, seule l'interrogation est possible.

• 1790, Saint-Étienne-de-Montluc : La liasse de la série L 796 des Archives départementales répertorie que Pierre MICHEL était chargé par les religieux de l'abbaye cistercienne de Buzay de faire l'école à Saint-Étienne-de-Montluc. Il était bénéficier à ce titre d'une rente de 200 lt annuelles. L'instruction des enfants est souvent confiée aux prêtres de chœur par le recteur, ce qui est peut-être le cas ici, avec l'abbaye.

• 21 août 1791 : Charles François JOURDAN prête le serment constitutionnel avec le vicaire Pierre MICHEL en l'église Saint-Étienne en présence du conseil général de la commune.

• 17 juillet 1791-[1796], Saint-Étienne-de-Montluc : Charles François JOURDAN est curé constitutionnel de la paroisse où il est rejeté par les fidèles. Ses relations avec l'ex-curé ainsi qu'avec Pierre MICHEL sont tout aussi exécrables. Malgré ce climat de rejet, JOURDAN résiste aux pressions, soutenu par ses amis du 5ème bataillon de la Manche.

• 2 novembre 1792, Saint-Étienne-de-Montluc : Traité d'apostat par la population tout comme le curé JOURDAN, les deux prêtres sont poursuivis dans la rue. Un soulèvement manque d'éclater au bourg. C'est aussi le dernier acte de la paroisse rédigé par le vicaire MICHEL.
• 31 mars 1793, Saint-Étienne-de-Montluc : Pierre MICHEL se rétracte de son serment au cours d'une grande messe suivie d'un Te Deum. "Je soussigné prêtre demeurant au bourg St-Etienne  de Montluc confesse à tous les habitants de cette paroisse et à tous autres qui ont été témoins de ma conduite, que depuis le mois de juillet 1791, je leur ai donné un exemple très scandaleux en me séparant du Pape et des autres vrais prêtres de l’Église pour m’attacher à M. Miné, intrus dans l’Évêché de Nantes et à M. JOURDAN, intrus dans cette paroisse. Je déclare, à la face du ciel, et de la terre que je regarde M. Minée [évêque constitutionnel] et M. JOURDAN, et tous autres évêques et recteurs, élus en vertu de la constitution française, comme autant de faux pasteurs qui ne sont venus que pour faire périr spirituellement leur troupeau", etc...
Le ton est celui d'une confession qui fera écrire à des historiens du XIXème siècle que MICHEL continue à expier sa faute jusqu'à son décès (Dubois de la Patellière, Notes historiques), un point de vue à pondérer compte tenu de ses démarches administratives  pour bénéficier d'une pension.

• 13 prairial an III [1er juin 1795], Saint-Étienne-de-Montluc : Pierre MICHEL renoue avec le culte constitutionnel et écrit au Département une lettre où il fait valoir ses services : « il a 76 ans dit-il, il est vicaire de St-Etienne-de-Montluc, et depuis 1745, il est seul vicaire dans cette grande commune » (liasse L 757).Sont jointes ses demandes de traitement, notice personnelle, ainsi qu'un avis favorable daté de l'an III.

• 1795-1814, Saint-Étienne-de-Montluc : Pierre MICHEL est pensionné.

• 13 février 1814, Saint-Étienne-de-Montluc : Deux laboureurs, neveux de Pierre MICHEL déclarent son décès à la Mairie. L'un d'eux est laboureur à l'abbaye [de Buzay]. Leur oncle s'est éteint à 93 ans dans sa maison de la Musse, faisant preuve d'une longévité exemplaire. L'acte précise son titre de prêtre.

Mise à jour : 3 septembre 2021

Sources
Revue de Bretagne..., 1894  ; A. Lallié, Le Diocèse de Nantes..., 1893  ; F-Ad44/ BMS St-Etienne-de-Montluc, St-Etienne ; F-Ad44/ L 757 ; F-Ad44/ NMD St-Etienne-de-Montluc ; Revue de Bretagne..., 1894

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