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TOUSSAINT, Jacques Michel (ca 1736-1822)
État civil
NOM : TOUSSAINT     Prénom(s) : Jacques Michel     Sexe : M
Date(s) : 1736-9-13 ca  / 1822-10-24
Notes biographiques

Jacques-Michel TOUSSAINT est né en 1736 à Fénétrange en Lorraine, où son père est procureur de bailliage. Après une scolarité à Lyon, il passe l'essentiel de sa vie à Crémieu, dans le Nord-Dauphiné, où il fonde une famille, travaille, puis décède à 86 ans en 1822. Jacques-Michel TOUSSAINT exerce pendant sa longue vie les professions d'écrivain, maître d'école, maître de pension, directeur de la Poste. En 1785, il est aussi organiste de l'église paroissiale de Crémieu. Ni la durée, ni les conditions d'exercice de cet office ne sont connues.

• [autour du 13 septembre 1736], Fénétrange [Moselle] : Jacques-Michel TOUSSAINT naît dans cette paroisse de Lorraine. Il est fils de Dominique Toussaint, procureur au bailliage de Fénétrange. Les actes ultérieurs d'état civil donnent des éléments précis qui permettent de calculer cette date de naissance.

• [autour de 1746-1755], Lyon : L'historien Roland Delachenal indique une période de formation au Collège de Lyon pour Jacques-Michel TOUSSAINT. Delachenal écrit, s'appuyant sur les archives de Crémieu : « Il avait fait "ses cours de latinité" au collège de Lyon, "y ayant même servi pendant trois ans en qualité de précepteur". Il avait "remporté plusieurs prix au grand collège où il étudioit surtout en rethorique, y ayant fait un cours de logique et de phisique". Il enseignait avec succès "à lire, écrire, l’arithmétique, la grammaire française, la géographie, l’histoire, la langue latine, la musique vocale et instrumentale" » (p. 161).
Cette formation pourrait expliquer que ce maître d'école ait disposé d'un savoir-faire musical suffisant pour lui permettre de toucher l'orgue de Crémieu en 1785.

• [vers 1755], [lieu ?] : Jacques-Michel TOUSSAINT est cavalier du régiment de Schomberg. C'est la seule référence professionnelle dont fait état son acte de mariage de 1758. Cet épisode militaire dut être bref et se produire juste à la sortie du collège de Lyon.

• 1756, Crémieu [Isère] : Jacques-Michel TOUSSAINT, ayant alors quitté l'armée, s'installe à Crémieu ; définitivement.

• [avant 1758], [lieu ?] : Toussaint père est décédé avant l'an 1758 et le mariage de son fils Jacques-Michel, puisque l'acte se son mariage désigne l'époux comme "fils legitime de feu me Dominique Toussaint procureur au baillage de Fenetrange la Lorraine allemande dissociée de Metz".

• 22 janvier 1758, Crémieu : C'est à 22 ans que Jacques-Michel TOUSSAINT se marie avec Marie-Marguerite Candy, qui a 19 ans et est fille de Louis Candy, maître cordonnier à Crémieu. Le marié est dit "ancien cavallier au regiment de Schomberg residant depuis plus d’une année à Crémieu âgé de vingt un an et quelques mois".

• 13 juin 1758, Crémieu : Moins de cinq mois après leurs épousailles, les époux TOUSSAINT font baptiser leur premier enfant, leur fille Claudine. L'acte indique que TOUSSAINT est alors "écrivain".

• 3 octobre 1759, Crémieu : Marie-Magdeleine, leur nouvelle fille, est née. L'acte du baptême n'apprend rien de neuf.

• 17 août 1761, Crémieu : L'acte du baptême du garçon nouveau-né n'apprend rien, hormis son prénom : Toussaint. Plus tard il signera "Toussaint Toussaint".

• 20 août 1763, Crémieu : L'acte de baptême d'une nouvelle fille, Monique, précise que le père Jacques-Michel TOUSSAINT est "maître d'école".

• 9 mai 1765, Crémieu : Pour le baptême de François-Hugues, il est indiqué que le père, présent, Sr Jacques-Michel Toussaint est "précepteur de la jeunesse". Une nouvelle fois, le grand-père Candy est présent et signataire.

• 19 juillet 1766, Crémieu : L'acte du baptême de la nouvelle-née Claudine n'apprend rien de plus.

• 27 septembre 1767, Crémieu : Au baptême de Françoise, le père, présent, Sr Jacques-Michel Toussaint est dit encore "précepteur de la jeunesse". Le grand-père Candy est à nouveau présent et signataire.

• 6 juin 1769, Crémieu : Le décès de Claudine, trois ans, est enregistré ; l'inhumation est faite aux Augustins. Le père Jacques-Michel Toussaint étant cette fois "maitre d'écolle".

• 8 avril 1771, Crémieu : Pour le baptême de Marie-Catherine, il est indiqué que le père, présent, Sr Jacques-Michel Toussaint est "précepteur de la jeunesse de Crémieu". Le grand-père Candy est toujours présent et signataire. Parrain et marraine sont son frère et sa sœur.

• 17 août 1773, Crémieu : Pour le baptême de Marguerite, il est indiqué que le grand-père Candy est présent et que parrain et marraine sont son frère Toussaint et sa sœur Magdeleine Marguerite. Au fil de ces naissances et baptême, la famille TOUSSAINT semble étrangement isolée car les parrains et marraines sont le plus souvent de la famille étroite : frère, sœur et grand-père maternel. Cette absence de parrains hors de la famille et habitants de Crémieu surprend.

• 10 juin 1776, Crémieu : Pour les époux TOUSSAINT, cette année voit la naissance et le baptême d'un autre enfant, leur fils Dominique-Barthélémy. À ce moment, d'après l'acte de baptême, TOUSSAINT est "maître d'école" à Crémieu. Le parrain, François Gubiaud, est l'un de ses pensionnaires. Ce qui étaye sa mention en 1785, par la Chronique Ollivet, comme "maître de pension".

• 3 juillet 1779, Crémieu : Le nouveau-né est baptisé Jacques-Michel. Parrain et marraine sont ses frère et sœur. L'enfant décédera quatre ans plus tard, le 10 décembre 1783.

• 11 janvier 1780, Crémieu : Au mariage de sa fille Marie-Magdeleine avec Pierre-Marie Pichon, veuf, maître boulanger de Crémieu, Jacques-Michel TOUSSAINT est dit "maître de pension audit lieu". Les jeunes mariés auront, à Crémieu, une fille Marie-Madeleine le 10 janvier 1782, une Geneviève le 4 août 1783, un Jacques-Michel le 26 février 1785. Le désormais grand-père Jacques-Michel TOUSSAINT assistera aux deux derniers baptêmes.

• 12 août 1780, Crémieu : Au baptême de Claire, Jacques-Michel TOUSSAINT est dit "maître de pension à Crémieu".

• 1785, Crémieu : Jacques Michel TOUSSAINT apparaît comme l'organiste de l'église locale. Un autre habitant de Crémieu, Ollivet, ayant rédigé une chronique, indique en effet : "Le jeudi 28 juillet 1785 ont a commencé à touché l’orgue de l’église paroissiale. L’organiste s’appelle Sieur Jacques Michel Toussaint, maître de pension à Crémieu". Jacques-Michel TOUSSAINT est donc à cette date toujours enseignant et parfois organiste.

• Église paroissiale, Crémieu : Cette église paroissiale Saint-Jean-Baptiste a connu une histoire mouvementée. Suivant l'historien Delachenal (1889), son édification a commencé en 1504, sans aboutir, faute de moyens. L'archevêque de Vienne délègue alors les fonctions curiales au monastère des Augustins du lieu. Ce n'est qu'en 1646 qu'un curé de Lyon, Benoît Gros, étant passé par Rome pour en obtenir le titre, vient sur place rétablir sa cure en s'opposant aux Augustins. L’archevêque de Vienne finit par le soutenir, ainsi que le Parlement de Grenoble qui, en 1660, enjoint la communauté de finir la construction de l’église Saint-Jean-Baptiste et, en 1664, autorise la levée d’une taille spéciale finançant ces travaux. L’église est terminée en 1680 ; sauf le clocher. L’archevêque consacre alors l’église commencée 176 ans auparavant. On ajoutera ensuite le clocher. Le 11 juin 1774, il est noté par le chroniqueur Ollivet qu'en cette église paroissiale Saint-Jean-Baptiste est donnée une messe solennelle pour le repos de l'âme de Louis XV. C'est en cet édifice qu'apparaît un orgue en 1685.
Lors de la Révolution, le siège de l'église paroissiale est transféré en l'ancienne chapelle des Augustins, équipement et orgue inclus, car ce bâtiment ancien est plus grand que la récente église paroissiale ; cette chapelle avait d'ailleurs eu, auparavant, cet usage pendant un siècle environ.

• 15 mai 1788, Crémieu : L'historien Delachenal indique que la communauté de Crémieu, qui a pour habitude de nommer un maître de Tournon [Ardèche] comme maître de son école, nomme cette fois un maître habitant Crémieu depuis 10 ans : Jacques Michel TOUSSAINT, lui-même fils d'instituteur.  Ce qui n'exclut pas (si la nomination est annuelle) que TOUSSAINT soit à ce poste depuis quelques années déjà. En revanche une lacune apparaît dans la connaissance des professions du père, déclaré à l'état civil "procureur au bailliage de Fénétrange". Serait-il devenu maître d'école à Crémieu après son départ de Fénétrange et avant son décès antérieur à 1758 ?

1790, Crémieu : Sans que les sources n'en fassent mention, il apparaît logique que Jacques-Michel TOUSSAINT continue à jouer de l'orgue tout récent de l'église paroissiale.

• Autour de 1800, [lieu ?] : Jacques-Michel TOUSSAINT accède au poste de "directeur de la Poste aux lettres". C'est cette dernière référence professionnelle que mentionnera son acte de décès.

• 24 octobre 1822, Crémieu : C'est à 86 ans que décède Jacques-Michel TOUSSAINT, veuf de Marie Marguerite Candy depuis une date non précisée, mais postérieure à 1785.

Mise à jour : 18 mars 2022

Sources
F-Ad38/ BMS Crémieu ; F-Ad38/ NMD Crémieu ; Les orgues de l’Isère – Inventaire des orgues ; R. Delachenal, Petite histoire de Crémieu, 2019

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