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AMIEL, Louis (1733-1799 ap.)
État civil
NOM : AMIEL     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Date(s) : 1733-3-16   / 1799-12 ap.
Notes biographiques

Natif de Montauban, Louis Amiel, après ses études à la maîtrise de la nouvelle cathédrale Notre-Dame-de- l'Assomption, occupe plusieurs postes de serpent au-delà de Toulouse, avant de s'installer dans cette capitale régionale où, durant 35 ans, il assure le service de serpent à Saint-Sernin. Il retourne à Montauban comme maître de musique de la cathédrale, mais pour très peu de temps, la Révolution supprimant les chapitres d'Église.

• 16 mars 1733, Montauban [Tarn-et-Garonne] : Louis AMIEL naît sur la paroisse Saint-Jacques dont l'église paroissiale sert de cathédrale depuis la reprise en main de la ville par les catholiques en 1639. Il est le fils du charpentier Jean Amiel et de Catherine Guerguille. Son parrain est Louis Amiel, un écolier, et sa marraine, Bernarde Guerguille. Nous lui connaissons deux sœurs et un frère : en janvier 1731, les deux aînés, François et Guillaumette, ont pour filleule la benjamine qui reçoit, par conséquent, le prénom de sa marraine.

• 1738, Montauban : Louis AMIEL est reçu enfant de chœur à la maîtrise cathédrale à l'époque où l'on se prépare sans doute à aller prendre ses aises dans une cathédrale toute neuve, Notre-Dame de l'Assomption. D'après son dossier de demande de pension de 1791, il reste "environ dix ans au service du cœur et des autels" et il apprend le serpent.

• 1748, Gimont [Gers] : Louis, malgré son jeune âge, devient serpent à l'abbaye cistercienne Notre-Dame de Gimont, dite également de Planselve. Il a donc quitté son pays natal et pris le direction du sud-ouest puisque cette petite ville distante d'environ soixante-dix km est située à l'ouest de Toulouse.
 
• 1751, Cintegabelle [Haute-Garonne] : Le joueur de serpent est maintenant à quarante-cinq km au sud de Toulouse, à l'extrémité méridionale du diocèse de Mirepoix. Le voilà au service d'un autre monastère cistercien, celui de Boulbonne. Il joue dans une église neuve qui a été consacrée quelques années plus tôt.
 
• 8 mars 1754, Toulouse : Louis AMIEL entre en qualité de serpent  à la collégiale Saint-Sernin. Ses appointements annuels s'élèvent à 300 livres. Divers documents d'archives attestent de sa longue présence dans la ville de l'archevêché. Ainsi, en 1780, l’Almanach historique du clergé le mentionne toujours comme serpent de la chapelle Saint-Sernin et habitant de la rue du Petit-Versailles.

• 17 novembre 1781, Toulouse : Il se rend à Albi pour jouer du serpent lors des célébrations de Sainte-Cécile. Non seulement il poursuit son service à Saint-Sernin, mais l'Almanach de Toulouse nous apprend qu'il est également maître de chant et qu'il enseigne aussi le cor en qualité de " maître à sonner du cor ", sans pour cela avoir changé de résidence.

• 4 juin 1785 : Un différent oppose Louis AMIEL au bassoniste Jacques Pascal COURGEON dans le chœur de Saint-Sernin. Ils échangent des insultes, provoquant ainsi un vrai scandale. Sur le plan professionnel, le serpent cumule les activités. Ainsi, au cours de cette même année, il est signalé dans l'orchestre du théâtre de Toulouse. L'année suivante, le 7 juillet 1786, il sollicite de son principal employeur, le chapitre de Saint-Sernin, sa participation aux heures de Matines.

• 1787 : AMIEL, toujours serpent et sonneur de cor, déménage. Il vient habiter rue des Jacobins. L'Almanach réitère ces informations pour l'année suivante.

• 1er septembre 1789, Montauban [Tarn-et-Garonne] : Louis AMIEL achève son périple de musicien : il est admis comme maître de musique à la cathédrale de sa ville natale. Il succède à Étienne ROUX qui est décédé quelques jours plus tôt à l'âge de 80 ans.

1790, Montauban : Le nouveau maître de musique a donc retrouvé le lieu de sa formation, quand Pierre Vigouroux, l'actuel organiste, était alors un jeune homme qui commençait sa longue carrière. Charles-Jean Henri DELALOGE porte le titre de grand-chantre. Mais sans doute est-il absent dans la mesure où il accompagne l'évêque qui est député aux États-Généraux. En revanche, nous ne connaissons aucun des six enfants de chœur sur lesquels veille le maître de musique.  Tout se termine le 25 novembre quand le directoire du district met fin aux fonctions du chapitre.

• 2 août 1791: Il adresse une supplique à l'Assemblée Nationale. Il y explique qu'il a accepté la place de maître de musique et des enfants de chœur que ce chapitre "lui a offerte avec d'autant plus de sécurité qu'il croyait y trouver un asile et une retraite assurée". Il assure que son nouvel employeur lui assurait une pension annuelle et viagère de 800 livres proportionnée à ses besoins et au traitement de 2 400 livres pour lui et la nourriture des enfants de chœur". Comme il se trouve maintenant sans aucune ressource, il conclut en sollicitant une pension annuelle de 200 livres, ce qui lui est consenti dès le 8 octobre.

• 25 octobre 1792 : Sa pension s'élève maintenant à 400 livres, soit 200 par semestre. En effet, en vertu d'une nouvelle loi, celle du premier juillet 1792, AMIEL a demandé et obtenu un supplément annuel substanciel. Ce montant demeurera stable.

• 1792, Toulouse : Louis AMIEL est revenu s'établir dans cette ville puisque le 13 août, il remet au Directoire de Haute-Garonne un certificat émanant de l'ancien chapitre de Montauban.

• 1798, Toulouse : Son dossier administratif individuel est intéressant. Outre son état civil, les certificats de ses employeurs et autres témoignages, il mentionne son signalement : "taille cinq pieds, perruque, sourcils gris yeux bleus, nez gros, bouche moyenne, figure ovale". Il rassemble les attestations de divers serments, notamment celles du 3 mars 1798 sur sa non rétractation de serment, du 17 mars sur le Serment de haine à la royauté qu'il a prononcé en présence de l'organiste Jean MONTELS et du 2 novembre 1798 qui confirme son acceptation du serment imposé par la loi du 14 août 1792.

• 23 juin 1798, Toulouse : Louis AMIEL fournit un certificat attestant qu'il ne reçoit pas d'autre revenu que sa pension.

• 15 décembre 1799, Toulouse ou canton de Saint-Porquier [Haute-Garonne] : Il doit percevoir des arrérages du premier semestre de l'An VII, d'après un tableau adressé à l'administration municipale de la commune de Toulouse, "tableau visé le 15 décembre 1799", lit-on. Nous concluons que, pour les autorités, AMIEL réside dans cette ville. Mais un second tableau non daté des  pensionnaires ecclésiastiques de Haute-Garonne qui est établi "en exécution de l'arrêté du directoire exécutif du 24 mai 1798" réserve une surprise : Louis AMIEL habite dans le canton de Saint-Porquier, c'est-à-dire à une faible distance de Castelsarrasin qui est alors située en Haute-Garonne et qui rejoindra le département de Tarn-et-Garonne en 1808.

Où vivait Louis AMIEL à la fin de la Révolution? Avait-il vraiment quitté Toulouse, cette ville d'adoption où il avait passé quarante années de sa vie? C'est à ce moment de doute que nous le perdons de vue.

Mis à jour le 9 janvier 2022

Sources
Almanach historique de la ville de Toulouse (1782) ; B. Michel, Le noël à grand chœur…, 2012 ; F-Ad31/ 1 L 1097/93-94 ; F-Ad31/ 1 L 1097/95-96 ; F-Ad31/ 1 L 1097/97-98 ; F-Ad31/ 1 L 1098 ; F-Ad31/ 1 L 1100/16-23 ; F-Ad31/ 101 H 224 ; F-Ad31/ 101 H 496 ; F-Ad31/ L 4366 ; F-Ad31/ L 4372 ; F-Ad31/ L 4373 ; F-Ad46/ L SUPP 41 2 ; F-Ad82/ BMS Montauban, St-Jacques ; F-Ad82/ L 115 ; F-An/ DXIX/092/788/04 ; F-An/ F19/1128 ; Fr-Ad82/ BMS Montauban, St-Jacques ; M. de L'Estoile, Le dernier maître de chapelle de la cathédrale de Montauban…, 1914

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