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ANTHEAUME, Pierre (ca 1724-1799)
État civil
NOM : ANTHEAUME     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ANTHAUME
Jean Pierre
Date(s) : 1724 ca  / 1799-2-23
Notes biographiques

L'enquête Muséfrem – en additionnant les découvertes éparpillées de nombreux contributeurs – est parvenue à éclairer de nombreuses étapes de l'itinéraire de vie et de carrière du chantre Pierre (parfois Jean-Pierre) ANTHEAUME. Si l'on ignore encore tout de ses débuts, on l'aperçoit chantant la basse-contre successivement à Paris, Orléans, Poitiers, Luçon... À partir de 1775, et jusqu'à son décès, il chante à l'église paroissiale de Marans, active petite ville de l'Aunis.

• [1724], ? : Jean-Pierre ANTHEAUME vient au monde dans une paroisse qui reste à déterminer (à Paris ?). Son acte de décès est muet sur ce point ainsi que sur l'identité de ses parents. En revanche il indique son âge, sans doute approximatif ("âgé de 75 ans").
Un certain Éloy-Augustin ANTHEAUME (v. 1670-1744), chanteur (basse-contre) et compositeur, avait exercé à la Sainte-Chapelle de Paris puis dans la musique de la Chambre du roi jusqu’en 1730. Par ailleurs, un Pierre-Augustin ANTHEAUME est attesté comme musicien à la cathédrale de Senlis autour de 1743. On ignore tout d'un éventuel lien familial entre eux...

• Quelle formation musicale Jean-Pierre ANTHEAUME a-t-il reçue ? Aurait-il été éduqué dans une maîtrise parisienne ? L'enquête reste à mener sur ce point.

• À une date et dans un lieu eux aussi encore inconnus [peut-être vers 1741-1742 et peut-être à Paris], Jean-Pierre ANTHEAUME épouse Marie-Louise Courtois (laquelle serait née vers février 1722, selon l'âge assez précis indiqué à son décès).

• [1742], Paris : Jean-Pierre ANTHEAUME aurait donc approximativement 18 ans et sa femme 20 ans, lors de la naissance de leur fille Catherine. Au décès de celle-ci à Marans, le 2 mars 1833, âgée de 91 ans et célibataire, on ne mentionne que son lieu de naissance, Paris, mais rien n'est précisé quant à ses parents.

• [1755], Paris : C'est aussi à Paris que leur fils François-Marie vient au monde, comme l'indique son acte de décès à Écouen en 1837.

• 7 juillet 1755, Orléans : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix décide que "le nommé MALLET chantant la Basse Contre seroit averty par le secrétaire qu’il eût à se pourvoir d’une place d’icy à la Ste Croix de septembre".
• 12 juillet 1755, Orléans : Jean-Pierre "ANTHAUME", du diocèse de Paris, est reçu "pour Musicien de cette Église" par le chapitre de Sainte-Croix, "pour chanter la basse-contre aux gages de 12 livres par semaine". La délibération prévoit "qu’il luy sera payé la somme de douze Livres lorcequ’il aura ses habits d’Église". Cette somme lui est allouée le 26 juillet 1755.

• Combien de temps exerce-t-il à Orléans ? On remarque que dès le 18 octobre 1755 un autre musicien, lui aussi du diocèse de Paris, Pierre-Michel ROSÉ, est reçu pour chanter la basse-contre. Est-ce en remplacement ou en complément de Jean-Pierre ANTHEAUME ? La disparition des registres capitulaires pour cette période (après la fin de l'année 1755) complique les investigations...

• [au plus tard fin 1758], Paris : Jean-Pierre ANTHEAUME est devenu musicien de l'église Saint-Germain l'Auxerrois.

• 7 juillet 1759, Saintines, petit village au sud de Compiègne [Oise] : On ensevelit la petite Marie-Jeanne, morte la veille, âgée de sept mois, fille de Pierre ANTHEAUME, musicien de l'église Saint-Germain l'Auxerrois et de Louise Courtois sa femme, demeurant même paroisse de Saint-Germain l'Auxerrois, "dans la place de l'Ecole chez un vinaigrier a la renommée"; l'enfant "etoit en nourrice chez Marie Anne Gatté femme de Philippe Dessains, de cette paroisse" [de Saintines], qui signe.

• 7 juin 1764, Luçon [Vendée] : À l'occasion d'un chapitre général est dressée la liste du personnel musical de la cathédrale Notre-Dame. C'est la première qui soit accessible au début de ce registre capitulaire conservé, qui fait suite à une lacune de dix-huit ans. Sous la conduite de Pierre JOSSANT"symphoniarca", c'est-à-dire maître de musique, exercent dix vicaires musiciens. Ils sont énumérés dans l'ordre suivant, qui suit vraisemblablement celui de leur ancienneté locale : Pierre BOREL de MIRACLE, Claude VILNET, Pierre PONSIN, François ROLLAND, René BENOIST, Jean-Mathurin POULLET, Michel SIROLLE, Pierre ANTHEAUME, François PRÉAU et Jean DEBROU / DEBRON.
Pierre ANTHEAUME figure dans les deux listes suivantes du bas chœur de Luçon.

• 23 mai 1765, Luçon : "Magister Petrus ANTHEAUME" figure toujours dans la liste des membres du bas chœur établie lors du chapitre général.
• 30 octobre 1765, Poitiers : Jean-Pierre ANTHEAUME est mentionné comme "musicien" sans plus de précision dans l'acte de baptême de sa fille Marie-Jeanne-Julie, dont son épouse Marie-Louise Courtois a accouché paroisse Saint-Savin. Le parrain choisi, Pierre-Jacques-André Gouve, qui sait signer, pourrait être un fils du musicien Claude GOUVE. Quant à la marraine, Marie-Catherine Antheaume, qui n'a su signer, il s'agit très probablement d'une sœur de la nouvelle-née.

• [été 1766] : ANTHEAUME quitte Poitiers et revient à Luçon. Les deux villes sont séparées par 125 à 130 km selon l'itinéraire pédestre le plus direct.
• Octobre 1766, Luçon : Pierre ANTHEAUME figure à l'avant dernier rang dans la liste des membres du bas chœur, juste avant Louis GAULTIER, basse contre, qui a été reçu le 19 septembre 1766.

• 29 octobre 1767, Luçon : Le chapitre de la cathédrale fait délivrer "au Sr ANTHEAUME, musicien de cette église, 24 livres que la Cie lui accorde pour l’aider à habiller ses enfants". Cette gratification ressemble plus à un geste de 'charité' qu'à une récompense.
• 29 octobre 1767, Luçon : À cette date est dressée la dernière liste du personnel musical de la cathédrale Notre-Dame contenue dans le registre 1764-1767 – avant une interruption des registres retrouvés de dix-huit années à nouveau. Elle comporte toujours Pierre JOSSANT comme "symphoniarca", puis onze choristes dans l'ordre suivant : Pierre BOREL de MIRACLE, Claude VILNET, Pierre PONSIN, François ROLLAND, René BENOIST "de Rigny", Michel SIROLLE, François PRÉAU, Jean DEBROU / DEBRON, Pierre ANTHEAUME, Jean-Louis MOREAU et, dernier reçu, le serpent Jacques-René CORNEAU.
• 7 décembre 1767 : Le chapitre se dit "satisfait de la voix et de l’exactitude à assister aux offices divins du sieur Pierre ANTHEAUME qu’il a ci-devant reçu en qualité de basse contre pour la musique de cette église et comme choriste". Il décide de lui  accorder la somme de 500 livres en titre ad vitam sur les 600 livres d'appointements qu'il reçoit en tout. Cela signifie que "en cas de longue maladie ou autres infirmités qui le mettroient hors d’état de chanter et assister aux offices divins", il toucherait toujours au moins 500 livres par an. Le même jour, la même décision est prise concernant le musicien basse-taille François PRÉAU.

• 24 mars 1768, Luçon : Jean-Pierre ANTHEAUME, musicien de la cathédrale Notre-Dame, signe au baptême de son fils Jean-Benjamin dont le parrain est Jean-Louis MOREAU, également musicien à la cathédrale. La marraine est à nouveau Marie-Catherine Antheaume, qui ne sait toujours pas signer.

• 12 juin 1771, Luçon : Au petit cimetière est inhumé le corps de la première épouse de Jean-François PRÉAU, "officier de la musique de la cathédrale". Le curé précise : "son mari et Mrs les officiers de la musique de la cathédrale étaient présents à sa sépulture". L'acte porte les signatures de sept musiciens, qui – avec le veuf – doivent en effet former l'essentiel du corps de musique de la cathédrale à cette date-là. On reconnaît René BENOIST de RIGNY, Michel SIROL, Pierre BOREL DE MIRACLE, Jacques-René CORNAU, Jean-Pierre ANTHEAUME, François ROLAND et Pierre-Antoine FLAMAND. Seul manquent à l'appel l'organiste (qui est alors Pierre ROSSIGNOL) et le maître de musique.

• Les registres capitulaires de Luçon manquent entre 1768 et octobre 1785, ce qui gêne pour cerner plus précisément la date à laquelle Pierre ANTHEAUME a quitté le chapitre de la cathédrale, et dans quelle conditions. Il peut paraître curieux que, bénéficiant du privilège d'un titre ad vitam, il ait de lui-même décidé de quitter le chapitre de Luçon.

• 7 mars 1775, Marans [Charente-Maritime] : Dans cette active petite ville appelée aussi D'Aligre, du nom de son seigneur, située tout au nord de l'actuel département de Charente-Maritime et arrosée d'est en ouest par la Sèvre Niortaise qui forme la délimitation avec l'actuelle Vendée, on rencontre pour la première fois la signature de Jean-Pierre ANTHEAUME sur une quittance de la fabrique paroissiale Saint-Étienne. Elle est ainsi formulée : "j'ay reçu de monsieur Jourdain fabriquer en charge la somme de quinze livres sur le quartier de mes apointement courant, a marans ce 7 mars 1775 ANTHEAUME". Il est l'unique chantre de la paroisse Saint-Étienne.
On relève pour la première fois sa signature dans le registre paroissial à la date du 24 avril de la même année.
• 4 octobre 1775, Marans : « Je soussigné reconnois avoir reçu de monsieur Jourdain la somme de neuf livres pour trois prose que j’ay fait imprimer pour le chœur a marans, ... ANTHEAUME ».

•  4 juillet 1776, Marans : Ses appointements fixes s'élèvent à 324 livres par an. S'y ajoutent des revenus casuels à l'occasion de cérémonies diverses (comme ceux dont les pièces comptables se font parfois l'écho). Il exerce donc probablement une autre activité professionnelle en complément.
• 24 octobre 1776, Marans : Chargé de la procuration de Pierre BOREL DE MIRACLE, musicien de la cathédrale de Luçon et père de l'épouse, Pierre ANTHEAUME assiste au mariage de demoiselle Marguerite-Thérèse Borel de Miracle avec un maître à danser nommé Pierre BERRURIER.

• 24 juillet 1780, Bellefontaine, près de Luzarches [actuel Val-d'Oise] : Absent, Jean-Pierre ANTHEAUME est qualifié de "musicien" dans l'acte de mariage de son fils François-Marie. Celui-ci, qui réside à Écouen, se marie avec la fille d'un meunier.

• 13 avril 1784, Marans : Jean-Pierre ANTHEAUME perd son épouse, âgée de 62 ans et deux mois. Trois de leurs enfants signent l'acte d'inhumation avec lui : Jean-Baptiste [sic], sûrement Jean-Benjamin, Marie-Catherine et Marie-Jeanne-Julie.

• 29 septembre 1788, Marans : « J’ai reçu de monsieur Janeau fabriqueur en charge la somme de douze livres pour mon honoraire des service que jay chanté l’année 1788 a Daligre ... ANTHEAUME, chantre de cette paroisse ».

• 6 juillet 1789, Marans : Jean-Pierre ANTHEAUME signe au mariage de son fils Jean-Benjamin, devenu vitrier, et on le mentionne comme chantre de la paroisse.

• 23 avril 1790, Marans : Il signe comme parrain de son petit-fils Pierre-Michel-Benjamin, il est toujours présenté comme "chantre en titre de cette paroisse".

• 22 août 1791, Marans : « J’ay reçu de monsieur Bauga la somme de six livres pour façon et reparation d’une soutane d’etamine retourné au sieur antoine [sic] chantre de l’eglise paroissiale de Marans, ...., Chally ».

• 27 décembre 1797, Marans : « Jay reçu du citoyen Antaume fils la somme de vingt quatre livre un sol pour solde de celle de quarente huit livres un sol montant total de la livraison que je luy ay fait de cady dagnaut et autre fourniture pour faire une soutane au citoyen ANTAUME père chantre en cette commune, laditte livraison faite le sept prairial an 5, lequel jour j’ay reçu du citoyen Antaume fils vingt quatre livres a compte a Marans le 7 Nivose an 6 de la Republique Fse Une et Indble ».

• 23 février 1799, Marans : Jean-Pierre ANTHEAUME s'éteint dans la maison Taillefer, rue Barrière. L'acte ne contient aucune précision sur son épouse défunte ni sur ses parents et son lieu de naissance.

Mise à jour : 29 septembre 2019

Sources
F-Ad17/ 229/ 80* ; F-Ad17/ 2E229/ 70 ; F-Ad17/ 2E229/ 71* ; F-Ad17/ BMS Marans ; F-Ad17/ GG37 ; F-Ad45/ 51 J 4 ; F-Ad60/ BMS Saintines ; F-Ad85/ BMS St-Mathurin de Luçon ; F-Ad85/ Edépôt128 ; F-Ad86/ 5MI1082 ; F-Ad95/ E-depot57E6 ; F-AdioLuçon/ AAR*/4 ; F-adiocésainesLa Rochelle/ P-Marans-16 ; F-adiocésainesLa Rochelle/ P-Marans-19 ; Les Spectacles de Paris

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