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ARNAUD, Sébastien (1753-1828)
État civil
NOM : ARNAUD     Prénom(s) : Sébastien     Sexe : M
Date(s) : 1753-8-28   / 1828-3-17 
Notes biographiques

Sébastien ARNAUD est né sur les bords encaissés de l'Hers, à Chalabre, petite bastide dominée par le château des barons de Bruyères et par la haute silhouette du clocher de son église. Il déroula ensuite sa vie de chantre à vingt kilomètres plus au nord, dans la grande bastide de Mirepoix, là où l'Hers oublie définitivement les Pyrénées et entre dans la plaine de basse Ariège. Si l'évêché de Pamiers portait toujours l'empreinte de la grande famille des Lévis, la petite ville de Chalabre était patronnée par les seigneurs de Bruyères. Quand le jeune Sébastien Arnaud s'investissait dans son église baptismale, deux fils de ce baron portaient déjà la mitre, l'un à Saint-Omer [Pas-de-Calais ], le second à Saint-Pons-de-Thomières [Hérault] dont la proximité lui permettait une présence très active à Chalabre.

• 28 août 1753, Chalabre [Aude] : Sébastien ARNAUD naît et reçoit le baptême le jour même dans l'église Saint-Pierre. Il est le second enfant d'une fratrie composée d'une seule fille, l'aînée, et de cinq garçons. Tous  voient le jour dans cette petite ville, et de deux ans en deux ans: Jeanne en 1751, Sébastien, Jean, Jérôme, Jean-Pierre en 1760. Lazare, le petit dernier, rompt cette régularité puisqu'il naît le 25 mai 1767 alors que Jean-Pierre va sur ses sept ans. La famille Arnaud  élargie est alors très nombreuse à vivre sur Chalabre. Il faut dire que le grand-père Étienne Arnaud, venu se marier avec Andrée Rolland depuis La Bastide de Bousignac, située à une lieue de Mirepoix, avait conduit au baptême une belle maisonnée et que ses enfants, nés dans les premières années du siècle, avaient suivi son exemple. Quant au père de Sébastien, il a épousé Marianne [Marie Anne] Igounet et gagne le pain de son foyer en exerçant le métier de cordonnier, puis de maître-cordonnier.  

• [1773], Chalabre [Aude] : Sébastien ARNAUD appose fréquemment sa signature aux côtés du prêtre qui préside aux cérémonies de sépultures. Il est bien souvent qualifié de clerc, élément qui disparaît au bout de quelques années. Mais sa présence assidue est attestée jusqu'à la fin de l'année 1782. Pour l'année 1783, les pages manquent. En 1784, la signature réapparaît à plusieurs reprises, mais uniquement à l'occasion de mariages. Est-il invité comme chantre? En revanche, ses deux frères, Jean-Pierre et Lazare, assurent maintenant la charge d'assistance aux inhumations : l'officiant les dit toujours "illittérés". Il semble donc que Sébastien ARNAUD ait été le seul de la famille à bénéficier d'une instruction. Mais nous ignorons où il acquit sa spécialité de chantre et ce que revêtait réellement le terme de "clerc" qui lui fut attribué temporairement.

• [1783], Mirepoix [Ariège] : Il quitte sa ville natale et entre au service du chapitre de la cathédrale de Mirepoix comme chantre  gagiste. Mais le contrat d'engagement manque. Nous devons nous référer à d'autres sources pour dater ce tournant dans sa vie. Dans l'acte de mariage du mois de mai 1786, il est précisé que Sébastien ARNAUD "réside à Mirepoix depuis dix-huit mois environ", soit depuis l'automne 1784. En revanche, dans le dossier de sa demande de pension de 1790, il aurait été  au service du chapitre depuis huit années, c'est-à-dire depuis le courant de l'année 1782. 

• 2 mai 1786, Mirepoix [Ariège] : Il approche de ses 30 ans quand il fonde un foyer avec Élisabeth Bardes, une veuve chargée d'enfants. Mariée en 1767 avec un maçon nommé Jacques Chautard, cette jeune femme met au monde six enfants. Mais l'année 1780 précipite les moments douloureux. Le père de famille s'éteint le 3 avril. Un enfant posthume, Jeanne, vient au monde six mois plus tard. Et Jean-Pierre, un petit garçon de 27 mois, meurt en janvier 1781. Finalement, deux enfants, seuls, vivent encore lorsque leur mère se remarie. Sébastien et son épouse ont, à leur tour, deux enfants, un garçon et une fille. Élisabeth naît le 11 février 1787, et Lazare, le 20 novembre 1789. Si pour le choix des deux marraines, la famille Bardes est mise à l'honneur, c'est Lazare Arnaud, le jeune oncle paternel du nouveau-né qui vient de Chalabre pour présenter l'enfant sur les fonts baptismaux.

• 1790, Mirepoix : Sébastien ARNAUD poursuit son service de chantre qui est toujours précisé "à gages", mais sans aucune information d'ordre pécuniaire. Il exerce son talent en compagnie de l'organiste François AGRAMONT et du serpent Pierre CAVAGNOL. Quatre enfants de chœur, pour lesquels nous ne connaissons ni leur âge, ni leur maître de musique, y sont alors formés. Ce sont Pierre MARIS, Jean-Baptiste AUTIER, Raymond SIMORRE et Antoine PAPI. Après la fermeture du chapitre cathédral, ARNAUD adresse une supplique au directoire de son district, supplique dans laquelle il sollicite une pension proportionnée au service des huit années qu'il a exercées auprès. Il ne peut, explique-t-il, retrouver un tel état, "étant âgé de 45 ans et ayant en outre femme et enfants". Certes, il se vieillit de huit années. Mais son appel est entendu par le directoire qui délibère à la fin du mois de décembre et lui accorde "une gratification une fois payable de la somme de cinq cents livres. Ce secours n'est que ponctuel.  Et après que la demande de pension du chantre ait été transmise au comité ecclésiastique, il n'y a pas trace, dans les années postérieures, d'une éventuelle pension annuelle.

• 28 octobre 1808, Mirepoix : Sébastien ARNAUD devient veuf. Sa femme s'est éteinte à l'âge de 62 ans dans leur "maison sise à la promenade du nord de cette ville". Deux ans plus tôt, ils ont marié leur fille Élisabeth qui n'avait pas encore 20 ans à un jeune boulanger de la ville. 

• [1811], Mirepoix : Est-il resté fidèle à sa formation de chantre? Lors de la déclaration de décès de sa femme, l'officier d'état-civil note que la défunte était "épouse de Sébastien Arnaud chantre". Et en 1811, le recensement de la population de Mirepoix lui indique comme profession "chantre de paroisse". Sur cette même page du document, figurent également les relevés de son gendre Pierre Tournier et de sa fille Élisabeth, ainsi que de leur trois garçons. Nous aimerions assurer que Sébastien ARNAUD, le chantre natif de Chalabre, vivait toujours de son art et qu'il demeurait entouré par sa famille. 

• 17 mars 1828, Mirepoix : Sébastien ARNAUD meurt dans sa maison, à l'âge de 74 ans. Il était demeuré fidèle à son art du plain-chant puisque l'officier d'état civil le dit encore "chantre de paroisse de cette ville.

Mise à jour : 23 septembre 2019

                                                                                                                                                                                                                                                             

Sources
F-Ad09/ 3 L 33 ; F-Ad09/ BMS St-Maurice, Mirepoix ; F-Ad09/ État civil de Mirepoix ; F-Ad09/ État civil, Mirepoix ; F-Ad09/ État-civil, Mirepoix ; F-Ad11, BM, Chalabre ; F-Ad11/ BMS Chalabre ; F-Ad11/ BMS Chalabre  ; F-Ad11/ BMS, Chalabre ; F-An/ DXIX/092/797/07

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