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AUBINEAU, Jacques (1713-1793)
État civil
NOM : AUBINEAU     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Date(s) : 1713-2-3   / 1793-8-20 
Notes biographiques

Jacques AUBINEAU, chantre du chapitre collégial de Saint-Austrégésile à Saint-Outrille, tout près de Graçay [Cher], titulaire d'une semi-prébende, est un personnage considérable du lieu : il cumule les fonctions de notaire, de procureur et greffier de la justice et baronnie, et, au milieu des années 1770, il est premier échevin. Originaire de Sologne, il est installé à Graçay au plus tard en 1738 – mais sans doute bien avant, probablement dès sa sortie de la maîtrise de Saint-Outrille. Par son mariage, il est lié avec l'une des plus importantes familles de la ville.

• 5 février 1713, Contres [Loir-et-Cher] : Lorsque Jacques AUBINEAU, "fils de Jacques Aubineau et de Marguerite Courtault né du légitime mariage et du 3 du même mois", est baptisé, la profession de son père n'est pas indiquée. Ni son parrain ni sa marraine ne savent signer. Contres est situé en Sologne, à près de 50 km au nord-ouest de Graçay.

• 1720, Saint-Outrille [Cher] : Jacques AUBINEAU devient enfant de chœur à la collégiale de Saint-Austrégésile, selon sa pétition ultérieure. Cette collégiale est située sur la paroisse de Saint-Outrille, limitrophe de la petite ville de Graçay, dont elle est séparée par le Pozon, un affluent du Cher.

• 13 octobre 1738, Graçay : Jacques AUBINEAU, fils majeur de défunt maître Jacques Aubineau et de Marguerite Courtaut, de la paroisse de Notre-Dame, épouse demoiselle Jeanne Agougué, fille d’honorable homme Pierre Agougué, "notaire royal en cette ville", et d’honorable dame Élisabeth de la Martinière. Seul le métier du beau-père est précisé dans l'acte, mais le mot "maître" attribué au père du marié suggère qu'il pourrait lui aussi avoir exercé dans le domaine du droit et de la justice, ce qui va s'avérer durant les décennies suivantes la couleur socio-professionnelle dominante dans la famille Aubineau. Les signatures sont nombreuses.

• 10 janvier 1740, 20 mars 1741, 7 janvier 1743, Graçay : Trois filles naissent coup sur coup, toutes les trois baptisées à Saint-Martin. Le père est par deux fois dit "bourgeois en cette ville" et est une fois qualifié de "prudent homme". Les parrains bénéficient eux aussi d'avant-noms honorifiques ("Maître", "honorable homme") et sont "procureur et notaire en ce siège", fils d'un "bourgeois en cette ville", "avocat en ce siège".

• 1744, Saint-Outrille : Jacques AUBINEAU est reçu pour exercer les fonctions de chantre laïc et de secrétaire scribe au service du chapitre de la collégiale Saint-Austrégésile, là-même où il avait été enfant de chœur vingt ans plus tôt.

• De 1744 à 1753, Coulon : Six enfants Aubineau naissent à Coulon, qui est alors une paroisse limitrophe de Graçay, mais indépendante (elle sera rattachée à Graçay en l'an III). Le père est d'abord par deux fois dit "bourgeois" ; en 1747 il est "greffier", puis en 1751 "greffier de la prévôté de Graçay". Le baptême du 12 août 1751 est enregistré comme les autres dans les registres de Coulon, mais il a lieu dans l'église de St-Martin de Graçay et "sous condition", la nouvelle née "ayant été ondoyée à la maison" : cela laisse supposer que la famille, quoique paroissienne de Coulon, réside plus près de l'église Saint-Martin. On retrouve chez les parrains les mêmes catégories professionnelles que précédemment : un "avocat en ce siège", deux "notaires et procureurs", et un "principal à Graçay", ce qui suggère des liens avec le collège.

• 5 avril 1769 : Après vingt-cinq ans de service en tant que chantre "desservant d’une des semi-prébende presbytérales du côté gauche de ladite église", au revenu alors de 299 livres, il obtient que ce revenu lui soit attribué en titre, c'est-à-dire à vie, "tant en santé, maladie, qu’infirmité". Les chanoines résument ainsi ses charges : il devra assister "à tous les offices ordinaires et extraordinaires de ladite église en habit de chœur pour y chanter, psalmodier même d’y faire la chappe et tous autres exercices qu’exige ladite semi-prébende avec toute la piété et décence requise". Les verbes "chanter" et "psalmodier" suggèrent qu'il est vraisemblablement plainchantiste.

• 21 décembre 1775 et 13 décembre 1776, Graçay : À un an d'intervalle, l'église paroissiale Saint-Martin voit se dérouler deux cérémonies similaires. Guillaume et Jacques-Étienne Aubineau se marient, l'un à la fille d'un notaire, l'autre à la fille d'un "bourgeois de cette ville". Leur parents, les époux Aubineau sont présents et signent, Jacques AUBINEAU étant alors "premier échevin de cette ville et notaire et procureur en la baronnie de Graçay". La reproduction sociale a joué à plein puisque ses deux fils sont, l'un "procureur en ce siège", l'autre "greffier du bailliage de cette ville".

1790Saint-Outrille : Jacques AUBINEAU exerce toujours en tant que chantre à la collégiale Saint-Austrégésile, en compagnie de Jean-Baptiste DEHAULLON, de Jean JOUANNIN et de Julien CHARON, lequel est en même temps organiste. AUBINEAU reçoit du chapitre 570 livres par an, au titre de la semi-prébende dont il jouit à vie. Une partie lui est versée en nature "de la récolte des bleds, vin et autres denrées et ferme de pré qu’il a touché".

• À partir de là se succèdent plusieurs décisions parfois contradictoires concernant les secours auxquels les administrations successives estiment que le vieux chantre peut prétendre. Après avoir perçu une somme de 353 livres pour 1790, il doit recevoir 375 livres en 1791. Suite à la loi du 26 août 1791, sa pension est ramenée à 200 livres à compter du 1er janvier 1791, il reçoit néanmoins 353 livres le 6 août 1791.
• 1er février 1792 : Compte tenu de ce qu'il a déjà touché en 1791, il ne devrait recevoir que 25 livres en 1792.
• 20 février 1792 : Le directoire du Cher confirme la pension de 200 livres.
• 4 août 1792 : La loi du 1er juillet rebat les cartes. Le directoire du district de Vierzon propose d'accorder à AUBINEAU une pension de 570 livres à compter du 1er janvier 1791, avis que le directoire du Cher entérine le 16 août 1792.
• 7 novembre 1792 :  Jacques AUBINEAU adresse une demande de paiement au directoire de Vierzon. Il demeure à Graçay. Le 1er février 1793, le district de Vierzon examine sa demande et il reçoit un complément de pension de 70 livres au titre de l'année 1790.

• 20 août 1793, Graçay : On enregistre le décès de "Jacques AUBINEAU, cy-devant notaire et greffier de la cy-devant justice et baronnie de Graçay et cy-devant gagiste du ci-devant chapitre de Saint Oustrille les Graçay, âgé de 80 ans environ, époux de Jeanne Agougué, demeurant en cette commune, rue du Guichet, à dix heures du matin en son domicile".
Son acte de décès confirme avec netteté et précision sa double "cy-devant" fonction sociale.

Mise à jour : 3 juin 2020

Sources
F-Ad18/ 1 L 1354 ; F-Ad18/ 1 L 1443 ; F-Ad18/ 1 L 633 ; F-Ad18/ BMS Coulon ; F-Ad18/ BMS Graçay, St-Martin ; F-Ad18/ NMD Graçay ; F-Ad41/ BMS Contres

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