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BALBASTRE, Claude (1724-1799)
État civil
NOM : BALBASTRE     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BALBATRE
BALBÂTRE
Date(s) : 1724-12-8  / 1799-5-9
Notes biographiques

Claude BALBASTRE peut sans conteste être considéré comme l'un des plus grands organistes français du dix-huitième siècle. Né et formé à Dijon, il s'installe en 1750 à Paris, où il bénéficie de la protection de l'illustre Jean-Philippe RAMEAU, son compatriote. Bien introduit dans l'aristocratie, il devient maître de clavecin du duc de Chartres puis de Monsieur, frère de Louis XVI. Il s'enrichit considérablement dans les années 1750-1760, probablement grâce à ses liens avec le fermier général Anne Nicolas Robert de Caze et d'autres financiers. Très célèbre dans le milieu des organistes parisiens, il attire les foules à l'église paroissiale Saint-Roch, au point que l'archevêque de Paris finit par lui interdire l'exécution des noëls en 1762 et des Te Deum de la veille de la saint Roch en 1776. De 1760 à 1790, il est également l'un des quatre organistes de la cathédrale Notre-Dame. Au Concert spirituel, il est l'un des premiers à exécuter des concertos pour orgue, en alternance avec des ouvertures d'opéra comme Pygmalion de RAMEAU.
Les contemporains le dépeignent comme un technicien hors pair, au doigté exceptionnel, sachant parfaitement exploiter toutes les capacités de l'orgue et du clavecin. C'est à lui que l'on doit l'invention du piano organisé, mis au point par Clicquot. On fait régulièrement appel à lui pour expertiser des orgues ou demander conseil sur le choix d'un organiste. Entre 1756 à 1789, il compose des pièces de clavecin et de la musique d'orgue et forme de nombreux élèves, y compris des femmes. Il s'éteint en 1799, une semaine avant la disparition de Beaumarchais, qui aura pareillement marqué son époque dans le domaine littéraire.

• 8 décembre 1724, Dijon : Claude BALBASTRE, fils de Bénigne BALBASTRE, organiste, et de Marie Millot son épouse, vient au monde. Il est baptisé le 9 paroisse Saint-Michel. Il a pour parrain Claude Fiot, correcteur à la Chambre des comptes de Dijon, et pour marraine Pierrette Tortochaut, épouse de Pierre Ploffoin, conseiller et notaire du roi. Il est bien né en 1724 comme le prouve son acte de décès qui donne son âge, non en 1727 (confusion avec son frère Claude-Bénigne) ou en 1729 comme on le lit dans certaines biographies.

• [vers 1730]-1743, Dijon : Claude est formé à l'orgue par son père, organiste de l'église Saint-Étienne (devenue cathédrale depuis la création du nouveau diocèse de Dijon en 1731), jusqu'à la mort de celui-ci (1737), plus tard par Claude RAMEAU, successeur de son père, qu'il supplée probablement à l'occasion.

• 11 mai 1743, Dijon : Claude BALBASTRE est engagé comme organiste à la cathédrale Saint-Étienne pour une période de neuf ans, à compter du 15 mai. Il s'oblige "de toucher bien et deument et convenablement l'orgue et le positif de ladite églize cathédralle les jours et heures portées et détaillées dans le mémoire fait et signé double entre ledit sieur Barbuot, chanoine et ledit Balbatre". Il ne peut "s'absenter ny substituer d'autres personnes en sa place que de l'agrément de Messieurs ; en cas de maladie ou de légitimes empêchements, dont il sera obligé d'avertir Messieurs, il pourra se faire remplacer et proposera à Messieurs une personne habile pour remplir sa place". Il doit se rendre deux fois par semaine à la maîtrise "pour donner des leçons et enseigner à toucher et accompagner de la petite orgue un des enfants de chœur qui luy sera indiqué par Messieurs du Chapitre, sans aucune rétribution". Les appointements de l'organiste s'élèvent à 300 livres par an payables de six mois en six mois à BALBASTRE ou à sa mère, dont la charge est ainsi partagée : 150 livres payées par le chapitre, 75 par l'évêque et 75 par la fabrique paroissiale de Saint-Médard, paroisse desservie dans l'édifice de Saint-Étienne.

• De juin 1743 à l'automne 1750, Dijon : Les comptes de la fabrique paroissiale Saint-Médard montrent le versement régulier de gages de 75 livres par semestre, "pour une demie année de l’orgue", soit 150 livres par an (l'évêque versant par ailleurs sa quote-part directement à la fabrique paroissiale). On remarque au passage que précédemment RAMEAU touchait 105 livres, soit 30 livres de plus par semestre, mais il devait aussi assurer l'entretien de l'orgue, ce qui n'est plus évoqué au sujet des Balbastre. Ces gages sont versés entre les mains de "Mlle Millot veuve Balbastre, mère de l’organiste". Le premier mandat "quittancé par la veuve Balbastre" date du 28 novembre 1743.

• 1748, Dijon : Un livret manuscrit conservé à la BnF (Gallica) porte en titre "Pieces // de clavecin // avec // deux fug.u.es p.r. l'orgue // par // le s.r. Balbastre // Organiste de la cathedral.e // de Dijon". Il contient 4 "airs", 4 sonates, 2 menuets, 4 rondeaux, 1 gavotte pour clavecin et 2 fugues pour orgue.

• 16 octobre 1750, Paris : Claude BALBASTRE s'installe dans la capitale. Il se place sous la protection du célèbre Jean Philippe RAMEAU (frère de Claude RAMEAU), "qui avait accueilli ses talens comme ils le méritaient, l’encouragea par ses avis & ses leçons, comme compatriote & ami" (La Borde).
• Fin 1750, Dijon : Les comptes de la fabrique Saint-Médard montrent que madame Balbastre mère a reçu pour l'année 1750 "11 mois de gages de l’organiste". Le 4 décembre, l'organiste MATHIEU reçoit 24 livres "pour avoir touché de l'orgue pendant deux mois".

• 1752, Versailles : Claude BALBASTRE a "l’honneur d’être mandé à la cour pour y exécuter l’ouverture de Pygmalion qu’il avait arrangée pour le clavecin" (La Borde). C'est bien sûr RAMEAU, l'auteur de l'opéra-ballet, qui lui a offert cette opportunité.

• 25 mars 1755, Paris : Pour sa première intervention au Concert spirituel, Claude BALBASTRE exécute un concerto pour orgue de sa composition. Il devient alors l'organiste titulaire du Concert, où il se produit à 184 reprises jusqu'en 1772, de 15 à 20 fois par an dans les premiers temps, de 10 à 12 fois dans les dernières années. Il joue souvent des ouvertures d'opéras, en particulier de son maître et protecteur RAMEAU.

• 26 mars 1756, Paris : Claude BALBASTRE est désigné comme survivancier de l'organiste LANDRIN à Saint-Roch. On peut supposer que cette date et non celle de la mort de LANDRIN (2 août 1760) correspond à sa nomination, car par la suite (1759) il est présenté comme organiste de la paroisse, ce qui n'est plus le cas de son prédécesseur.
• 1756-1762, Paris : Il compose pour cette paroisse ses Noëls en variations, "qu'il exécuta tous les ans à la Messe de minuit, jusqu'en l'année 1762 que M. l’Archevêque de Paris lui fit défendre de toucher l'orgue à la Messe de minuit" (La Borde), à cause de l'affluence des auditeurs qui causait des débordements.

• Février 1759, Paris : La presse rend compte de la publication des Pièces de clavecin, premier livre "dédié à Madame de Caze, Trésorière générale des postes et relais de France et fermière générale, par M. BALBASTRE, organiste de l'Eglise paroissiale de S. Roch, du Concert-spirituel, & maître de clavecin de l'Abbaye royale de Panthémont". Le commentaire est louangeur : "L'exécution brillante de M. Balbastre sur l'orgue & sur le clavecin, & son goût dans le choix des pièces que le public a tant de fois applaudies au Concert-Spirituel, doivent prévenir favorablement pour ce jeune compositeur". L'ouvrage peut s'acheter chez le fermier général Anne Nicolas Robert de Caze, qui peut être considéré comme le mécène de BALBASTRE.

• 21 mai 1760, Paris : Il est reçu organiste de la cathédrale Notre-Dame à la place de DROUARD DU BOUSSET, décédé. Il sert un trimestre par an jusqu'à la Révolution et touche pour cela 200 livres d'appointements.

• Avril 1762, Paris : Au Concert spirituel, "M. Balbastre a exécuté des Concerto de sa composition d'un effet très-agréable & qui réunissoient au mérite si connu de son exécution les grâces ingénieuses du dessein musical". On apprend à cette occasion que BALBASTRE a des élèves : "Mlle Sambard, Elève de M. Balbastre, a touché l'orgue de manière à faire honneur à son Maître. On a reconnu ses cadences brillantes, ce jeu vif & soutenu, l'agrément & l'art de l'exécution ; les efforts qu'il en a couté à sa timidité n'ont point été sentis dans cette exécution, mais ont été marqués par l'évanouissement de cette jeune personne après être descendue de la tribune, & avoir reçu les applaudissemens universels". Balbastre a aussi formé, plus tard, l'organiste Charles Ambroise LÉTENDART.

• 1763, Paris : Dans l'État ou Tableau de la ville de Paris, BALBASTRE est présenté comme maître de clavecin.

• 2 janvier 1763, Paris : Claude BALBASTRE, organiste de Notre-Dame de Paris et de la paroisse Saint-Roch, demeurant rue d'Argenteuil, paroisse Saint-Roch, s'unit par contrat de mariage à Marie Geneviève Hotteterre, fille de Jacques Martin Hotteterre, officier flûte de la Musique de la Chambre du roi et grand hautbois de la Chambre et Grande Écurie, et d'Élisabeth Geneviève Charpentier son épouse. Il apporte 32 000 livres en deniers comptants, meubles meublants, vaisselle d'argent, bijoux, linge et hardes "provenans de ses gains et épargnes". Sa mère lui octroie en outre par donation entre vifs 300 livres de rente sur les aides et gabelles au principal de 12 000 livres, à charge de lui verser une rente viagère de 900 livres. La future se marie avec la somme de 24 000 livres en avancement de droits successifs et un trousseau de 3 000 livres. Le contrat est signé par Claude BALBASTRE, frère aîné de Claude, organiste en Bourgogne, et par des musiciens de renom : son protecteur RAMEAU, le compositeur CASSANÉA DE MONDONVILLE, CLÉRAMBAULT, organiste du roi. De grands noms de l'aristocratie et des milieux financiers sont également présents : le duc de Fronsac, le marquis et la marquise d'Asfeld, la comtesse d'Egmont, l'ancien contrôleur général des finances Boullongne, les fermiers généraux de Caze et Mirleau de Neuville, le receveur général du Clergé Bollioud de Saint-Julien...La cérémonie religieuse n'a lieu que le 14 avril suivant en l'église Saint-Sulpice.

• 22 décembre 1766, Paris : "...M. Balbastre exécutera sur l'orgue une suite de Noëls, à grande symphonie [...]" peut-on lire dans les "Annonces, affiches & avis divers", numéro 99 qui évoquent le programme prévu le jour de Noël au Concert Spirituel.

• 9 novembre 1767, Paris : Claude BALBASTRE, 42 ans, organiste de Notre-Dame de Paris et de la paroisse Saint-Roch, demeurant rue d'Argenteuil, paroisse Saint-Roch, veuf en premières noces sans enfants de Marie Geneviève Hotteterre, s'unit par contrat de mariage à Marie Anne Toinette Boileau, fille mineure (17 ans) de Nicolas François Jacques Boileau, ancien directeur de l'Académie royale de peinture de Saint-Luc et peintre du duc d'Orléans, et de Geneviève Lamesson son épouse, demeurant tous trois quai de la Mégisserie, paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois. Le futur apporte la somme colossale de 85 000 livres : 1° 300 livres de rente perpétuelle sur les aides et gabelles au principal de 12 000 livres (denier 40) ; 2° 29 000 livres en deniers comptants, dettes actives, billets des fermes et autres effets royaux ; 3° 44 000 livres "en instrumens, livres de musique, habits, linges, hardes à son usage, vaisselle d’argent et autres effets mobiliers". La future est dotée par ses parents d'une somme de 18 000 livres sous forme d'une rente perpétuelle de 600 livres rachetable pour 15 000 livres et d'un trousseau de 3 000 livres en habits, linge et hardes à son usage. L'acte est signé par, notamment, le duc d'Orléans, le duc de Chartres son fils, la comtesse de Tessé, le duc de Choiseul, Madame de Gramont, la marquise d'Asfeld, l'abbesse de Panthémont, Anne Nicolas Robert de Caze, trésorier général des Postes et encore Évrard Dominique CLÉRAMBAULT, organiste du roi "en sa Royalle maison de Saint Louis de St Cyr et de Saint Sulpice".
• 17 novembre 1767, Paris : Claude BALBASTRE et Marie Anne Toinette Boileau se marient paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois.

• 5 décembre 1768, Paris : Les "Annonces, affiches & avis divers", numéro 94, avertissent que " Le CONCERT SPIRITUEL qui sera exécuté le 8 Déc. fête de la Conception, commencera par une symphonie de Rameau, exécutée à grand orchestre & sur l'orgue, par M.Balbastre[...]".

• 20 février 1770, Paris : Avec COUPERIN et CLICQUOT, BALBASTRE effectue la visite de l'orgue de la paroisse Saint-Jacques-de-la-Boucherie.
• 6 mai 1770, Paris : Avec POUTEAU et COUPERIN, il dresse la liste des réparations à faire sur cet orgue.

• 17 juin 1770, Paris : Le musicologue et organiste anglais Charles Burney vient l'entendre à Saint-Roch. BALBASTRE l'invite ensuite "à aller voir chez lui un beau Ruckers qu'il avait fait peindre au dedans et en dehors, avec autant de soin que le plus beau carrosse ou la plus belle tabatière que j'eusse jamais vue de ma vie. Le dehors représentait la Naissance de Vénus ; au dedans et sur le dessus, on voyait l'histoire du plus fameux opéra de Rameau, Castor et Pollux ; [...] la Terre, l'Enfer et l'Elysée et, dans l'Elysée, le compositeur assis sur un banc, la lyre à la main. Son portrait est très ressemblant, car je me rappelle avoir vu Rameau en 1764". Burney indique aussi qu'il possédait un grand orgue à pédales, trop bruyant pour la demeure d'un particulier (probablement l'orgue qu'il vend en 1782).
• 17 décembre 1770, Paris : Les Annonces, affiches et avis divers signalent la parution des Recueils de Noëls, formant quatre suittes, avec des variations pour le clavecin & le forte piano, dédié à Madame la duchesse de Choiseul, par M. BALBASTRE, organiste de la métropole de Paris, de l'église paroissiale Saint-Roch, du Concert spirituel, et maître de clavecin de l'abbaye royale de Panthémont.
• 25 décembre 1770, Paris : "M. Balbâtre a joué ensuite les mêmes Noëls en Concerto d'orgue qu'il avait exécutés la veille. Ils font arrangés d'une manière très-jolie, & le toucher toujours brillant & délicat de M. Balbâtre les rend encore plus agréables" lit-on dans le Journal de Musique au sujet du Concert Spirituel.

• 25 mars 1771, Paris : Lors de la réception de l'orgue de la Sainte-Chapelle, "M. Balbastre est monté, il a touché avec les graces & le fini ordinaire de son exécution, le duo de son dernier Te Deum, il a donné une excellente fugue dont M. Daquin, entr'autres, a été très-content, il a joué sa Musette qu'on lui avait demandée, il a aussi touché un morceau de Cornemuse qu'il avait déjà fait entendre à Saint Roch dans le même Te Deum, & qu’il y a redonné depuis, le jour de Pâques à la Messe ; il a fini par un grand chœur avec accompagnement de tonnerre obligé" (Journal de Musique).
• 5 août 1771, Paris : Les Annonces, affiches et avis divers font savoir que Le Berger inquiet, romance de BALBASTRE avec accompagnement de guitare ou de clavecin dédiée à la duchesse de Chartres, est dorénavant disponible.

• Septembre-octobre 1772, Chanteloup (Touraine) : Claude BALBASTRE séjourne au château où il a fait transporter son piano-forte, sur l'invitation de la duchesse de Choiseul. Il donne des concerts devant un auditoire de personnes de distinction (l'abbé Barthélemy, le général anglais Burgoyne...) et 25 leçons à la maîtresse des lieux.
• 25 décembre 1772, Paris : Il se produit pour la dernière fois en tant qu'organiste au Concert spirituel, jouant à cette occasion un concerto pour orgue. 

• 2 août 1773, Paris : Il reçoit 48 livres des jacobins de la rue Saint-Dominique pour avoir été arbitre lors de la réception de leur orgue.
• Septembre-décembre 1773, Tours : Les chanoines de la cathédrale font appel à lui pour qu'il les aide à trouver un organiste. Grâce à lui, ils engagent Louis GUICHARD. BALBASTRE touche 96 livres pour ses services.

• 3 septembre 1775, Dijon : "Les chevaliers de l’arquebuse firent chanter une grand’messe aux Jacobins ; elle fut suivie d’un Te Deum pour le sacre du Roy. M. Balbâtre, fameux organiste de Notre-Dame de Paris, toucha de l’orgue et attira un grand nombre d’auditeurs. Le soir, il fut reçu chevalier de l’arquebuse et ces messieurs luy firent bien des honneurs. Il a été fort fêté pendant son séjour à Dijon, sa patrie. Il avoit amené avec lui une fort jolie femme qu’il a épousé depuis quelques années ; on la dit petite nièce du fameux Boileau" (Mercure dijonnois).
• 24 décembre 1775, Pontoise : Marie Marguerite Geneviève DUBACQ, organiste de la paroisse Saint-Maclou, reçoit de la fabrique une gratification de 100 livres pour son séjour à Paris où elle doit se rendre pour prendre des leçons du sieur BALBASTRE afin de perfectionner ses talents. 

• août 1776, Évreux : Le chapitre de la cathédrale le consulte, conjointement à DOM BEDOS, à propos de la réfection et de l’augmentation de son orgue.

• 16 août 1776, Paris : Il est nommé par brevet organiste de Monsieur, frère du roi. Vers la même époque, l'archevêque de Paris lui interdit, pour les mêmes raisons qu'en 1762, d'exécuter ses Te Deum de la veille de la saint Roch qui attiraient les foules. "Les défenses qui lui ont été faites, prouvent quelle était la foule de ses auditeurs, & le plaisir que l’on prenait à l’entendre" (La Borde).

• février 1778, Paris : Voltaire, qui vient de faire son retour dans la capitale, reçoit BALBASTRE, en compagnie de Benjamin Franklin, de Madame Necker et de l'ambassadeur d'Angleterre. 

• 26 janvier 1779, Paris : Le Journal de Paris annonce la publication des Sonates en quatuor pour le clavecin ou le forte-piano, avec accompagnement de deux violons, une basse & deux cors ad libitum, dédiées à Mlle de Lamoignon. BALBASTRE, l'auteur, est présenté comme organiste de Monsieur, frère du Roi, de la métropole de Paris et de l'église paroissiale Saint-Roch et comme "Maître de clavecin de S.A.S. Mgr Le Duc de Chartres & des abbayes royales de Panthémont & de Notre-Dame aux bois".

• 15 et 16 mai 1781, Paris : MM. COUPERIN, BALBASTRE, SÉJAN et CHARPENTIER réceptionnent l'instrument réalisé par François Henri CLICQUOT dans l'église Saint-Sulpice, en présence de l'organiste titulaire LUCE, et d'une foule nombreuse venue écouter le nouvel instrument. La presse se fait l'écho de cet événement en 1781 et 1782 (Annonces, Almanach musical, Mercure de France).

• 15 août 1781, Paris : Au Concert spirituel, il exécute un concerto pour piano organisé de sa composition. La Borde rapporte qu'il est à l'origine du piano organisé : "On lui doit la perfection donnée à l'instrument appellé Forté-piano ; qu'il a imaginé de faire organiser, ainsi que l'idée d'ajouter un jeu de buffle au clavecin ; ce que MM. Cliquot, Facteur d'orgues du Roi, & Pascal, Facteur de clavecin, ont exécuté avec la plus grande perfection".

• 17 février 1782, Poissy [Yvelines] : Claude BALBASTRE, organiste de la paroisse Saint-Roch à Paris, vend son orgue à la fabrique de l'église collégiale et paroissiale du lieu pour la somme de 6 000 livres.

• 1784, Brunoy [Essonne] : C'est dans ce village dont le frère du roi possède le château que Claude BALBASTRE est signalé comme organiste de Monsieur par l'Almanach de Versailles. On ignore quelle est la réalité de l'activité attachée à cette charge. On peut toutefois supposer que BALBASTRE a touché l'orgue de l'église paroissiale Saint-Médard, construit par Adrien LÉPINE en 1775.

• 1785, Paris : Dans les Tablettes de renommée des musiciens, BALBASTRE est présenté comme un "Virtuose, qui s’est fait entendre plusieurs fois avec succès au Concert Spirituel [et qui] joint au tact le plus délicat une parfaite égalité des deux mains, qui rend son exécution surprenante & toujours soutenue".

• 4 janvier 1785, Paris : Un contrat de constitution de 1 008 livres est consenti en sa faveur par les bernardines de Panthémont.
• 1er juillet 1786, Paris : Un contrat de constitution de 600 livres lui est consenti par les mêmes. 

• 5 mai 1788, Paris : Claude BALBASTRE, organiste par quartier de la cathédrale Notre-Dame, est nommé pour procéder à l'examen des travaux de Clicquot engagés depuis 1784 sur le grand orgue.

• 19 janvier 1793, Paris : Les Annonces, affiches et avis divers signalent la parution de la Marche des Marseillois et de l'air Ça ira, arrangés par BALBASTRE pour le forte-piano, "dédiés aux braves défenseurs de la République françoise".
• 1793 : Il signe une attestation dans un ouvrage de Claude HERMANT DE SAINT-BENOIST, maître de musique de Vannes, intitulé Nouvel hymnaire parisien, à l'usage des quatre-vingt-quatre Départements de la République Française. Y figurent les attestations de François-Robert DORIOT, Étienne MEUNIER D'HAUDIMONT, LE SUEUR "ci-devant maître de musique de Notre-Dame de Paris", Claude BALBASTRE, Philippe-Antoine DESPREZ, Gervais-François COUPERIN, VILLAUTEAU [sic] l'aîné, Jean-Jacques BEAUVARLET et Nicolas SEJAN.

• Février 1795, Paris : Il est associé aux travaux de la section de la musique de la Commission temporaire des arts. Avec SÉJAN, il est l'auteur d'un Rapport sur un projet de placer au Panthéon français l'orgue des ci-devant Jacobins de la rue Dominique, d'augmenter le nombre des jeux de cet instrument et d'en reconstruire à neuf les décorations.

• 9 mai 1799, Paris : Claude BALBASTRE, "artiste", meurt à son domicile, n° 181 rue d'Argenteuil, à l'âge de 75 ans, laissant une veuve, née Marie-Anne Toinette Boileau, et deux enfants : Antoine-Claude Balbastre, majeur, et Anne-Louise Balbastre, majeure, épouse du citoyen Jacques-Joseph Hardy, homme de loi.

Mise à jour : 27 janvier 2024

Sources
A. Devriès-Lesure, L'édition musicale dans la presse parisienne…, 2005 ; Almanach de Versailles, Année 1784,  ; Almanach musical pour 1783 ; Almanach musical pour l'année 1783 ; Almanach musical pour l’année 1782, p. 116-117 ; Annonces, affiches et avis divers [de Paris] ; Annonces, affiches et avis divers, 1766 ; Annonces, affiches et avis divers, 1768 ; Annonces, affiches et avis divers, 1771 ; Annonces, affiches et avis divers, 1773 ; Annonces, affiches et avis divers, 4 mai 1781, no 312 ; Bouvet, Une dynastie de musiciens français. Les Couperin ; Bricaire de la Dixmerie, Les deux âges du goût et du génie français..., 1770 ; C. Pierre, Histoire du Concert spirituel ; C. Pierre, Histoire du Concert spirituel, 2000 ; Calendrier Musical Universel, suite de l'Almanach Musical, année 1788 ; Calendrier musical universel ; Ch. Burney, De l’état présent de la musique en France et en Italie..., 1809 ; Charles Gomart, Notes historiques sur la maîtrise de Saint-Quentin, 1850 ; Cl. X. Girault, Essais historiques et biographiques sur Dijon, 1814 ; Constant Pierre, Histoire du Concert spirituel ; Correspondance complète de Mme du Deffand... ; E. Closson, "Historique des Concerts spirituels, 1928 ; F-A dio Versailles/ document non coté ; F-Ad21/ FRAD021_239/048 ; F-Ad21/ G 192 ; F-Ad21/ G 2138 ; F-Ad21/ G 3601 ; F-Ad21/ G 700 ; F-Ad21/ G 702 ; F-Ad21/ G 703 ; F-Ad21/ G 706 ; F-Ad21/ G 715 ; F-Ad27/ G 1911 ; F-Ad75/ 5 Mi 1 1144 ; F-Adio Pontoise/ document non coté ; F-AdioLuçon/ AAR*/4 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1382 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1383 ; F-An/ ET/XLVI/392 ; F-An/ H5/3414 ; F-An/ H5/3674/2 ; F-An/ H5/3976 ; F-An/ LL 1451 ; F-An/ LL 232/ 29 [1] ; F-An/ LL 232/ 41 ; F-An/ LL 232/41 ; F-An/ MC/ET/LXXI/132 ; F-An/ MC/ET/XLVIII/160 ; F-Archives Erard/ D.2009.1.82 ; F-Bm Dijon/ Ms 1818 ; F-BnF/ Gallica ; F-BnF/ Naf 12042 ; F-BnF/ département Musique, VM7-2108 ; Filae.com ; G. Bourligueux, "François Lacodre…", Recherches sur la musique française…, 1976  ; G. Servières, Documents inédits sur les organistes français…, 1922 ; H. Audéon, "Le piano-forté organisé en France...", L'orgue Francophone, 2016 ; Inventaire des orgues des Yvelines, 1988 ; J.-L. PERROT, "La question du répertoire des organistes...", 2016 ; J.-L. Perrot, "La question du répertoire des organistes...", 2016 ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943 ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943  ; Journal de l’Empire, décembre 1806 ; Journal de musique, mars 1771 ; Journal des artistes et des amateurs, 1834 ; L'Avant-Coureur, 15 septembre 1766 ; L'Avant-Coureur, 7 avril 1766 ; L. Tuetey, Procès-verbaux de la Commission temporaire des Arts, 1897 ; La Borde, Essai sur la musique ancienne et moderne, 1780 ; Le Journal de Musique, décembre 1770 ; Les Amis de l'Orgue de Brunoy, site de l'Association, 2018 ; Les spectacles de Paris, 1770 ; Mercure de France ; Mercure de France, 1763 ; Mercure de France, 1787 ; Mercure de France, avril 1762 ; Mercure de France, avril 1779 ; Mercure de France, janvier 1768 ; Mercure de France, juin et juillet 1759 ; Mercure de France, octobre 1765 ; Mercure de France, septembre 1781, p. 42-43 ; Mercure dijonnois, 1775 ; Mémoires de la Société (...) de Pontoise et du Vexin ; Nouvel hymnaire parisien, 1793 ; P. M. Guéritey, http://karljosefriepp.blogspot.fr/, 2013 ; P.-M. Guéritey, Saint-Jean-de-Losne..., 1990 ; Relevés FamilySearch  ; Société d'art, d'histoire et d'archéologie de la vallée de l'Yerres, site internet 2018  ; http://www.sebastienerard.org D.2009.1.1890 ; É. Kocevar, "Pierre Février (1696-1760)…", 1986 ; É. Kocevar, Jean-Jacques Beauvarlet…, 2006 ; É. Kocevar, Les Foucquet, 2002 ; État ou Tableau de la ville de Paris, 1763

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