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BAROU, Arnaud Ambroise (1724-1810 av.)
État civil
NOM : BAROU     Prénom(s) : Arnaud Ambroise     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BARON
Date(s) : 1724-7-15   / 1810 av.
Notes biographiques

Arnaud-Ambroise BAROU fut l'organiste des moines cisterciens de Grandselve jusqu'en 1791, c'est-à-dire pendant quarante-cinq années. Ce qui subsiste de cette belle abbaye qui rayonnait au Moyen Âge est situé au nord de Toulouse, dans l'extrême sud du département du Tarn-et-Garonne. Bien qu'elle appartienne au territoire de Bouillac, deux à trois km la séparent du village. Elle s'était développée sur un petit cours d'eau qui se jette dans la Garonne, à une dizaine de km plus bas, près de Verdun-sur-Garonne. Ce fut donc en ce lieu monastique éloigné du monde que le jeune musicien fixa ses racines et y déroula la plus grande partie de sa vie.

• 15 juillet 1724, Villefranche-de-Lauragais [Haute-Garonne] : Arnaud BAROU naît le 14 juillet et est baptisé le lendemain. Bernard, son père, est marchand droguiste. Mais lors du mariage d'Arnaud, on le dira négociant. Il est le huitième enfant que sa mère, Bernarde Bonnefis, vient de mettre au monde. Et c'est Arnaud, l'un des aînés âgé de dix ans et demi, qui est le parrain du nouveau-né, qui lui transmet son prénom et qui signe correctement sur le registre paroissial. Les parents ont-ils regretté d'avoir deux enfants portant le même prénom? Toujours est-il que par la suite, le plus jeune sera très souvent désigné par Arnaud-Ambroise, parfois Ambroise.

• [1734-1744] ? : Où le futur organiste a-t-il reçu la formation musicale ? L'église paroissiale de Villefranche est celle d'une bastide lauragaise riche. Aussi est-elle vaste avec un puissant clocher-mur à double rangée de baies encadrées par deux tours octogonales. Mais il n'est pas certain que le jeune garçon ait pu y puiser tout l'enseignement indispensable. Nous savons seulement, grâce à la supplique qu'il rédigera en 1791 pour solliciter une pension, qu'il chercha très tôt par les arts "un moyen honnête à sa subsistance".

• 1746 environ, Bouillac [Tarn-et-Garonne] : Il est engagé par les moines de l'abbaye du Grandselve, à 80 km de sa ville natale: "Jeune encore, écrira-t-il en 1791, je fus appelé par les Bernardins pour toucher l'orgue". Le récit est lapidaire et les conditions de travail ne sont pas évoquées.

• 28 février 1768, Bouillac : BAROU, toujours organiste au Grandselve, se voit proposer un contrat à vie par ses employeurs car ces "vingt-deux ans de service [lui] méritèrent l'approbation de ces messieurs", lit-on dans ce dossier de 1791. En fait, l'accord signé par les deux parties instaure une sorte d'association du musicien à la communauté religieuse. Certes, ses émoluments annuels n'atteignent que 240 livres. En revanche, il est nourri et logé à l'abbaye, entretenu de tout et soigné en cas de besoin. Et quand son âge ou la maladie l'obligeront à mettre un terme à son métier d'organiste, il est prévu de le traiter comme "un religieux profès". Ainsi, la fin de ses jours est-elle confortablement assurée par ses employeurs. Quant aux devoirs du musicien, ils consistent, en plus de "toucher l'orgue", à habiter au monastère et à se comporter en "homme d'honneur".

• 4 août 1778, Camberouger [Tarn-et-Garonne] : il se marie sur le tard dans une paroisse voisine de Bouillac. Il est âgé de 54 ans et son épouse, Catherine Vaisse, de 38. Bien que ses parents habitent Bouillac, celle-ci vit à trois kilomètres de là, c'est-à- dire à Camberouger où son premier mari est inhumé et où elle est "ménagère de son bien". 

• 12 juin 1779, Camberouger : Ambroise BAROU et Catherine ont un enfant qu'ils prénomment Joseph-Gabriel et qui est baptisé le lendemain à l'église Saint-Barthélémy. Le parrain est le boulanger de Bouillac, Joseph Dellac, sans doute un proche car il sera témoin à l'inhumation de Catherine Basencou, la mère de Catherine, cinq ans plus tard. La marraine porte le patronyme du premier mari de Catherine, elle se nomme Séverine Fauré. Le père du nouveau-né est toujours l'organiste des  moines du Grandselve. Mais cette abbaye construite en dehors des bourgs n'est pas plus éloignée de Bouillac que de Comberouger.
 
1er mai 1790, Bouillac : BAROU est encore l'organiste des moines cisterciens. Mais il est alarmé par la menace de fermeture qui pèse sur l'abbaye. Le 15 mars précédent, le maire et notaire de Bouillac, ainsi que les élus communaux, ont adressé une supplique au Comité ecclésiastique de l'Assemblée Nationale afin de sauver cette abbaye. Mais la démarche a échoué. Aussi, l'organiste sollicite-t-il une pension dès le premier mai, persuadé que le décret du 28 février au profit "des donnés aux monastères" le rend éligible à une compensation. Il précise d'ailleurs que cette disposition prise par l'Assemblée lui "a versé un peu d'huile sur sa plaie". Et il expose avec beaucoup de précision, d'une part, la sécurité matérielle à vie que lui promettait le contrat de février 1768, et d'autre part, la très longue durée de son service d'organiste accompli avec sérieux.  Peu après, le texte de ce contrat fourni par ses employeurs corrobora ses arguments.

• Juillet 1791, Bouillac ou Camberouger ? : L'ancien organiste de l'abbaye de Grandselve est inscrit au tableau des pensionnaires ecclésiastiques "fixés dans le district de Grenade". Le département du Tarn-et-Garonne n'ayant pas été créé en 1790, Bouillac était rattaché à la Haute-Garonne, et plus précisément dans son district de Grenade-sur-Garonne. D'après ce registre, Barou doit percevoir cent livres pour le trimestre, ce qui indique qu'il a obtenu une pension annuelle de 400 livres. Les autorités ont vraisemblablement tenu compte de son âge et de la longue durée de son service d'organiste. Quant aux moines de Grandselve, ils ont quitté leur abbaye au début du mois de mai.

• 26 juin 1810, Camberouger : Le fils d'Ambroise BAROU et de Catherine Vaisse, Joseph-Gabriel, épouse Pétronille Delpech, la fille d'un laboureur de Bouillac. Mais l'organiste de l'ancienne abbaye de Grandselve qui est maintenant abandonnée et dépouillée de son riche mobilier, est déjà décédé. L'acte de mariage ne révèle pas la date de sa disparition. Quant au fils, il n'exerce pas un métier de musicien instrumentiste, il est cultivateur comme le père de sa jeune épouse.

                                                                                                                                Mise à jour le 14 décembre 2021.

Sources
F-Ad31/ BMS Villefranche-du-Lauragais ; F-Ad34/ BMS Villefranche-du-Lauragais ; F-Ad82/ BMS Comberouger, Saint-Barthélémy ; F-Ad82/ BMS Comberouger, St-Barthélémy ; F-Am Toulouse/ 5 S 54 ; F-An/ DXIX/062/125/05-06 ; F-An/ F19/603

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