Login
Menu et informations
BARTISCH, Félix François, le cadet (1749-1822)

BARTISCH, Félix François, le cadet (1749-1822)

État civil
NOM : BARTISCH     Prénom(s) : Félix François     Sexe : M
Complément de nom : le cadet
Autre(s) forme(s) du nom : BARTISCHE
Date(s) : 1749-12-12   / 1822-1-21 
Notes biographiques

Fils et frère de musiciens, Félix BARTISCH (1749-1822) jouit dès 1771 d'une pension que lui octroie la municipalité de Strasbourg [Bas-Rhin], faveur réservée aux artistes reconnus pour leur talent. De 1762 à 1792, il sert comme violoniste à la cathédrale Notre-Dame, travaillant sous la direction de GARNIER, RICHTER puis PLEYEL. On le retrouve ensuite au Temple de l'Être suprême (1793-1795), dont il est membre du comité directeur, et dans l'orchestre chargé d'animer les fêtes décadaires (1798). Personnage en vue dans le monde musical strasbourgeois au tournant des dix-huitième et dix-neuvième siècle, il donne avec ses associés des bals et des concerts à la salle du Miroir, avant de former avec eux la société de la Réunion des Arts, encore active sous l'Empire.

• 13 décembre 1749, Strasbourg [Bas-Rhin] : Né la veille, Félix François BARTISCH, fils de Jean BARTISCH, musicien pensionné en la cathédrale et bourgeois, et d'Anne Catherine Higler sa femme, est baptisé paroisse Saint-Laurent. Le parrain, Félix Gayot de Belombre, entrepreneur général des affaires du roi, indisponible, a été remplacé par Jean Barthélemy Lemarié, commissaire des vivres ; la marraine, Jeanne Antoinette Élisabeth Kuhff, est l'épouse du parrain.

• 1762, Strasbourg : Félix BARTISCH est engagé comme symphoniste à la cathédrale Notre-Dame.

• 16 avril 1768, Strasbourg : Le salaire annuel de Félix BARTISCH, symphoniste de la cathédrale, est augmenté de 30 livres à partir d'avril.

• 7 avril 1769, Strasbourg : Son salaire passe de 30 à 40 florins (80 livres) par an.

• 1771-1776, Strasbourg : Le 21 janvier 1771, BARTISCH est porté pour la première fois sur l'état des musiciens pensionnés de la ville, en tant que violon. Sa pension s'élève à 42 livres. Sur l'état du 15 juin 1772, BARTISCH, deuxième violon, touche 160 livres. L'état du 30 mai 1774 le présente comme troisième violon, titulaire d'une pension de 180 livres. Sur celui du 23 janvier 1775, la somme qui lui est accordée est de 200 livres. Celui du 30 septembre 1776 lui attribue 220 livres.
• 11 avril 1771, Strasbourg : Le chapitre l'augmente sensiblement. Il touche désormais 70 florins (140 livres) par an.

• 16 novembre 1773, Strasbourg : Félix BARTISCH, musicien pensionné de la cité et de l'église cathédrale, épouse en l'église paroissiale Saint-Laurent Marie Barbe Josèphe Verniolle, originaire de Philippeville en Hainaut [auj. province de Namur, Belgique], fille légitime et mineure d'Antoine Verniolle, bourgeois, et de Marie Barbe Josèphe Demanet sa défunte femme. L'épouse est installée à Strasbourg depuis huit ans et paroissienne de Saint-Laurent depuis six mois. L'un des témoins est Charles Philippe SCHUTZMANN, musicien. Le même jour, la sœur de Félix, Anne Catherine Marguerite Bartisch, convole avec Jacques François Boyard, de Versailles, fils de feu François Boyard, premier plaideur du roi de Pologne et duc de Lorraine et de Lunéville [Meurthe-et-Moselle].

• 16 juin 1774, Strasbourg : Catherine Josèphe, née la veille, fille de Félix BARTICH, musicien pensionnaire de la ville et de la cathédrale, et de Barbe Verniol sa femme, reçoit le baptême en la paroisse Saint-Laurent. Le parrain est Jean Balthazar Pronsal, bourgeois et perruquier, la marraine Catherine Gulich.

• 29 septembre 1781, Strasbourg : Son salaire est porté à 80 florins (160 livres).

• 4 avril 1788, Strasbourg : Un décret d'augmentation lui accorde 120 florins (240 livres) de gages annuels.

• 1789, Strasbourg : Le recensement indique que BARTISCH, qui répond au prénom de Félix, musicien de la cathédrale, locataire au n° 38, rue des Juifs, n'est ni manant ni bourgeois de la cité alsacienne. L'Almanach d'Alsace pour l'année 1789 révèle de son côté que BARTISCH, violon, domicilié rue des Juifs, fait partie des musiciens pensionnés du corps de ville. La combinaison des deux sources permet de distinguer les deux frères : Félix BARTISCH joue du violon, tandis que son aîné André BARTISCH manie le violoncelle.
• 1790, Strasbourg : Félix BARTISCH ("le cadet"), 42 ans, apparaît parmi les musiciens et symphonistes de la cathédrale. Il touche 240 livres de gages.

• 1791, Strasbourg : Félix BARTISCH reprend du service pour le compte de la paroisse épiscopale, en tant que premier violon, avec 300 livres de gages. Les autres premiers violons sont les sieurs CHAPPUY, CLADÉ et AMON. Il jouit toujours, en même temps, d'une pension versée par la municipalité.

• Février-mai 1792, Strasbourg : Félix BARTISCH reste employé comme premier violon à la cathédrale, avec la même rémunération. C'est lui qui, en l'absence de PLEYEL parti pour Londres, a été chargé de la surveillance et de l'inspection de l'orchestre et du faux-bourdon.

• 18 février 1793, Strasbourg : Les citoyens DEISSELBACHREISS, BARTISCH, POPPWOLFFWILLIG, Fidel Busch, Laurent CHAPPUYOTTRAUCHGuillaume BUSCHDORN et BERTEAU, tous musiciens français, ont adressé une pétition à la municipalité pour obtenir de la Chambre des finances de la commune le remboursement de la somme de 10 000 livres par eux placée "à la ci-devant Tour aux Pfennigs", en les dispensant de l'avertissement préalable de trois mois. Le corps municipal rejette leur demande.

• 4 avril 1794, Strasbourg : BARTISCH est premier violon au Temple de l'Être suprême. La municipalité lui doit 84 livres pour quatorze décadis de présence, ce qui signifie qu'il occupait déjà ce poste en décembre 1793.
• 16 juillet 1794, Strasbourg : Le corps municipal décide de former (en fait, de reconduire) un comité "pour établir l'ordre de la musique lors des fêtes décadaires et nationales" dans le temple de l'Être suprême, considérant "qu'il est de la plus grande importance de ne négliger aucun des moyens qui peuvent contribuer à l'embellissement de ces fêtes, que c'est en les célébrant par des hymnes et par des chants civiques que l'on parvient également à détruire tous ces anciens préjugés que le fanatisme avoit fait naître". Les citoyens Lahaye, DUPONTCLADÉCHAPPUY fils et BARTISCH le composent.
• 23 juillet 1794, Strasbourg : Le corps municipal arrête que CLADÉCHAPPUY et BARTISCH, chargés de la direction de la musique au temple de l'Être suprême, jouiront d'un traitement annuel de 300 livres et les autres musiciens attachés à ce lieu de 200 livres par an. Le paiement du 20 germinal (dernier paiement en date) au 30 prairial se fera sur les 6 000 livres destinées aux dépenses du culte républicain. 
• 14 novembre 1794, Strasbourg : CHAPPUY fils, DUMONCHAUBERTEAU, BARTISCH, CLADÉ et LAFORGUE, artistes musiciens, obtiennent la permission de donner des bals et des concerts en la salle du Miroir.
• 22 novembre 1794, Strasbourg : Le corps municipal délibère au sujet d'une pétition des citoyens PLEYELCHAPPUY fils, BARTISCH, DUMONCHAU, LAFORGUE, CLADÉ et BERTEAU, artistes, "renfermant plusieurs propositions propres à encourager et développer les talents". Il arrête que la fonction de directeur du spectacle sera retirée à Démery à la fin de l'année dramatique pour être confiée aux pétitionnaires comme membres du comité, "concurremment avec tous les autres artistes dont les talens & la moralité seraient reconnus par la commission municipale". Le comité devra moraliser le spectacle, empêcher toute forme d'interruption et préparer un plan d'organisation intérieure. Il formera provisoirement un "noyau de lycée" pour la musique vocale et instrumentale et pour la déclamation ouvert aux jeunes citoyens en payant 20 livres par mois s'ils ont les moyens de subsister, gratuit pour les indigents. Les artistes concourront gratuitement et avec exactitude chacun dans son genre à la musique du Temple de l'Être suprême et à l'embellissement des fêtes nationales, à dater de la fin de l'année dramatique.
• 14 décembre 1794, Strasbourg : Le corps municipal écrit à CHAPPUY fils, DUMONCHAUBERTEAU, BARTISCH, CLADÉ et LAFORGUE, artistes musiciens ayant obtenu permission "de donner des concerts & bals au cidevant poële du miroir", pour les blamer d'avoir refusé de s'associer avec d'autres artistes musiciens "qui se sont distingués par leurs talens". Un arrêté du 29 décembre suivant les y contraint.

• 18 mars 1795, Strasbourg : Le salaire annuel de BARTISCH, second violon, est fixé à 400 livres.
• 19 juin 1795, Strasbourg : L'orchestre est supprimé à la suite de la réouverture de la cathédrale aux catholiques.
• 3 juillet 1795, Strasbourg : À l'instar de ses camarades musiciens et chanteurs, BARTISCH reçoit une prime d'un montant d'un demi-quartier qui s'ajoute à son salaire trimestriel, dans son cas une somme de 150 livres au lieu de 100 livres.

• 5 novembre 1798, Strasbourg : Félix BARTISCH ("Bartisch cadet") intègre l'orchestre "pour l'exécution de la musique aux fêtes décadaires à célébrer en cette commune", dirigé par DUMONCHAU. Il est second violon et son salaire s'élève à 200 livres.
• 9 novembre 1798, Strasbourg : Les citoyens LAFORGUE, CHAPPUYCLADÉDUMONCHAU, BARTISCH et BUSCH, artistes dirigeant les récréations de la Réunion des Arts, demandent à la municipalité, "attendu qu'ils sont intentionnés d'ouvrir incessamment leur salle de concerts à la maison Ferrier, rue des Serruriers", de fixer la quotité de leurs rétributions au profit des pauvres, qui a été portée l'année dernière à la somme de 72 francs par concert, formant le quart de chaque recette, et qu'ils proposent de payer à nouveau cette année, "ne pouvant supporter aucune augmentation, vu que les circonstances sont peu favorables à leur entreprise qui en outre est plus dispendieuse que l'année dernière". Le corps municipal consent accepte de recevoir 72 francs par concert, à verser à la caisse du bureau de bienfaisance des pauvres.

• 17 mai 1799-17 novembre 1806, Strasbourg : Félix BARTISCH, François Laurent CHAPPUYCharles Joseph DUMONCHAUJean-Baptiste CLADÉ et Jean Guillaume BUSCH (ce dernier jusqu'à sa mort en 1802), professeurs de musique, directeurs de la Société de la Réunion des Arts, louent une demeure au n° 5, rue des Juifs, pour y donner des concerts et des bals. Le propriétaire, le maçon Renn, doit y aménager une grande salle haute de 20 pieds sans croisée ni embrasure, "le jour venant d'en haut par un œil de bœuf à grand vitrage", avec un plafond cintré en forme de voûte, une galerie "sur les trois faces à l'exception de celle ou sera placé l'orchestre" ayant un rang de bancs garnis et rembourrés. Sous la galerie, "il y aura également deux rangées de bancs aussi garnis et rembourrés, l'un plus élevé que l'autre et l'inférieur sur une élévation de six pouces du plancher". Par ailleurs, "l'orchestre sera construit à tiroirs à l'instar de celui de la maison du Cn. Ferrier". Le montant annuel du bail est de 3 000 francs.

• 28 novembre 1799, Strasbourg : Les concerts d'orchestre migrent en la nouvelle salle de la Réunion des Arts, rue des Juifs, dans l'ancien Poêle des Maçons. Le concert inaugural propose La Révolution du 10 août de PLEYEL et le nouvel oratorio de HAYDN, La Création, donné à Vienne en première audition peu de mois avant. Ce jour-là, le public a pu entendre CHAPPUY, premier violon solo, BARTISCH, second violon, et DUMONCHAU, violoncelle. 

• 16 mai 1804, Strasbourg : Félix BARTISCH déclare le décès, survenu la veille, de son frère André BARTISCH, 58 ans, instituteur, né en cette ville. Lui-même, qualifié de musicien, est âgé de 54 ans.

• 21 janvier 1822, Strasbourg : Félix BARTISCH, artiste musicien, veuf de Marie Barbe Joséphine Verniolle, meurt d'une fièvre nerveuse à l'âge de 69 ans dans une maison située au n° 44, rue des Hallebardes. Le décès est déclaré le lendemain par François Laurent CHAPPUY, 67 ans, artiste musicien.

Mise à jour : 18 mars 2021

Sources
A. Cl. Pfeiffer, La vie musicale dans les lieux de culte à Strasbourg..., 2014 ; Almanach du département du Bas-Rhin pour l’année bissextile 1792 ; Almanach d’Alsace pour l’année 1783 ; F-Ad67/ 6 L 109 ; F-Ad67/ 6 L 110 ; F-Ad67/ B Strasbourg / St-Laurent ; F-Ad67/ BMS Strasbourg ; F-Ad67/ BMS Strasbourg / St-Laurent ; F-Ad67/ BMS Strasbourg / St-Pierre-le-Vieux ; F-Ad67/ G 3192 ; F-Ad67/ G 3193 ; F-Ad67/ G 3194 ; F-Ad67/ G 3195 ; F-Ad67/ G 3196 ; F-Ad67/ G 3197 ; F-Ad67/ G 3198 ; F-Ad67/ G 3199 ; F-Ad67/ G 3200 ; F-Ad67/ G 3201 ; F-Ad67/ G 3202 ; F-Ad67/ G 3203 ; F-Ad67/ G 3204 ; F-Ad67/ G 3205 ; F-Ad67/ G 3206 ; F-Ad67/ G 3207 ; F-Ad67/ G 3208 ; F-Ad67/ G 3209 ; F-Ad67/ G 3210 ; F-Ad67/ G 3353 ; F-Ad67/ G 3456 ; F-Ad67/ NMD Strasbourg ; F-Ad67/ état civil numérisé ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 141 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 144 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 145 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 151 ; F-AmStrasbourg/ 3 MW 23 ; F-AmStrasbourg/ 320 MW 2 ; F-AmStrasbourg/ 5 R 26 ; F-AmStrasbourg/ AA 2445 ; F-An/F19/1126/1099 ; F-Strasbourg méd/ A 59724 ; G. Honegger, "La musique à Strasbourg au XIXe siècle à l’époque française", 1997 ; Site maisons-de-strasbourg.fr.nf

<<<< retour <<<<