BEREUTHER, Jeanne (1763-1778 ap.)

Jeanne BEREUTHER est née en Lorraine. Elle arrive ensuite avec son père, maître de violon, à Orléans à la fin des années 1760. Elle est attestée comme musicienne – chanteuse et claveciniste – par deux annonces publiées dans les Affiches de l'Orléanois. On ignore ce qu'elle devint ensuite.

• 14 avril 1763, Lunéville [Meurthe-et-Moselle] : Née le 14 avril, la petite Jeanne "Peritre ou Peraitre" comme l'écrit en marge le célébrant, est baptisée le lendemain en l'église Saint-Jacques. Elle est la fille aînée de Joseph BEREUTHER et d'Anne Thouvenin, qui s'étaient mariés dans la même ville le 24 novembre 1761.

• [Avant octobre 1769] : La famille BEREUTHER habite en Lorraine, à Lunéville, où son père est "premier violon" du roi de Pologne en exil, Stanislas Lesczynski.
• 13 octobre 1769, Orléans : Pour la première fois, son père publie une annonce dans les Affiches de l'Orléanois pour informer "qu’il montre à jouer du Violon, & du Par-dessus" [de viole]. Il demeure alors "chez le Sr. Lupot, Luthier, rue Royale", c'est-à-dire la toute nouvelle artère tracée dans le prolongement du pont nouveau établi sur la Loire. On voit là à l'œuvre les mécanismes d'aide entre migrants issus de la même région : François LUPOT, lui-même arrivé à Orléans quelques années plus tôt, accueille et loge la parentèle arrivant de Lorraine. Par sa femme Marie Touly, il est en effet beau-frère du frère de Joseph BEREUTHER, Jean-Henry BEREUTHER, dit BALTHAZAR, "musicien" installé à Lunéville et marié à Catherine Touly.

• [1770], Orléans : LUPOT part installer son atelier sur la paroisse Saint-Paterne. La famille BEREUTHER reste rue Royale.

• 31 janvier 1774, Orléans : Jeanne "Beraitre" (nouvelle déformation de Bereuther) est marraine d'un nouveau fils de François LUPOT et de Marie Touly, baptisé à Saint-Paterne. Elle va avoir 11 ans.

• 14 juin 1776, Orléans : Mademoiselle BEREUTHER chante deux ariettes, ainsi que Pierre CROISY, durant "un grand concert vocal & instrumental" donné par le violoniste VIGNETI, ordinaire de la Musique du Roi. Le lieu où se déroule ce concert, annoncé dans Les Affiches, est "au sallon neuf du Sr Guillon, dans la maison des Caves, près le grand cimetière. On n’entrera que par la petite porte du Mail". Le prix ? "On prendra trente sols par personne".
Cette chanteuse est une fille du musicien du même nom qui joue à la cathédrale, enseigne le violon en ville et demeure rue Royale (voir ci-après au 23 octobre 1778). Il s'agit très probablement de Jeanne, la marraine de janvier 1774, car ses sœurs sont encore bien jeunes. Elle-même, qui est l'aînée, n'a encore que 13 ans passés de deux mois...

• 23 octobre 1778, Orléans : Jeanne a quinze ans et demi. Son père, le sieur BEREUTHER, qui se proclame encore "Premier Violon du roi de Pologne", publie une annonce dans Les Affiches de l'Orléanois, relative à ses leçons de violon, aux réparations sur "clavessins, tympanons, psaltérions, & serinettes", et enfin à un "concert" qui ouvrira "dans les premiers jours de novembre prochain".
Il annonce en plus que "Mlle sa fille enseigne pareillement la musique vocale & à toucher le clavessin". Il termine en précisant que sa [leur ?] "demeure est toujours rue Royale, vis à vis celle de la Triperie", c'est-à-dire à peu près à mi-hauteur de la rue Royale. On peut supposer que "Mlle sa fille" participe au concert organisé par son père, qu'elle y chante et y touche le clavecin.

• Le 12 juillet 1792, une certaine Anne Bereuther est choisie pour être la marraine d'un fils de Jean-Adrien MÉNARD, qui est maître de danse. Il s'agit d'une autre fille du violoniste BEREUTHER, très vraisemblablement celle qui était née le 28 mars 1767 à Lunéville.

Une enquête serrée reste à mener pour en savoir plus sur cette musicienne.

Mise à jour : 15 août 2019