Login
Menu et informations
BERGER, Joseph François Louis (1749-1820)

BERGER, Joseph François Louis (1749-1820)

État civil
NOM : BERGER     Prénom(s) : Joseph François Louis     Sexe : M
Date(s) : 1749-12-31   / 1820-11-17 
Notes biographiques

Né à Grenoble, fils et frère d'organistes, Joseph-François-Louis BERGER devient lui aussi organiste. C'est à Besançon qu'on le voit  mener durablement carrière, de 1778 au moins (et sans doute plus tôt) à son décès en 1820, où il est toujours dit "organiste". Une stabilité qui contraste avec la mobilité de son frère aîné, Louis-Marie.

• 1er janvier 1750, Grenoble : En l'église Saint-Louis est baptisé Joseph-François-Louis BERGER, né la veille. Ses parents, Joseph-Antoine BERGER et Marie-Anne Thuguet, s'étaient mariés le 27 janvier 1746. Le parrain est le prêtre qui confère le baptême, la marraine est dlle Marie Giroud, veuve de maître Louis La Croix, huissier au parlement. Le père de l'enfant est dit "organiste de cette paroisse". La cérémonie a rassemblé un large cercle familial (sept signataires).
Le nouveau-né est un jeune frère de Louis-Marie baptisé le 1er mai 1748 en l’église Saint-Louis. Il sera ensuite lui-même frère aîné d'André-Alexandre-Gaspard, baptisé à Saint-Hugues le 2 décembre 1755 et d'Antoine-Marie-Louis, ondoyé le 14 février 1759 (voir ci-après au 17 janvier 1765). Tous trois deviendront aussi organistes.

• 17 janvier 1765, Grenoble : Lors d'une grande cérémonie, son frère Antoine-Marie-Louis ondoyé en février 1759 reçoit le baptême à Saint-Hugues. Leur père est entre temps devenu "organiste de la cathédrale". Le parrain est son frère aîné Louis-Marie, alors organiste à la collégiale Saint-André. Des musiciens de la ville sont présents ou représentés à cette cérémonie : la fille du maître de musique de l'académie de musique Jacques BERCHET, Marie-Gabrielle-Ursule, est la marraine, et le maître de musique GAVAUDAN est aussi signataire. On compte 15 signataires en tout, ce qui est rare pour un baptême, dont cinq signatures "Berger", sans doute les frères aînés du baptisé. Joseph-François-Louis a alors 15 ans.

• 11 mai 1771, Grenoble : Sa mère Marie-Anne Thuguet décède. Joseph-François-Louis a alors 21 ans. Réside-t-il toujours à Grenoble ? Son père tient l'orgue de la cathédrale, son frère aîné Louis-Marie celui de la collégiale Saint-André : son destin d'organiste est ailleurs.

• [À une date qui reste à retrouver], Joseph-François-Louis BERGER quitte Grenoble et s'installe à Besançon (à 270 km au nord).

• 13 mai 1777, Grenoble : Son père Antoine-Joseph BERGER meurt à l'âge d'environ 58 ans, et est inhumé le lendemain paroisse Saint-Hugues de Grenoble. À l'automne, son frère aîné Louis-Marie effectue un voyage de Toulouse à Grenoble afin de régler la succession de leur père. Joseph-François-Louis a peut-être fait la même chose de Besançon à Grenoble.

• 10 février 1778, Besançon [Doubs] : Après la publication d'un seul ban, Gurnaud, "prêtre semi-prébendé de l’insigne église collégiale et paroissiale de Ste-Marie-Madeleine, délégué par Mr de Bougnon curé et chanoine de cette église", célèbre le mariage de Joseph-François-Louis BERGER, âgé de 28 ans, et de Jeanne-Claude Nonier, âgée de 27 ans, de cette paroisse. Le marié est dit "fils des défunts Joseph-Antoine BERGER et Marie-Anne Thuguet, de la paroisse de St-Hugues de la ville de Grenoble". Il signe "j. Berger". Quant à la mariée, elle signe très lisiblement "jeanne Claude Nonier". Les métiers ne sont pas précisés.
• 2 mai 1778, Besançon : Un jeu de chaises musicales se déroule entre les églises de Besançon. Succédant à Pierre VAUCORET parti pour Bourges, Jean-Baptiste JECKER, jusqu'alors organiste de la Madeleine, est reçu organiste au chapitre métropolitain. À la Madeleine, il est remplacé par Joseph-François-Louis BERGER, dont le poste antérieur reste à éclairer.
Dans un mémoire imprimé tardivement [voir ci-après vers 1809-1810], BERGER dit avoir obtenu cette place "par concours" et l'avoir emporté sur le sieur THÉVENOT, ce qui aurait suscité de la part de ce dernier un fort ressentiment. Un doute existe sur le positionnement chronologique de ce concours : il pourrait aussi avoir eu lieu lors de la reprise du culte, après la Terreur. Mais dans une note rattachée à la même phrase, BERGER rappelle que cette place obtenue au concours, il l'a exercée "pendant 26 ans", ce qui compte tenu des quelques années de suspension du culte pendant la Révolution ramène logiquement vers l'année 1778.

• 10 mars 1781, Besançon : Joseph-François-Louis BERGER, "musicien", est le parrain d'une nièce par alliance, née paroisse Sainte-Madeleine d'une sœur de son épouse et de Joseph Bertet, bas officier d’artillerie. Il signe "joseph f:l. Berger".

• 25 mai 1784, Besançon : Joseph-François-Louis BERGER, "organiste", est témoin aux noces d'un charron et d'une fille de jardinier, en compagnie de deux négociants et d’un cordonnier. Il signe "j. f. l: Berger".

• Juin 1789, Besançon : Le sieur BERGER, "organiste", reçoit la somme de 16 livres 10 sols pour avoir accordé l'orgue des bernardines de l'abbaye Notre-Dame-de-Battant de Besançon et "joué les jours de Saint-Etienne et Saint-Bernard". Il y supplée, sans doute les jours de grande fête, la religieuse organiste de l'abbaye, Mme LA CROIX qui, elle, exerce au quotidien.

 1790, Besançon : Le sieur BERGER est toujours organiste de l'église collégiale et paroissiale Sainte-Madeleine de Besançon, dont le maître de musique est Jean-Léger REGNAUD. Ils sont les deux seuls hommes de la musique clairement identifiés dans cet établissement, qui entretient aussi des enfants de chœur.
Il arrive aussi à Joseph-François-Louis BERGER de toucher "à différentes fois" l'orgue des Bernardines

• 27 janvier 1791, Besançon : Dans un compte des Bernardines de Notre-Dame-de-Battant pour l'année 1790, on retrouve BERGER dit "organiste de l'église Sainte Magdeleine", qui a "touché de l'orgue en leur église et l'avoir accordé à différentes fois dans le courant de l'année 1790".
• 4 juin 1791 : BERGER "organiste de la Magdeleine de Besançon" reçoit la somme de 12 livres du district de Besançon "pour avoir soigné l’orgue et en avoir touché pendant les offices divins". Le même dit seulement "organiste à Besançon" touche à nouveau 12 livres le 1er août 1791. La durée de service n'est pas précisée, mais ces versements indiquent qu'après la dissolution du chapitre l'organiste a continué à toucher l'orgue de la Madeleine, au moins quelque temps, ce qui est normal puisque le culte paroissial continuait à y être célébré.
Assez rapidement, l'église est désaffectée et le bâtiment sert de lieu de réunion pour les clubs – c'est là que le futur académicien Charles Nodier (1780-1844), âgé de quatorze ans, prononce un discours du haut de la chaire –, puis de magasin à fourrage.

• 17 avril 1792, Besançon : Lorsque, toujours paroisse Sainte-Madeleine, Joseph-François-Louis BERGER est à nouveau choisi pour être parrain, il affiche le titre de "Capitaine dans la garde nationale". Il signe en toutes lettres "joseph francois louis Berger".

• 5 floréal III (24 avril 1795) : Selon Jacques Gardien, c'est à cette date que l’orgue de La Madeleine aurait été vendu. C'est aussi en 1795 que l'église serait rendue au culte paroissial. Ces deux informations paraissent quelque peu contradictoires. Selon Pierre Marie Guéritey, il est plus probable que l'instrument de La Madeleine ait pendant la Révolution subi de gros dégâts mais soit finalement resté en place. Et ait été à nouveau confié à Joseph-François-Louis BERGER (à une date qui reste à préciser, peut-être dès 1795).

• 1er vendémiaire an IX [23 septembre 1800], Besançon : Pour la fête de la fondation de la République, un certain BERGER figure dans le groupe des trois trompettes, avec FISCHER et LOUTHEZ. Est-ce lui ? On retrouve dans la liste des musiciens employés pour cette fête d'anciens musiciens du chapitre métropolitain mêlés à d'autres musiciens (profanes), notamment Didier HUMBLOT qui joue du serpent, THÉVENOT, FLAMAND, GUIGNET, LAPRET, NOLL, MORLET, L. BURTHEZ, DACLIN...

• L'activité de BERGER durant la Révolution reste à éclairer. Tout porte à penser qu'il a retrouvé une tribune, probablement déjà celle de La Madeleine (voir ci-avant au 5 floréal III, et ci-après vers 1809-1810) à la reprise du culte. En tout cas, lors de son remariage en 1808 il est dit "organiste".

• 23 juillet 1808, Besançon : 'Louis-Joseph' BERGER, dont l'acte simplifie les prénoms et n'indique pas le métier, perd son épouse Jeanne-Claude Nonier, rue de Viguier n° 120. Le couple ne semble pas avoir eu d'enfant.
• 14 décembre 1808 : Après moins de cinq mois de veuvage, Joseph-François-Louis BERGER, qui est ici dit "organiste", se remarie, épousant une veuve de dix ans sa cadette, Jeanne-Claude Lançon, fille d'un vigneron. Quoique elle-même illettrée, elle est assistée de son ancien beau-frère, Pierre-Jean-Baptiste Pagnier, imprimeur. Le marié, pour sa part, est accompagné de Didier HUMBLOT, musicien, âgé de 57 ans, ainsi que d'un cousin et d'un neveu par alliance.

• [Vers 1809-1810], Besançon : Dans un mémoire imprimé retrouvé et étudié par Pierre Marie Guéritey, J.F. Louis BERGER se plaint d'avoir été évincé de son poste à la Madeleine "non par un artiste distingué, non par un homme instruit", mais par "un individu dont les doigts habitués depuis longtemps à forger des citations, ne peuvent maintenant que profaner le clavier qui les supporte". Cette métaphore critique désigne en réalité François-Joseph BOURGEOIS, devenu huissier. Dans ce mémoire BERGER mentionne la rétribution qu'il recevait en la ramenant à un chiffre quotidien : 6 sols 6 deniers par jour, c'est-à-dire de l'ordre de 120 livres (ou francs) par an. Lors de son renvoi, la fabrique lui délivre "un certificat honorable, et comme gratification, la valeur de trois mois de [ses] appointements".

• 8 mars 1815, Besançon : Joseph-François-Louis BERGER, ici dit "musicien", âgé de 65 ans, et Claude-Louis COURCIER, musicien, 42 ans, sont tous deux témoins du remariage de Mr Pierre LAPRET, professeur de musique, 40 ans, avec une Grenobloise d'origine nommée Louise-Reine Barbassat, âgée de 30 ans.

• 17 novembre 1820, Besançon : À deux heures et demie du matin, meurt Joseph-François-Louis BERGER à l'âge de 71 ans. Son beau-fils, qui déclare le décès, le dit "organiste, époux de Jeanne-Claude Lançon, natif de Grenoble, demeurant à Besançon rue de la Lue n°6", mais ignore les noms de ses parents. Peut-être BERGER touchait-il l'orgue de Saint-Maurice, proche de la rue de la Lue ?

Mise à jour : 18 mars 2022

• • • Bibliographie :

Pierre Marie GUÉRITEY, Orgues et organistes de Besançon aux XVIIIe et XIXe siècles, (quelques notes…), mars 2022, 30 p. https://karljosefriepp.blogspot.com/2022/03/orgues-et-organistes-de-besancon.html

Sources
F-Ad25/ L 1055/1 ; F-Ad25/ L 396 ; F-Ad25/ L 759 ; F-Ad25/ Q 461 ; F-Ad38/ BMS Grenoble, St-Louis ; F-Am Besançon/ BMS Ste-Madeleine ; F-Am Besançon/ NMD Besançon ; P.M. Guéritey, Orgues et organistes de Besançon…, 2022

<<<< retour <<<<