BERTEAU, Martin (1691-1771)

Martin BERTHAULT est un musicien français qui chronologiquement éloigné du corpus Musefrem n'en constitue pas moins un des repères de la musique du XVIIIe siècle. Par ailleurs il est passé à Angers où il est décédé entouré de musiciens de la cathédrale, confirmant une porosité entre les milieux musicaux. Ancien joueur de basse de viole, devenu violoncelliste et compositeur, il a consacré sa vie au violoncelle qu’il a contribué à faire connaître, enseigner et pour lequel il composait.

De nombreux musicologues se sont intéressés à lui tels John Anthony Yapp, spécialiste de la musique du XVIIIème siècle et du violoncelle de Canterbury en Nouvelle-Zélande (Les Prétentions du Violoncelle: The Cello as a Solo Instrument in France in the pre-Duport Era (1700-1760), Eleanor May Lewis du département de musique de Sidney (Contextualising Martin Berteau : new perspectives on his works for cello), la gambiste et musicologue canadienne Mary Cyr pour Grove ou encore des descendants. La biographie a été rédigée en s’appuyant sur l’article de Pierre Berteau (Martin BERTEAU et le violoncelle en France).

• 3 février 1691, Valenciennes [Nord] : Selon Yannick Lemaire (Harmonia) " Martin, fils de Pierre Berteau et Anne Lemay", est baptisé paroisse Saint-Nicolas. Il a pour parrain Martin Gonsale et pour marraine, Elisabeth Marchand. Sa famille aurait été "modeste, capitée en 1697 à une livre, rue de Beaumont" à Valenciennes. L'année 1691 permet de lever les imprécisions de Fétis puisqu'il estimait la naissance de BERTEAU au début du XVIIIème siècle.

• Fétis dans son Dictionnaire des Musiciens relate que Martin BERTEAU voyagea en Allemagne dans sa jeunesse et apprit à jouer de la basse de viole auprès d'un "Bohémien nommé Kozecs". Puis il préfèra à la basse de viole le violoncelle "par la puissance de ses sons et son large caractère dans le chant". Il avait été séduit par la musique d'un italien Franciscello.

• 1726, Valenciennes : Martin BERTEAU est répertorié parmi les musiciens de la chapelle Saint-Pierre. Il reçoit pour ses prestations annuelles de "premier dessus de violon" 6 patars (une subdivision du florin). Un Cornil BERTEAU est également cité qui perçoit la même rémunération alors qu'il joue comme"basse de violon". Cornil ne semblant pas être un frère, il se pourrait que ce soit un cousin. Fabien Guilloux recense un Cornil BERTEAU, ménétrier et musicien de la chapelle Saint-Pierre.
À suivre François Lesure, la chapelle Saint-Pierre avait une maîtrise "composée de chanteurs et instrumentiste"

• 1729, Paris : Martin BERTEAU figure pour la première fois au Concert Spirituel. Fétis prétend qu'il "excita l'admiration" et qu'on le pressait chaque année à se reproduire.

• 1736, Valenciennes : D'après Fabien Guilloux (Hainautterremusicale.com), Martin BERTEAU a eu un fils prénommé Corneille à ne pas confondre avec Cornil, de la génération précédente, ce qui signifie qu'il a été marié.

• 1739, Paris : BERTEAU joue un concerto de sa composition au Concert Spirituel. Sa réputation de violoncelliste comme de pédagogue n'est désormais plus à faire.

• 5 avril 1750, Paris : BERTEAU donne au Concert Spirituel une Sonate en trio pour 2 violons et violoncelle citée par Le Mercure de France.

• 22 avril 1751, Paris : Martin BERTEAU obtient un privilège de 10 ans pour des sonates de violoncelle dédiées à l'ambassadeur de Hollande.

• 8 septembre 1753, Paris : Le Concert Spirituel donne une sonate de BERTEAU.

• 1759, [Angers] : L'abbé ROZE, qui s'était vraisemblablement lié à BERTEAU pendant son séjour angevin, a certifié que deux pages d'une sonate "del Signore BERTEAU" datées 1759, étaient bien autographes.

• 23 janvier 1771, Angers : Lors de son décès, Martin  BERTAULT est présenté comme célèbre musicien natif des environs de Valenciennes cy devant de la musqiue du Roy de Pologne Stanislas. Il a environ 62 ans et a été enterré dans le grand cimetière en présence des sieurs Jean DUJARDIN et Guillaume ROSÉ musiciens de la Cathédrale soussignés.

• L'essentiel se trouve dans sa technique de jeu et ses compositions pour lesquelles nous renvoyons aux articles et études publiés. Il était violoncelliste, compositeur et pédagogue.

Nicolas Lépicié a laissé une sanguine de Martin BERTEAU à sa table appuyé sur son violoncelle, archet à la main.

Mise à jour : 22 décembre 2019