BERTHOT, Nicolas (1776-1849)

Nicolas BERTHOT doit de figurer dans la base Muséfrem au fait qu'il a été durant sept ans enfant de chœur de l'église paroissiale Notre-Dame de Dijon. Sorti de cette maîtrise en janvier 1791, il y était donc incontestablement en exercice en 1790. Cela ajoute une petite touche inédite à une carrière par ailleurs déjà largement connue par les travaux d'autres chercheurs, notamment Paul Barbier, qui ont publié beaucoup de détails sur son itinéraire de vie, détails qui sont – sciemment – seulement résumés ci-dessous.

• 23 décembre 1776, Dijon : Fils du musicien de la Sainte-Chapelle de Dijon Antoine BERTHOT et de son épouse Anne Moitoiret, Nicolas BERTHOT, né le jour même, est baptisé en l'église Notre-Dame par le vicaire RIAMBOURG... qui sera plus tard son maître. Son parrain est un chapelier et sa marraine une cousine fille majeure, qui ne sait pas signer. Ses parents s'étaient mariés quinze ans plus tôt à Pichanges, au nord de Dijon, où son père était recteur d'école. On mesure le chemin d'ores et déjà parcouru puisque son père chante désormais, depuis 1762 ou 1763, dans la plus puissante église du diocèse.

• [Vers fin 1783], Dijon : Nicolas BERTHOT devient enfant de chœur de l'église Notre-Dame. À la maîtrise de Notre-Dame, dirigée par le vicaire Bernard RIAMBOURG, les enfants de chœur sont normalement au nombre de trois, mais il semble bien que au moins durant une courte période coïncidant avec l'arrivée du jeune Berthot, ils aient été quatre.

• Mars 1785 : Louis FREMIOT sort de la maîtrise. C'est alors Jean MONIOT qui devient l'aîné des enfants de Notre-Dame. Il est suivi de Claude-François LABOUREY, fils de Jean-Baptiste LABOUREY, marchand et facteur d'instruments à Dijon, qui est entré, lui, le 24 juillet 1782, soit quelques mois avant Nicolas BERTHOT.

• 23 janvier 1791, Dijon : Le jeune "BERTHAUX" a fini son temps d'enfant de chœur à l'église Notre-Dame – temps qui dans cette église est de sept années – il sort de la maîtrise et reçoit la gratification habituelle de 60 livres. Le maître des enfants de chœur est toujours le vicaire RIAMBOURG. Durant ses années au service de Notre-Dame, le jeune garçon a aussi été amené à entendre régulièrement l'organiste Antoinette DUPLUS-CAMUS.
Une fois sorti de la maîtrise, on peut supposer qu'il revient habiter chez ses parents, paroisse Notre-Dame, Coin des Cinq Rues. Selon ses biographes, il aurait alors suivi une scolarité au collège des Godrans puis serait parti faire un court séjour à l’École centrale des travaux publics, future école Polytechnique (fin 1794-juin 1795).

• 21 septembre 1795, Dijon : Malade, son père entre à l'hôpital civil de Dijon le 5^ème jour complémentaire de l'an III.
• 23 vendémiaire an IV (15 octobre 1795) : Son père Antoine BERTHOT meurt à l'hôpital.

• 11 nivôse an IV (1^er janvier 1796), Dijon : Nicolas BERTHOT est dit "professeur à l'école centrale de cette commune" et il demeure rue Chaudronnerie lorsque, à l'âge de 19 ans tout juste, il se marie avec Magdelaine Dumont, qui est née le 22 décembre 1773 (elle a donc trois ans de plus que lui). Elle demeure dans la même rue, chez sa mère, fripière.
Le couple aura quatre enfants, deux filles et deux garçons. Ceux-ci, Jean-Baptiste Eugène, né le 9 thermidor an VIII et Charles Jean-Baptiste né le 2 août 1812, deviendront polytechniciens, le premier en 1819 et le second reçu major en 1831. Pour l'anecdote, quatre de ses arrière-petits-fils seront également polytechniciens

• Après avoir été professeur des arts et métiers de l’École centrale de la Côte-d’Or et professeur de mathématiques au lycée en 1804, puis professeur de mathématiques appliquées lors de la création de la Faculté des sciences en 1809, Nicolas BERTHOT est nommé recteur de l’Académie de Dijon le 2 septembre 1815, à la faveur de la Restauration monarchiste. Il le reste plus de trente ans, malgré quelques fortes tensions au moment des journées de 1830. Il n'est mis à la retraite qu'au printemps 1848.

• 26 août 1830 : Le Spectateur publie un article  virulent et même ordurier intitulé "M. Berthot", signé Brugnot. Il est notamment d'accusé d'avoir pratiqué une épuration trop brutale en 1815, après les Cent jours. "De malheureux instituteurs de campagne, pères de famille, avaient signé le pacte fédératif des Cent jours, ou déplaisaient au desservant de la paroisse, vaste moisson où pas un épi ne resta debout ! Tous ces grands coupables, des chantres au lutrin, des magisters de village, tombèrent devant la faux du moissonneur...". Ce court extrait évoque le premier métier qu'avait pratiqué le père de Nicolas BERTHOT 

• 20 janvier 1849, Dijon : À 10 heures du soir, Nicolas BERTHOT, âgé de 72 ans, "ancien recteur de l'Académie de Dijon, Inspecteur Général, Officier de la Légion d'honneur", décède en son domicile rue de l'École de Droit n°10. Il était veuf de Madeleine Dumont.

Le nom de Nicolas Berthot a été donné à une rue de Dijon en mars 1894. La plaque indique "mathématicien distingué, né à Dijon en 1776, mort en cette ville en 1849".

• • • Pour en savoir plus sur Nicolas BERTHOT, une série d'articles publiés dans le Bulletin de la Sabix, Société des Amis de la Bibliothèque et de l'Histoire de l'École Polytechnique :
- Paul Barbier, « La carrière rigoriste de Nicolas Berthot, (1776-1849) Polytechnicien de l’an III, recteur à vie de l’académie de Dijon (1815-1848) », Bulletin de la Sabix [En ligne], 27 | 2001, mis en ligne le 2 mai 2010, consulté le 28 août 2018. URL : http://journals.openedition.org/sabix/289
>>> Notamment : « Première partie : La jeunesse de Berthot (1776/1795). Du collège Godran à l’Ecole centrale des travaux publics », Bulletin de la Sabix [En ligne], 27 | 2001, mis en ligne le 2 mai 2010, consulté le 28 août 2018. URL : http://journals.openedition.org/sabix/291

Mise à jour : 28 août 2018