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BERTOMIER, Firmin (1744-1806)
État civil
NOM : BERTOMIER     Prénom(s) : Firmin     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BERTHEMIE
BERTHEMIER
BERTHOMIER
BERTHOMMIER
BERTONNIER
BARTHÉLÉMIER
BERTHELOMIER
Date(s) : 1744-9-20  / 1806-8-29
Notes biographiques

Ce chantre porte un patronyme sujet à mille métamorphoses. Sa signature elle-même n'est pas totalement stable au fil de sa vie. À la veille de la Révolution, il chante à la collégiale Saint-Ithier de Sully-sur-Loire, tout en exerçant le métier de cordonnier.

• 20 septembre 1744, Sully-sur-Loire [Loiret] : Né le jour même, Firmin BERTOMIER est baptisé paroisse Notre-Dame-de-la-Pitié. Il est fils de Firmin "Barthélémier" et Marie-Anne Galocher. Son père sera ultérieurement donné comme tailleur ainsi que comme "marchand guêtrier".

• [Vers 1760], [Sully-sur-Loire] : Si l'on en croit la supplique qu'il adresse au Comité ecclésiastique en septembre 1791, et le certificat que lui délivrent alors les ci-devant chanoines, établissant qu'il a accompli trente ans "révolus" de service, c'est vers 1760 que Firmin BERTOMIER serait entré au service de la collégiale Saint-Ithier de Sully. Il avait alors 15 à 16 ans, ce qui ne paraît pas un âge très adapté pour commencer à chanter...

• 11 novembre 1765, Vierzon [Cher] : À 70 km de chez lui, Firmin BERTHOMIER, cordonnier, de la paroisse de Saint-Germain de Sully, se marie avec Marie-Anne Richou, couturière, de la paroisse Notre-Dame de Vierzon. La mère du marié est présente. Son père, tailleur, a établi son consentement par écrit, le 13 octobre précédent, devant Paul Clément, notaire à Sully. Le jour de ses noces, le jeune marié signe "Berthemie".

• [Vers 1768], Sully-sur-Loire : Si l'on en croit la durée officiellement enregistrée par l'administration en 1790-1791 (22 ans), c'est alors seulement que Firmin BERTOMIER devient chantre de la collégiale Saint-Ithier – tout en étant en même temps cordonnier.

• 9 mars 1778, Sully-sur-Loire : Un accouchement de Marie-Anne Richou, "femme de Firmin Barthemier, maitre cordonnier, âgée de 40 ans", vire au drame. Elle meurt "subitement au moment de l'accouchement, sans avoir pu recevoir que l'extrême onction". L'enfant "tiré de son sein par l'opération cesaréenne" meurt également. Tous deux sont inhumés ensemble le lendemain.

• 16 juin 1779, Vierzon [Cher] : Firmin BERTOMIER, veuf de Marie-Anne Richou, de la paroisse de Sully, épouse Marie-Jeanne "Michot" (elle signe "Michaut"), fille majeure d’André Michot, marchand drapier, et de Marie-Anne Jousselin. Le marié signe "Firmin Bertomie". Par deux fois, le chantre cordonnier de Sully est donc allé prendre femme à Vierzon. Y a-t-il une explication ?

• 23 avril 1780, 22 août 1781, 22 avril 1783, 14 décembre 1785 et 23 février 1787, Sully-sur-Loire : Cinq enfants Berthomier, trois garçons et deux filles, sont baptisés paroisse Notre-Dame-de-Pitié. Le curé-chanoine Boullier n'indique jamais les métiers. La plupart des parrains et marraines savent signer leur nom.

• 31 janvier 1786, Sully-sur-Loire : Firmin BERTHOMIER, "choriste du chapitre de St Ythier de Sully", ainsi que son frère Jean, marchand tailleur, assistent au mariage de leur sœur Marie-Anne avec François Lorier, un garçon charpentier originaire du Poitou, qui demeurait précédemment paroisse de la Conception à Orléans, et "à présent de celle-cy", c'est-à-dire Notre-Dame-de-Pitié à Sully. Parmi les signataires figurent six membres de la famille, qui déclinent quatre versions différentes de la graphie de leur patronyme (avec ou sans h, avec un "o" ou un "e" sur la deuxième syllabe...). Mais tous sauf une font le choix de l'entendre en trois syllabes (et l'exception est une signataire malhabile, peut-être la mariée, "Mariann berteleme").

• 1er mars 1789, Sully-sur-Loire : "Berthelomier, choriste", signe le procès-verbal de l'assemblée électorale de Sully-sur-Loire. Son nom a été lu Berthelomier par Clément Bloch qui en 1906 a publié les cahiers de doléances du bailliage d'Orléans pour les états généraux de 1789, et sans doute a-t-il en effet été écrit ainsi, mais il s'agit évidemment de Firmin BERTOMIER.

1790, Sully-sur-Loire : Firmin BERTOMIER est toujours chantre de la collégiale Saint-Ithier, où il a servi durant 22 ans, selon le district. Il y côtoie un autre chantre, Jean ROBERT, qui sert, quant à lui, depuis 24 ans. Chacun d'eux est qualifié de "pauvre" et "chargé de famille" par les administrateurs du district de Gien dans le tableau qu'ils établissent en mars 1791. Quatre enfants de chœur complètent l'effectif du chœur de Saint-Ithier : les frères Gabriel et Pierre MONTAGU, Pierre BEAUMARIÉ et Julien ROBERT.
• 11 octobre 1790 : La petite Hélène-Victoire, âgée de 14 jours, morte ce matin, fille de Firmin "Berthelomier" et de Marie-Jeanne Michaut, est inhumée en présence de sa sœur Marie-Jeanne.

• Mars 1791 : Lorsque le directoire du district de Gien examine son cas, et celui des autres employés du chapitre de Sully, il propose de lui accorder 200 livres de pension viagère. Dans le tableau qu'il fait remonter au Comité ecclésiastique, le département du Loiret réduit cette proposition à 120 livres de pension.
• 15 septembre 1791, Sully-sur-Loire : Firmin BERTOMIER adresse une supplique directement au Comité ecclésiastique, dans laquelle il déclare avoir une nombreuse famille et une mauvaise santé. Il a conscience qu'il n'a "pas précisément l'âge fixé par le décret pour avoir droit à la pension", mais il dit espérer que "dix ans de service au dela de ce qu'exige la Loy suppléront au déffaut d'âge. En effet à quarante sept ans d'âge il joint trente ans révolus de service". Cette estimation de durée contredit donc celle qu'avait enregistrée officiellement l'administration (22 ans). Elle s'appuie sur un certificat que lui délivre le même jour le "cydevant grand chantre du cy devant chapitre de Sully" affirmant par écrit "que le Sr Firmin BARTHELEMIER choriste de notre cy devant chapitre a servi exactement dans ledit chapitre pendant trente ans". En plus du grand chantre, six autres ci-devant chanoines signent le certificat, probablement partiellement de complaisance.
BERTOMIER considère qu'il appartient au groupe de "ceux dont un chant continuel a épuisé les forces" et apporte des précisions concrètes : "Sa vue est affaiblie, sa poitrine délabrée, ce qui le rend moins propre à exercer son métier de cordonnier, où l'usage des yeux est si nécessaire, et l'extension continuelle des bras si fatiguante".

• 21 décembre 1792, Sully-sur-Loire : Accompagné de quatre témoins, Firmin BERTOMIER vient déclarer la naissance – le jour même – d'un nouvel enfant, Marie-Jeanne. Cet acte correspond aux balbutiements de l'état-civil laïcisé commençant. Des quatre témoins, deux sont de la famille du père. L'officier public écrit donc au total quatre fois le patronyme "Bartholomier" -, choisissant toujours de l'écrire en quatre syllabes. Mais les signataires concernés choisissent tous la version en trois syllabes : "Bertomier".

• 7 janvier 1793 : Firmin BERTHOMIER, cordonnier, 48 ans, aux côtés de sa seconde épouse, Marie-Jeanne Michau, 38 ans, assiste au mariage de sa fille Marie-Anne-Priscille, 26 ans, couturière, avec un jeune marchand épicier de Sully. Sont aussi présentes une autre fille issue de son premier mariage, Marguerite, 19 ans, elle aussi couturière, et une fille issue de son second mariage, Opportune, 9 ans, "sœur de père de l'épouse".

• 29 août 1806, Sully-sur-Loire : Le décès de Firmin BERTOMIER, cordonnier, âgé de 63 ans, époux de Catherine [sic] Michaux, survenu le même jour, est déclaré par son gendre Jean-Pierre Delaveau, 25 ans, demeurant à Ouzouer-sur-Loire, et par un voisin tisserand.

Mise à jour : 27 janvier 2019

Sources
Cl. Bloch, Cahiers de doléances du bailliage d'Orléans..., 1906 ; F-Ad18/ BMS Vierzon, Notre-Dame ; F-Ad45/ BMS Notre-Dame de Sully ; F-Ad45/ BMS St-Germain de Sully ; F-Ad45/ BMS Sully-sur-Loire ; F-Ad45/ NMD St-Germain de Sully ; F-Ad45/ NMD Sully-sur-Loire ; F-An/ DXIX/090/755/10/02 ; F-An/ DXIX/090/755/17

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