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BOUILLEROT, Barthélemy Henri (1752-1827)
État civil
NOM : BOUILLEROT     Prénom(s) : Barthélemy Henri     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BOUILLEREAU
Date(s) : 1752-4-30  / 1827-3-18 
Notes biographiques

La vie de Barthélemy Henri BOUILLEROT connaît plusieurs tournants surprenants, depuis sa naissance parisienne jusqu'à sa mort versaillaise à près de 75 ans. Fils d'un épicier parisien, le jeune garçon reçoit pourtant sa formation dans la maîtrise cathédrale d'Auxerre. Aussitôt sorti, il s'engage dans le régiment de Cambrésis. En 1776, en garnison à Châlons, il se fait remarquer par sa voix de haute-contre et sa capacité à jouer de plusieurs instruments. Le chapitre cathédral de cette ville se démène pour obtenir sa libération de son engagement militaire, afin de l'attacher à son corps de musique. Après une longue procédure, BOUILLEROT quitte son régiment, alors à Brest, pour rejoindre Châlons à l'automne 1777. Il y sert avec plus ou moins d'assiduité, soit parce qu'il se rend à Paris, soit parce qu'il est blessé à l'œil. Ses voyages à la capitale lui ont du moins permis d'y être remarqué : il est recruté comme gagiste haute-contre à la Sainte-Chapelle en avril 1779. Cinq ou six ans plus tard, il franchit un dernier palier : le voici haute-contre à la Musique du roi, à Versailles. La Révolution et l'Empire semblent avoir été pour lui l'occasion de renouer avec la vie militaire : c'est en effet en tant que lieutenant retraité qu'il s'éteint à Versailles, en 1827.

• 30 avril 1752, Paris : Barthélemy Henri BOUILLEROT, fils d'un marchand épicier, voit le jour ; il est baptisé le lendemain en l'église paroissiale Saint-Médard.

• [Vers avril 1761], Auxerre [Yonne] : Un certain BOUILLEROT (absence de prénom) devient enfant de chœur de la cathédrale Saint-Étienne. Le registre capitulaire 1760-1764 n'est pas conservé aux archives départementales de l'Yonne, mais la date de réception peut être déduite de la durée indiquée lors de sa sortie :  il serait donc  resté enfant de chœur durant 9 ans à Saint-Étienne d'Auxerre.
• Pâques 1770, Auxerre : Le chapitre attribue 2 louis (24 livres) de gratification à BOUILLEROT enfant de chœur sortant (dont le prénom n'est pas indiqué), "pour le récompenser des services qu’il a rendus en cette qualité pendant 9 années par sa belle voix qui s’est toujours soutenue et par son habileté à jouer de la basse de violon".

• 18 octobre 1770, [Paris ?] : BOUILLEROT s'engage comme soldat au régiment d'infanterie de Cambrésis, pour une durée de 8 ans. Le registre matricule nous offre une description physique du jeune homme : haut d'un peu plus d'1,70 mètre, il présente un visage ovale encadré de cheveux noirs, avec des yeux gris et un nez légèrement aquilin.

8 octobre 1776, Châlons [-en-Champagne] [Marne] : Une conclusion exprime la volonté du chapitre de parvenir à recruter au sein de sa Musique, un soldat servant dans le régiment de Cambrésis : Henry Barthellemy BOÜILLEROT. Le militaire, actuellement présent dans la ville, a "une très belle voix de haute contre et scait jouer de plusieurs instruments de musique". Mais, il doit être libéré de ses obligations militaires, et pour y parvenir, les chanoines songent à solliciter l'intervention du ministre de la guerre. 

• 2 décembre 1776, Châlons : Suite à un  échange de courriers entre l'évêque (demandeur pour les chanoines) et le comte de Langeron, colonel du régiment de Cambrésis, le doyen du chapitre informe ses collègues de l'avancement du dossier du soldat BOUILLEROT. La requête du chapitre cathédral, qui désire vivement obtenir des autorités militaires le "congé absolu" du soldat musicien, est en bonne voie. La dernière missive reçue (la réponse du colonel) dit que le congé "poura être obtenu lors de la revüe du mois de 7bre prochain". Le chapitre ordonne des remerciements, et enjoint de donner une copie de la lettre au maître de musique (ANCEL), afin qu'"il rappelle cet objet dans le temps"

• 26 septembre 1777, Châlons : Le chapitre fera envoyer une "rescription" (mandat) de 100 livres au major du régiment  dans lequel sert le soldat BOUILLEROT. Le courrier qui accompagnera cette somme sollicitera l'expédition du "congé" du militaire. Elle demandera aussi, outre l'envoi au chapitre châlonnais de "la cartouche" (feuille de congé), le départ de BOUILLEROT "sur une simple permission". Le régiment est alors en garnison à Brest.

• 3 octobre 1777, Brest [Finistère] : Selon une conclusion qui sera prise − le 10 octobre suivant − par le chapitre châlonnais, l'on sait que, ce jour-là, BOUILLEROT a quitté la ville où il était en garnison. C'est en effet le jour où il obtient son congé militaire. Il se rend à Châlons où il est attendu pour intégrer la Musique de la cathédrale Saint-Étienne. Grâce à l'obstination de l'Église châlonnaise et à l'obligeance du major de régiment, BOUILLEROT a son "congé absolu".

•  2 janvier 1778, Châlons : Le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne autorise BOUILLEROT - "haute contre" de la cathédrale - à s'absenter pour les affaires qu'il doit régler à Paris.
• 21 mars 1778, Châlons : Le chapitre a autorisé Nicolas Amon ANCEL, maître de musique, et Barthélémy Henri BOUILLEROT, haute contre, à aller à Reims "pour augmenter la solemnité d'un service" en mémoire du cardinal de La Roche Aymon [archevêque de Reims] décédé.
• 22 mai 1778, Châlons : BOUILLEROT sera informé qu'il a à "prendre sa place au chœur parmi les autres musiciens" et qu'il se doit d'y être en habit de chœur.
• 7 décembre 1778, Châlons : Un congé d'une durée d'un mois  a été accordé à BOUILLEROT qui doit se rendre à Paris pour ses affaires. Cependant, il doit être rentré pour Noël.
• 25 janvier 1779, Châlons : Il sera rappelé à Barthélémy Henri qu'il a obligation "d'assister à mâtines et autres offices", comme tout autre musicien. Dans une petite note, le greffier rajoute que BOUILLEROT n'est toujours pas rentré de Paris.
• En février 1779, Châlons : Avançant un problème à l'œil, BOUILLEROT demande une diminution de sa charge de travail.
• 1er mars 1779, Châlons : Les chanoines, ayant pris connaissance du certificat dressé par le chirurgien du chapitre, acceptent d'alléger le service dû par le musicien. Le document "atteste que la vüe du Sr BOUILLEROT haute contre a été affaiblie par un coup qu'il a reçu dans l'ouil". Il ne peut donc "lire avec quelque application suivie", sans en être sensiblement incommodé.
• 3 avril 1779, Châlons : le chapitre accepte d'envoyer à son ancien musicien − dont il est dit qu'il a déjà quitté Châlons − un certificat de vie et mœurs. Le 12 avril suivant, le chapitre châlonnais commandera de lui écrire afin qu'il restitue les avances [le surplus ?] dont il a bénéficié pour son voyage. Il lui sera aussi enjoint d'honorer les dettes qu'il a laissées derrière lui.

• 7 avril 1779, Paris : Barthélemy Henri BOUILLEROT est recruté comme gagiste de la Sainte-Chapelle du Palais. 
• 12 mai 1779, Paris : Barthélemy Henri BOUILLEROT est promu au rang de clerc de la Sainte-Chapelle du Palais.
• 7 décembre 1782, Paris : Il est augmenté de 200 livres.
• 1783 : Barthélemy Henri BOUILLEROT est présenté comme haute-contre dans les Tablettes de renommée.
• 2 juillet 1785, Paris : Une délibération fait allusion au départ imminent de Barthélemy Henri BOUILLEROT de la Sainte-Chapelle (il a été engagé comme chantre à la Chapelle royale de Versailles) et à l'abandon de son logement.

• 1785-1792, Versailles puis Paris : Barthélemy Henri BOUILLEROT est haute-contre à la Musique du roi. Aucun élément ne vient confirmer l'affirmation, exprimée par BOUILLEROT en 1815, qu'il a été reçu en 1784. En 1790, ses émoluments s'élèvent à 2 200 livres.

• 14 novembre 1789, Paris : Profitant du transfert de la Chapelle royale au palais des Tuileries, les chanoines de la Sainte-Chapelle, en manque de musiciens valides, décident de faire appel à Barthélemy Henri BOUILLEROT. Il reçoit une allocation de 10 francs par semaine pour venir chanter aux messes du chœur.

• 27 janvier 1815, Versailles : Barthélemy Henri BOUILLEROT demande une pension pour son service comme chanteur à la Chapelle du roi depuis 1784. Pour expliquer qu'il ne peut fournir son brevet, il évoque son arrestation, à une date indéterminée. La même année, lors de la déclaration de naissance du fils de son ancien collègue Philippe Antoine EIGENSCHENCK, le 7 avril, il est précisé qu'il est "officier pensionné", ce qui atteste qu'il a repris du service dans l'armée sous l'Empire.

• 18 mars 1827, Versailles : Barthélemy Henri BOUILLEROT, lieutenant d’infanterie retraité, meurt en son domicile, rue du Vieux Versailles.

Mise à jour : 11 novembre 2020

Sources
A. Le Bihan, Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France, 1966 ; Almanach de Versailles, 1786 ; Almanach de Versailles, 1787 ; Almanach de Versailles, 1788 ; Almanach de Versailles, 1789 ; Brenet, Les musiciens de la Sainte-Chapelle du Palais ; F-Ac Versailles/ 1 F 361 ; F-Ad51/ G 726 ; F-Ad51/ G 727 ; F-Ad75/ 5 Mi 1 25 ; F-Ad78/ 1112523 ; F-Ad78/ 1112638 ; F-Ad89/ G 1804 ; F-An/ F19/470 ; F-An/ LH/892/63 ; F-An/ LL 617 ; F-An/ LL 617_618 ; F-An/ LL 618 ; F-An/ O/1/842 ; F-An/ O/1/842, n°106-107 et 111 ; F-An/ O/1/842, n°97-101 ; F-An/ O/3/375 ; F-An/ O/3/375 n°18 ; F-An/ O/3/375, n°1 ; F-BMOP/ Arch. Div 14[1 ; F-BMOP/ Arch. Div 14[7 ; F-Bm Versailles/ Ms P 153 ; F-BnF/ Ms NAF 2719, fol. 77-78 ; F-BnF/ Mus. Réserve, LA-MATHIEU JULIEN AMABLE-3 ; F-SHD/ GR 1 Yc 232 ; M. Brenet, Les Musiciens de la Sainte-Chapelle..., 1910 ; M.Brenet, Les musiciens de la Sainte-Chapelle du Palais..., 1910. ; Tablettes de renommée des musiciens

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