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BOULART, Jean François (1751-1820)
État civil
NOM : BOULART     Prénom(s) : Jean François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BOULARD
Date(s) : 1751-7-5   / 1820-10-4 
Notes biographiques

D'origine picarde, Jean François BOULART consacre l'essentiel de sa carrière au service des chanoines de la cathédrale Notre-Dame de Reims en Champagne. Il y chante la basse-contre pendant vingt années avant la suppression du chapitre en 1790. Son fils, devenu général et baron d'Empire, a rendu hommage dans ses mémoires à cette figure paternelle présente et de bon conseil.

• 5 juillet 1751, Avricourt [Oise] : Jean François BOULART naît dans ce petit village picard de l'ancien diocèse de Noyon, proche de la Ville de Roye [Somme]. Le nouveau-né est baptisé dans l'église Saint-Éloi en présence de Pierre Boulart, sans doute son père, qui est dit "clerc séculier de la paroisse". La mère de l'enfant est Geneviève Device. Le parrain est Pierre Caron, la marraine Jeanne Guillery. Pierre, le père de l'enfant, sera mentionné plus tard (1772) en qualité de marchand de bois. La naissance du petit Jean François arrive presque cinq années après celle de son frère Jean Pierre Toussaint BOULART qui deviendra aussi musicien d'église.

• 1769, Meaux [Seine-et-Marne] : Il est musicien basse-contre en la cathédrale de Meaux durant neuf mois. Son jeune âge permet de penser qu'il sort tout juste d'une maîtrise d'enfants de chœur (à Noyon, Amiens, Meaux, Saint-Quentin...?).

• Février 1770, Reims [Marne] : Selon les dossiers des débuts de la Révolution, c'est à cette période que Jean-François BOULART serait entré en qualité de basse contre dans la musique de la cathédrale métropolitaine. Le registre capitulaire correspondant à cette période a disparu. Le 22 juin 1770, le chapitre lui avance la somme de 48 livres qu'il remboursera 3 livres par semaine. Le 27 juin, on lui accorde un congé pour terminer ses affaires, sans doute son installation. Le 15 octobre suivant, il reçoit une nouvelle avance de 100 livres.

• 3 juin 1772, Paris : Laïc, originaire du diocèse de Noyon, un certain Jean François BOULART est reçu parmi les clercs de matines [musiciens] de la cathédrale Notre-Dame. Il est fort possible qu'il s'agisse de la basse-contre rémoise venue tenter sa chance dans la capitale. Les registres de Notre-Dame ne mentionnent jamais, à cette époque, les dates de départ des musiciens. Le même jour, le secrétaire capitulaire du chapitre rémois lui expédie un certificat de vie et mœurs. Le 16 juin suivant, le sous-chantre Fremyn annonce que BOULART, ayant fait sa pénitence, demande à être réintroduit parmi les vicaires musiciens et obtient le pardon du chapitre à la condition de ne plus se comporter de façon inappropriée. En 1790, il n'aurait pas jugé utile de mentionner cette éphémère étape parisienne dans le récapitulatif de sa carrière.

• 16 août 1772, Reims : Marie-Anne, fille de Marie-Jeanne Adam, enfant née hors mariage, est baptisée le jour de sa naissance en l'église paroissiale Saint-Symphorien. La cérémonie est l'occasion pour Jean-François BOULART, "musicien de la cathédralle", en présence de témoins - dont Jean-Baptiste MONS – de reconnaître "présentement" et d'"avouer" que la petite fille est "provenante de ses œuvres". Le parrain est le suisse de Notre-Dame Antoine-François-Charles Bonjour, et la marraine Marie-Anne-Denise Mons, sans doute sa fille.
• 26 août 1772, Reims : C'est dans la même église Saint-Symphorien que Jean-François BOULART, "musicien de la cathédrale", épouse Marie-Jeanne Adam. La mariée est fille de défunt Jacques Adam et de Jeanne Lejeune. Deux musiciens de la cathédrale sont présents : Jean-Baptiste MONS, à nouveau, et Louis BOUCHER. Le mariage permet aux parents de légitimer leur fille. Les deux époux disent à nouveau que la petite Marie-Anne, née dix jours plus tôt, est leur propre enfant. Ils déclarent publiquement qu'"ils veulent et entendent, qu'elle soit propre et habile a succeder a tous leurs biens tant présents, qu'a venir ainsi et de même que les autres enfants qui pourroient naître de leur present mariage".
• Le couple s'installe paroisse Saint-Michel, c'est-à-dire à proximité immédiate de la cathédrale, dans le quartier canonial.

1773-1776, Reims : Deux enfants sont baptisés en l'église métropolitaine située sur le ressort de la parosise Saint-Michel. Il s'agit de Marie Cécile Antoinette (31 octobre 1773, décédée le 4 novembre suivant), puis Jean François (21 mai 1776).

1774-1778, Reims : entre le 5 janvier 1774 et le 29 juillet 1778, les chanoines lui accordent à six reprises ses demandes d'avance sur ses gages pour un montant total de 368 livres.

 28 mai 1777, Reims : Il obtient un congé pour s’occuper de ses affaires après l’octave du Saint-Sacrement.

• 6 septembre 1787 : Il assiste à la célébration du mariage de Jean François Auguste DOUSSY. La cérémonie a lieu paroisse Saint-Michel où demeurent les deux musiciens de Notre-Dame. Jean-François n'est pas un témoin ordinaire pour une bénédiction nuptiale. Il est aussi celui qui, porteur d'une procuration établie auparavant devant un notaire de Saint-Quentin, représente en son absence, la mère du futur époux.

• 23 juin 1790, Reims : "Vicaire chantre" de la cathédrale Notre-Dame, Jean-François BOULART accompagne le cercueil de son collègue musicien Jean TIROT, décédé la veille, jusqu'au cimetière du Préau situé dans le quartier du Cloître.
• 25 Novembre 1790, Reims : Au moment de la suppression du chapitre Jean-François BOULART exerce toujours comme basse contre à la cathédrale Notre-Dame. Il touche annuellement 882 livres 12 sols d'appointements. S'y ajoutent les honoraires versés par les chapelains des Ancienne et Nouvelle congrégations (24 et 12 livres), et des rétributions de 18 livres. Soit un revenu total de 936 livres 12 sols. Le musicien précise qu'il avait en outre l'assurance de conserver ses appointements en cas d'infirmité l'obligeant à quitter son poste. Il déclare alors 21 ans de service, ce qui correspond aux informations dont on dispose. Jean-François BOULART est marié et a deux enfants. Il est infirme de la vue.
A la date du 25 novembre 1790, jour de la fermeture définitive du chapitre, le corps de musique de la cathédrale Notre-Dame, conduit par l'abbé Henri HARDOUIN, comporte quatre basses-contres (Jean-François BOULART, Louis François CARPENTIER, Jean François Auguste DOUSSY, Jean-Baptiste MONS), un basse-taille, (Jean-Baptiste LASNIER), une haute-taille (François THIRIAT) ainsi que les serpents-bassons Pierre Claude CARON et Nicolas Blaise MANFAIT, sans oublier les deux organistes Jacques TURPIN et son fils, suppléant et survivancier, Pierre Nicolas TURPIN, et quelques bénéficiers aux fonctions cantorales mais dont la tessiture  n'est pas précisée dans les sources explorées. Il s'agit des quatre grands-prêtres Jean-Baptiste Étienne BARBELET, François MAUVY, Guillaume TILMON et Jean Pierre TROUSSIN. Enfin, on peut citer Jean-Baptiste PELLETIER "clerc et musicien" Par ailleurs, dix enfants de chœur sont en cours de formation à la maîtrise de la cathédrale.

• 1791 : Jean François BOULART fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Le district propose de lui accorder une pension de 200 livres, proposition approuvée par le département "quand même il seroit remplacé".

Fin 1791-début 1793, Reims : En sa qualité de "maître de pension des enfants de chœur" de la paroisse cathédrale Notre-Dame, BOULART touche la "pension alimentaire" des enfants qui s'élève à 2400 livres par an. Le 31 décembre 1792, pour les 19 mois passés - de mai 1791 et la fin 1792 - il signe une quittance de près de 5 422 livres. Le dernier mandat acquitté, conservé par les archives, date de février 1793.
• 1791-1792, Reims : Plusieurs mandats de paiement concernant BOULART, pour ses fonctions de "musicien", attestent de sa présence en la paroisse et cathédrale Notre-Dame. Pour l'année 1792 par exemple, ses appointements sont de 884 livres.
• 3 octobre 1792, Châlons[-en-Champagne] [Marne] : Le directoire du département de la Marne, "vu les pétitions des anciens chantres, musiciens et employés des anciens établissements supprimés demandant à percevoir une pension ou une gratification, les différents actes capitulaires et baptistaires, les avis du district de Reims, reconnaît que ces derniers ont déjà reçu du directoire du départements les sommes suivantes", soit 155 livres pour BOULART, "et attendu que d'après la mention faite dans l'état du directoire du district de Reims, tous les dénommés ci dessus sont remplacés avec les mêmes appointements dans la nouvelle église paroissiale de Reims [...] nous disons qu'il n'y a lieu, quant à présent, à leur accorder aucun traitement ny gratification, et cependant considérant qu'ils n'ont touché aucun traitement depuis la suppression des chapitres jusqu'a l'organisation des nouvelles paroisses, nous disons que pour leur tenir d’indemnité, il leur sera accordé à chacun une demi année des gages dont ils jouissoient; en conséquence autorisons le directoire du District de Reims à ouvrir un compte avec eux et à leur faire payer ou restituer les sommes qui peuvent leur être dues ou qu'ils auroient reçu de trop [...]".
• 1793, Reims : Il est toujours "maître de pension" des enfants de chœur de la paroisse cathédrale. Il certifie l'exactitude de "mémoires" présentés par des artisans afin d'être payés, jusqu'à septembre au moins.

• 19 août 1806, Nancray [Doubs] : Jean François Boulart, leur fils, chef de bataillon d'artillerie demeurant à Besançon, âgé de 30 ans,épouse la fille d'un propriétaire de la commune, Jeanne Baptiste Dessirier. BOULART, présenté comme propriétaire à Reims, a donné son consentement par procuration enregistre devant me Villain, le 3 juillet précédent.

• 4 octobre 1820, Reims : Jean François BOULART décède à son domicile du parvis Notre-Dame. Il est dit "ancien musicien de l’Eglise métropolitaine et pensionnaire de l'état", âgé de 69 ans et demi et veuf de Marie-Jeanne Adam. Son décès est déclaré par son beau-neveu, Jean-François Marlette, 44 ans, tonnelier, et par Jean-Baptiste Anot, commis négociant, 23 ans, un voisin.

Le 21 octobre 1842 meurt à Besançon leur fils Jean François. Il est alors maréchal de camp en disponibilité, grand-officier de la Légion d'Honneur et baron d'Empire (depuis 1810). Son nom est gravé sur la 39e colonne de l'Arc de Triomphe. Une rue porte son nom à Reims. Il a laissé des mémoires militaires.

Mise à jour : 23 mars 2022

Sources
F-AD51/ 2E534/494 ; F-Ad25/ état-civil Nancray ; F-Ad51/ 1 L 1356 ; F-Ad51/ 1L 1277  ; F-Ad51/ 1L 1361 ; F-Ad51/ 2 G 645 ; F-Ad51/ 2 G 646 ; F-Ad51/ 2 G 647 ; F-Ad51/ 2 G 654 ; F-Ad51/ 2E 534/ 147 ; F-Ad51/ 2E 534/118 ; F-Ad51/ 2E 534/185 ; F-Ad51/ 2E534/ 118 ; F-Ad51/ 2E534/118 ; F-Ad51/ 2E534/147 ; F-Ad51/ 2E534/194 ; F-Ad51/ 2E534/200 ; F-Ad51/ 2E534/494 ; F-Ad51/ 2G 646 ; F-Ad51/ G 659 ; F-Ad51/ S Chap. N.-D ; F-Ad60/ 2LP 1126 ; F-Ad60/ 5MI1744 ; F-An/ DXIX/056/194/05 ; F-An/ DXIX/090/757/06 ; F-An/ LL 232/33/2 ; J. LEFLON, "Henri Hardouin...", 1933  ; Mémoires militaires du général [baron] Boulart sur les guerres de la République et de l'Empire, 1892

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