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BUDON, Jacques (1711-1781)
État civil
NOM : BUDON     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Date(s) : 1711-11-30   / 1781-3-14 
Notes biographiques

Disparu près de dix ans avant la Révolution, Jacques BUDON, organiste et violoniste, avait été pendant plusieurs décennies un acteur incontournable de la musique orléanaise, qu'elle soit d'Église ou profane. Il était fils d'un joueur d'instruments maître de danse.

• 30 novembre 1711, Orléans : Dans l'église paroissiale de St-Sulpice est baptisé Jacques BUDON, fils de Michel BUDON et de Susanne Saget. L'acte de baptême n'indique aucun métier, toutefois on observe que son parrain, "Mr Jacques Lucas", sa marraine, "damoiselle Marie Magdelaine Guyot", et son père savent signer.
Ses parents s'étaient mariés le 12 novembre 1691, en l'église paroissiale de St-Paterne. Son père, Michel BUDON, était alors dit "maître joueur d'instruments, âgé d'environ 23 ans". Il est ensuite mentionné sur le rôle de la capitation de 1695 en tant que "joueur de violon" aux côtés de CRÉPION et ROBINEAU.

On peut donc penser que le jeune Jacques BUDON grandit dans une famille où la musique est bien présente. A-t-il néanmoins été éduqué dans l'une des psallettes orléanaises ? La destruction de bien des archives orléanaises en 1940 rend difficile la réponse à cette question.

• À une date qui reste à préciser, Jacques BUDON devient organiste de l'abbaye Saint-Euverte d'Orléans.

• 1er mai 1730 , Orléans : Clairement qualifié d'organiste, mais sans précision de poste, le sieur Jacques BUDON représente le sieur Charles Cornuau sieur de Ponville demeurant à Paris, comme parrain d'un fils de Christophe MOYREAU organiste du chapitre royal de St-Aignan.

• 10 mars 1732, Orléans : Élisabeth, fille naturelle née de Jeanne Vitry et d'un "père inconnu" naît paroisse Saint-Donatien, et est baptisée paroisse Saint-Pierre-Lentin. Sa marraine est sa grand-mère maternelle, Élisabeth Moreau. Son parrain est Jean-Baptiste Chevalier père.
• 4 juin 1732 : Au grand cimetière, Jacques BUDON et son frère Joseph assistent à l'inhumation de leur père, Michel BUDON, âgé de 63 ans, décédé le jour précédent après avoir reçu le sacrement d'extrême onction. Aucun métier n'est indiqué dans l'acte de sépulture.

• 29 octobre 1733, Orléans : Dans l'église paroissiale Saint-Donatien est célébré le mariage entre "Mr Jacques BUDON organiste de l'abbaye royale de St-Euverte d'Orléans" et Jeanne Vitry, en présence des deux mères des époux, du frère et des sœurs Budon, de Jean-Baptiste Chevalier père et fils et d'un certain Pierre Bretin (ou Bertin). La mère de l'époux, Suzanne Saget, est présente. Les nouveaux mariés légitiment la petite Élisabeth, qui a maintenant un an et demi.

• 22 août 1734, Orléans : Dix mois après le mariage, une nouvelle fille, [Marie]-Jeanne, naît chez les Budon / Vitry, mais le chirurgien requis pour l'accouchement doit procéder à l'ondoiement de l'enfant. Lors du supplément de cérémonie, son parrain, M. René Ducamel, affiche fièrement ses titres de "conseiller du Roy, secrétaire de l'Université d'Orléans". Sa marraine est dame Marie-Jeanne Budon, sans doute une tante ou une cousine.
On ne relève plus ensuite d'autres enfants nés de Jacques Budon et Jeanne Vitry.
• 27 octobre 1734 : "Mr Jacques BUDON organiste" est parrain d'un fils de son frère aîné, Joseph Budon (né le 2 mai 1706), tailleur d'habits, et de Marie Jousset, nommé Jacques-Joseph. L'église où il exerce n'est pas indiquée dans l'acte.

• [Noël 1737 ?], Orléans : Jacques BUDON quitte l'abbaye Saint-Euverte pour devenir organiste de la collégiale de Saint-Aignan. Il y a probablement succédé directement à Christophe MOYREAU, lequel y est attesté jusqu'au 13 décembre 1737.

• 20 janvier 1738, Orléans : Jacques BUDON assiste à l'inhumation de sa mère dans le grand cimetière. Suzanne Sagé/Saget, âgée de 64 ans environ, est dite "veuve du sieur Michel BUDON vivant maître de danse". Aucune précision n'est apportée sur le poste alors occupé par l'organiste.

• 30 mai 1745, Orléans : Le sieur Jacques BUDON (pour lequel aucune fonction n'est précisée) est témoin et signataire au mariage de la haute-taille André HERMANT avec Marie-Anne Loiseau, célébré dans l'église paroissiale Notre-Dame-de-La-Conception. À ses côtés figurent Claude LEBÈGUE, Charles Jean-Baptiste Luzin, chargé de la procuration de la mère de l'époux (envoyée de Beauvais), François Poirier et le sieur Louis Cormond qui sont peut-être également musiciens. On note aussi parmi les signatures celle de Jean-Baptiste PATTE, très probablement le musicien des mêmes nom et prénom, ainsi que Jean-Daniel Sergent, Duval, Poisson et Thuillier qui restent à identifier...

• 8 août 1752, Orléans : Jacques BUDON, "de la paroisse de St-Maclou", est témoin du remariage d'André HERMANT, musicien de la collégiale St-Aignan, célébré en l'église Saint-Paul. Un autre musicien est présent : Édouard-Germain SELLO, de la paroisse de St-Donatien.

• Avril-mai 1753 : Le chapitre de la cathédrale demande à son maître de musique, André HATTON, et à son organiste, Christophe MOYREAU, ainsi qu'à deux organistes de la ville, Jacques BUDON, organiste de la collégiale Saint-Aignan, et Jean-Baptiste VARENNES (ou VARANNES), organiste de l’église Saint-Paul, d'examiner les orgues de Sainte-Croix. Il s'agit de déterminer "si l’ouvrage fait à l’orgue par le nommé ADELINE facteur est conforme au devis et marché fait avec Luy" ou non. Les trois organistes "ont donné leur avis par écrit". Le chapitre hésite, tergiverse puis finalement reçoit l'ouvrage le 4 juin 1753, son "accord étant jugé bon par les sieurs Budon et Varannes" et d'autres musiciens.
• 21 décembre 1753 : Dans l'église de la paroisse Saint-Éloi est baptisé le dixième enfant de François MAUBAN, ici dit "symphonier" et aussi connu comme maître à danser. La marraine est "Dame Élisabeth Roger, épouse de Mr André HERMANT". Quant au parrain, c'est "Mr Jacques BUDON organiste de cette ville".

• 15 janvier 1754, Orléans : Dans l'église paroissiale Saint-Maclou, Élisabeth Budon, fille aînée du couple Budon/Vitry, épouse Nicolas-Louis Mareau, qui a dû faire trois sommations respectueuses à ses parents pour pouvoir se marier. La famille Mareau est absente au mariage, le marié est accompagné par messieurs Hubert, Leprince et Stone, "tous amis". Inversement, la famille Budon fait bloc autour d'Élisabeth. Aucun métier n'est indiqué pour aucun des présents. Le jeune marié sera dit plus tard "marchand droguiste" (en 1790, au mariage de son fils Marc-Martial à Issoudun) ou "marchand de draps" (en 1865, au décès de ce même fils). Le Leprince ami du marié semble, d'après sa signature, être le négociant en cire et bougies du Mans, père du futur mémorialiste Jean-Baptiste Leprince, dit d'Ardenay... La distance sociale avec la famille de l'organiste est donc grande. Il se peut toutefois qu'il ait existé un lien via l'existence, attestée ultérieurement, d'un organiste du nom de MAREAU, qui pourrait être – sous toute réserve – un oncle du marié.

• Pâques 1757, Orléans : Quelques mois seulement après la nomination du jeune maître François GIROUST à la cathédrale Sainte-Croix, l'Académie de Musique, en sommeil depuis le début des années 1730, recommence à fonctionner. Ce qui figure parmi les "événements remarquables en 1757", sélectionnés par les Étrennes orléanaises pour l’année 1758 : "Le 20 avril [1757], rétablissement de l’Académie de musique d’Orléans".
• 12 juillet 1757, Orléans : Jacques BUDON est le parrain de Jacques-Antoine, né de la veille sur la paroisse Notre-Dame de la Conception (alias Saint-Flou), fils de Gabriel LÉVÊQUE, "musicien de Saint-Aignan", et d’Anne-Françoise Cocu.
• 19 septembre 1757 : Jacques BUDON, André HERMANT et Antoine FAGUER, le maître de musique de la collégiale Saint-Aignan, tous trois qualifiés d'amis du marié, assistent au mariage de Florent VIGNON, musicien de la collégiale Saint-Aignan, avec Catherine-Rose Plé, fille d'un cabaretier de la paroisse Saint-Pierre-Empont. Sont également présents et signataires Gabriel LÉVÊQUE et Étienne Philippe DÉSIR. La sociabilité des musiciens d'église orléanais est intense et suivie.

• 31 août 1759, Orléans : En la cathédrale Sainte-Croix, Jacques BUDON assiste et signe à la sépulture de Toussaint ROTROU, musicien de la cathédrale, en compagnie de l'organiste Christophe MOYREAU et du maître à danser Jean ROBERT.

• Janvier 1762 : Dans le projet de budget de l'Académie pour 1762 (seul conservé), BUDON apparaît comme 2ème violon, pour des appointements de 120 livres. Il jouait donc lors des concerts hebdomadaires de l'Académie de musique dirigée par François GIROUST, en compagnie d'autres musiciens des églises orléanaises comme Christophe MOYREAU, Louis LEVASSEUR, Jean-François FOUCART, Paterne GOURGOULIN, Florent VIGNON, Gabriel LÉVÊQUE, Nicolas-Adrien FRANÇOIS, André HERMANT... mais aussi aux côtés de maîtres indépendants (BRANCHE, DARNAULT, MAUBAN)...

• 16 avril 1765 : Dans l'église paroissiale Saint-Maclou, la seconde fille Budon, Marie-Jeanne, se marie à un autre frère Mareau, Joseph, qui est "chirurgien sous aide major des armées du roi". Les deux familles semblent s'être réconciliées depuis le mariage controversé de 1754 : le marié est cette fois accompagné de sa mère et de plusieurs frères et sœurs. Le père de la mariée, Jacques BUDON, est alors "organiste de l'église royale de St-Aignan".
Le 28 juillet 1769 lorsque, toujours paroisse Saint-Maclou, est baptisé un fils issu de cette union, "dame Jeanne Vitry épouse du sieur Jacques BUDON" est marraine aux côtés du sieur Martial Mareau. Elle signe "f budon" [pour "femme Budon"].

• 12 mai 1766, Orléans : À Saint-Pierre-Lentin, "Budon" signe l'acte de mariage de la musicienne Marie MAUBAN, fille du maître à danser François MAUBAN l'aîné, avec un certain Pierre Roger fils d'un "bourgeois" de Ménars-la-Ville [= Mer] dans le diocèse de Blois, soit à une quarantaine de km d'Orléans. La mariée est dite "de cette paroisse" et le rédacteur de l'acte précise qu'elle est accompagnée non seulement de ses père et mère, mais aussi "d'un grand nombre de parens et amis qui ont signé avec les époux et nous". Parmi les nombreux signataires, on identifie des musiciens d'Église (FAGUER) et le maître à danser Jean ROBERT.
• 29 septembre 1766, Orléans : Jacques BUDON signe l'acte de sépulture du musicien de Sainte-Croix Martin BOYTEL, en compagnie de l'organiste Christophe MOYREAU et de André HERMANT.

• [1770], Orléans : Après le départ de François GIROUST pour Paris (en juin 1769), l'Académie de musique périclite rapidement. Les musiciens qui s'y impliquaient perdent ce rendez-vous hebdomadaire qui durant plus de douze ans les a soudés et vraisemblablement stimulés.

• 1775, 1776 et 1778, Orléans : Dans les almanachs, Jacques BUDON est dit “Maître de musique pour le clavecin et le violon", organiste de Saint-Aignan et de Saint-Pierre-Empont, demeurant rue des Trois Maries.

• 30 janvier 1778 : Dans la liste des biens immobiliers à vendre publiée par Les Affiches de l'Orléanois, figure une maison "située rue des Trois-Maries, louée au Sr. BUDON, Musicien, 200 liv. par an", ce qui permet de connaître le loyer payé par le musicien.
• 25 août 1778 : Jacques BUDON assiste et signe à la sépulture de Madeleine Guison, "veuve de Mr Jacques Geuffronneau, ancien md clincailler", paroisse Saint-Pierre-Ensentelée. C'est la belle-mère de Marie-Louise ROBERT, compositrice d'airs de contredanses chorégraphiées par son père, Jean ROBERT.

• 4 juillet 1779, Orléans : Jacques BUDON assiste à la sépulture de Jean Paul SIONEST, "prêtre chanoine de la collégiale de Verdun, chapelain du roi et vétéran de sa musique", en compagnie du frère du défunt Louis Vincent SIONEST et de son beau-frère Anne GARIPUY.

• 16 mars 1781, Orléans : Décédé deux jours plus tôt à son domicile, rue des Trois-Marie, paroisse Saint-Maclou, Jacques BUDON est inhumé "dans le grand cimetière de cette ville". Il est dit "organiste de St-Aignan et de St-Pierre-Empont". Il est dit aussi "âgé de 67 ans", il en a en réalité 69 et demi. Aucune précision n'est apportée quant à son épouse ou ses enfants. Le célébrant note elliptiquement : "Le convoi en présence de la famille". Or on remarque quatre signatures Mareau en bas de l'acte.

• 1782, Orléans : La veuve du Sieur BUDON, organiste, demeurant rue des Trois Marie, est capitée à 7 livres pour 1782, ce qui est une somme plus élevée que la lpupart des autres musiciens rencontrés dans le même rôle. La contribuable suivante est "la fille Budon, lingère", pour la somme de 1# 15 sols.

• 22 juillet 1790, Orléans : Dans le cimetière de Notre-Dame de Recouvrance est inhumée Jeanne Vitry "veuve de Jacques BUDON, décédée de la surveille, âgée de 85 ans", en présence de Joseph et Simon Mareau, gendres ou petits-fils de la défunte.

Mise à jour : 29 juillet 2019

Sources
Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1776 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1778. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1780 ; F-Ad45/ 2Mi149 ; F-Ad45/ 3 NUM 234/1039 ; F-Ad45/ 3NUM 234/ 1668 ; F-Ad45/ 51 J 4 ; F-Ad45/ BMS ND de Recouvrance ; F-Ad45/ BMS Notre-Dame de la Conception, Orléans ; F-Ad45/ BMS Orléans St-Maclou ; F-Ad45/ BMS Orléans, St-Pierre-Ensentelée ; F-Ad45/ BMS Orléans, St-Pierre-Lentin ; F-Ad45/ BMS Orléans, chapitre Ste-Croix ; F-Ad45/ BMS St-Donatien ; F-Ad45/ BMS St-Donatien, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Eloi d'Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Maclou, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Paterne ; F-Ad45/ BMS St-Paul, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Pierre Lentin, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Sulpice ; F-Ad45/ BMS Ste-Catherine ; F-Ad45/ BMS, Orléans ; F-BmOrléans/ Affiches de l'Orléanois ; Herluison et Leroy, "Notes artistiques…", 1897  ; J.Brosset, L’orgue et les organistes de St-Paul d’Orléans, 1909 ; Étrennes Orléanoises, curieuses et utiles… pour 1775

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