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CARON, Pierre Claude (1752-1808)
État civil
NOM : CARON     Prénom(s) : Pierre Claude     Sexe : M
Date(s) : 1752-8-20   / 1808-4-4 
Notes biographiques

Formé à l'abbaye Saint-Nicaise de sa ville natale, Reims, Pierre Claude CARON, joue pendant une quinzaine d'années avant la Révolution du basson et du serpent dans le chœur de la cathédrale Notre-Dame de la même ville. Jusqu'à son décès sous l'Empire, il conserve une pratique musicale et oeuvre quelques années dans l'orchestre du Théâtre de la cité.

• 20 août 1752, Reims [Marne] : Christophe Aublin, curé de Saint-Julien, baptise Pierre Claude CARON le jour même de sa naissance. Il est fils de Louis Caron et de Marguerite Herbault. La famille demeure alors dans cette paroisse fort peuplée et industrieuse dédiée à saint Julien, dont l'église jouxte l'abbaye de Saint-Rémi. Le père signe, mais les parrain et marraine – Pierre Herbaut et sa femme – déclarent "ne scavoir". Plus tard, la famille de Pierre Claude demeurera dans la paroisse Saint-Timothée, autre paroisse ouvrière du sud de la ville faisant aussi partie du ban de Saint-Remi.

• [1759-1767], Reims : Pierre Claude CARON est enfant de chœur au service de l'abbaye mauriste Saint-Nicaise.

• [1767-août 1775], Reims : CARON est serpent et maître des enfants de chœur dans la même église.

• 20 août 1775, Reims : Pierre Claude CARON entre au service de la cathédrale Notre-Dame en qualité de serpent et basson. Le chapitre lui octroie 10 livres 1 sol de gages par semaine, compris le pain capitulaire [soit aux environs de 522 livres par an]. L'acte est mentionné dans le registre capitulaire. Le 14 août précédent, les chanoines ont pris connaissance d'une lettre écrite à leur maître de musique par un serpent et basson de Troyes dans laquelle il proposait ses services. Ils l'ont invité à venir se faire auditionner.

• 28 avril 1777, Reims : Suite à la plainte portée par le promoteur capitulaire contre DESPERY et CARON, joueurs de basson et serpent de cette Église, qui fréquentent la Comédie en tant que musiciens et qui ont été pris dans une rixe [apparemment avec des comédiens] pour laquelle il y a une suite devant la justice civile ("justiciam civilem"), ils sont convoqués à comparaître à la barre capitulaire où il leur sera fait interdiction formelle de joueur de leur instrument dans des opéras à la Comédie sous peine de renvoi immédiat.

• 2 juin 1777, Reims : Le mariage de Pierre Claude CARON, "musicien de la cathédrale", avec Catherine Marlette, âgé de 24 ans, fille d'un maître tonnelier, est célébré en l'église de Saint-Hilaire.

• 12 août 1778, Reims : Le chapitre augmente de 20 sols par semaine les gages de CARON, joueur de serpent et basson. Ses revenus doivent alors s'élever aux alentours de 574 livres par an. Les registres capitulaires postérieurs à cette date n'existent plus.

• 6 avril 1786, Reims : Le couple a au moins deux enfants baptisés paroisse Saint-Michel, dans le cloître de la cathédrale. Il s'agit de Étiennette Françoise (14 mai 1778) et Jean-Baptiste (6 avril 1786). Pierre Claude CARON est présenté en 1786 comme "musicien de la cathédrale".

1790, Reims : Pierre Claude CARON est toujours serpent et basson à la cathédrale, il déclare avoir quinze ans de service passés au sein de la Musique Notre-Dame. En 1790, ses revenus annuels atteignent 696 livres ("678 livres 12 sols avec rétribution annuelle de 18 livres ce qui formoit le total de 696 livres avec promesse de la part du chapitre d'avoir les mêmes appointements que les autres musiciens si les choses ne fussent pas changées").
A la date du 25 novembre 1790, jour de la fermeture définitive du chapitre, le corps de musique de la cathédrale Notre-Dame, conduit par l'abbé Henri HARDOUIN, comporte quatre basses-contres (Jean François BOULART, Louis François CARPENTIER, Jean François Auguste DOUSSY, Jean-Baptiste MONS), un basse-taille, (Jean-Baptiste LASNIER), une haute-taille (François THIRIAT) ainsi que les serpents-bassons Pierre Claude CARON et Nicolas Blaise MANFAIT, sans oublier les deux organistes Jacques TURPIN et son fils, suppléant et survivancier, Pierre Nicolas TURPIN, et quelques bénéficiers aux fonctions cantorales mais dont la tessiture  n'est pas précisée dans les sources explorées. Il s'agit des quatre grands-prêtres Jean-Baptiste Étienne BARBELET, François MAUVY, Guillaume TILMON et Jean Pierre TROUSSIN. Enfin, on peut citer Jean-Baptiste PELLETIER "clerc et musicien" Par ailleurs, dix enfants de chœur sont en cours de formation à la maîtrise de la cathédrale.

• 29 mars 1791, Reims : Le directoire du district déclare que "2° Que Pierre Claude CARON, autre serpent et basson âgé de 38 ans ayant 15 années de service à la métropole et antérieurement 16 années comme enfant de chœur serpent de l'abbaye Saint-Nicaise et qui jouissoit d'un traitement de 696 livres aura une gratification d'une année de ses gages, soit 696 livres". A la fin de l'année 1790, CARON a rédigé une supplique individuelle dans laquelle il énonce ses états de service "disant que sur le point de perdre un état qu'il avoit cru des plus assuré et dont il s'est occupée depuis sa tendre jeunesse, il prit messieurs du directoire de l'écouter favorablement. [...] De plus il se trouvoit dans le cas de jouir toute sa vie du même revenu malgré les infirmités qui auroient pu lui survenir [...]  Le changement qui va avoir lieu  pouvant le laisser dans une position assez critique étant père de famille, il réclame le traitement porté par l'auguste assemblée en faveur des personnes attachés aux églises cathédrales et il attend de la justice et de la bonté de messieurs les administrateurs qu'ils auront égard aux services qu'il a rendu jusqu'ici et à la demande qu'il fait aujourd'hui. Caron".

3 octobre 1792, Châlons[-en-Champagne] [Marne] : Le directoire du département de la Marne, "vu les pétitions des anciens chantres, musiciens et employés des anciens établissements supprimés demandant à percevoir une pension ou une gratification, les différents actes capitulaires et baptistaires, les avis du district de Reims, reconnaît que ces derniers ont déjà reçu du directoire du départements les sommes suivantes", soit 522 livres pour CARON, "et attendu que d'après la mention faite dans l'état du directoire du district de Reims, tous les dénommés ci dessus sont remplacés avec les mêmes appointements dans la nouvelle église paroissiale de Reims [...] nous disons qu'il n'y a lieu, quant à présent, à leur accorder aucun traitement ny gratification, et cependant considérant qu'ils n'ont touché aucun traitement depuis la suppression des chapitres jusqu'a l'organisation des nouvelles paroisses, nous disons que pour leur tenir d’indemnité, il leur sera accordé à chacun une demi année des gages dont ils jouissoient; en conséquence autorisons le directoire du District de Reims à ouvrir un compte avec eux et à leur faire payer ou restituer les sommes qui peuvent leur être dues ou qu'ils auroient reçu de trop [...]".

• 21 novembre 1798, Reims : Il est cité parmi les sept musiciens de l'orchestre du Théâtre dirigé par Alexis François Xavier TAIX.

4 mars 1806, Reims : Pierre Claude Caron, musicien demeurant rue des Tapissier, son ami, déclare le décès survenu ce jour de Jean LASNIER, professeur de musique, âgé de 70 ans.

• 5 avril 1808, Reims : Nicolas Blaise MANFAIT, ancien musicien de la cathédrale et marchand épicier, déclare le décès de Pierre Claude CARON survenu la veille, en son domicile de la rue des Tapissiers. Pierre Claude CARON, qui est dit "musicien et pensionnaire de l'état", avait 56 ans.

Mise à jour : 27 mars 2022

Sources
F-Ad51/ 1 L 1356 ; F-Ad51/ 1L 1277  ; F-Ad51/ 2 G 646 ; F-Ad51/ 2E 534/118 ; F-Ad51/ 2E 534/92 ; F-Ad51/ 2E/534/475 ; F-Ad51/ 2E534/ 61 ; F-Ad51/ 2E534/479 ; F-Ad51/ 2G 646 ; F-An/ DXIX/056/194/05 ; F-An/ DXIX/090/757/06 ; Louis Paris, Le Théâtre à Reims depuis les Romains jusqu'à nos jours, 1885  ; P. Taïeb, "Le concert de Reims (1749-1791)", Revue de Musicologie, 2007

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