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CHAILLOU, François (1760-1808)
État civil
NOM : CHAILLOU     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CHAILLON
CAILLOU
CHAILLOUX
Date(s) : 1760-5-10   / 1808-10-15 
Notes biographiques

En 1790, François CHAILLOU chante la basse contre à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans. Sa date précise et sa paroisse de naissance étant indiquées dans l'acte de sa réception comme musicien à la cathédrale en 1787, il ne peut y avoir de confusion avec un homonyme. Pourtant durant toute la suite de sa vie, les actes paroissiaux ou d'état civil qui le concernent le disent avec régularité cardeur, et ne mentionnent jamais son statut de musicien.

• 10 mai 1760, Orléans : Fils de Jacques Chaillou et de Marie-Anne Dubois, François CHAILLOU naît paroisse Saint-Paterne et est baptisé le lendemain. Aucun métier n'est indiqué dans l'acte de baptême, que le parrain seul signe.
Son père, alternativement dit "maître cardeur de laine" ou "maître serger", avait antérieurement été marié à Marie-Louise Provenchère, puis à Élisabeth Chartrain. Le nouveau-né a donc plusieurs demi-frères et sœurs, notamment un grand-frère lui aussi prénommé François qui se marie trois ans après sa naissance (le 1er août 1763 à St-Paterne) et qui donne naissance à un fils, également prénommé François, le 12 mars 1764. L'oncle et le neveu, homonymes, ont ainsi quatre ans de différence seulement. On peut penser que c'est cette floraison de "François Chaillou" divers qui conduit le secrétaire capitulaire à être exceptionnellement précis dans l'acte de réception du jeune homme (voir ci-dessous au 28 novembre 1787).

• 6 octobre 1763 : Son père, Jacques Chaillou, décédé la veille à l'âge de 52 ans, est inhumé au cimetière de Saint-Paterne. Le futur chanteur basse-contre a trois ans et demi.

• A-t-il ensuite été éduqué comme enfant de chœur dans l'une des maîtrises orléanaises ?

• 22 novembre 1779, Orléans : Dans l'église paroissiale de Saint-Euverte est célébré le mariage entre François CHAILLOU et Jeanne Peïen (Païen, Payen…). Le jeune homme est compagnon cardeur, "fils mineur de Jacques Chailloux maitre cardeur décédé depuis 16 ans sur Saint-Paterne de cette ville, et de Marie Anne Dubois", il est domicilié paroisse de Saint-Paterne. La jeune femme est fille majeure d'un vannier installé à Gien, mais elle est domiciliée paroisse Saint-Euverte d'Orléans. Elle était donc venue, elle, à Orléans, pour travailler, peut-être comme domestique. Malgré le très jeune âge du marié, qui ne correspond pas aux usages du temps, il n'a pas été repéré de naissance particulièrement rapide après ces noces.

• De novembre 1780 à mai 1793, le couple Chaillou / Peïen donne naissance à au moins sept enfants, dont trois au moins meurent en très bas âge (3, 15 et 23 mois). Lors du premier baptême, le père est encore compagnon cardeur. Lors du baptême du deuxième, en septembre 1784, il est devenu maître cardeur. Lors du baptême et de la sépulture survenus en 1785, il est dit cardeur ou maître cardeur.

• Le baptême du 7 avril 1787 est le premier pour lequel aucune qualité professionnelle ne soit indiquée pour le père. Il est pourtant célébré paroisse Saint-Euverte, où la famille résidait déjà antérieurement. Est-ce parce que à cette date François CHAILLOU a commencé à chanter à la cathédrale et que son identité professionnelle est devenue floue ?
• 28 novembre 1787, Orléans : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix reçoit François CHAILLOU musicien basse contre aux gages de 14 livres par semaine, soit 728 livres par an. Il est dit "né sur la paroisse de St Paterne le dix mai mil sept cent soixante". Le chanteur a alors 27 ans : est-ce son premier poste dans une église ? Aucun autre n'est en tout cas mentionné lors des démarches effectuées en 1790-1791.

• 16 février 1788 : Le chapitre accorde quatre jours de congé au nommé CHAILLOU "pour vacquer à ses affaires". Il obtient un autre congé la même année, le 5 novembre 1788, "jusqu’au jour de St Aignan" [17 novembre].
L'année suivante, c'est "pour vacquer à des affaires extraordinaires" que, le 3 octobre 1789, il obtient huit jours de congé. Dans ces deux dernières occurrences, CHAILLOU est dit "musicien basse contre".

• Lors des baptêmes et sépultures suivants (4 novembre 1788, 10 mars 1789, 30 janvier et 28 avril 1790), la famille réside sur la paroisse Saint-Victor et non plus paroisse Saint-Euverte. Si le domicile familial est déjà situé rue des Noyers (adresse mentionnée en 1793 et en 1808, voir ci-dessous), il se peut qu'il y ait eu déménagement simplement d'un côté de la rue à l'autre, le côté nord étant sur la paroisse Saint-Euverte et le côté sud sur Saint-Victor. La rue des Noyers, de direction est-ouest, est l'actuelle rue Desfriches. C'était une rue d'artisans, notamment du textile. Aucune précision professionnelle n'est donnée dans ces actes concernant le père, et aucun indice de fréquentation du milieu musical n'apparaît particulièrement parmi les parrains et marraines.

 1790, Orléans : François CHAILLOU est toujours musicien basse contre à la cathédrale Sainte-Croix où il déclare avoir exercé pendant cinq années. Il s'est écoulé en réalité trois ans seulement depuis sa réception officielle. Y chantait-il auparavant ?
• Vers le 15 mai 1790, les musiciens de la cathédrale Sainte-Croix et de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans signent tous ensemble une "requête" adressée à l'Assemblée nationale pour plaider non seulement leur cause, mais plus largement celle des maîtrises et, par voie de conséquence, estiment-ils, celle de la musique en France. Pour la cathédrale Sainte-Croix signent HÉRISSÉ, le maître de musique, CARRÉ, l'organiste, puis les musiciens dans l'ordre suivant : CONSCIENCE, COMPÈRE, CHAILLOU, SILVESTRE, PRESTATLEFÈVRE, BOSSUGÉ, FOUCART, HILDEN, BEREUTHEN, QUÉNEL, ADAM et SIONEST. On remarque l'absence de deux des basse-contre, ÉVIN et FAUQUET.

• Mai 1791, Orléans : Après la dissolution du chapitre fin novembre 1790, la musique de la cathédrale constitutionnelle est réorganisée et dotée d'un règlement qui, en particulier, règle minutieusement les tarifs de "la pointe" en fonction des types de fêtes ou d'offices. Sont également prévus "les tours pour les enterrements" assurés de semaine en semaine par des binômes fixes, système qui existait déjà auparavant. "Dans une assemblée tenue chez M. l'abbé HÉRISSÉ", le règlement est amendé puis adopté et signé par 11 musiciens : QUÉNELLEPRESTAT, CHAILLOU, HILDEN, CONSCIENCEADAM, MAUGARS, BOSSUGÉ, COMPÈRE, LEFEBVRE, SILVESTRE. Cet ordre correspond-il à une hiérarchie ou est-il dû au hasard ?
• Juin 1791, Orléans : François CHAILLOU figure dans un tableau des effectifs orléanais envoyé au Comité ecclésiastique créé par la Constituante. D'après ce tableau, ses revenus s'élèvent à 828 livres. Il est indiqué que CHAILLOU "devoit dans l'ancien ordre de chose s'attendre à terminer sa carrière du service de l'église d'Orléans, dont les membres lui auroient certainement accordé une retraite en cas qu'il eut été dans l'impossibilité de continuer ses fonctions".
Diverses décisions administratives contradictoires se succèdent alors au sujet de l'indemnité à laquelle il peut avoir droit.

• Second semestre 1792, Orléans : Un état des pensions et gratifications accordées en vertu de la loi du 1er Juillet 1792 aux chantres, musiciens, officiers et employés ecclésiastiques et laïcs des chapitres et établissements religieux supprimés dans les districts d'Orléans, de Beaugency et de Pithiviers, adressé au ministre de l'Intérieur, révèle que François CHAILLOU a perçu finalement une gratification de 828 livres, soit une année de ses gages antérieurs.
• 2 octobre 1792, Orléans : Charles François HILDEN, Antoine CONSCIENCE, François CHAILLOU, Jean Claude COMPÈRE, Jacques MAUGARS, tous musiciens de la paroisse épiscopale, prêtent serment "d'être fidèle à la nation, de maintenir la liberté et légalité, ou de mourir en les défendant". Deux jours plus tard, le 4 octobre, Jean-Baptiste BOSSUGÉ, malade, prête le même serment par l'intermédiaire de Claude François LEFÈVRE, lui aussi musicien.
François CHAILLOU a donc continué à chanter à la cathédrale constitutionnelle, sans doute jusqu'à la suspension du culte.

• 9 mai 1793, Orléans : François CHAILLOU, cardeur, demeurant au n°34 de la rue des Noyers, section Jean-Jacques Rousseau, vient à la mairie déclarer la naissance d'une nouvelle fille. Il signe d'une manière élégante et élaborée, avec un joli paraphe où l'on peut lire une sorte de clé de sol horizontale. Il a repris, ou a poursuivi, son ancien métier de maître cardeur (l'avait-il totalement abandonné ?).

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• 17 octobre 1808, Orléans : Sur la déclaration d'un maçon de 32 ans et d'un cardeur de 68, l'officier d'état civil établit l'acte de décès de François CHAILLOU, cardeur, âgé de 48 ans et 6 mois, natif d'Orléans, qui est mort l'avant-veille à son domicile, 34 rue des Noyers. Il était toujours l'époux de "Marie" Jeanne Payen.

Mise à jour : 27 février 2017

Sources
F-Ad45/ 2 J 1979 ; F-Ad45/ 51 J 5 ; F-Ad45/ BMS Orléans paroisses diverses ; F-Ad45/ BMS St-Euverte ; F-Ad45/ BMS St-Paterne ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-Am Orléans/ 2 J 16 ; F-An/ DXIX/090/755/01 ; F-An/ DXIX/090/755/15 ; F-An/ F19/1128

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