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CHANAUD, Étienne (1726-1787 av.)
État civil
NOM : CHANAUD     Prénom(s) : Étienne     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CHANAULT
CHENAUD
CHENAULT
CHANOT
Date(s) : 1726-10-24   / 1787-11 av.
Notes biographiques

Étienne CHANAUD fut joueur de serpent et chantre à la cathédrale Saint-Antonin de Pamiers dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. Il venait du centre de la France, de la ville de Bourges où il avait grandi et s'était formé. Mais il avait déjà trente ans quand il se fixa dans le piémont pyrénéen, et nous ignorons en quels lieux il était intervenu au cours des années précédentes. 

• 24 octobre 1726, Bourges : Étienne CHANAUD, fils de Marie-Françoise Frérard et de Jean-Baptiste Chanaud, portier du Logis du Roy où réside alors Denys Dodart, l'intendant du Berry, est baptisé à l'église de la paroisse Saint-Médard. Il est l'aîné de la fratrie, et ses deux frères, Pierre CHANAUD et Claude CHANAUD, sont respectivement présentés au baptême en 1734 et 1737 dans une autre église, celle de Saint-Jean-le-Vieil.

• 6 juillet 1733-1738, Bourges : Étienne CHANAUD est enfant de chœur à la Sainte-Chapelle, toute proche du Logis du Roy. Ses deux frères fréquenteront également cette maîtrise quand ils en auront l'âge. Étienne en est-il vraiment sorti en 1738? Vraisemblablement que non. Mais d'une part, les listes des enfants de chœur sont difficiles à exploiter, et d'autre part, le père de famille est inhumé à Saint-Jean-le-Vieil, le 20 septembre de cette année 1738, "en présence de tous les gagistes de cette église". De plus, Pierre, son frère cadet, un petit enfant de chœur d'à peine sept ans, meurt à son tour en mars 1741. Étienne est-il alors cet " Etienne CHENAULT" qui joue du serpent, d'après les archives de la Sainte-Chapelle? De toute façon, nous perdons sa trace.

• 27 février 1756, Pamiers [Ariège] : Étienne CHANAUD a présenté sa candidature au chapitre Saint-Antonin. Après délibération, les chanoines l'engagent, en même temps que le chantre LAIROULE, "pour jouer du serpent au chœur" et ils fixent aussitôt ses honoraires annuels à cent cinquante livres payables "de mois en mois par avance".

• [1758], Pamiers : Il se voit consentir un titre de chantre par le chapitre et par l'évêque Henri de Lévis.  Ses émoluments qui s'élèvent maintenant à trois cents livres par an sont acquittés par moitié par chacune des deux parties. Après la mort de cet évêque, il semble que le chapitre devrait se charger de lui payer l'intégralité de la somme pendant tout le cours de sa vie. Il s'agit là d'un arrangement entre ses deux employeurs. Ainsi, Étienne CHANAUD complète le service du chantre Jacques MERCADIER qui, lui, remplit la fonction de secrétaire auprès du prélat.  

• 20 février 1759, Pamiers : Étienne CHANAUD, "imprimeur", épouse, à la cathédrale Saint-Antonin, Philipe Belondrade, la fille d'un ancien négociant de la ville. Les quatre témoins de la cérémonie nuptiale témoignent certainement du milieu relationnel du jeune couple. Deux hommes sont qualifiés de "bourgeois", parmi lesquels François Palmade, le beau-frère de l'épouse. Sont également présents un marchand de la ville qui deviendra le parrain de leur aîné, ainsi que Jacques MERCADIER, le confrère du marié. 

Deux enfants naissent rapidement de cette union et reçoivent le baptême à l'église Notre-Dame-du-Camp, c'est-à-dire sur la seconde paroisse de la ville, celle de leur mère et de leur famille maternelle. Le 4 mars 1760, lors de l'arrivée du premier que l'on prénomme Bernard, CHANAUD est encore qualifié d'imprimeur. Mais un an plus tard, pour Jean Barthélémi, il est dit musicien. Et cette seconde cérémonie baptismale réunit un nombre impressionnant d'ecclésiastiques des deux chapitres. Le chanoine curé Marrast qui est le parrain  accueille comme officiant dans son église collégiale, "messire Jean François de Bordeneuve, chanoine de la cathédrale", le prêtre qui avait marié les parents deux ans plus tôt. Trois autres prêtres vicaires, pour le moins, apposent également leur signature. La marraine, Marie-Barthélémie Fontes, est l'épouse de Jean-Florent Baour, présent et qui a monté une imprimerie à Pamiers aux environs de 1750. Au total, neuf paraphes masculins ferment l'acte de baptême.

• 19 août 1777 : Le fils d'Étienne CHANAUD, Jean-Baptiste [Jean-Barthélémi lors de son baptême en 1761], est témoin à un mariage célébré en l'église Notre-Dame-du-Camp et qui rassemble plusieurs imprimeurs de Pamiers. L'époux, un "compagnon imprimeur" nommé Bourdeaux, réside bien sur cette paroisse; mais "n'ayant pas de domicile fixe", Mgr Henri de Lévis a dû lui accorder une dispense. Le chantre CHANAUD n'est pas cité parmi les invités signataires. Cependant, comme Jean-Baptiste n'a que seize ans, il est permis de supposer que son père l'a autorisé, ou même l'a engagé à le représenter à cette cérémonie. Le chantre musicien se rend à la cathédrale pour assurer son service et l'imprimeur revient sur sa paroisse pour se consacrer à un tout autre travail. D'ailleurs, quand il est lui-même parrain, l'acte rédigé simplifie la situation en le nommant  toujours "Mr Étienne CHANAUD", sans autre complément.

• [Avant septembre 1787] : Étienne CHANAUD est mort à une date et un lieu qui n'ont pas été retrouvés. En effet Philippe Bélondrade s'éteint le 14 septembre de cette année-là. Elle a 68 ans. On l'inhume dans le cimetière de Notre-Dame-du-Camp. Elle est alors qualifiée de "veuve du sieur CHANAUD", mais cette information ne fournit aucun indice sur la disparition de son époux.

• 1 mars 1849, Montpellier : Décadi Chanaud s'éteint "dans la Maison Chanaud". Son acte de décès révèle d'abord qu'il était le fils de Jean-Baptiste, et par conséquent, le petit-fils d'Étienne CHANAUD, et ensuite, qu'ils étaient l'un et l'autre des imprimeurs professionnels de la ville de Montpellier. Finalement, lorsque l'ancien petit enfant de chœur de Bourges est arrivé à Pamiers pour jouer du serpent, il avait peut-être déjà  la maîtrise du métier que développeront ensuite deux générations de descendants. Et où a-t-il terminé sa vie? Ce ne peut être à Pamiers. Il est en effet difficile de croire qu'on ait oublié de rédiger l'acte de sépulture d'un chantre au service de son évêque pendant tant d'années. 

 7 novembre 2019

Sources
F-AD09/ BMS paroisse du Camp, Pamiers ; F-Ad09/ BMS Mercadal, Pamiers ; F-Ad09/ BMS ND du Camp, Pamiers ; F-Ad09/ BMS, Pamiers ; F-Ad09/ G 52 ; F-Ad18/ BMS St-Médard, Bourges ; F-Ad34/ État civil, Montpellier ; F-An/ DXIX/049/52/02-03 - F-An/ DXIX/099/052/02 ; M.-R. Renon, La musique à la Sainte-Chapelle de Bourges au XVIIIe siècle, s.d.

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