Login
Menu et informations
CHATELIN, Philippe (1755-1825)
État civil
NOM : CHATELIN     Prénom(s) : Philippe     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CHATELAIN
CHÂTELIN
CHASTELIN
Date(s) : 1755-1-14  / 1825-5-27 
Notes biographiques

Si son nom est souvent orthographié "Chatelain", lui-même signe avec constance "Chatelin" : c'est donc cette graphie qui a été adoptée pour Philippe CHATELIN. Né et éduqué dans la petite ville de Saulieu, dans le diocèse d'Autun, il y joue du serpent à la collégiale Saint-Andoche à la veille de la Révolution – après, cependant, un intermède de trois ans à la cathédrale d'Autun.

• 14 janvier 1755, Saulieu : Philippe CHATELIN est fils de Dominique Chatelin, tonnelier dans cette ville, et de Louise Perrier. Ses parents s'étaient mariés le 31 juillet 1745 à Saint-Saturnin de Saulieu, en présence du chantre Jean RENAUD (père).

• [1761-1770], Saulieu : Dès l'âge de 6 ans, indique son dossier de carrière, Philippe CHATELIN sert comme enfant de chœur à la collégiale Saint-Andoche de Saulieu, et ce jusqu'à sa quinzième année, c'est-à-dire vers 1770. Le maître de musique est alors, depuis 1759, Amable Joseph HOUZÉ : c'est donc lui qui a entièrement formé le jeune homme au chant d'Église.

• [1771-1773], Saulieu : De 15 à 18 ans Philippe CHATELIN reste à Saint-Andoche pour, dit-il, "se former et servir à la musique". C'est une période de transition.

• [1773 ou 1774] : Il y est ensuite engagé comme musicien habitué, évinçant sans doute Pierre BAILLY qui était jusqu'alors le second chantre de la collégiale.

• 12 novembre 1776, Saulieu : En l'église Saint-Andoche est célébré le mariage de Philippe CHÂTELIN "chantre laïque en ladite église", et de Jeanne Henry, fille mineure de Denis Henry recteur d'école à "Lamothe" (très probablement Le Motte-Ternant aujourd'hui, à 11 km au nord-est de Saulieu). Le jeune marié signe "Chatelin". Si sa mère est défunte, son père, Dominique Châtelin, toujours tonnelier à Saulieu, est présent et consentant, mais ne sait pas signer. Sont présents à la cérémonie le sieur Amable HOUZÉ, maître de musique de la collégiale, et Claude BERTHIER lui aussi "chantre laique en laditte église", tous deux sont dits "amis de l'époux".

• 26 juillet 1778 : Anne, née le même jour, est baptisée "sur les Saints fonts de l'église St-Andoche". Elle a pour parrain son grand-père maternel, le recteur d'école, venu de La Motte.
• 2 août 1778 : La jeune mère meurt de ses couches. Elle était âgée de 23 ans et demi. Elle est inhumée le lendemain "en présence de son mari et de Denis Henry recteur d'école à Lamotte son père". La petite Anne s'éteint deux mois plus tard au village de Champeau, à 7 km à l'ouest de Saulieu, où elle avait été placée en nourrice. Dans ces trois actes, Philippe CHATELIN est dit tonnelier.

• 1778-1781, Autun : Philippe CHATELIN est envoyé à la cathédrale d'Autun pour prendre des leçons de serpent afin de pouvoir remplacer un joueur de serpent de la collégiale de Saulieu nommé BERTRAND, devenu trop âgé pour continuer son emploi. Mais, au bout d'un an – racontera-t-il plus tard, dans une requête de décembre 1790 –, satisfaits de ses progrès, les chanoines de la cathédrale d'Autun engagent Chatelin en qualité de second serpent aux appointements de 600 livres. Les registres capitulaires d'Autun, conservés par la Société Éduenne, confirment ses dires.
• 17 mars 1780, Autun : Dans une délibération minimaliste, le secrétaire capitulaire enregistre la réception de 'CHATELAIN' comme musicien de la cathédrale Saint-Lazare "tant pour serpent que pour la psalmodie". Deux semaines plus tard, le serpent de la cathédrale d'Autun, Jean-Baptiste MILLOT, demande et obtient sans difficulté un congé de quinze jours : les chanoines savent que la fonction de serpent sera assurée. On peut en déduire également que le maître de serpent de Philippe CHATELIN a été précisément Jean-Baptiste MILLOT.
• 30 décembre 1780 : Dans la foulée de toute une série de mesures d'économies, le chapitre d'Autun décide de réduire son effectif de musiciens. Sur les onze musiciens gagistes alors en poste, trois sont licenciés : MIELLE (haute-contre), MILLOT et CHATELIN, donc les deux serpents. Le chapitre leur accorde un préavis de licenciement d'environ trois mois, jusqu'aux fêtes de Pâques 1781.
Le lendemain de cette décision, les trois musiciens se comportent mal "tant à matines qu’à la grande messe". Le chapitre les excuse, car ils viennent d'apprendre la mauvaise nouvelle. Mais "le jour des Roys le sr MIELLE auroit chanté à vespres avec une indécence si affectée qu’il auroit excité des rys et du scandale notamment pendant tout le Magnificat". Ça en est trop pour le chapitre, qui licencie sur le champ les trois hommes, en versant cependant aux deux serpents – mais pas à MIELLE – les sommes qu'ils auraient dû gagner jusqu'à Pâques, soit 140 livres.

• Mi-janvier 1781, Saulieu : Philippe CHATELIN quitte Autun et retourne donc à sa ville natale, et à son atelier de tonnelier. La collégiale de Saulieu l'engage alors "sous la rétribution ordinaire". Chatelin parvient à obtenir 24 boisseaux de froment et 36 livres en argent par an (convention du 21 septembre 1781). Il reçoit, en plus, le casuel de la paroisse qui pouvait atteindre 150 livres par an.

Assez vite, il semble chargé en plus de la fonction de sacristain. Ainsi, le 6 juillet 1785 il reçoit la somme importante de 160 livres "pour un semestre de la fourniture de la sacristie". Il reçoit aussi régulièrement 3 livres "pour un semestre de l’entretien de la basse par avance", ce qui, au passage, indique l'utilisation de cet instrument à Saint-Andoche.

• 29 octobre 1785, Saulieu : Lorsque Lazare PÉTOT est reçu maître de musique de la collégiale Saint-Andoche en remplacement d'Amable Joseph HOUZÉ, son fils aîné a 8 ans. Dès le 9 novembre, le nouveau maître demande au chapitre de bien vouloir recevoir son fils Nicolas-Lazare comme enfant de chœur à la collégiale. Le chapitre accepte et licencie pour cela un certain CHATELIN, qui était grand enfant de chœur. Son prénom ni son âge ne sont précisés dans la délibération capitulaire qui entérine ce tour de passe-passe et on ignore son lien avec Philippe Chatelin (neveu ?). Les chanoines spécifient seulement qu'ils le licencient "à cause de la faiblesse de son tempérament".

• 6 juillet 1787 : Autour de Lazare PÉTOT, maître de musique de la collégiale, on aperçoit dans les comptes capitulaires les deux habitués qui sont maintenant Philippe CHATELIN et Georges-Étienne LAFOSSE, et quatre enfants de chœur dont Antoine RIOLLET et François BUFFARD.

• 2 janvier 1789 : Le sieur CHATELIN reçoit plusieurs mandats de la part du chapitre, notamment "3 livres pour fourniture des cordes de la basse". Il est aussi chargé de la fourniture du luminaire pour lequel il reçoit 136 livres.

1790, Saulieu : Philippe CHATELIN est toujours musicien habitué de la collégiale Saint-Andoche. Il touche 36 livres en argent plus le casuel, qui pouvait atteindre 150 livres par an, ainsi que 24 boisseaux de froment par an. L'autre musicien habitué rémunéré par le chapitre est au même moment Georges-Étienne LAFOSSE. Tous deux collaborent sous la direction du maître de musique Lazare PÉTOT. Les quatre enfants de chœur sont RENAUD, Nicolas-Lazare PÉTOT, Antoine RIOLLET et le petit Louis-François ROY.
• 6 juillet 1790 : La sépulture à Saint-Nicolas d'un bébé de quatre jours, fils d'un carabinier de la Maréchaussée, se fait en présence de Philippe CHATELIN, "musicien de la Collégiale de cette ville". D'ordinaire le chantre qui assiste aux inhumations de Saint-Nicolas est François CAUZARD.

• 4 mai 1791 : Philippe CHATELIN est dit "marchand en cette ville, ayant déjà été marié" lorsqu'il se remarie, en l'église Saint-Andoche, avec Françoise Bonnard, fille mineure d'un maréchal de Saulieu. Aucun des membres de la ci-devant musique du chapitre ne semble présent. On remarque deux cordonniers cités parmi les témoins, Claude Riollet et Bernard Poupon, qui sont dits "beaux-frères de l'époux". Le premier était le cordonnier de la maîtrise, il est le père de l'enfant de chœur Antoine RIOLLET.
• 23 novembre 1791 : Une sépulture à Saint-Nicolas est célébrée en présence de Philippe CHATELIN, "marchand". Sa signature est bien celle de l'ancien musicien.
Il en va de même le 4 juillet 1792 et à quelques autres occasions éparses.

• • •

• 27 mai 1825, Saulieu : Le sieur Philippe CHATELIN, âgé de 70 ans, "né en cette ville, propriétaire, y demeurant, veuf de dame Françoise Bonnard", décède à 5 heures du soir en son domicile, rue Notre Dame. L'un des deux déclarants du décès est marchand tonnelier, ce qui indique que le défunt avait probablement continué à exercer dans ce domaine.

Mise à jour : 8 novembre 2020

Sources
F-Ad21/ BMS Champeau-en-Morvan en ligne ; F-Ad21/ BMS Saulieu  ; F-Ad21/ BMS Saulieu en ligne ; F-Ad21/ G 3147 ; F-Ad21/ NMD Saulieu en ligne ; F-An/ DXIX/091/773/04-20 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784

<<<< retour <<<<