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CHAUCHAT, Pierre Dominique (1752-1823)
Autre(s) forme(s) du nom : CHAUCHAT (il signe ainsi à son mariage et aux baptêmes de ses enfants)
CHAUSSAT
Aldebert
Albert
Date(s) : 1752-3-21 / 1823-11-26
Si l'on ignore précisément comment il fut formé, Pierre CHAUCHAT signe bel et bien "Chauchat org." dès l'âge de 15 ans, à Mende, sa ville natale. Il a pour beau-frère le peintre Abraham Fontanel, franc-maçon, comme lui. Après quelques mois passés à la tribune de la cathédrale Saint-Privat, sa présence est attestée définitivement en 1771 parmi les musiciens de la cathédrale de Sarlat.
Au terme d'une longue carrière, CHAUCHAT fut chaudement remercié par la fabrique pour avoir sauvé l'orgue de Saint-Sacerdos pendant la Révolution. Il vécut encore trente ans, reprenant du service au début du XIXe siècle. Son nom est gravé sur le mur situé à l'arrière du buffet d'orgue. Il meurt en 1823.
• 21 mars 1752, Mende [Lozère] : Pierre Dominique Aldebert CHAUCHAT voit le jour à Mende. Il est le dernier fils de Pierre Chauchat, bourgeois, et de Marguerite Farain. Il a pour parrain Aldebert de La Peyrouse, et pour marraine Catherine Richard. Son troisième prénom fut transformé en "Albert".
• Où a-t-il reçu sa formation ? Il est très probable que son maître fut Gilbert SAUVAGE, titulaire de l'orgue de la cathédrale de Mende pendant plusieurs décennies. Nous ignorons s'il fut enfant de chœur ou seulement l'élève du maître organiste.
• 27 décembre 1761, Mende : Pierre CHAUCHAT a 9 ans lorsqu'il signe comme témoin dans un acte paroissial. Cela se produira à de multiples occasions au fil du temps. Il signe "Pierre Chauchat" ou "Chauchat cadet", notamment le 22 novembre 174, lors du mariage de sa sœur Victoire avec Abraham Fontanel, peintre et franc-maçon.
• 1er mai 1767, Mende : Pierre CHAUCHAT, 15 ans, signe comme témoin d'un baptême "Chauchat org.". Assure-t-il des remplacements pour pouvoir se prévaloir de ce titre d'organiste ? La famille de l'enfant baptisé (Hilaire Philippe Prosper Vincens) est alliée à celles de Pierre CHAUCHAT et d'Antoine SAUVAGE.
• 13 mai 1768, Mende : Pierre CHAUCHAT assiste au baptême de son neveu Charles François Chauchat, en présence de "Me Gilbert SAUVAGE, organiste".
• 5 juillet 1768, Mende : Il assiste au mariage la fille de Gilbert SAUVAGE, Françoise, alors qu’officie Raymond Paulet, prêtre hebdomadier, neveu de l’organiste et frère de l'organiste Gabriel PAULET.
• 19 mars 1769, Mende : Pierre CHAUCHAT est dit "oncle organiste" à l'occasion du baptême d'une de ses nièces. Il assure peut-être un intérim quelques mois avant le décès de Gilbert SAUVAGE.
• 6 juillet 1769, Mende : "CHAUCHAT org." signe un acte de baptême comme témoin. Le 2 août 1769, le mariage de sa sœur Marie avec Jean-Baptiste Fontibus, maître perruquier, est célébré "en présence de Sr Pierre Dominique Albert Chauchat, organiste et frère de la susd. Marie Chauchat".
• Il est fort possible qu'il ait eu l'espoir de succéder à Gilbert SAUVAGE à la tribune de la cathédrale de Mende. Mais son intérim fut de courte durée. Il n'assiste pas au mariage de sa sœur Marianne, le 10 janvier 1770. Comment expliquer cette absence ? Et le 13 février 1770, un nouvel organiste occupe la tribune, Gabriel PAULET. Celui-ci décède quelques mois plus tard, à 27 ans, le 23 octobre 1770. Pierre CHAUCHAT a-t-il sollicité le chapitre pour lui succéder ? A-t-il obtenu d'assurer l'intérim ? Toujours est-il que le chapitre choisit un nouveau titulaire, Antoine SAUVAGE.
• 2 juillet 1771, Sarlat : Pierre Dominique CHAUCHAT, 19 ans, assiste comme témoin à un mariage. C'est la première mention de ce musicien dans le registre de la paroisse Sainte-Marie. Il touche l'orgue alors que Jean GAGNERIE est le maître de musique. Depuis quand est-il arrivé ?
• 29 décembre 1771, Sarlat : Jean GAGNERIE, maître de musique de la cathédrale, fait baptiser son fils. L'enfant a pour parrain Charles BOYT, musicien, et Pierre Dominique CHAUCHAT, organiste de la cathédrale est témoin.
Ces deux mentions consécutives, sans autre les précédant, laissent penser qu'il est depuis peu dans la ville. À partir de cette époque, il signe de plus en plus régulièrement comme témoin des actes de la paroisse Sainte-Marie de Sarlat.
• 9 février 1773, Sarlat : Charles BOYT, musicien, épouse Marie Espinet, paroisse Sainte-Marie, en présence de Jean GAGNERIE et de Pierre CHAUCHAT.
• 19 mai 1774, Sarlat : Jean GAGNERIE, "maître de musique de l'église cathédrale", fait baptisé son fils Pierre Dominique, paroisse Sainte-Marie. Le parrain est "Pierre Dominique Albert CHAUCHAT, organiste de la cathédrale de cette ville".
• 3 décembre 1774, Sarlat : Charles BOYT fait baptiser un fils, Jean. Il a pour parrain Jean GAGNERIE. Pierre CHAUCHAT est témoin.
• 15 avril 1779, Sarlat : Jean VEDRENE se marie à la cathédrale avec Anne Faujanet en présence, entre autres, de Pierre Dominique CHAUCHAT, organiste de la cathédrale, et de Jean GAUBERT, musicien.
À partir de 1779, c'est Michel LEFFRY des FONTAINES qui occupe le poste de maître de musique.
• 27 avril 1781, Sarlat : Dans un acte capitulaire, on apprend qu'il obtient un contrat d'organiste "à vie" avec des appointements de 500 livres garantis ; une autre source le dit logé jusqu'en 1790 dans un bâtiment de l'enclos du chapitre de la cathédrale.
• 6 mai 1783, Sarlat : Pierre CHAUCHAT épouse Pétronille Marrain. Une vingtaine de personnes signent le registre dont des officiers de justice (du présidial de la ville, en particulier) mais aucun musicien !
Quatre enfants sont issus de ce mariage :
- Pierre Étienne Jean Cécile, né à Sarlat le 22 février 1784. Le père est dit "organiste de la cathédrale de cette ville". Le parrain est Étienne de Serdignan, écuyer, déjà présent au mariage, et "vénérable" de la loge maçonnique de la Parfait Harmonie de Sarlat. La signature de CHAUCHAT nous renseigne aussi sur son appartenance à la loge : "CHAUCHAT père p.·. V.·." pour "passé Vénérable" (i. e. ancien Vénérable). Pas moins de 27 témoins assistent à ce baptême, dont une douzaine signent avec des marques maçonniques. Un seul nom dans la liste des témoins correspond peut-être à celui d'un musicien, Vedrene.
- Catherine Antoine Adélaïde, née à Sarlat le 20 janvier 1785.
- Abraham Étienne, né à Sarlat 5 février 1786. Le père est dit "organiste de la cathédrale de la présente ville". Il a pour parrain Abraham Fontanel, époux de sa tante paternelle Victoire Chauchat, membre de l'académie de dessin de Montpellier.
- Marthe Victoire, née à Sarlat le 15 décembre 1787. Le père est dit "organiste de la cathédrale de cette ville".
• 7 novembre 1789, Sarlat : CHAUCHAT et VINCENOT sont témoins d'une inhumation dans la chapelle des pénitents blancs.
• 1790, Sarlat : Pierre Dominique CHAUCHAT est toujours organiste à la cathédrale Saint-Sacerdos. Les autres musiciens de la cathédrale de Sarlat sont GARDIE, VINCENOT, VEDRENE et six enfants de chœur dirigés par le maître de musique Michel LEFFRY.
• 13 mai 1790 : Avec ses collègues GARDIE et VINCENOT, CHAUCHAT écrit au Comité ecclésiastique pour rappeler que leurs gages étaient leur seul moyen de subsistance et que le 1er acompte de mars était déjà consommé. Le Comité devait soit régler le montant de leur pension soit autoriser le département à fournir une provision.
• 27 mai 1790, Sarlat : CHAUCHAT signe "notable" dans un acte d'inhumation d'un "notable-adjoint", en compagnie d'autres "notables-adjoints". Il fait de même les 30 juin et 27 octobre 1790.
À partir de cette époque, Pierre CHAUCHAT adresse plusieurs suppliques et relances au Comité ecclésiastique pour recevoir des indemnités.
D'après les informations fournies par le directoire du département de la Dordogne le 6 avril 1791, Pierre Dominique CHAUCHAT déclare avoir 40 ans en 1791.
• Février 1791-an III [1795], Sarlat : D'après Bernard Podevin, le nom de CHAUCHAT figure dans la liste des musiciens employés à la cathédrale de Sarlat.
• 6 avril 1791 : Dans le tableau envoyé au Comité ecclésiastique, le directoire du département de la Dordogne estime qu'il faut lui accorder une pension de 500 livres et il précise qu'il est très pauvre et chargé d'une nombreuse famille. Cette somme équivaut à son traitement de ses années d'exercice. Plus tôt dans l'année (en janvier), le district de Sarlat avait fait cette proposition à la condition que CHAUCHAT continue à toucher l'orgue dans la cathédrale devenue église paroissiale de Sarlat et il lui avait fait verser le reliquat de l'année 1790 (322 livres et 12 sous). Le département a donc suivi cette avis.
• Le 1er juin 1791 : N'ayant pas eu de réponse du Comité ecclésiastique, Pierre Dominique CHAUCHAT envoie une lettre au président du Comité pour lui signifier sa détresse, "son besoin journalier" et sa nombreuse famille. Il demande à ce qu'il lui soit fait une avance sur traitement si ce dernier n'est pas encore arrêté. Pierre Dominique CHAUCHAT évoque 22 ans d'exercice.
• 1791 : CHAUCHAT n'a reçu que 250 livres alors que sa pension annuelle semblait, pour lui, bien établie à 500 livres.
• 23 août 1792 : CHAUCHAT fait une réclamation solidement argumentée au directoire du département. Dans un arrêté du 23 janvier, celui-ci avait établi sa pension à 200 livres, or CHAUCHAT, en s'appuyant sur la loi du 1er juillet 1792 savait que si l'emploi occupé avant le 1er janvier 1789 était défini comme "à vie", la pension devait être du même niveau que le traitement (article 1er de la loi). Il accompagne sa requête des pièces nécessaires : l'acte capitulaire du 27 avril 1781 entre l'évêque de Sarlat, le chapitre et lui pour cet emploi à vie à 500 livres de traitement par an, un certificat de l'ancien chanoine Lacaprade syndic du chapitre et l'avis favorable du directoire du district de Sarlat.
Le directoire du département lui donne raison en déclarant que sa pension s'établit bien à 500 livres à compter du 1er janvier 1791 et que comme il n'a reçu que 250 livres pour cette année, il bénéficiera d'une ordonnance de 250 livres pour 1791 et de trois ordonnances pour les trois premiers quartiers de 1792.
• [Période de la Révolution] : CHAUCHAT sauve soin instrument des destructions fréquentes à cette période de l'Histoire. Selon des sources, il aurait jouer des airs et chants révolutionnaires dont la Marseillaise. Avec d'autres, il a été actif pour empêcher le transfert de l'orgue à Périgueux qui était voulu par les administrateurs du département.
• Jusqu'en 1808, il entretient et touche l'orgue de la cathédrale gratuitement, puis demande à être remplacé (d'après B. Podevin).
• 1808 : Pierre CHAUCHAT prend sa retraite. La fabrique signe un contrat avec un nouvel organiste M. RODAULOS.
• 16 novembre 1808, Sarlat : Alors que la fabrique vient de recruter ce nouvel organiste, le juge de paix de la ville et du canton de Sarlat, Bouffanges, adresse une délibération de la fabrique de la paroisse, qu'il préside, à Monsieur CHAUCHAT "greffier en chef du tribunal civil, membre du Conseil municipal et organiste honoraire [...] attaché depuis trente ans à l'orgue de la cathédrale". La fabrique rendant hommage au zèle avec lequel "il a veillé à la conservation de cet instrument avec une sollicitude continue" pendant toutes ces années et son empressement "de concourir à la solennité et à la pompe du culte en mêlant les harmonies de l'orgue aux chants religieux" le nomme conservateur et surveillant de l'orgue et lui remet les clés de la tribune.
La fabrique exprime sa reconnaissance en lui décernant le titre d'"organiste émérite et honoraire de l'église de Sarlat", mettant à sa disposition, à perpétuité, une place gratuite dans les stalles supérieures du chœur.
• M. RODAULOS n'a occupé la place d'organiste que peu de temps (quelques mois peut-être en 1808-1809), quittant la place en estimant ses gages insuffisants. CHAUCHAT reprend rapidement du service comme organiste, fonction qu'il exerce gratuitement, jusqu'en 1812 au moins. La fabrique rémunère alors un chantre (100 F) et un souffleur (50 F).
• 6 janvier 1811, Sarlat : Un nouveau courrier des administrateurs de la fabrique exprime les éloges de tous pour son "zèle dans la direction de l'orgue à l'occasion de la nouvelle année" et renouvellent leur "reconnaissance plus étendue et mieux ressentie". Sa femme et ses filles pourront bénéficier de chaises dans l'église "sans abonnement ni rétribution". Cette faveur vise à compenser la gratuité du service d'organiste de CHAUCHAT.
• 29 avril 1812, Sarlat : Dans l'acte de mariage de sa fille Marthe Victoire, P. D. Albert CHAUCHAT est dit "greffier du tribunal civil de Sarlat".
• 26 novembre 1823, Sarlat : "CHAUSSAT" décède à 71 ans. D'après B. Podevin, il fut probablement inhumé dans le cimetière de Sarlat, dont les tombes les plus anciennes furent détruites par la suite.
Mise à jour : 29 décembre 2020
Merci à Jean-Pierre Bouyer, Gérard Fournier et Nicole Vincens