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CLAIRE, Louis Joseph (1760-1798)
État civil
NOM : CLAIRE     Prénom(s) : Louis Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CLAIR
Date(s) : 1760-4-30   / 1798-6-29 
Notes biographiques

Natif d'un petit village picard, Louis Joseph CLAIRE s'élance très jeune sur les routes du royaume doté simplement de sa voix de basse-contre. Celle-ci lui ouvre les portes de trois églises de premier plan mais c'est à la cathédrale Saint-Étienne de Châlons, en Champagne,qui s'établit en 1780 et se marie. Il prolonge quelques mois son service dans la nouvelle paroisse constitutionnelle après 1790 puis devient "gendarme national". Il revient mourir dans son village natal sous le Directoire.

• 30 avril 1760, Lesquielles-Saint-Germain, près de Guise [Aisne] : Louis Joseph CLAIRE et sa sœur jumelle Marie Preuve Grimonie, voient le jour et sont baptisés. Le père, Jean François qui est dit "tisserand", et la mère Marie Joseph Poulet, demeurent dans ce petit village proche du bourg de Guise. Louis Joseph a pour parrain et marraine : Jean Bourgeois ("garçon laboureur") et Marie Louise Becquet. Tous deux, ainsi que les parents savent signer.

• 2 février 1780, Cambrai [Nord] : Il est reçu petit-vicaire en tant que basse-contre au service de la cathédrale Notre-Dame-des-Grâces. Il semblait postuler depuis le 5 novembre précédent d'après la formulation de la délibération (en latin). Il ne semble pas avoir été formé dans une maîtrise puisqu'il écrit dans sa supplique de 1790 que "parvenu à l’âge de choisir un état, il s’est occupé à la musique". Il s'est déplacé de 43 kilomètres vers le nord-ouest.

• 1er novembre 1780, Saint-Quentin [Aisne] : Il est reçu basse-contre à la puissante collégiale royale de cette ville picarde, située à 38 kilomètres plus au sud. Les démarches de CLAIRE en 1790-1791 permettent de documenter cette étape de sa carrière. Il quitte officiellement son service le 30 octobre 1782 mais il a déjà trouvé une place ailleurs.
• 20 octobre 1782, Châlons [-en-Champagne] [Marne] : Il est reçu basse-contre en la cathédrale Saint-Étienne avec 680 livres d'appointements. Il aura en outre  une gratification annuelle de 80 livres [indication fournie par la supplique de 1790 mais non mentionnée dans le registre capitulaire à cette date]. La conclusion rédigée par le greffier du chapitre insiste par contre  sur la difficulté rencontrée pour recruter une basse contre au salaire d'une pistole par semaine (un poste vacant depuis le décès d'OPET plusieurs semaines auparavant ne trouvait pas preneur). Le chapitre qui a donc décidé d'offrir 600 livres au nouvel arrivant, doit envisager une augmentation pour ses autres musiciens. CLAIRE s'est déplacé à près de 140 kilomètres plus au sud.

• 6 août 1783, Châlons: Il signe comme témoin lors de l'inhumation de Charles MAGRY, ancien serpent de la cathédrale.

• 5 juillet 1784, Châlons : En l'église paroissiale de La Trinité, Jean-Baptiste BULARD, prêtre habitué et chantre de la cathédrale, célèbre le mariage de Louis Joseph CLAIRE avec Suzanne Ursule Degan. Les parents de l'époux ont auparavant, devant le notaire de Guise, donné leur consentement au mariage de leur fils mineur. L'épouse Suzanne Ursule, de trois ans cadette de son mari, fille du maître vitrier Jean Degan et de Françoise Janson. Parmi les témoins amis de l'époux : un certain Broucarre contrôleur du Vingtième et Jean Jacques François HERAULT lui aussi musicien de la cathédrale. La mariée accompagnée par son père et plusieurs amis dont Claude Duprés son oncle, "bourgeois" de Châlons. L'épouse de Louis Joseph, signe joliment  son acte de mariage : Suzette Ursule Degan.

• 1785-1790, Châlons : Six enfants naissent de leur union et sont baptisés paroisse de la Trinité. Il s'agit de Jeanne Augustine (12 avril 1785), Louise Marie Françoise (4 octobre 1786), Marie Pierrette (17 novembre 1787), François Modeste (4 décembre 1788) et Thérèse (11 août 1790). Dans chacun des actes de baptême, Louis Joseph CLAIRE est présenté comme musicien à la cathédrale.

• 23 mai 1790, Châlons : Il fait partie des signataires de la pétition rédigée par les treize musiciens de la cathédrale et adressée au Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale. Il s'agit du maître de musique Nicolas Amon ANCEL, de dix chantres et deux instrumentistes, du serpent et basson Jean François LEBÈGUE et de l'organiste Joseph Candide THUILLIER. Les chantres se répartissent en quatre basses-contre qui sont Nicolas Joseph BERNARD, Jean CHARLIER, Louis Joseph CLAIRE et Noël COURTEAU; une basse-taille, Pierre Célestin HÉNON; trois tailles qui sont Jean-Baptiste BULARD, Charles JACQUET et Arnould HENCART et deux hautes-contre, qui sont Jean Jacques François HÉRAULT et Louis RAVOISIER dit ADAM. Ses revenus annuels s'élèvent toujours à 680 livres par année.
• [Fin 1790] : Il rédige une supplique individuelle dans laquelle il récapitule les trois étapes de sa carrière au sein des églises du royaume Il ajoute qu'il "auroit été sans inquiétude sur son sort sans la révolution actuelle ; il va se trouver privé de 600 # d’appointements que le chapitre lui accordoit, les rétributions manuelles et au moins 96 # de gratification par an, sans les secours qu’il ne peut apprécier, tant dans le cas de maladie que pour d’autres besoins pour lui et son épouse. La même révolution vient de lui enlever aussi une place au grenier à sel de 400 #. Il se trouve chargé de quatre enfants en bas âge : il espéroit de nouveaux secours du chapitre pour leur éducation et leur établissement. Se voyant privé maintenant de ses espérances et de ses places". Le directoire du district "attendu la perte de son état, et père de 4 enfants en bas âge, estime qu’il y a lieu d’arretter définitivement qu’il sera accordé au sr Claire une gratification jusqu’à concurrence de la somme de 1200 [#] une fois payée, laquelle lui sera payés sur sa quittance ou sur celle de son fondé de pouvoir spécial en rapportant par lui son certificat de vie".

• 30 juillet 1791, Châlons : Le directoire du district lui accorde un secours de 300 livres.
• 18 novembre 1791, Châlons : Louis Joseph CLAIRE fait partie des six musiciens qui sont repris au service de la nouvelle paroisse Saint-Étienne (cette église a perdu son rang de cathédrale). Employé en tant que basse-contre, CLAIRE touche annuellement 350 livres d'émoluments.

• 25 août 1792, Châlons : Le directoire du district autorise qu'il lui soit payé les 720 livres (complétant les 300 livres déjà perçues). Cette somme totale de 1020 livres correspond à la gratification qui lui est due, soit une année et demie de ses appointements [680 livres plus 340 livres].
• Fin 1792, Châlons : CLAIRE n'est plus mentionné parmi les musiciens, dans la comptabilité de la paroisse Saint-Étienne (dernier trimestre de 1792).

• 21 octobre 1794, Châlons : "Garde magasin" [comme précédemment au grenier à sel?], demeurant quai "ci-devant Notre-Dame", il vient déclarer en compagnie de sa belle-sœur le décès de son épouse, âgée de 32 ans, ce jour à leur domicile.

• 30 juin 1798, Lesquielles-Saint-Germain : Ses deux beaux-frères Jean-Baptiste Labrasse, garde des bois et Joseph Burry, manelier [fabricant de paniers en osier], déclarent le décès survenu la veille à son domicile de Louis CLAIRE, âgé de 38 ans, "cy devant gendarme nationaux" [en 1792 est crée un groupe de gendarmes nationaux à cheval chargés de faire exécuter les jugements des tribunaux militaires], veuf, natif de cette commune. Le 8 décembre suivant, les mêmes déclarent le décès de leur nièce Augustine, âgée de 14 ans, fille de Louis Claire et "Charlotte [sic] Degand". Le 3 novembre 1814, François Modeste Claire, tisserand, se marie dans la commune et il y meurt garde-champêtre en 1830.

mise à jour : 27 décembre 2021

Sources
F-Ad02/ 5MI 0579 ; F-Ad02/ Lesquielles-Saint-Germain 5Mi0579 ; F-Ad51/ 1 L 1333 ; F-Ad51/ 1L 1277  ; F-Ad51/ 1L 1333 ; F-Ad51/ 2 E 119/ 358 ; F-Ad51/ 2 E 119/ 41 ; F-Ad51/ 2 L 236 ; F-Ad51/ 2E 119/ 41 ; F-Ad51/ 2E 119/ 44 ; F-Ad51/ Châlons 2E 119/ 41 ; F-Ad51/ G 727 ; F-Ad59/ 4G 1147 ; F-An/ DXIX/056/188/08

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