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CLASSING, Jean Henry (1761-1812)
État civil
NOM : CLASSING     Prénom(s) : Jean Henry     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CLASSIN
Date(s) : 1761-9-2  / 1812-9-13
Notes biographiques

Le parcours du facteur d'instruments Jean Henry CLASSING s'inscrit dans la vie musicale nantaise post révolutionnaire car il est nommé par le département Commissaire lors de la vente des buffets d'orgue en 1794-1795. Il côtoie l'organiste JOUBERT ou encore le tailleur d'habits acheteur des trois instruments mis en vente. CLASSING fréquente des musiciens, notamment ceux d'origine septentrionale qui sont un des marqueurs de la vie nantaise.

• 2 septembre 1761, Münster [Westphalie-Allemagne] : D'après les documents fournis lors de son mariage, Jean Heinrich/Henry CLASSING est originaire d'Allemagne du Nord. Il est le fils de Theodore Hermann Classing et d'Anne Catherine Benninck qui sont décédés et qui demeuraient en Westphalie. La ville de Münster étant majoritairement protestante, on peut s'interroger sur la religion de Jean Henri.

• Les dates et lieux de formation à la musique et à la facture d'instruments de Jean Henri CLASSING restent à documenter.

• 1789, Nantes [Loire-Atlantique] : Les rôles de capitation imposent le Sr CLASSIN, facteur de forte-piano, pour un montant de 3 lt. Il demeure "paroisse Sainte-Croix, autre côté de L’Isle Faydeau, vis-à-vis le Quais Brancas", ce qui indique qu'il est installé à Nantes depuis quelque temps.

• 30 avril 1792, Nantes  : CLASSING fait partie des nombreuses personnes et personnalités invitées par le musicien flûtiste Joseph René TASSET, à l'occasion du mariage de sa fille unique Jeanne-Marianne avec Guillaume Villenave en l'église paroissiale Saint-Clément. TASSET/TACET est souvent appelé l'Anglais en référence à sa carrière musicale menée outre-Manche. Villenave est d'origine parisienne, fils de médecin, avocat, poète et journaliste. Il adopte Nantes dont il devient l'une des figures de la Révolution. Il y créera des journaux. Villenave est connu pour avoir osé s'opposer aux exactions de Jean-Baptiste Carrier, sinistre commanditaire, entre autres, des noyades de Nantes ayant coûté la vie à des milliers de personnes (entre quatre et huit mille selon les témoignages).

• 25 février 1793, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu [Loire-Atlantique] : CLASSING épouse Marie-Anne Leturc à Saint-Aignan-de-Grand-Lieu à quelques kilomètres du centre de Nantes. Bien que l'acte ne le précise pas, Leturc père était négociant de son vivant et la famille a une propriété aux Jahardières. CLASSING dont le prénom en marge est "Jean Heinrich" profite de la circonstance pour franciser son prénom en "Jean Henry". Il a également communiqué un extrait d'acte de naissance qui permet de savoir qu'il est originaire de Westphalie et que ses parents sont défunts. Les époux sont entourés de quatre témoins, laboureurs de Saint-Aignan. D'autres parents et amis entourent les époux dont deux demoiselles Leturc. Des musiciens sont également présents tels DESSENTIS, BREIDENBACH ainsi que la femme de ce dernier qui signe "née Gontran".

• 6 messidor an III [24 juin 1795], Nantes : En 1794-1795, le Département de Loire-Inférieure souhaitant mettre en vente les orgues de Nantes, nomme le citoyen CLASSING commissaire. CLASSING est assisté dans sa mission par Denis JOUBERT, organiste de la ci-devant cathédrale Saint-Pierre.
Est établi un dossier qui répertorie les orgues de Nantes, leur état, leur évaluation ainsi que leur vente. JOUBERT, qui a souscrit aux idées neuves, habile, met en avant les qualités de son instrument. Ensuite, il laisse CLASSING rédiger son rapport et organiser la vente. Trois buffets d'orgues sont vendus à la bougie à un seul acquéreur Driessen qui est maître tailleur d'habits.
- L'orgue de la collégiale Notre-Dame n'a que peu souffert excepté de palefreniers qui ont pris l'habitude d'y dormir,
- L'orgue des Ursulines dites aussi Visitandines est en bon état et moitié moins important que celui de Notre-Dame,
- L'orgue de St-Similien a déjà été pillé, il ne reste plus rien.
Le total de la vente rapporte 22.650 lt moins les frais de trompette de 6 lt.
Incontestablement, les qualités de l'orgue du Temple de la Raison qui "passe pour un chef d'œuvre de l'art" retiennent l'attention. La commission temporaire des arts "verrait avec d'autant plus de douleur" la vente à vil prix, pour les matériaux, d'un tel instrument qu'il est susceptible de "servir pour les fêtes nationales". La suspension de la procédure de vente arrive comme un soulagement. L'essentiel est sauvegardé, quoiqu'il convient "de faire cesser les travaux des grains" de manière urgente. L'habile JOUBERT a réussi à sauver son Clicquot en jouant des hymnes révolutionnaires.

• 1795-1797, Nantes : Deux enfants viennent au monde chez les Classing. La naissance d'Henriette le 16 octobre 1795 est déclarée par son père qui décline son origine germanique. Il s'est fait assister de deux musiciens, Jacques Philippe DESSENTIS et LUP(B)ERGER. Puis le 20 septembre 1797, un petit Henri voit le jour. Son père s'étant absenté pour ses affaires, c'est un officier de santé qui est chargé de faire la déclaration assisté d'un ébéniste et d'une tante de l'enfant.

• 25 mars 1797, Pont-l'Abbé [Finistère] : La correspondance de Madame de Pompéry avec son cousin Kergus évoque une demoiselle Carné qui a un [piano-] forte excellent dû à CLASSING facteur à Nantes. Elle a appris qu'il "en faisait à double mécanique bien supérieurs" et cherche à obtenir d'autres informations, vraisemblablement pour alimenter une conversation de salon au moins "par ouï-dire". Il est donc de bon ton de citer CLASSING.

• 30 messidor an XI [19 juillet 1804], Nantes : Dame Marie-Anne Leturc meurt en sa demeure rue Duguesclin. Elle n'a que 38 ans, est fille de feus Pierre Charles Leturc négociant, et de dame Jeanne-Marie Chardot, épouse de Monsieur Jean-Henry CLASSING, facteur d'instruments. La déclaration de décès est faite par Monsieur Gilles-Charles Cardonnet, capitaine de navire et cousin originaire de Saint-Malo [Ille-et-Vilaine] et par M. Mulonière, juge de paix.

• 1er janvier 1808, Nantes : Jean-Henri CLASSING, facteur d'instruments, se déplace pour déclarer le décès du tailleur d'habits Jean Adam Driessen, ex-acheteur des orgues de Nantes. Les deux hommes étaient liés probablement de longue date, ou par leurs origines germaniques ou/et par le dossier de vente des orgues.

• Janvier-septembre 1811, Nantes : M. CLASSING met en vente par voie de presse dans la Feuille nantaise une harpe qui ne semble toujours pas avoir trouvé preneur en avril après six annonces passées. De fin août à fin septembre, CLASSING la repropose à cinq reprises ainsi qu'un piano "à bon compte". Le prix attrayant a dû séduire quelque amateur car les annonces s'arrêtent.

• 13 septembre 1812, Nantes : Comparaissent devant l'officier d'état-civil, l'ébéniste Charles Mangin, et le facteur de pianos Jean GEIGER afin de déclarer le décès la veille de Jean-Henry CLASSING, facteur de pianos âgé de 50 ans. Ils connaissent les origines septentrionales de CLASSING, veuf de Dame Marie-Anne Leturc, et signent l'acte. Compte tenu de leurs qualités, il est possible qu'ils fassent partie de l'atelier de CLASSING.

Mise à jour : 21 octobre 2021

Sources
F-Ad44/ 1 Q 297 ; F-Ad44/ NMD Décès ; F-Ad44/ NMD Décès Nantes ; F-Ad44/ NMD Mariage St-Aignan-de-Grand-Lieu ; F-Ad44/ NMD Naissances Nantes ; La Feuille Nantaise ; Mme Audouyn de Pompery, A mon cher cousin..., M.-C. Mussat et M. Maréchal (prés.)

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