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CONTAT, Jean Christophe (1757-1798)
État civil
NOM : CONTAT     Prénom(s) : Jean Christophe     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COMTAT

Date(s) : 1757-3-9   / 1798-5-17 
Notes biographiques

Originaire de Paris, Jean-Christophe CONTAT fait partie de ces musiciens qui après une formation dans la capitale, mènent leur carrière en province. Après un premier poste de maître à la cathédrale de Tours, qui ne semble pas s'être bien déroulé, il devient maître de la cathédrale d'Autun où il s'implante durablement. C'est là que le trouve la Révolution commençante. Reconverti en professeur de musique (clavecin, piano), il meurt quelques mois après avoir acheté un nouveau piano à la manufacture Érard, qu'il avait proposé de payer en partie avec des bouteilles de vin.

• 9 mars 1757, Paris : Jean-Christophe CONTAT est le fils de Jean-Gabriel Contat, "marchand bourgeois", et de Marie-Claire de Marne.

• 16 octobre 1765, Paris : Jean-Christophe CONTAT est reçu enfant de chœur en l'église des Saints-Innocents. Il remplace Grégoire Charles AVIAT. Le registre indique qu'il est fils de Jean-Gabriel Contat et de Marie-Claire de Marne, demeurant rue de Richelieu chez Mr Courtois, ancien officier du roi.

• 15 mars 1772, Paris : CONTAT, qui a déjà quitté le service de l'église des Saints-Innocents depuis un mois, est remplacé par LEBRUN. Le 24 mars 1772, il reçoit "par faveur de recompense" une somme de 300 livres.
Il a probablement été reçu à Notre-Dame dans la foulée de son départ des Saints-Innocents, mais sa réception n'a pas été relevée dans le registre capitulaire.

• 4 septembre 1775, Paris : Deuxième enfant de chœur de la cathédrale Notre-Dame, CONTAT demande et obtient la permission de faire chanter en musique le cinquième psaume des vêpres et magnificat lors de la fête de la Nativité de la Vierge.
• 6 octobre 1775, Paris : Devenu spé [plus ancien] des enfants de chœur de Notre-Dame, il demande et obtient la permission de faire chanter en musique le cinquième psaume des vêpres et magnificat lors de la fête de Saint Denis.

• 31 janvier 1776, Paris : Spé des enfants de chœur de la cathédrale Notre-Dame, CONTAT reçoit l'autorisation de ne plus se faire raser la tête, ce qui est signe d'une sortie prochaine.
• 2 août 1776, Paris : Le chapitre lui accorde la permission de prendre un congé auprès de sa mère afin de rétablir sa santé.
Le 9 septembre suivant, un nouvel enfant de chœur est reçu.
• 11 décembre 1776, Tours : Jean-Christophe CONTAT est reçu maître de musique de la cathédrale Saint-Gatien. "Vu la recommandation de Mgr l’archeveque et sur les bons temoignages rendus sur les talents et les mœurs du sr Contat, actuellement à Notre-Dame de Paris, MM l’ont nommé maitre de musique… sera reçu conformement à l’ancien traité fait avec M. Torlès et qu’on demandera que sa mere vienne avec lui pour conduire le temporel de la psallette".
Il n'a pas encore vingt ans. Il est nanti d'un solide bagage musical puisque selon ses dossiers de 1790-1791, il a été "enfant de chœur pendant seize ans et demi dans les églises des Saints-Innocents et de Notre-Dame de Paris", ce qui est une durée rarement atteinte. En revanche, il n'a aucune expérience du métier de maître de musique, sauf celle qu'il a pu acquérir en dirigeant des répétitions en tant que grand enfant de chœur. Mais il est probable que dans le domaine de la gestion d'un pensionnat de dix garçons de tous âges, il ait été dépassé, malgré l'aide de sa mère réclamée par les chanoines.

• 13 et 18 mai 1777, Tours : Jean-Christophe CONTAT écrit deux lettres à Louis PÉRIGORD, alors à Soissons, l'engageant à venir en Touraine.
• 19 décembre 1777 : Il est cité comme maître de musique de la cathédrale Saint-Gatien lors de l'évocation des bénéficiers et gagistes au chapitre général.
• 29 décembre 1777 : À la suite de différentes plaintes, le maître de musique est congédié.
• 31 décembre 1777 : "Vu que le sr CONTAT doit une somme assez considerable, Mrs ont commis MM. de Saché et Roger pour faire faire légalement un inventaire des differens effets de la psallette qui appartiennent au chapitre et de ce qui subsiste encore en nature pouvant appartenir aux differens creanciers qui lui ont fourni".

• 15 avril 1778, Autun : Le Doyen du chapitre autunois, en séjour à Paris, s'est vu recommander Jean-Christophe CONTAT par des personnes qu'il ne nomme pas, mais en qui il dit avoir confiance. Il cherche à recruter un nouveau maître de musique pour la cathédrale Saint-Lazare qui n'en a plus depuis le lendemain de Noël 1777 (départ de Furcy-François LEGRAND, renvoyé par le chapitre). Avant de conclure, le chapitre demande des renseignements sur CONTAT "soit auprès de M. le Maître de Musique de Notre-Dame de Paris, soit auprès de Mrs de l’église de Tours".
• 29 mai 1778, Autun : Sur la foi des bons témoignages recueillis, le chapitre autunois décide de recevoir CONTAT au poste de maître de musique et lui promet des gages "de cent pistolles par an outre la jouissance de la maison destinée pour le logement des maîtres de musique". Le jeune homme est toujours à Paris, et c'est le Doyen qui est à la manœuvre, au fil de ses séjours successifs à Paris (Autun -> Paris : pratiquement 300 km par l'itinéraire le plus direct). C'est lui qui présente son contrat au maître pressenti et doit le "luy faire signer au cas qu’il l’accepte". Le poste de Saint-Lazare d'Autun est plus léger que celui de Saint-Gatien de Tours, puisque le maître n'est pas chargé de la gestion de la maitrise où, d'ailleurs, il ne loge pas. Il doit seulement y aller deux fois par jour pour donner deux leçons de deux heures aux huit enfants de chœur, ce que fait alors Sébastien BOULIER, chargé de l'intérim. C'est le prêtre Étienne TARTRA qui gère le quotidien des enfants de chœur.
• 20 juin 1778 : C'est à cette date que Jean-Christophe CONTAT commence à exercer comme maître de musique à la cathédrale Saint-Lazare. Le 28 août il reçoit ses deux premiers mois d'appointements "échus du 20 du présent mois, à la forme de son traité".
• 4 septembre 1778 : Au lendemain de sa première Saint-Ladre (la grande fête patronale de la cathédrale Saint-Lazare), le jeune maître de musique reçoit des chanoines "la somme de 96 livres qu’ils ont bien voulu luy donner par gratiffication", sans qu'il soit précisé dans le registre capitulaire à quoi correspond au juste cette somme. Le même jour, le basson Lazare CHAPUIS reçoit 300 livres pour le feu d'artifice qu'il a tiré du clocher la veille de la fête...

• 25 juin et 23 juillet 1779, Autun : La nouvelle des dettes laissées derrière lui à Tours par le jeune maître est parvenue à Autun, sans doute accompagnée de menaces assez précises émises par les créanciers. Le chapitre, "désirant venir au secours dudit CONTAT", prend contact avec le chanoine sindic de la cathédrale de Tours pour en savoir plus, et décide d'envoyer à ce dernier la somme de 548 livres "pour payer les créanciers du sieur CONTAT leur maître de musique". Le chapitre se remboursera en percevant directement le loyer de la maison que le maître tient de lui et qu'il a sous-loué à un autre locataire pour 150 livres par an, ainsi que par une retenue de 10 livres par mois sur ses appointements. Le 3 décembre 1779, le chapitre autunois rembourse à son Doyen les 548 livres qu'il avait "bien voulu compter à différents créanciers à Tours à la décharge du sieur CONTAT leur maître de musique". On devine la mobilisation du chapitre d'Autun, et tout particulièrement de son Doyen, qui a avancé l'argent nécessaire. Pour autant, aucun cadeau n'est fait au maître : il devra tout rembourser.
• 10 décembre 1779 : Le chapitre autorise son maître de musique à "contracter mariage avec telle personne qu’il jugera à propos". L'autorisation est bien entendu assortie d'une condition : "qu’il remplira et exécutera en tous ses points le traité passé avec luy".

• 25 avril 1780, Autun : Maître de musique de la cathédrale, Jean-Christophe CONTAT épouse Reine-Jeanne Boulier, sœur de Sébastien BOULIER, également musicien de la cathédrale. Pierre-François GUIGNET, lui aussi musicien dans le même établissement, porte la procuration du père Contat, "bourgeois à Paris", entre temps devenu veuf. La cérémonie a lieu en l'église Saint-Pancrace. Un contrat de mariage a été passé antérieurement devant maître Verger à Autun.

• 29 janvier 1781, Autun : Neuf mois presque jour pour jour après le mariage naît un fils, Sébastien-Marie-Catherine, baptisé le même jour à Saint-Pancrace. Son parrain est son oncle maternel, le sieur Sébastien BOULIER, "chapelain de Ste-Marie-Magdeleine en l'abbaye de St Andoche de cette ville et musicien de la dite cathédrale". La marraine est Catherine Carillon, veuve Boulier, "ayeule maternelle de l'enfant, qui seule a déclaré ne savoir signer". Le suisse de la cathédrale, Ignace Crevoisier, est présent et signe l'acte. On imagine que la cérémonie a été revêtue d'un certain lustre...
• 24 août 1781 : CONTAT demande et obtient la permission de se rendre à Paris après la fête de St-Lazare, "pour vacquer aux affaires que le décès de son père peuvent luy occasionner". Durant son absence, c'est son beau-frère, Sébastien BOULIER, qui le remplacera pour les leçons aux enfants de chœur.
• 23 novembre 1781 : Le chapitre d'Autun ayant fait ses comptes, tant des retenues mensuelles sur son salaire que du loyer récupéré sur sa maison, CONTAT "s’est trouvé quitte envers mesd. Sieurs". Ses vieilles dettes tourangelles sont enfin soldées.

• 13 septembre 1782 : Le maître obtient un mois de "vacances", "à la charge par luy de se faire remplacer à leur maîtrize pendant son absence". Il a demandé ce congé afin d'aller "prendre l’air de la campagne pour le rétablissement de sa santé".

• 5 septembre 1783 : Au lendemain de la Saint-Lazare, le maître ose demander au chapitre une aide financière "à raison du grand nombre de musiciens étrangers qui ont chanté et joué des instruments en leur église les veille et jour de leur feste St Lazare dernière", ce qui lui a occasionné "de la dépense qu’il a été obligé de faire pour les recevoir chez luy". Le chapitre lui oppose une fin de non recevoir, en s'appuyant sur une délibération du 2 septembre 1774 "qui porte que sous quelque prétexte que ce soit, il ne sera à l’avenir donné gratification ny aux musiciens étrangers ny au maître de musique". Il peut paraître étonnant qu'une cathédrale importante comme celle d'Autun n'ait pas le souci d'encourager les fastes musicaux lors de sa fête patronale...

• 8 juin 1784 : Dans l'église Saint-Pancrace, on retrouve Jean-Christophe CONTAT, "maitre de musique à la cathédrale", Sébastien BOULIER, chapelain de l'église abbatiale de St-Andoche, le suisse Ignace Crévoisier et de nombreux autres signataires, réunis autour d'un boulanger, André Jacquelin, qui se marie avec la veuve d'un boulanger, Pierrette Poulin, veuve de Nicolas Bligny. Cet acte donne un aperçu du milieu relationnel dans lequel évoluent certains musiciens. CONTAT est dit "allié de l'époux" [sans doute par son épouse] et BOULIER en est "cousin".

• 5 janvier 1785, Metz : Le chapitre de la cathédrale de Metz recherche un maître de musique depuis le décès, au mois de septembre précédent, de Jean Nicolas LOISEAU de PERSUIS. Deux candidats se sont déjà manifestés : MARTIN et NARBONNE. Ce jour-là, le chapitre prend lecture d'une lettre du sieur CONTAT "maitre de musique Dautun, s'offrant pour Remplir cette place vacante dans cette Eglise". Par cette lettre, CONTAT "demande que les appointemens en argent soient augmentés de 200 livres le mois", ce qui paraît une revendication exorbitante. Il la justifie ainsi : "pour la cuisine Et les Enfans de chœur, les gages de la servante, avec une augmentation du sel". Le chapitre lui fait répondre qu'il ne changera rien aux conditions antérieurement faites au sieur PERSUIS "et qu'il peut venir si cela luy convient". En d'autres termes, c'est à prendre ou à laisser, il n'y a rien à négocier.
• 26 janvier 1785, Metz : Le chapitre prend lecture d'une nouvelle lettre du sieur CONTAT datée du 15, "au sujet de la place de maitre de musique vacante en cette Eglise, pour laquelle il avoit il y a quelque tems offert ses services". Sans que davantage d'explication soit rapportée dans le registre capitulaire, le secrétaire note que CONTAT "temoigne presentement ne pouvoir accepter" la dite place.
Finalement, c'est avec le maître de musique de Saint-Hilaire de Poitiers que les tractations financières aboutissent : Michel François LAURET arrive à Metz le 12 avril 1785.

• 12 novembre 1786, Autun : Lorsque naît un autre fils de Jean-Christophe CONTAT, "maitre de musique à la cathédrale", et de son épouse Reine-Jeanne "Boulière", le parrain choisi est son frère aîné, Sébastien-Marie-Catherine, qui n'a alors pas encore six ans. On remarque qu'il sait déjà très bien signer. Ce nouveau-né, Sébastien CONTAT, deviendra ultérieurement organiste.

• 21 mai 1787, Beaune [Côte-d'Or] : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame accuse réception de la partition "d’une messe à grande simphonie avec motet et Magnificat", envoyée par le maître de musique de la cathédrale d’Autun – c'est-à-dire Jean-Christophe CONTAT – au sieur DROUHIN maître des enfants de la collégiale beaunoise. "Messieurs GOOSSENS et plusieurs autres musiciens en avoient trouvé la composition fort bonne", ce qui décide les chanoines à en faire tirer une copie pour la maîtrise. On peut se demander si cet envoi ne dissimule pas une candidature déguisée de CONTAT au poste de Notre-Dame de Beaune ?
• 20 juin 1787, Tours : "Lecture faite par m. le Chantre d'une lettre de m. Chasles [commissaire du chapitre Saint-Gatien dans la capitale] à l'occasion du maitre de musique qu'on l'a prié de chercher a Paris, Mrs ont persisté a ne vouloir point du sr CONTAT dont mondit sr Chasles propose les services à la compagnie, et ont deliberé que mondit sieur le Chantre le prieroit d'en chercher un autre qui puisse convenir".
Le poste de maître de musique de la cathédrale de Tours est vacant depuis plusieurs mois après le départ d'Antoine MERLE. Mais le souvenir laissé aux chanoines tourangeaux par Jean-Christophe CONTAT semble assez négatif pour que, dix ans après son renvoi, ils persistent "à n'en vouloir point".
• 31 août 1787, Beaune : Le maître de musique, Lazare GOOSSENS, demande au chapitre l'autorisation de faire exécuter la messe de CONTAT reçue en mai à l'occasion de la prochaine fête de la Nativité de la Vierge, ainsi que "trois psaumes de vêpres qui lui ont été envoyés d’Autun, qu’il conviendroit aussi de faire copier". Les envois de CONTAT au chapitre beaunois ont donc continué.

• 4 mars 1789, Beaune : Le nouveau maître de la collégiale, ÉVRARD, qui sans doute ne compose pas, ou pas assez, se propose de demander à nouveau à CONTAT, "quelques œuvres de sa composition pour les faire exécuter dans cette église". Comme CONTAT a déjà fourni plusieurs fois des musiques sans recevoir aucune gratification, le chapitre vote de lui faire envoyer à Autun "deux douzainnes de bouteilles franches de port".

1790, Autun : Jean-Christophe CONTAT exerce toujours la fonction de maître de musique en l'église cathédrale Saint-Lazare. Il y touche 1 000 livres de gages par an, auxquelles s'ajoute son logement ("aux appointemens de mille livres, et son logement estimé deux cents livres"). Il déclare avoir antérieurement servi les églises des Saints-Innocents et de Notre-Dame de Paris "pendant plus de quinze ans".
Le corps de musique de la cathédrale Saint-Lazare, placé sous sa responsabilité comporte les musiciens et chanteurs Lazare BARBOTTE, Lazare CHAPUIS, François CHAPUSOT, Lazare DELANGRE, Pierre-François GUIGNET, Jacques HOCQUARD, ainsi que l'organiste Laurent-Martial VITCOQ. Les enfants de chœur étaient au nombre de huit, dont sept ont été identifiés : Lazare GUILLEMET, François DEVAUCOUX, Pierre COMMEGRAIN, Jean COMMEGRAINJean GRAILLOT, André FELIX et Antoine CROCHET. Une liste du personnel du ci-devant chapitre, établie par le directoire départemental le 20 novembre 1791 et qui semble la plus exhaustive, mentionne en sus les sieurs REUILLOT, COTTON, DEVAUCOUX et CHATILLON "habitués", qui sont d'anciens enfants de chœur remplissant des fonctions musicales sous le titre d'habitués. Enfin, "quatre places de sous-chantres qui sont en titre de bénéfice" sont occupées par les sieurs BOULIERE, CABRIET, CHASSEY et TARTRA. Le chapitre rémunère aussi un suisse, le sieur Ignace Crévoisier, "suisse de nation", âgé de 56 ans, un souffleur d'orgues nommé Berret, un bâtonnier qui est aussi vitrier…
• Mars 1790 : La Liste générale des domiciliés de la ville d’Autun et dépendances, établie à partir de fin décembre 1789 et publiée en mars 1790, mentionne sous le n°113 "CONTAT maître de musique" logé "Cul de Sac de la Maîtrise", 1ère section.
• 17 novembre 1790, Paris : Faisant suite à sa demande, le secrétaire du chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Paris expédie à CONTAT un certificat de bonne vie et mœurs, sans doute afin de faciliter ses démarches de constitution de dossier auprès des nouvelles instances.

• 22 juillet 1791, Autun : Le directoire du département de la Saône-et-Loire envoie au comité ecclésiastique un tableau récapitulatif de l'état des ecclésiastiques et laïcs attachés à la cathédrale et collégiales d'Autun et de Tournus. Ce tableau indique que  Jean-Christophe CONTAT a une vue très faible et est père de famille.
Le directoire du district est d'avis de lui accorder une pension de 80 livres.
Le directoire du département est d'avis de lui accorder une gratification de 3 000 livres. Il n'aura finalement ni l'une ni l'autre.
• 5 août 1791 : Les musiciens d'Autun envoient une supplique collective au Comité ecclésiastique. Ils y font observer "que depuis l'installation de monsieur Goulle leur évêque ils se sont rendus très exactement aux offices de l'église épiscopale sans aucun traitement et sont encore disposés à continuer leurs services tant que leurs forces le leur permettront". CONTAT, comme ses collègues, a donc poursuivi son travail au service de l'Église constitutionnelle. Sans doute en est-il de même jusqu'à la suspension du culte, vers la fin de 1793.

• 10 octobre 1792, Autun : Le directoire du département accorde à Jean-Christophe CONTAT une pension annuelle de 133 livres 6 sols et 8 deniers. Il a déjà reçu une avance de 200 livres suivant l’ordonnance du 12 février 1792. Il ne doit donc rien recevoir pour complément de l'année 1791. Quant à ses trois premiers quartiers de l'année 1792, 33 livres 6 sols 8 deniers seulement lui seront accordés puisqu'on prend en considération le surplus de sa pension de 1791.
Sa pension est à l'évidence insuffisante pour le faire vivre ainsi que sa famille, et dès la fin de 1790 sans doute, si ce n'est déjà antérieurement, il a commencé à dispenser des leçons de musique à la jeunesse d'Autun.

• 13 novembre 1797, Paris : La manufacture Érard enregistre un courrier arrivé de M. CONTAT "professeur de musique à Autun", daté du 19 octobre précédent. Le musicien propose de régler une partie de l'achat d'un piano avec des bouteilles de vin. La maison Érard s'enquiert de la qualité du breuvage proposé.
• 1er ventôse an VI (19 février 1798), Paris : Le grand livre de vente de la manufacture de pianos Érard comporte à cette date la mention "doit M. CONTAT professeur de musique à Autun 600 livres pour un piano ordinaire no 3 614" (n°112). Le registre des matricules des pianos Érard confirme à la même date la vente du no 3 614 "à CONTAT, maître de clavecin à Autun".
• 28 floréal an VI (17 mai 1798), Autun : Jean-Christophe CONTAT, "instituteur de musique", meurt sur les trois heures après midi en son domicile, "place Barbe de cette commune". L'acte de décès, établi le lendemain par Antoine-Louis Cortier, administrateur municipal et officier public du canton d'Autun, rappelle qu'il était natif de Paris, âgé d’environ 41 ans, et mari de Reine 'Boulière'. Les deux manouvriers témoins sont – sauf homonymie – des employés de la cathédrale : Jacques Berret doit être le souffleur d'orgues et Pierre Cordelier le sonneur.
Dans ce contexte, l'achat de ce piano neuf quelques mois plus tôt prend une résonance particulière et poignante.
•  30 thermidor an VI (17 août 1798) : Trois mois jour pour jour après son père, le fils aîné des Contat-Boulier, Sébastien, meurt à six heures du matin "au domicile de la citoyenne Reine Boulière, veuve  de Jean Christophe CONTAT, musicien, place Barbe de cette commune". Il avait 17 ans et demi. Jacques Berret et Pierre Cordelier assurent une nouvelle fois la déclaration à la mairie.

Un autre de ses fils, au moins, Sébastien-Marie, né en 1786, bien que n'ayant pas encore 12 ans à la mort de son père, devient à son tour organiste : en 1818, il exerce à Chalon-sur-Saône.

Mise à jour : 9 janvier 2021

Sources
Abbé Bauzon, Recherches [...] sur la persécution religieuse [en] Saône-et-Loire, 1897 ; An/ LL 232/34/2 ; F-Ad21/ G 2554 ; F-Ad57/ 2G54 (2MI 112/ 1) ; F-Ad71/ 1 L 4/58 ; F-Ad71/ 1 L 8/108 ; F-Ad71/ 5 G 333 ; F-Ad71/ BMS Autun, Notre-Dame ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-St-Pancrace ; F-Ad71/ NMD Autun ; F-Ad71/ NMD St-Christophe-en-Bresse ; F-AdioTours/ 3D1/ 1385 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1386 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1396 ; F-An/ DXIX/054/153/08 ; F-An/ DXIX/090/747/01 ; F-An/ DXIX/090/747/05 ; F-An/ LL 232/ 42 ; F-An/ LL 232/35/1 ; F-An/ LL 761 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1771-1778 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784 ; M. Dorigny, Autun dans la Révolution française…, 1988 ; R. Adelson et alii, The History of the Erard Piano…, 2015 ; R. Depoutot, "Musique du chapitre…", 2002 ; R.Adelson et alii, The History of the Erard Piano…, 2015  ; http://www.sebastienerard.org D.2009.1.1890

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