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COTTU, René Alexis (1743-1810 ap.)
État civil
NOM : COTTU     Prénom(s) : René Alexis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COTU
COUTU
Date(s) : 1743-7-28  / 1810 ap.
Notes biographiques

Musicien au parcours original, encore mal connu, René-Alexis COTTU est formé à l'église pendant sa période parisienne. Il s'en affranchit en devenant contrebasse à la Comédie italienne. Lors de son installation à Nantes avec sa fille, il est néanmoins brièvement recruté par le chapitre cathédral comme symphoniste. L'homme, un esprit indépendant acquis aux idées neuves – voire même Montagnard –, affirme alors son penchant pour la musique de ville où il semble avoir de nombreuses relations.

• 28 juillet 1743, Marly-le-Roi [Yvelines] : René-Alexis COTTU, fils de Pierre Alexis, marchand mercier bourgeois de Paris, est tenu sur les fonts de la paroisse St-Vigor trois jours après sa naissance. La famille demeure au "Cœur-Volant". La mère du nouveau-né, première épouse du père, est une Carré, Marie-Marguerite. Le parrain, René Carré, est maître sellier à Paris paroisse St-Sulpice tandis que la marraine est veuve de Louis Girault menuisier du Roi. Elle est aussi parisienne. Ils appartiennent à un milieu aisé. Tous signent l'acte avec le père et deux prêtres.

• [Vers 1750], Paris : René-Alexis COTTU est reçu enfant de chœur à l'église paroissiale des Saints-Innocents.

• [1754]-janvier 1755, Paris : Cottu père, étant veuf de Marie-Marguerite Carré, organise la succession de ses trois enfants avant son remariage avec Barbe Martin le 25 janvier 1755. Il en confie la charge à Antoine Carré, son beau-père désigné "subrogé tuteur". Cottu initie un inventaire et laisse à chacun de ses trois enfants présents le "tiers de leur mère".

• 17 juillet 1760, Paris : René-Alexis COTTU, qui était enfant de chœur à l'église paroissiale des Saints-Innocents, est remplacé par CLÉRETS. Il a environ 17 ans, ce qui correspond généralement au terme de leur formation.

• 16 juin 1763, Paris : Consécutivement au décès de Pierre-Alexis Cottu et aux dispositions prises précédemment, seuls subsistent deux enfants mineurs qui sont Pierre-Antoine, futur marchand mercier, et René-Alexis futur musicien. Ils sont placés comme prévu sous la tutelle de leur grand-père maternel Antoine Carré. La tutelle a surtout pour objet d'organiser la succession de leur défunte aïeule maternelle.

• 1772-[1778],  Paris : L'activité musicale de COTTU au service du spectacle est connue de manière indirecte. Il fait publier deux méthodes, l'une pour basse, l'autre pour violoncelle. Elles sont disponibles chez le marchand de musique HUGARD de Saint-Guy. COTTU est alors musicien ordinaire de la Comédie Italienne. La consultation de l'État actuel de la Musique du Roi et des trois spectacles de Paris donne une répartition des acteurs, pensionnaires du Roi, danseurs et musiciens. Deux contrebasses sont cités : MM DARGENT l'Aîné et COTTU.

• 15 décembre 1772,  Paris : Selon les informations recensées au fichier Andriveau, COTTU  épouse Louise Marguerie ou Marguière paroisse St-Nicolas-des-Champs. Pour une raison indéterminée, le prénom inscrit reprend celui du père "Pierre Alexis" au lieu de "René Alexis". Est-ce fortuit ou intentionnel ?

• 25 septembre 1773, Paris : Une fille, Charlotte-Louise, voit le jour en la ci-devant paroisse de St-Jean-en-Grève ainsi que relaté par l'acte de mariage de 1797.

• 3 mai 1779, Nantes : René-Alexis COTTU, musicien symphoniste, est reçu par le chapitre de la cathédrale St-Pierre. Le montant des gages n'est pas précisé. Il peut être rémunéré à la prestation comme le sera son remplaçant JULIEN ou à l'identique de Laurent François MARIE, à savoir 150 lt par an. Le recrutement est à temps partiel ne permet pas de subvenir aux besoins d'une famille. Étant disponible la semaine et hors jours de fêtes, COTTU va multiplier les offres de service.
Ce même 3 mai, un arrêté capitulaire structure la distribution de la musique. Constatant que "la musique est composée d'une quantité suffisante de voix", le chapitre convient de l'enrichir avec des instruments, telle la contrebasse pour soutenir les voix, "le basson pour les fêtes épiscopales, et une basse pour les jours ordinaires". Sont recrutés à cet effet, le sieur COTTU, musicien symphoniste parisien qui intervient selon un calendrier défini ainsi que le sieur MARIE pour la basse. MARIE joue la veille et le jour des fêtes où il y a messe ou motet. Ils sont présents alternativement au Magnificat tous les dimanches et fêtes.

• 1779, Nantes : COTTU en s'installant à Nantes se fait connaître auprès des musiciens, puis postule auprès de la ville en qualité de symphoniste. La symphonie de Nantes était composée de violons, basses et hautbois. COTTU se propose pour "jouer de la basse ou autres instruments aux occasions ordinaires et accoutumées". Sa requête est appuyée des signatures de sept musiciens dont MARIE et BROUDON.

• 1780, Nantes : Le nom de René-Alexis COTTU est éphémère à la cathédrale. En effet, dès 1780, le chapitre reçoit comme contrebasse JULIEN, rémunéré à la prestation. COTTU abandonne définitivement le bas-chœur.

• 1781, Bordeaux: Les actionnaires du Grand-Théâtre recrutent pour une durée de trois ans un second contrebassiste en plus de LOUREY. Leur choix se porte sur René-Alexis COTTU qui s'installe alors dans la capitale de la Guyenne. Son contrat d'engagement stipule qu'il "fourni[sse] lui-même son instrument attendu qu’il en avait un excellent qu’il avait porté de Paris".
• 22 mai 1781, Bordeaux : En pénétrant dans la fosse de l'orchestre, COTTU découvre que sa contrebasse a subi des dommages. S'agit-il d'un simple accident ? D'une vengeance entre musiciens concurrents ? COTTU ne réussit à découvrir pourquoi et il fait part de l'incident à l'un des actionnaires du Grand-Théâtre qui l'encourage à faire réparer son instrument aux frais de la Compagnie.
• 25 juin 1781, Bordeaux : Un mois plus tard, le luthier chargé de la réparation de la contrebasse brisée remet à COTTU une facture de 96 livres que celui-ci présente aux actionnaires, mais qu'ils décident finalement de pas régler. Ils prétextent qu'ils n'étaient pas les propriétaires, mais simplement les dépositaires de l'instrument abîmé, et qu'il appartenait à COTTU d'en prendre soin en le rangeant dans un étui. Devant leur refus, COTHU porte l'affaire en justice.
• 1er mai 1782, Bordeaux : Les actionnaires du Grand-Théâtre sont condamnés par le présidial de Bordeaux à payer les 96 livres.

1789-1790, Nantes : Charlotte-Louise, fille du premier lit de COTTU, met au monde deux enfants, un garçon, Jean-Baptiste en 1789 – qui a pour marraine la femme du sieur HERC KENRACH – et Marie-Louise en 1790 dont le parrain est René-Alexis COTTU. En faisant baptiser ses enfants, Jean-Baptiste EMERY musicien laisse supposer qu'il est marié, ce qui est erroné. Ces naissances à Nantes permettent de savoir que René-Alexis COTTU s'est installé à Nantes avec sa fille qu'il a élevée et qui fréquentait le milieu musical de son père sans que l'on sache s'il l'avait initiée à la musique.

• 17 février 1790, Nantes : L'histoire semble se répéter car cette fois, c'est René-Alexis COTTU, musicien, qui fait baptiser Jacques-Alexis-François Blossier paroisse St-Similien. En le déclarant, il informe vouloir "s'en charger". Le sieur de VILLENEUVE, parrain, est musicien. Le nourrisson meurt dans les langes quelques mois plus tard. Lors de l'inhumation, COTTU avance que la mère, Marie-Françoise Blossier, est "son épouse", un euphémisme de bon aloi.

• 8 mai 1792, Nantes : "Après publication d'un ban..." René Alexis COTTU, musicien, veuf de Louise Marguerie, prend pour épouse Marie-Françoise Blossier, originaire d'Alençon [Orne]. Ils sont entourés d'amis, dont ...un musicien, le dénommé ROSINE
• 1793-1795, Nantes : Deux enfants voient le jour qui décèdent en bas âge. Vincent La Montagne, né en 1793, affiche dans son prénom les idées engagées de son père. L'enfant meurt en 1794 alors qu'il est placé en nourrice à Orvault à quelques kilomètres de Nantes. Quant à Alexis il ne survit que quelques mois.
• À partir de 1794, la position professionnelle de COTTU s'éloigne de la musique. Il est devenu "employé dans les Hôpitaux de l'armée de la commune de Nantes" ou "garde magasin de l'hospice". Les témoins qui l'assistent dans ses démarches s'ajustent à ce changement professionnel. Aux musiciens se substituent désormais officier public, directeur de l'hospice, ou écrivain. 

• 9 Vendémiaire an VI [30 septembre 1797], Le Mans [Sarthe] : René-Alexis COTTU, redevenu musicien, et "demeurant commune de Nantes", s'est déplacé au Mans pour le mariage de Charlotte-Louise et Jean-Baptiste EMERY, "demeurant section de la Liberté". Charlotte-Louise Cottu et EMERY choisissent ce moment pour régulariser les actes de naissance de leurs deux enfants. J.B. EMERY reconnaît à mi-mot s'être arrogé le statut d'époux en déclarant les naissances, pour "éviter la critique qu’aurait pu occasionner toute autre déclaration".

• 7 décembre 1807, Laval (Mayenne) : René-Alexis COTTU, musicien âgé de 64 ans, est domicilié à Laval, rue Neuve, lorsqu'il assiste comme témoin au mariage de l'artiste lyrique  Jean-Pierre VALDOSKY, par ailleurs ancien enfant de chœur à la cathédrale de Besançon, donc à l'itinéraire assez proche du sien.

• 14 mai 1810, Laval : René-Alexis COTTU est cette fois dit "artiste", âgé de 67 ans et demeurant à l'Huisserie, à quelques km de Laval, lorsqu'il est témoin de la déclaration de naissance d'une fille de Jean-Pierre VALDOSKY, lui aussi dit "artiste", et qui est absent.

• Après cette ultime date, René Alexis COTTU disparaît. Charlotte Louise mourra à Paris en 1833. Le couple pourrait avoir vécu en Belgique (Geneanet). COTTU les aurait-t-il suivis dans leurs pérégrinations ? Serait-il décédé à Paris ?

Mise à jour : 9 juillet 2021

Sources
Annonces, affiches et avis divers, 1772 ; C. Mellinet, De la musique à Nantes..., 1837 ; De Lapouyade M., Mésaventure d’un musicien du Grand-Théâtre en 1791..., 1912 ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Nicolas ; F-Ad44/ NMD Nantes ; F-Ad53/ NMD Laval ; F-Ad72/ NMD Le Mans ; F-Ad78/ BMS Marly-le-Roi, St-Victor ; F-Am Nantes/ GG 672 ; F-An/ LL 761 ; F-An/ Y 5327 ; F-Filaé/Fonds Andriveau  ; F.J. Verger, Archives curieuses de la ville de Nantes..., 1838 ; Geneanet/ F-An/ Y 4853 B ; Granges de Surgères, Les Artistes nantais... 1898.

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