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DARGEIN, François, père (ca 1724-1779)
État civil
NOM : DARGEIN     Prénom(s) : François     Sexe : M
Complément de nom : père
Autre(s) forme(s) du nom : DARGEINS
DARGENT
Date(s) : 1724 ca  / 1779-10-8 
Notes biographiques

François DARGEIN fut organiste pendant plus d'un quart de siècle à la cathédrale Notre-Dame de Saint-Lizier, petite cité située dans la  montagne ariégeoise, plus précisément dans le Couserans. Les Dargein constituaient alors une grande famille qui gravitait autour du chapitre et de l'évêché de ce diocèse, une famille si élargie qu'il est parfois délicat de ne pas s'égarer parmi les  prénoms identiques entre branches cousines. Si François DARGEIN s'éteignit prématurément en 1779, plusieurs générations de ses descendants restèrent fidèles à l'orgue au-delà des limites du département de l'Ariège.

• [1724], Saint-Lizier [Ariège] : Selon l'âge indiqué à son décès, François DARGEIN serait né autour de cette année 1724. Les registres paroissiaux sont très incomplets pour les deux premières décennies du siècle. Néanmoins, cette famille est implantée depuis longtemps à Saint-Lizier. Et de toute façon, il est à peu près certain que le futur organiste est né à Saint-Lizier. En effet, au mois de mars 1723, son père, Dominique Dargein, présente le nouveau-né d'un tailleur d'habits sur les fonts baptismaux de l'église cathédrale. Il a épousé Françoise Delom à une date inconnue et exerce la profession de maître-chirurgien. Ajoutons qu'en 1741, ce père remplit la fonction de consul. Le jeune François fait sans doute partie des aînés de la fratrie, dans la mesure où le plus jeune, Joseph, voit le jour en 1742. Et d'après les événement familiaux qui émaillent les registres paroissiaux et, dans une moindre mesure, ceux des actes notariés, Françoise Delom a mis sept enfants au monde.

• 19 mai 1741, Saint-Lizier : François DARGEIN est "étudiant", comme en témoigne un acte notarié où il est cité comme témoin. Mais fréquentait-il le collège dont le chapitre cathédral assurait la direction en nommant les régents? Avait-il suivi le cursus d'enfant de chœur à la maîtrise de la cathédrale? Nous ignorons tout de sa formation de musicien et organiste.

• 3 janvier 1749 : Le "sieur François DARGEIN [est] maître organiste" à la cathédrale. C'est ainsi qu'il est présenté par le notaire apostolique lors de la cérémonie de remise d'une prébende. Dans ces années-là, Dominique Dargein et son fils François assistent fréquemment aux actes dressés à la demande des chanoines. Mais quand est-il entré au service du chapitre? Et quelles étaient les clauses du contrat?

• 30 avril 1754 : Il épouse Claude Josèphe Nicolas. " Monseigneur de Saint-André de Marnais de Vercel, notre évêque leur a donné la bénédiction", lit-on dans l'acte. Voilà qui surprend au premier abord. En fait, la famille Nicolas habite le palais épiscopal depuis que Louis, le père, remplit la charge de maître d'hôtel de l'évêque. Aussi, après le décès de cet homme, Magdelaine Defuant, sa veuve, demeurera sur place parce que Pierre Nicolas, leur fils, poursuivra le service de son père. Voilà ce qui explique pourquoi Monseigneur de Vercel mariera également les autres enfants Nicolas et que François DARGEIN apposera sa signature à l'issue de chacune des cérémonies.

• 29 janvier 1755 : François DARGEIN et son épouse font baptiser Marie-Magdelaine, leur première-née, à l'église cathédrale. Elle est présentée par sa grand-mère maternelle et par un certain Joseph Dargein qui dit ne savoir signer. Peut-être s'agit-il du jeune frère de l'organiste, lequel est alors âgé de douze ans et demi. Comme le choix des parrains et marraines devait respecter l'égalité entre les deux familles Dargein et Nicolas, Marie-Magdelaine aurait dû être tenue au baptistère par son grand-père paternel, Dominique Dargein. Mais celui-ci était mort depuis quatre mois.

La petite fille ne vécut que cinq mois. Treize autres baptêmes se succèdent ensuite. Claudine-Josèphe donne la vie à neuf filles et à cinq garçons dont le benjamin de la fratrie, Guy, qui voit le jour le 11 mars 1774, c'est-à-dire vingt années après le mariage de ses parents. Les grossesses sont évidemment très rapprochées, à commencer par la première naissance qui a lieu très exactement neuf mois après le mariage. Les intervalles génésiques, fréquents d'environ dix-huit mois, ne sont que deux à atteindre deux ans, mais peuvent se réduire à onze mois. Et cette grande fratrie est peu frappée par la mortalité infantile et juvénile. Seuls, deux décès émergent des registres paroissiaux, celui de Marie-Magdelaine en juin 1755 et de Vidiane qui est emportée en 1771 à l'âge de sept ans. Quant aux cinq garçons, ils vont atteindre l'âge adulte. Et les trois aînés d'entre eux, Joseph-Louis DARGEIN, Jean-Charles DARGEIN et Pierre DARGEIN, apprendront à toucher l'orgue. 

• [1760-1761] : François DARGEIN remplit également des fonctions qui s'écartent de l'orgue. Nous les relevons dans les dépenses du chapitre que le cellérier tenait avec précision, les dépenses "ordinaires" comme les "extraordinaires". Ainsi, les émoluments annuels de l'organiste s'élèvent alors à cent cinquante livres. Et les versements qui oscillaient entre douze et cinquante livres n'étaient pas d'une stricte régularité. S'ajoutent en 1760 soixante livres "pour sept mois de second régent". L'organiste est donc intervenu au collège de Saint-Lizier sur ordre du chapitre qui l'avait désigné comme adjoint du régent. Mais ce service prend fin puisque le versement suivant est adressé à "son remplaçant". Enfin, DARGEIN est chargé des enfants de chœur. Le cellérier lui rembourse en effet plusieurs quittances ainsi que de petits achats destinés aux enfants. D'ailleurs des frais caractérisés par leur précision laissent supposer la présence de trois pensionnaires : "trois paires de souliers", "trois paires de bas", "trois vestes". 

• 28 Novembre 1777, Pamiers [Ariège] : François DARGEIN reçoit deux louis de la part du chapitre cathédral de cette ville, "pour ses honoraires". En effet, un orgue qui provient de l'abbaye toulousaine Notre-Dame-de-La-Daurade vient d'être installé à la cathédrale Saint-Antonin par le facteur Grégoire Rabiny. L'organiste de Saint-Lizier est l'un des deux experts choisis pour vérifier ce nouvel orgue. Dans leur rapport d'expertise, les deux hommes certifient que Rabiny s'est montré fidèle à tous les points exposés dans le cahier des charges de 1776 et apprécient son zèle dans les soins qu'il a pris pour l'intérêt de messieurs les chanoines. Ces derniers, "de commune voix" à l'issue de leur délibération, rétribuent  DARGEIN pour le travail fourni.

• 8 octobre 1779, Saint-Lizier [Ariège] : François DARGEIN s'éteint. Il n'est âgé que de 55 ans et on le qualifie d' "ancien organiste". Claudine-Josèphe Nicolas, sa veuve, se retrouve seule pour conduire une famille nombreuse qui comprend aussi bien de grandes filles à marier que de jeunes enfants à faire grandir. En revanche, plusieurs des garçons continueront à toucher l'orgue. 

26 août 2019.

Sources
Ad09/ 5 E 4346 ; Ad09/ G 314 ; F- Ad09/ G 46 ; F-Ad09 / BMS St-Lizier en ligne  ; F-Ad09/ 5E 4386 ; F-Ad09/ 5E 4388, Saint-Lizier ; F-Ad09/ BMS St-Lizier ; F-Ad09/ BMS (1627-1791), St-Lizier ; F-Ad09/ BMS (1627-1791), page 317St-Lizier ; F-Ad09/ BMS (1697-1792), St-Lizier ; F-Ad09/ BMS Saint-Lizier ; F-Ad09/ BMS St-Lizier ; F-Ad09/ BMS, Saint-Lizier ; F-Ad09/ G 46 ; F-Ad09/ G 7  ; F-Ad09/ G 95 ; F-Ad09/ NMD St-Lizier ; F-Ad09/ St-Lizier ; P.Guillot, Dictionnaire organistes français…, 2003

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