DELORME, Vincent (1749-1783 ap.)

Enfant de chœur à la cathédrale de Mâcon – dans le sud de la Bourgogne – des années 1757 environ à 1766, Vincent DELORME devient ensuite chirurgien. Ses deux mariages successifs montrent cependant le maintien de liens avec son église de formation.

• 11 août 1749, Saint-Laurent-sur-Saône [Ain] : Vincent DELORME naît et est baptisé le même jour en "ce bourg Saint-Laurent", considéré comme un faubourg de Mâcon, situé rive gauche de la Saône, immédiatement au débouché du pont. Ses parents, Pierre Delorme et Françoise Puilliet, s'étaient mariés le 26 septembre 1730, déjà à Saint-Laurent. Son parrain, un marchand, et sa marraine savent signer tous les deux.

• [1757], Mâcon [Saône-et-Loire] : C'est approximativement en 1757 [au plus tard en 1758] que Vincent DELORME est reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon. Sa réception n'a pas été relevée dans le registre capitulaire, elle est déduite de ce qui est observé au moment de sa sortie (voir ci-après au 18 avril 1766). S'il a été reçu avant août 1757, il a pu bénéficier durant un bref laps de temps de l'enseignement du maître Joseph GARNIER. Ensuite, à partir de fin août 1757, c'est Guillaume LEBLANC qui est maître de musique. Le maître des enfants de chœur, qui gère le quotidien de la maîtrise, est alors Pierre-François DERAY.

• De fin 1759 à février 1763 au moins, Vincent DELORME et Benoit POTIER sont "témoins requis et soussignés" à de nombreuses sépultures, en tant qu'enfants de chœur de la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon. Ils ont pris la suite de François LACROIX, Antoine DAVID et Pierre GAILLARD.

• 17 mai 1762, Mâcon : Benoit POTIER et Vincent DELORME sont témoins de l'inhumation d'une enfant de 7 ans, fille d'un aubergiste de Cluny, morte le même jour "chez le sieur JARNAGE, musicien de cette église", où elle demeurait.

• 22 janvier, 5 et 21 février 1763, Mâcon : Le binôme Benoît POTIER et Vincent DELORME est présent à des sépultures à Saint-Vincent. Lors des sépultures suivantes (à partir d'août 1763), Vincent DELORME est seul présent.

• 6 mai 1764, Mâcon : Vincent DELORME assiste à l’enterrement de Jean-Baptiste SYROT, second enfant de chœur, mort à 13 ans et demi… L'autre témoin signataire est Nicolas FOCARD, alors maître des enfants de chœur de la cathédrale.

• 4 et 24 mars 1766, Mâcon : Vincent DELORME et Jean-Baptiste DÉSIRÉ, enfants de chœur, sont "témoins requis et soussignés" de deux sépultures successives dans le registre paroissial de Saint-Vincent.
• 18 avril 1766 : Le chapitre cathédral donne son congé à DELORME premier enfant de chœur. Il décide qu’on le fera habiller et aussi "qu’on ne luy donnera que la somme de 100 livres", à la fois "parce qu’il n’a pas fini son tems" (ce qui suppose donc qu'il avait été reçu après 1756), et "parce que la Cie a eu plusieurs sujets de mécontentement de sa conduitte". Le 28 juin 1766, Michel GARNIER, natif de Cluny, est reçu "à la place de DELORME, sorti de la maîtrise".
• 4 novembre 1766 : Son frère Nicolas Delorme, "futier", épouse à l'église Saint-Pierre de Mâcon Élisabeth Dubief, veuve du charpentier Nicolas Robert, et mère de l'enfant de chœur Nicolas ROBERT lui aussi reçu à la maîtrise de la cathédrale le 28 juin 1766.

• [1766-avant 1774] : On peut supposer que le jeune homme poursuit des études, on ignore dans quel cadre et où.

• 27 juillet 1774, Saint-Laurent-sur-Saône : Vincent DELORME est devenu chirurgien, et il réside "au bourg de St-Laurent-lès-Mâcon" lorsqu'il se marie avec la dlle Marguerite Tupinier / Thupinier, dont les parents négociants ont donné leur accord devant notaire mais semblent absents. La mère du marié, remariée au sieur Claude Henry, "fûtier résidant audit bourg", est présente et signe. Sont également présents deux moines de Cluny dont la présence ouvre l'hypothèse d'un lien entre les mariés et l'abbaye (Vincent DELORME y aurait-il passé quelque temps à sa sortie de la maîtrise ?). Quant à la signature "Le Blanc", elle est très probablement celle de Guillaume LEBLANC, le maître de musique de la cathédrale, venu au mariage de son ancien élève.

• [Date inconnue, avant novembre 1783], Paris : Sa première épouse, delle Marguerite Tupinié, décède à Paris, paroisse Bonne Nouvelle. On ignore (actuellement) si le couple y résidait ou si la jeune femme y était venue pour se faire soigner.

• 11 novembre 1783, Saint-Laurent-sur-Saône : Le Sieur Vincent DELORME, "chirurgien en chef au département de Toulon", se remarie dans son église de baptême, épousant la dlle Barbe Britel, fille d'un maître vitrier de la paroisse St-Pierre de Mâcon. Il se pourrait que cette nomination à Toulon soit toute récente, et que Vincent Delorme n'y ait pas encore résidé, car il n'est fait aucune mention de bans qui y auraient été publiés. Sa mère est à nouveau présente et signataire. On remarque aussi la présence de "Mr Antoine DAVID, prêtre, maître du chœur de St-Vincent de Mâcon", lui aussi ancien enfant de chœur de la cathédrale : les deux hommes avaient cohabité durant quelques mois à la maîtrise dans les années 1757-1758, et des liens postérieurs avaient sans doute été entretenus entre eux.

L'enquête sur Vincent DELORME s'est arrêtée là.

Mise à jour : 18 mai 2021