DESCOMBES, Jean-Baptiste (1772-1817)

Jean, ou Jean-Baptiste, DESCOMBES (parfois DÉCOMBE) est attesté comme "habitué" à la cathédrale de Chalon-sur-Saône en 1790. Il y avait peu avant été enfant de chœur, et son jeune frère, Jacques, l'était encore.

• 11 juin 1772, Chalon-sur-Saône [Saône-et-Loire] : Né vers trois heures du matin, Jean-Baptiste DESCOMBES est baptisé le même jour à Saint-Vincent. Son père, Benoit Descombes, est maitre tonnelier. Sa mère est ici nommée 'Claude' Robardet, mais son prénom est en réalité Marguerite (ce que confirment d'autres actes familiaux, dont l'acte de mariage de Jean-Baptiste en l'an VI). Ce baptême correspond parfaitement à l'âge indiqué lors de diverses étapes de son itinéraire (19 ans en 1791).
Jean-Baptiste est un frère aîné de Jacques DESCOMBES, né en 1778.

• 24 novembre 1781, Chalon-sur-Saône : Jean-Baptiste DESCOMBES est reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Vincent de Châlon. Malgré la perte des registres capitulaires, la date précise de sa réception est connue grâce à l'extrait d'un acte capitulaire du chapitre cathédral de Chalon relatif à sa réception comme enfant de chœur, que le jeune homme joint à sa demande de gratification en 1793.
Il fournit aussi un certificat du sieur Thériat, trésorier du chapitre Saint-Vincent, daté du 2 mai 1789, dont on ignore ce qu'il contient au juste (le document est mentionné dans le dossier administratif, mais ni transcrit ni même résumé). Il pourrait s'agir de sa sortie de la maîtrise.

• 16 novembre 1785, Chalon-sur-Saône : Son frère Jacques est à son tour reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Vincent.

• 1790, Chalon-sur-Saône : Jean-Baptiste DESCOMBES est toujours au service de la cathédrale Saint-Vincent de Châlons comme habitué. Le 27 avril 1790, à l'issue d'une sépulture à Saint-Vincent, le curé Gros établit une nuance entre ses deux témoins : "en présence des sieurs René RENAUD clerc, et Jean-Baptiste DESCOMBES, habitués de cette église", ce qui laisse sous-entendre que le second n'est pas encore tonsuré. À noter : il signe ici "Decombe".
Les formulations employées à son sujet entretiennent le doute sur ses fonctions exactes en 1790 : "Desquelles pièces et observations il résulte que le pétitionnaire a été employé au service du culte dans l'église de Saint-Vincent depuis 1781 jusqu'au moment de la suppression dudit chapitre". Il est incontestablement "au service du culte", mais à quel poste ? Il n'est manifestement plus enfant de chœur. En effet, la liste des enfants de chœur comporte bien un DESCOMBES, mais il est prénommé Jacques : c'est son jeune frère.
La publication annuelle La France ecclésiastique décrit le bas chœur de la cathédrale Saint-Vincent comme étant composé de "deux sous chantres, quatre prébendés, douze habitués". Jean-Baptiste DESCOMBES est l'un de ces derniers, ainsi que René RENAUD, Pierre FAUCONNET, Auguste-Théodore BUFFARD … Le maître de musique de la cathédrale est alors le prêtre BOURÉ.

• 1791, Chalon-sur-Saône : Comme tous les membres du personnel des chapitres, Jean-Baptiste DÉCOMBES effectue les démarches nécessaires pour obtenir des secours auprès de l'administration.
Le 27 juillet 1791, lorsque le directoire du département de Saône-et-Loire envoie au comité ecclésiastique un tableau récapitulatif des ecclésiastiques et laïcs attachés au chapitre Saint-Vincent de Chalon, DESCOMBES, âgé de 19 ans, est classé avec FAUCONNET 20 ans, et RENAUD, 19 ans, dans une catégorie – non nommée – clairement différente de celle des enfants de chœur. Avant eux, BUFFARD est cité en tête des listes des pétitionnaires chalonnais établies par les administrations locales. Puis viennent Charles KOLB l'organiste, Bornier le bâtonnier et Dupont le suisse. Aucun autre nom n'est donné dans ce tableau. Il est évident qu'il manque plusieurs éléments du corps de musique...
DESCOMBES, RENAUD et FAUCONNET disent tous trois qu'ils ont été "employés au service divin dès l'âge de 6 ou 7 ans"  et ils exposent que "nés de parents peu riches, ils seraient forcés de quitter l'état ecclésiastique qu'ils ont embrassé depuis plusieurs années si l'Assemblée nationale ne leur en donnoit les moyens par une pension". Le directoire du district de Chalon prône que "leurs travaux et leurs positions doivent leur mériter une pension de 200 lt qui cessera de leur être payée, s'ils quittoient l'état ecclésiastique ou s'ils obtenoient des places valant 600 livres".
La formulation suggère qu'on est là face à trois jeunes clercs, anciens enfants de chœur, engagés dans la voie des ordres sacrés. Ce tableau apporte enfin une autre information importante : le niveau des "honoraires gages et casuels des pétitionnaires" s'élève à 470 livres.

• 5 mars 1793, Chalon-sur-Saône : Jean-Baptiste DESCOMBES, par le biais d'une pétition, réclame le versement d'une gratification égale à ce que le chapitre avait coutume de donner aux enfants de chœur sortants afin de leur procurer un état. Or J.-B. DESCOMBES n'était plus enfant de chœur au moment de la suppression du chapitre. Pourtant, le directoire du département, prenant en considération cette pétition et les pièces jointes, conclut de verser au jeune homme une gratification de 236 livres, somme habituellement versée par le chapitre à ses anciens enfants de chœur.

• 3 pluviôse an VI (19 janvier 1798), Chalon-sur-Saône : Jean-Baptiste DESCOMBES est devenu ouvrier imprimeur, et son père est décédé, lorsqu'il se marie avec la citoyenne Jeanne-Marie Jacot, ouvrière, de deux ans sa cadette. Il signe "J.B.Descombes".

• 18 mai 1817, Chalon-sur-Saône : Toujours imprimeur et toujours époux de Jeanne Jacot, Jean-Baptiste DESCOMBES meurt à l'hospice des malades de Chalon. Son décès est déclaré le lendemain par "Dame" Anne Leschenault, directrice de l'hospice, âgée de 80 ans.

Mise à jour : 10 janvier 2021