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FOUCAULT, Pierre Jean (1730-1786)
État civil
NOM : FOUCAULT     Prénom(s) : Pierre Jean     Sexe : M
Date(s) : 1730-12-31  / 1786-5-12
Notes biographiques

Pierre-Jean, ou Pierre FOUCAULT est d'abord chantre, puis organiste successivement dans deux petites villes du Perche, Longny puis Moutiers. Dans cette dernière, il succède à son cousin germain, Jacques-François FOUCAULT, décédé en 1770, et touche l'orgue jusqu'à son propre décès en mai 1786, tout en exerçant le métier de menuisier.

• 1er janvier 1731, Moutiers-au-Perche [Orne] : Le vicaire Pinceloup baptise et parraine Pierre-Jean FOUCAULT, né la veille. La marraine est Françoise Mareau, "qui a déclaré ne savoir signer".
Les parents de l'enfant sont Michel Foucault et Michelle Capet / Cappet, qui s'étaient mariés le 6 février 1720 à Moutiers-au-Perche. Son père est dit successivement "étaminier" (tisserand de laine), marchand, aubergiste. Pierre-Jean a de nombreux frères et sœurs.
Pierre-Jean FOUCAULT est le neveu de Jean FOUCAULT, organiste, et par conséquent le cousin germain de Jacques-François FOUCAULT, fils de ce Jean FOUCAULT et de Françoise-Charlotte Vavasseur, né fin 1723 et attesté comme organiste à Moutiers de 1741 à son décès en mars 1770. L'église Notre-Dame du Mont-Harou de Moutiers-au-Perche abrite en effet un orgue datant des XVIe et XVIIe siècles, avec buffet d'orgue de 1716 (aujourd'hui classé au titre d'objet aux Monuments historiques).

• On peut supposer que le jeune garçon apprend à toucher l'orgue sous la conduite de son oncle. À moins que la transmission à Pierre-Jean ne soit passée par Jacques-François, de cousin à cousin, qui ont sept ans de différence. En effet, Pierre-Jean FOUCAULT a dix ans seulement lorsque son oncle disparaît au début de l'année 1741 : il n'a sans doute pas eu le temps de profiter beaucoup de ses leçons si toutefois il a bel et bien débuté avec lui.

• 11 février 1741, Moutiers-au-Perche : Son oncle, Jean FOUCAULT, décède à l'âge de 52 ans passés. Il était toujours "organiste de ce lieu". C'est alors que son cousin germain Jacques-François, âgé de 17 ans et trois mois, s'installe à la tribune.

• 7 janvier 1748, Moutiers-au-Perche : Pierre FOUCAULT, premier chantre de la paroisse, est témoin au mariage de son frère Jean, maître menuisier, fils mineur de défunt Michel Foucault, "étaminier", et de "dame" Michelle Cappet. Deux autres frères du marié sont également présents : Michel, "procureur en ce siège", et André, marchand cirier, ainsi que leur cousin germain, Jacques-François FOUCAULT, l'organiste de la paroisse.
Le 27 juin 1748, Me Jacques-François FOUCAULT, organiste, Me André Foucault, marchand cirier, et Me Pierre FOUCAULT, premier chantre, se retrouvent à nouveau témoins à un mariage, celui du veuf Nicolas Houÿ, cordonnier, avec Louise Joannet, fille d’un charpentier.
Les deux cousins germains, Jacques-François et Pierre-Jean FOUCAULT sont donc tous deux au service de la fabrique paroissiale, l'un comme organiste, l'autre comme premier chantre. Il se pourrait que ce soit durant ces années-là que Pierre-Jean a été formé à toucher l'orgue par son cousin.

• 23 juillet 1753, Moutiers-au-Perche : Pierre-Jean FOUCAULT n'est pas présent au mariage de son cousin Jacques-François FOUCAULT, organiste, avec Marie-Louise Charpentier. Deux de ses trois frères, André et Jean, sont cités comme témoins. Il est probable qu'à cette date Pierre-Jean réside déjà à Longny, où il est attesté neuf ans plus tard [voir au 17 février 1762]. Les deux petites villes sont séparées par une dizaine de kilomètres. Le jeune homme, qui a 21 ans et demi, est nécessairement entré dans la vie active et exerce un ou plusieurs métiers. Il pourrait être déjà organiste de Longny, tout en ayant un autre métier durant la semaine.

• 17 février 1762, Longny-au-Perche [Orne] : Dans l'église paroissiale Saint-Martin, le vicaire Joubard célèbre le mariage entre Pierre-Jean FOUCAULT, organiste, et Marie-Victoire Grosset, fille majeure des défunts Robert Grosset et Marie-Madeleine La Fosse, "tous deux de cette paroisse". De nombreux parents et amis entourent les mariés : l'acte est souscrit de vingt signatures, parmi lesquelles celles de Michel et André "les Foucault", frères du marié, et d'un cousin nommé Jean Guérin. Le marié signe "pierre J foucault".
 D’après cet acte, Pierre-Jean FOUCAULT est alors organiste à Longny-au-Perche (puisque les mariés sont dits "tous deux de cette paroisse" et que les bans n’ont été publiés qu’à cet endroit, ce qui implique une résidence sur place de plus d'une année). L'église paroissiale Saint-Martin est en effet dotée d’un orgue de tribune, construit en 1669 par le facteur normand Thomas de VILLERS.

• [À une date qui reste à préciser, entre 1762 et 1772, probablement dès 1770] : Pierre-Jean FOUCAULT quitte l'orgue de Longny pour celui de Moutiers. Il est plus que probable qu'il y ait succédé directement à son cousin germain, Jacques-François, précocement décédé, à l'âge de 47 ans, le 23 mars 1770. Pierre-Jean a alors, quant à lui, 39 ans. Louis-Jacques Foucault, le fils aîné survivant du défunt, n'a pour sa part encore que 14 ans. Même s'il a été initié à l'orgue par son père, comme c'est probable, il n'a pas dû être jugé capable de lui succéder. Il deviendra tailleur d'habits.

• 20 novembre 1772, Moutiers-au-Perche [Orne] : "Maître" Pierre-Jean FOUCAULT, "organiste", est témoin au mariage d'un laboureur, en compagnie de Jacques Bouvier, dit Cadet, "maitre tisserand et sacristain de cette paroisse". Il signe "pierre foucault", ayant abandonné même l'initiale de son second prénom, qu'il employait encore dix ans plus tôt.

• 15 novembre 1785, Moutiers-au-Perche : Pierre FOUCAULT est à nouveau témoin à un mariage, celui d’un journalier et d’une veuve, dont aucun de leurs parents et amis ne sait signer. Les deux autres témoins signataires sont Louis Février et Jacques Bouvier, les sacristains. On a là les principaux laïcs employés au service de la paroisse.

• 12 mai 1786, Moutiers-au-Perche : Pierre FOUCAULT décède à l'âge "de 54 ans environ" [en réalité : 55 ans et 4 mois], et est inhumé lendemain. Le curé, rédacteur de l'acte, écrit qu'il était "en son vivant menuisier", laissant dans l'ombre son rôle d'organiste depuis plus de quinze ans, ce qui ne laisse pas d'étonner quelque peu. On retrouve autour de lui à sa sépulture certains des cousins Foucault déjà rencontrés, notamment Louis-Jacques qui en mars de la même année, lors du baptême d'une de ses filles, était dit tailleur d'habits et qui est ici dit "praticien". La présence "des confrairies de Longny et de ce lieu et de MM les vicaires de cette paroisse" confirme qu'il s'agit bien de l'ancien organiste qui avait exercé antérieurement à Longny avant de toucher l'orgue de Moutiers. Les deux confréries et tout le clergé de la paroisse sont réunis pour honorer l'organiste défunt.
Est-ce tout de suite Jean BOURLIER qui lui a succédé ? Celui-ci va sur ses 17 ans et n'apparaît pas alors dans le registre paroissial. Y a-t-il eu une phase de vacance, voire une courte période de transition avec un ou une autre organiste dont nous ignorons tout ? Seules les archives de la fabrique pourraient répondre à ces questions.
On sait que Pierre-Jean FOUCAULT avait une fille, Marie-Victoire, alors âgée d'environ 19 ans : elle était potentiellement capable également de tenir l'orgue aux messes dominicales, si son père l'y avait initiée, comme il est fréquemment observé.

• 24 juillet 1788, Moutiers-au-Perche : Sa fille Marie-Victoire est la marraine d'un petit Louis-François, né de ce jour du légitime mariage de François[en réalité André]-Isidore Foucault, journalier, et de Marie-Louise Normand (ce couple s'était marié le 26 juin 1786, André-Isidore étant fils de feu Jacques-François FOUCAULT, l'ancien organiste de Moutiers, et de Marie-Louise Charpentier, sa femme, le nouveau-né est donc un arrière-cousin de Marie-Victoire). La marraine est dite "fille mineure de Pierre FOUCAULT organiste".
Le parrain du nouveau-né n'est autre que Jean BOURLIER, qui a alors 19 ans et qui est – ou sera – le successeur de Pierre-Jean FOUCAULT à la tribune de Notre-Dame du Mont-Harou.

• 9 mai 1789, Moutiers-au-Perche : Lorsqu'est inhumée sa fille Marie-Victoire, "décédée hier en ce bourg après avoir reçu les sacrements, à l’âge de 22 ans", Pierre FOUCAULT est dit "feu", mais aucun de ses métiers  n'est rappelé. C'est au plus tard à cette date-là que Jean BOURLIER s'installe à la tribune de Moutiers.

• 8 frimaire an VII (19 décembre 1795), Moutiers-au-Perche : Lorsque on enregistre la mort de Marie-Victoire Grosset, elle est dite "veuve de défunt Jean-Pierre FOUCAULT, organiste". Elle est décédée "d’hier en ce bourg, âgée de 65 ans". La défunte serait donc née vers 1730, comme son défunt mari, dont l'identité d'organiste est ici rappelée.

Mise à jour : 8 décembre 2021

Sources
F-Ad61/ BMS Longny-au-Perche ; F-Ad61/ BMS Moutiers-au-Perche ; F-Ad61/ NMD Moutiers-au-Perche

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