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GAUDIN, Michel (1743-1815)
État civil
NOM : GAUDIN     Prénom(s) : Michel     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GODIN
Jean Michel
Date(s) : 1743-6-13   / 1815-12-5 
Notes biographiques

Que son nom s'écrive GODIN ou GAUDIN, que son prénom soit Michel ou Jean-Michel, on parvient à suivre assez bien la destinée de cet artisan du bois né au pied du Jura, dans le diocèse de Besançon, et devenu durant quelques années chantre à la collégiale de Tournus, en Bourgogne.

• 13 juin 1743, Baume-les-Moines [Jura] : Selon un tableau administratif de 1799, Michel GAUDIN est né le 13 juin 1743 et l'on sait par ailleurs qu'il est originaire de Baume. Son baptême a en effet été trouvé à cette date et dans cette paroisse. Le métier de son père, Joseph Gaudin, est indiqué : il est vigneron. Si le parrain est "illettéré", la marraine sait signer, ce qui est ici à souligner, car tout au long des actes relatifs à la famille cela restera tout à fait exceptionnel. L'illettrisme est dominant, spécialement celui des femmes.
La paroisse, du diocèse de Besançon, est située à une petite douzaine de km au nord-est de Lons-le-Saunier, au fond d'une reculée. Elle s'est développée autour de l'abbaye bénédictine de Baume-les-Moines. Sécularisée en 1759, l'abbaye devient collégiale et Baume-les-Moines devient Baume-les-Messieurs. Michel GAUDIN a alors 13 ans. Pourrait-il avoir été enfant de chœur à l'abbaye puis à la collégiale ?

• 23 juin 1766, Crançot [aujourd'hui Hauteroche, Jura] : Dans ce village limitrophe de Baume-les-Messieurs, Michel GAUDIN et Pierrette Vuichot / Vichot / Vuchot se marient. Rien n'est dit de leurs métiers ni de leurs parents. Seuls leurs âges sont indiqués, de manière approximative : "environ 22 ans" pour lui (il a en réalité 23 ans et dix jours), "environ 20 ans" pour elle. Ils ont obtenu une dispense de deux bans. Ils ne signent ni l'un ni l'autre.

• 21 août 1767, Crançot : Lors du baptême de leur premier fils, Claude-François, Michel GODIN, "de Baume", et "Pierotte" Vuchot sont dits "artisants". Ni le parrain ni la marraine ne savent signer.

• [Vers 1770] : Michel GAUDIN entre "au service des églises" environ vingt ans avant la Révolution, "en qualité de chantre". La formulation, dans son imprécision, laisse penser qu'il pourrait avoir été chantre dans plusieurs paroisses successives. En 1791, l'administration écrit "que le sieur Gaudin a été attaché pendant toute sa vie à différents chapitres et maisons religieuses", ce qui suppose plutôt qu'il aurait exercé dans des abbayes et couvents. Il pourrait avoir tout simplement débuté à la collégiale de Baume-les-Messieurs, située à moins de 4 km de son village de résidence, soit moins d'une heure de marche.

• 1er novembre 1773 et 22 novembre 1777, Crançot : En l'église Sainte-Marie-Madeleine du village sont baptisés deux filles issues de Michel GAUDIN et de Pierrette Vuichot. La naissance du 22 novembre 1777 est gémellaire, la seconde fille meurt aussitôt. Michel GAUDIN est dit "de Baume les Messieurs" et, une fois, "artisan". Chante-t-il à un lutrin dominical ? Oui, si l'on en croit son dossier de carrière des débuts de la Révolution. Mais est-ce celui de sa paroisse de résidence ou celui de la collégiale voisine ? Le doute subsiste.

• 15 juillet 1786, Crançot : Pierrette Vuichot, "illéterée", porte sur les fonts baptismaux une fille de Jean-Denis Guillon, et de Marie Vuichot, cette dernière étant probablement sœur de la marraine.

• 25 mai 1787, Tournus : Michel GAUDIN est reçu habitué de l'église collégiale Saint-Philibert de Tournus, à 65 km de son lieu de résidence précédent, vers l'ouest. Le registre capitulaire qui entérine sa réception le dit "de la province de Franche-Comté", sans plus de détails. Il est reçu "sous l’appointement de 700 livres par an, payable par quartier, sans maison".

• 10 mai 1789, Tournus : Jean-Michel GAUDIN, "habitué de Saint-Philibert", est parrain de la fille d'un manouvrier de la paroisse Saint-André, à laquelle le baptême est administré par le vicaire LETIENNE, qui se trouve être un ancien enfant de chœur de Saint-Philibert. Le parrain signe "j michel Gaudin".
 
1790, Tournus : Michel GAUDIN est toujours chantre de la collégiale Saint-Philibert de Tournus, comme il l'est depuis cinq ans, aux gages de 700 livres par an "outre son logement". Le chapitre rémunère aussi un organiste, Nicolas SAUVEZ, et un habitué maître des six enfants de chœur, Claude DEVAUX.

• 24 mars 1791, Tournus : Le directoire du district de Mâcon propose, suivant l'article 13 du décret du 24 juillet 1790, que le sieur Gaudin reçoive une gratification s'élevant à 2 000 livres, soit près de trois années de ce qu'il touchait comme appointements.
• 22 juillet 1791, Tournus : Le directoire du département de la Saône-et-Loire envoie au Comité ecclésiastique un tableau récapitulatif des ecclésiastiques et laïcs attachés à la collégiale de Tournus, dans lequel il résume les requêtes antérieurement produites par les suppliants concernés. De Michel GAUDIN il est dit que "sa santé a été altérée par l'exercice journalier des fonctions de sa place" et qu'il est "né sans fortune". La proposition d'une gratification de 2 000 livres est à nouveau émise et transmise au Comité ecclésiastique. Elle ne sera pas retenue.

• 10 septembre 1792, Mâcon : Un arrêté du département de Saône-et-Loire fixe sa pension à 200 livres par an.

• 22 mars 1793, Mâcon : GAUDIN, "chantre de St-Philibert de Tournus", figure pour un traitement de 200 livres dans une liste des "ex-officiers laïques attachés à des ci-devant chapitres" et pensionnés, demeurant dans le district de Mâcon, en compagnie de "SAUVÉZ, organiste de St-Philibert de Tournus" qui ne touche, lui, qu'un traitement de 133 livres 6 sols 8 deniers.
Plusieurs autres listes confirment que Michel GAUDIN continue à toucher une pension de 200 livres par an, en quartiers de 50 livres.

• 3 ventôse an V (21 février 1797) : Lorsque sa fille Marie Gaudin, âgée de 22 ans, se marie à Saint-Laurent-La-Roche (à une vingtaine de km de Baume), Jean-Michel GAUDIN et Pierrette Vuichot sont domiciliés dans la commune de Baume.

• 14 vendémiaire an VIII (6 octobre 1799), Baume-le-Jura [Jura] : Un état comptable retrouvé aux archives du Jura mentionne un chantre nommé Michel GAUDIN, né le 13 juin 1743, anciennement demeurant en Saône-et-Loire où par arrêté départemental du 10 septembre 1792 il touchait une pension de 200 livres. Il est maintenant domicilié à Baume, c'est-à-dire Baume-les-Messieurs, qui durant la Révolution porte durant quelque temps le nom de Baume-le-Jura.

• 5 décembre 1815, Baume-les-Messieurs : Son beau-fils, boucher, déclare le décès de Michel GAUDIN, tourneur, âgé de 72 ans, né à Baume, département du Jura, demeurant à Baume, veuf de Pierrette Vichot.

Mise à jour : 23 avril 2021

Sources
Ad71/ BMS Tournus, Saint-André ; F-Ad39/ 1 L 1018 ; F-Ad39/ BMS Baume-les-Messieurs ; F-Ad39/ BMS Crançot ; F-Ad39/ BMS St-Laurent-La-Roche ; F-Ad39/ NMD Baume-les-Messieurs ; F-Ad71/ 2 L 677 ; F-Ad71/ 2 L 678 ; F-Ad71/ 2L 635 ; F-Ad71/ H 204/2 ; F-An/ DXIX/090/747/05

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